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toute la puissance des Maures et que ces Maures..... ont fini par être chassés de toutes

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PIÈCES

RELATIVES AUX AFFAIRES DE SA SAINTETE.

No 1.

Lettre de monseigneur Rivarola, gouverneurgénéral de la Marche d'Ancône pour le Pape, au général françois commandant à Mace

rata.

Macerata, 11 novembre 1807.

C'EST avec le plus vif étonnement et avec la

douleur que doit inspirer un acte aussi choquant qu'inattendu, que je viens d'apprendre, monsieur le général, qu'au nom de S. E., M. le général Lemarrois, votre chef, vous avez annoncé au magistrat de Macerata qu'il se trouvoit en état d'arrestation, et alloit être conduit à Ancône sous escorte militaire. Quel que soit le motif qui sert de prétexte à cet ordre, je vous fais la simple observation que, dans tout état de cause, on ne peut méconnoître dans cet acte un grand abus de pouvoir et une énorme violation des droits et de la souveraineté du Chef de l'état. En conséquence

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je proteste hautement, au nom de mon maître et du droit des gens, contre cette violence, et contre tout acte qui en sera la conséquence, et vous prie de faire connoître mes sentimens à S. E. M. le général Lemarrois, de lá modestie et des lumières politiques et diplomatiques duquel j'ai lieu d'espérer le redressement d'une démarche si contraire aux droits des souverains. Dans cette position désagréable je ne manque pas de vous témoigner, monsieur le général, l'estime avec laquelle, etc.

Nota. Peu après ce préfet lui-même fut arrêté et conduit à Pesaro; son substitut, M. Silvani, protesta contre cet acte illégal, ce qui fut cause qu'on le conduisit dans la même forteresse.

No II.

Note du Cardinal Secrétaire d'état, transmise à M. Lefebvre, chargé d'affaires de France à Rome.

Du 2 mars 1808.

LE commandant militaire françois a commis,dans ces derniers jours, tant d'actes de violence, que si la patience de S. S. et sa résignation à la volonté divine n'ont pas encore éprouvé d'altération, elle ne peut cependant pas dissimuler la juste indignation qu'elle éprouve. Le comman

dant a inopinément envoyé un détachement de troupes françoises à l'hôtel de la poste aux chevaux, dont la direction a été enlevée à M. le chevalier Altieri; une autre garde a été placée à la poste aux lettres, où, contre la foi publique, a été installé un inspecteur de la correspondance épistolaire; ce même commandant a incorporé par force les troupes papales dans les régimens françois ; il a relégué dans la forteresse et plus tard a exilé de Rome le colonel Bracci, parce qu'il avoit préféré rester fidèle à son Prince à là honte de souiller son nom par un parjure, comme avoit fait, aux yeux de tout le monde, le lieutenant-colonel Trias; enfin il a placé des postes dans toutes les imprimeries, pour enlever au souverain de Rome etau Chef de la religion la liberté de la presse.

Un seul de ces attentats suffit pour mettre au jour l'intention manifestée dans la note du 23 du mois passé, où l'on colore l'entrée des troupes françoises à Rome du prétexte de vouloir purger cette ville des prétendus brigands napolitains (1). Chacune de ces actions porte le caractère d'un ex

(1) Ces brigands étoient les citoyens de Naples qui avoient refusé de prêter la main à l'asservissement de leur patrie. On connoît la signification de ce mot dans le dictionnaire de Bonaparte.

trême mépris et est une offense de la dignité dont est revêtu le Chef visible de l'Église.

Cependant les militaires françois ne se sont pas bornés à ces excès. Pour combler la mesure ils ont osé mettre la main sur quatre Cardinaux qui ont été arrachés des bras de Sa Sainteté, et conduits à Naples comme des criminels, escortés par la force armée.

Peut-on pousser plus loin la violence et l'abus du pouvoir? Tous les jours S. S. s'est vu arracher des droits de la souveraineté, a vu fouler aux pieds sa dignité de plus d'une manière, et ses Vicaires injuriés par ceux-mêmes qui prétendoient être ses amis; mais elle n'auroit jamais cru qu'ils pousseroient leur injustice jusqu'à lui faire éprouver une insulte qui, plus que toute autre, a percé son cœur navré de chagrins. Le Saint-Père avoit supporté en silence et avec la résignation d'un agneau les précédens outrages, mais le dernier l'a tellement ému qu'il a ordonné au soussigné de ne pas le passer sous silence, mais d'en porter des plaintes devant Votre Excellence, et de vous déclarer en même temps que, quelle que soit l'indignation que lui inspire cette conduite hostile, et quelqu'humiliantes que soient pour toute l'Europe les mesures inattendues et offensantes que les militaires françois se sont permises, en insultant même

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