DE LA RELIGION, CONSIDÉRÉE DANS SES RAPPORTS AVEC L'ORDRE POLITIQUE ET CIVIL, PAR L'ABBÉ F. DE LA MENNAIS. Veri Dei ignoratio est summa omnium rerum- Plato, lib. X, de legib. DEUXIÈME PARTIE. (Prix: 4 fr. 75 cent., franc de port. ), SE VEND A PARIS, RUE CASSETTE, No 35; ET CHEZ LES MARCHANDS DE NOUVEAUTÉS. Conséquences de ce qui précède par rapport au gouvernement de l'Église et aux relations des évêques avec le Pape, centre et lien de l'unité catholique. Ceux qui trouvoient peut-être, il y a quelques mois, nos alarmes exagérées, doivent comprendre maintenant par ce qui se passe sous nos yeux, par l'audace croissante des hommes d'anarchie, par les maximes qu'ils soutiennent, les projets qu'ils avouent, les espérances qu'ils manifestent ouvertement, que jamais l'ordre social ne fut plus dangereusement menacé. La vérité, trahie ou abandonnée, se défend à peine. L'erreur triomphe presque sans combat; on n'entend que sa voix, on ne sent que son action; elle étonne ceux même * 588 qu'elle ne subjugue pas, et pénétrant peu à peu dans les esprits, elle les poussera bientôt à des résolutions violentes. Les gens de bien, satisfaits de quelques courts instants de sommeil, tâchent de s'aveugler sur la crise qui se prépare; ils n'osent la craindre de peur d'être conduits à tenter un effort pour la prévenir; ou s'ils ne peuvent réussir à se tranquilliser complètement, ils s'enfoncent dans leur lâcheté comme dans le plus sûr asile; tant l'expérience est nulle pour eux! Il est vrai aussi qu'exiger des hommes qu'ils portent leur vue au-delà du présent, qu'ils développent par la pensée le germe de l'avenir, et découvrent ce qui sera dans ce qui est, c'est demander plus et beaucoup plus qu'on n'est en droit d'attendre. Ils ignorent, pour la plupart, comment les révolutions politiques et surtout les révolutions religieuses s'opèrent. L'esprit des institutions, la nature des doctrines, sont des causes dont peu personnes savent apprécier la puissance et prévoir les effets. Cependant rien de considérable n'arrive dans le monde, rien ne s'établit, rien n'est détruit que par leur influence. C'est toujours d'en haut que le branle est donné aux évènements qui remuent la société entière; et ce que le bras abat, la pensée l'avoit déjà renversé. de Or l'état en France, obligé, comme on l'a vu, de subirtoutes les conséquences du principe démo |