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rentes, choisies dans les diverses régions de la monarchie autrichienne, savoir le hêtre, le charme, le chêne pédonculé, l'aune, le bouleau, le tremble, l'épicéa, le sapin, le mélèze, le pin sylvestre, le pin d'Autriche, le tilleul, l'érable plane, le saule fragile; que les facteurs de conversion ont été déterminés pour tous les assortiments sans exception des 11 premières essences, et pour quelques-uns seulement des 3 dernières; et qu'enfin ces facteurs sont la résultante d'expériences portant chacune sur un grand nombre de stères de bois ou de fagots.

Pour nous, les tableaux les plus intéressants sont ceux qui portent les no 1, 3 et 9.

Le tableau no 1 donne pour des longueurs de bûche égales à 1 mètre, les facteurs de conversion des 14 essences dans les assortiments qui suivent : Bois d'industrie, Nutzscheitholz;

Bois de feu :

a) Scheitholz de première, deuxième et troisième classe ;

b) Knüppel ou Prügel;

c) Reisig;

d) Bois de souches;

e) Cent de fagots de 1 mètre de long et de 1 mètre de tour (1). Le tableau no 3 donne les mèmes renseignements pour des longueurs de bûche égales à 0,5; 0,6; 0,8 et 1 mètre.

Le tableau no 9 indique le poids en kilogrammes par stère des mêmes assortiments pour les 14 essences de bois, ainsi que le poids par décimètre cube (poids spécifique). Tous ces poids ont été déterminés à l'état vert, aussitôt après l'abatage.

I ressort de l'examen des tableaux 1 et 3 que pour des longueurs égales de bûches, les facteurs de conversion augmentent lorsque le nombre des bûches diminue.

Ils augmentent par conséquent avec la qualité de l'assortiment : c'est ainsi que le volume plein du stère de Scheitholz de première classe est plus fort que celui du Scheitholz de deuxième classe; celui-ci, plus fort que celui du même assortiment de troisième classe, etc., etc.

En outre, les facteurs dépendent de la forme plus ou moins régulière des bûches plus celles-ci sont tortueuses, plus les facteurs diminuent.

:

La longueur des bûches a aussi une grande influence sur le volume plein, parce que le bois court s'empile mieux que le bois long ainsi, tandis que le stère de bois d'industrie hêtre, formé avec des bûches de 0,50 de longueur, cube Ome,800, il ne cube que 0mc,793 avec des bûches de 0,60; 0mc,784 avec des bûches de 0,80, et Omc,755 avec des bûches de 1 mètre.

Il en est de même de la longueur des piles : une pile de bois de quartier (Scheitholz) d'épicéa de 1 mètre de longueur a donné pour facteur Ome,716; une pile de 2 mètres, Omc,724; une pile de 3 mètres, 0mc,727.

Mais il doit être entendu que ces lois ne se vérifient qu'autant que l'on compare entre eux des bois de même nature, c'est-à-dire des bois ronds (1) Le cont de fagots de ces dimensions correspond en moyenne à 8 stères.

ou des bois refendus, ou enfin des bois de formes irrégulières (Rumpen et Stockholz).

Il a été, en effet, constaté que les bois refendus présentent un volume plein moindre que les bois ronds, et ce volume est d'autant moindre que les bûches refendues proviennent de bois ronds de moindre section: un stère de bois de pin d'Autriche, se composant de 15 rondins, a été cubé au xylomètre, et a donné un volume plein de Ome,8409. Les 15 rondins ont ensuite été refendus chacun en deux, mais il ne fallut plus que 28 bûches ou demi-rondins pour parfaire le stère, qui ne cubait plus que Ome,7853. Enfin, on refendit les bûches en 4, et il fallut mettre de côté, outre les deux demi-rondins de la précédente expérience, trois autres bûches, chacune d'un quart de rondin. Le stère ne mesurait plus que Ome,7526.

Les bois de formes irrégulières (Rumpen) se soumettent difficilement à une loi quelconque. On peut admettre cependant que le volume réel du stère de ces assortiments est d'autant plus grand que les bûches sont plus grosses et plus courtes.

Le tableau 9, relatif aux poids à l'état vert, ne donne pas lieu à des observations particulières. Il est d'abord bien entendu que les poids sont corrélatifs des volumes pleins; qu'ils diminuent par conséquent avec la qualité des assortiments. Disons aussi que les diverses essences ne se rangent pas par leur poids au stère dans le même ordre où ils se classent eu égard à leurs poids spécifiques (1). Cela tient évidemment à la facilité plus ou moins grande avec laquelle ces essences s'empilent. C'est ainsi, par exemple, qu'eu égard à leur poids par stère, les bois feuillus de l'assortiment Nutzscheitholz se classent dans l'ordre hêtre, chêne, charme, bouleau, érable plane, aune, tilleul, tremble. Ils se rangent, en ce qui concerne les poids spécifiques pour le même assortiment, dans l'ordre: charme, chêne et hêtre (ex æquo), bouleau, aune, érable, tilleul, tremble. Pour les bois résineux, ils se classent dans le même assortiment, eu égard aux poids par stère, dans l'ordre pin d'Autriche, sapin, épicéa, mélèze, pin sylvestre, et eu égard au poids spécifique, dans l'ordre pin d'Autriche, sapin, mélèze, épicéa, pin sylvestre.

Cet ordre est loin d'être constant, il varie pour la même essence avec les divers assortiments.

Mentionnons enfin, en terminant, une expérience assez intéressante, qui a consisté à déterminer le volume réel et le poids de 60 stères de bois de hêtre et de sapin, d'abord à l'état vert, c'est-à-dire immédiatement après l'abatage, puis à l'état sec (Waldtrocken), après un an d'empilage en forêt. Il résulte de cette expérience que le volume réel par stère a perdu pendant ce temps une quantité insignifiante (de 0mc,007 à 0mc,021). Au contraire, la perte en poids a été considérable : le hêtre, qui pesait à l'état vert 655 kilogrammes, a perdu 103 kilogrammes; le sapin est tombé de 547 kilogrammes à 440 kilogrammes. G. SEE.

(1) Les poids spécifiques mentionnés dans le tableau n'ont qu'une valeur relative; ils s'appliquent à des bois pourvus de leur écorce.

CHRONIQUE FORESTIÈRE.

NECROLOGIE, MM. Goin, Ragot, Girol.

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chienne. L'échelle d'élagage de M. de la Roche-Macé. Prix décerné par Droche. Lettre de M. Turot. Fondation d'un journal forestier en Angleterre. L'éclairage à la résine. — Réponse à

Expériences sur la durée des traverses. un abonné. Société de secours.

M. Goin, inspecteur des forêts à Avallon, est mort dans cette ville le 22 mai dernier. M. Goin, sorti de l'Ecole en 1846, était âgé de cinquantetrois ans. Arrivé au grade d'inspecteur de première classe dans une résidence à son goût, entouré d'une famille à laquelle il était tout dévoué, et qui lui rendait en affection ce qu'il lui donnait de bonheur, tout semblait lui sourire. Il a suffi d'un accès de fièvre pour amener la catastrophe qui plonge dans la douleur sa femme, ses enfants et tous ses amis.

- M. Ragot, inspecteur des forêts, chevalier de la Légion d'honneur, est décédé à Mont-devant-Sasseg (Meuse), le 24 mars dernier.

- M. Girol, garde général, est mort à Tlemcen (Algérie), le 10 avril. Il était âgé de quarante-trois ans.

-La liste des membres de la commission chargée de représenter l'Autriche-Hongrie à l'exposition universelle de 1878, publiée par la Gazette de Vienne, renferme, à côté des noms de grands propriétaires forestiers, comme le prince de Schwartzenberg, le baron de Tinti, le comte Zichy, ceux de MM. Robert Micklitz, grand maître des forêts au ministère de l'agriculture; Albert Domes, directeur des forêts à Weyer; le baron de Seckendorff-Gudent, conseiller du gouvernement, directeur de l'établissement d'essais forestiers à Vienne.

Avec une commission ainsi composée, nous sonimes assurés que la sylviculture autrichienne aura à l'exposition de 1878 un succès au moins égal à celui qu'elle a eu en 1867.

- Nous avons assisté, récemment, au bois de Boulogne, à des expériences ayant pour objet l'essai d'une échelle d'élagage imaginée par M. de la Roche-Macé, de Couffé (Loire-Inférieure). Cette échelle n'est, à proprement parler, que ce que l'on appelle communément un arbre de perroquet ou pied de chèvre, depuis longtemps employé dans les Landes pour les opérations du gemmage. Elle consiste essentiellement en une tige de bois de sapin de 9,50 de longueur, traversée de part en part par des barreaux en acacia ou en frêne, distants les uns des autres de 0,42 et ayant une longueur totale de 0,48. Elle est garnie,

à 1,80 de l'extrémité inférieure, puis au milieu de sa longueur et vers l'extrémité supérieure, de trois fortes lanières ou courroies en cuir, avec boucles, qui permettent de l'attacher à l'arbre et de la maintenir dans une position à peu près verticale. Le bout inférieur est garni d'une tige en fer de 0,11, destinée à s'enfoncer dans le sol, de manière à prévenir tout glissement. Le bout supérieur est muni d'une bague en fer qui déborde de centimètres, ce qui permet, lorsqu'on veut s'élever à plus de 10 mètres de hauteur, d'y appuyer une seconde échelle, celle-ci en fer creux, de 2,36 de longueur, et s'adaptant elle-même, à l'aide d'un petit fuseau en bois, à une troisième échelle, aussi en fer creux, de 2,44 de longueur. Les deux échelles en fer sont garnies, comme celles en bois, de courroies en cuir, qui permettent de les fixer à l'arbre. En juxtapposant bout à bout les trois échelles, on parvient à s'élever sans difficulté jusqu'à 15 et 16 mètres de hauteur, ce qui suffit généralement pour atteindre les premières branches de la plupart des arbres soumis à l'élagage. Les essais ont été faits successivement et avec un plein succès sur plusieurs sujets de diverses grosseurs, en présence d'un assez grand concours de personnes, parmi lesquelles nous avons remarqué, outre le conservateur du bois de Boulogne, plusieurs fonctionnaires supérieurs de l'administration des forêts.

Nous croyons que l'échelle imaginée par M. de la Roche-Macé sera d'une grande utilité pour les sylviculteurs, au moins en ce qui concerne les arbres de moyenne grosseur. Les courroies dont elle est munie et qui constituent, à vrai dire, la seule nouveauté de l'invention, permettant de la maintenir dans une position verticale, il n'y a nulle crainte à concevoir qu'elle ne vienne à être brisée par les branches provenant de l'élagage et que la vie de l'ouvrier ne soit ainsi mise en péril. Peut-être sera-t-elle d'un usage moins commode pour les arbres d'un diamètre un peu élevé, à raison de la difficulté qu'éprouve alors l'ouvrier à poser son pied sur les échelons. Les expériences auxquelles nous avons assisté ne nous permettent pas de nous prononcer sur ce point, attendu que les arbres sur lesquels elles ont porté étaient de dimensions assez restreintes. Ajoutons, pour terminer, que les échelles de M. de la Roche-Macé paraissent être facilement maniables. Celle en bois pèse 37 kilogrammes et demi; chacune des échelles en fer, 6 kilogrammes seulement.

Un riche industriel de Lyon, M. Droche, qui sait faire un noble emploi d'une grande fortune laborieusement acquise, a mis cette année, à la disposition de la Société des agriculteurs, une somme de 12 000 francs, qui doit être distribuée en encouragements à l'agriculture. Parmi les prix institués par ce généreux donateur, il en est un qui intéresse spécialement les forestiers, et que nous croyons devoir signaler à leur attention. C'est un prix de 1 000 francs à décerner à l'auteur du système pratique le meilleur et le plus économique de repeuplement des bois.

Ce prix sera décerné dans la session de 1878 de la Société des agriculteurs. Les mémoires, certificats et pièces constatant les résultats acquis,

MAI 1877.

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devront être adressés au président de cette société (rue Le Peletier, no 1, à Paris), avant le 1er janvier 1878.

Il nous paraît résulter des termes très-concis de la décision qui a institué ce prix, qu'il est destiné à encourager les travaux de repeuplement de bois ruinés et clairiérés, mais non ceux de reboisement de terrains nus. C'est à la restauration des forêts, et non à la création de forêts nouvelles, que la section de sylviculture a affecté la somme allouée par son libéral associé.

Monsieur le Directeur,

Bar-sur-Aube, 26 avril 1877.

Permettez-moi une légère rectification à une mention insérée dans votre numéro de ce mois.

La pétition que j'ai présentée en vue d'obtenir la modification de l'article 52 de la loi municipale de 1837 a été renvoyée à MM. les ministres de l'intérieur et des finances, non par la Chambre des députés, comme vous le dites, mais par le Sénat.

Cette pétition, qui d'ailleurs a été reproduite dans votre numéro de novembre 1874, avait été adressée par moi, en juin 1873, à l'Assemblée nationale. Considérant l'objet qu'elle concerne comme d'une importance majeure pour la conservation des forêts communales, j'ai cru devoir, en juin 1876, la présenter de nouveau et simultanément au Sénat et à la Chambre des députés; mais elle n'a encore fait l'objet d'aucune résolution de la part de cette dernière.

Recevez, monsieur le Directeur, l'expression de mes sentiments distingués.

TUROT.

- Nous recevons, avec le premier numéro de the Journal of forestry and estates Management, un appel adressé par les fondateurs de cette publication. Nous sommes heureux de voir naître en Angleterre un organe des intérêts forestiers qui, jusqu'à ce jour, n'étaient pas représentés, et nous saluons bien cordialement nos nouveaux confrères. Si nous en jugeons par le numéro du 1er mai, the Journal of forestry renfermera d'intéressantes communications. Nous demanderons à nos confrères la permission de leur en emprunter quelques-unes, comme aussi nous lui donnerons de grand cœur l'autorisation de prendre dans la Revue tout ce qui peut paraître intéressant pour les lecteurs anglais.

- Des expériences faites sur les lignes ferrées de Cologne-Minden et du Hanovre il résulte, d'après les communications de M. Funck à la réunion des ingénieurs allemands, que pour les traverses de pin injectées au chlorure de zinc la proportion de pièces à remplacer après vingt et un ans a été de 31 pour 100. Après vingt-deux ans il a fallu remplacer 46 pour 100 des traverses de hêtre injectées à la créosote. Après dix-sept ans, les traverses de chêne injectées au chlorure de zinc offraient environ 79,13

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