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faïence, qui

on a de bonnes raisons de le croire fut très artistique du brun de Rouen, et du grès, façon anglaise.

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Bien avant la venue de Peterinck, Tournay eut des fabriques de faïence; certains documents du XIVe et du XVe siècle, reposant aux archives de cette ville, en font foi. Il en est de même des fabriques de carreaux et de pipes.

Peut-être nous sera-t-il donné, poursuivant cette étude, de rendre un jour à ces fabriques les produits qui leur appartiennent et qui sont confondus aujourd'hui avec ceux de Lille, de Delft et de Bruxelles !

CHAPITRE II

HISTOIRE DE PETERINCK ET DE LA MANUFACTURE

DE PORCELAINES

N avril 1750, un sieur François Carpentier François Caradressait une requête aux magistrats de Tour

nay, dits les Consaux, par laquelle il exposait qu'il souhaiterait d'établir en cette ville une manufacture de faïences, pareille à celle que le sieur Fauquez a > eue, il y a quelques années en cette ville et demandait

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qu'on veuille luy permettre cet établissement, et luy octroyer une gratification annuelle » pour luy aider à soutenir les grands frais qui en sont inséparables. » (1) Cette demande fut favorablement accueillie, et par leur délibération du 14 avril 1750, les Consaux, estimant qu'on ferait bien de fixer cet établissement dont

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(1) Archives de Tournay. Registres aux délibérations des Consaux. Vol. 264.

MÉMOIRES. XVIII.

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pentier.

Vente par Carpentier à Peterinck.

François Peterinck.

Peterinck

s'établit à Tournai.

Lustre en por

celaine.

» on avait à espérer de grands avantages pour la ville » accordaient à Carpentier une pension annuelle de

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quatre cents florins, pour autant et non autrement qu'il employera et entretiendra à la dite manufacture quarante ouvriers au moins » le déchargeant, pour le surplus, de l'impôt sur le bois à brûler. (1)

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Carpentier ne devait pas longtemps demeurer à la tête de la fabrique qu'il venait d'établir; un nouveau venu la lui racheta, en même temps que le privilège qu'il avait obtenu des Consaux, et ceux-ci par leur délibération du 25 mai 1751, ratifièrent la convention intervenue entre Carpentier et son successeur Peterinck, à qui revient l'honneur d'avoir importé la fabrication de la porcelaine en Belgique.

François-Joseph Peterinck, né à Lille le 4 octobre

1719, était établi à Ath, marchand

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on ne dit pas ce

qu'il vendait, quand il sentit s'éveiller en lui la vocation de porcelainier, industrie qui passionna le XVIII° siècle.

Il vint à Tournay vers la fin de 1750, acheta la fabrique de Carpentier, y installa une manufacture de porcelaine et de faïence, et dès le 23 février 1751, il produisit ce qu'on appelait alors son chef-d'oeuvre.

C'était un lustre de porcelaine qu'il avait l'intention d'offrir au gouverneur des Pays-Bas.

(1) Archives de Tournay. Consaux. Vol. 264.

Les Consaux, invités à aller le voir, gratifièrent de deux pistoles les ouvriers qui avaient travaillé à cette œuvre remarquable. (1)

En même temps Peterinck s'adressait au gouvernement, lui demandant certaines faveurs, et le titre de manufacture impériale et royale pour sa fabrique de fines porcelaines et de faïences.

Il obtint presqu'aussitôt de l'impératrice Marie-Thérèse, un octroi en date du 3 avril 1751, par lequel il lui était accordé de fabriquer à Tournay et à l'exclusion de tous autres dans les Pays-Bas, toutes sortes d'ouvrages de fine porcelaine, et ce, pendant le terme de trente années; pareil privilège lui était accordé pour la faïence, le grès d'Angleterre et le brun de Rouen, mais pour le district de Tournay seulement.

Peterinck pouvait vendre ou faire vendre ses produits dans tous les Pays-Bas, sans qu'aucun corps des marchands, arts ou métiers, pût s'y opposer.

Il était exempt des droits d'entrée et de sortie, tonlieu et autres sur tous les ingrédiens qu'il faisait venir de l'étranger et toutes les marchandises qu'il y expédiait; exempt des droits de barrière sur les terres de

" Le sieur

(1) Archives de Tournay. Consaux. Vol. 265, fol. 77. Peterinck, manufacturier de porcelaines et de faïences nouvellement établi en cette ville, aiant invité la compagnie d'aller voir un lustre de porcelaine qu'il a construit pour le présenter à S. A. R. On a autorisé le sieur procureur-général et fiscal de lui donner deux pistoles pour être distribuées aux ouvriers qui ont travaillé à cette pièce, afin de les animer dans les progrès et perfection de cette fabrique avantageuse à la ville. et ce sans relecture. »

Octroi du

3 avril 1751.

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