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SUR LES QUANTITÉS D'EAU ABSORBÉES PAR LE BOIS.

Dans notre article sur les recherches faites par M. de Seckendorff en vue de la détermination du volume plein et du poids des bois empilés (voir Revue, no de mai, p. 201 à 207), nous avons dit qu'on a dû se préoccuper de la question de savoir dans quelle mesure les résultats obtenus à l'aide de la méthode xylométrique, avaient été affectés par l'infiltration. possible d'une certaine quantité d'eau dans le corps du bois soumis aux expériences. Il nous a paru intéressant de rappeler, à ce propos, les recherches faites en automne 1875, par M. Böhmerlé, Forstassistent en Gallicie.

Ce forestier a pris quatre bûches provenant de rondins refendus en deux (Halbklufte), savoir: 1 bûche de chêne pédonculé présentant un diamètre de 0,23; 1 bûche d'aune pédonculé de 0,22; 1 bûche de bouleau de 0,25; 1 bûche de pin sylvestre de 0,23.

Après en avoir déterminé le poids immédiatement après l'abatage et la refente, il les plongea dans un vaisseau plein d'eau, en ayant soin de les maintenir constamment sous l'eau. De temps en temps les bûches furent retirées de l'appareil et pesées, après ressuyage minutieux de l'eau adhérente à la surface, et l'on obtint les résultats consignés dans le tableau qui suit :

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On remarquera qu'à partir du 13° jour d'immersion le poids des bûches de bouleau et de pin sylvestre reste stationnaire.

La faculté d'absorption du bois a fait l'objet d'un mémoire présenté par M. Robinet à la Société centrale d'agriculture, mémoire qui est inséré dans les Annales forestières de novembre 1851, p. 348.

SEE.

LE PORTEUR UNIVERSEL.

La Revue des eaux et forêts de 1862 renfermait un article destiné à montrer les avantages que la propriété forestière retirerait de l'établissement de chemins de fer économiques rattachant les exploitations soit aux grandes lignes ferrées, soit aux routes ordinaires.

Les chemins de fer dont on indiquait à cette époque les procédés de construction et le prix de revient, devaient être établis sur traverses en bois, posées directement sur le sol, préalablement nivelé et assaini dans les parties humides.

Ce système, adopté dans un grand nombre d'industries extractives, n'a pas pour les exploitations forestières les mêmes avantages que pour celles des carrières, des tourbières et autres entreprises analogues, parce que les coupes de bois ont une durée très-limitée et que le déplacement de la voie ferrée entraîne des frais considérables.

Aussi jusqu'à présent les voies ainsi établies n'ont-elles servi qu'à transporter jusqu'aux chemins publics les bois apportés sur leurs rails, soit à dos d'homme, soit à l'aide de voitures. Ce sont des artères principales, à poste fixe, sur lesquelles les produits des coupes se déversent par les chemins de vidange plus ou moins défectueux.

Un constructeur fort connu, M. Corbin, a inventé un nouveau modèle de voie ferrée qui paraît devoir se substituer dans un bref délai à tous les moyens de transport aujourd'hui employés dans les exploitations forestières. Le porteur Corbin se compose de rails maintenus avec un écartement de 0,40 à 0,60 par des traverses en bois ou en fer. Chaque couple de rails est maintenu par quatre traverses; l'ensemble forme ainsi une sorte d'échelle à quatre échelons, dont les rails sont les montants. Il y a pour les tournants des travées courbes de différentes formes.

L'assemblage des travées se fait au moyen de boîtes en tôle fixées à l'une des extrémités de chacune des longrines.

Si la voie doit passer sur un pont, ou sur des planches posées sur un sol mouvant, on la fixe au moyen de boulons passant par des trous pratiqués dans les traverses.

Des passages à niveau portatifs, formés de madriers boulonnés sur les traverses, permettent de traverser les routes sans aucune gêne pour la circulation.

Les trucs destinés à circuler sur ces voies ferrées sont construits en tôle et en bois, les roues sont en fonte durcie, la plate-forme affecte des formes diverses suivant la nature des produits à transporter. Le wagon dont nous donnons la figure peut être employé au transport du bois de feu. Grâce à la facilité du démontage et du remontage, la voie peut être

amenée jusqu'au centre des coupes et transporter, sans dégrader ni le sol ni les jeunes bois, les pièces des plus fortes dimensions, aussi bien que les bourrées les plus encombrantes, avantage encore plus important que l'économie des frais de transport; car tous les forestiers savent combien le passage des voitures dans les coupes nuit au repeuplement.

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Avec le porteur Corbin pour les forêts en plaine et les chemins aériens pour celles des montagnes, il n'y a plus de forêts inexploitables.

Comment ces procédés de transport ne sont-ils pas encore généralement employés? C'est ce qu'il serait difficile de concevoir à priori, car ils ont une supériorité évidente sur la traction par colliers sur le sol naturel, souvent presque impraticable. Mais lorsqu'on étudie l'organisation actuelle du commerce des bois en France, on comprend aisément les causes de ce discrédit.

L'Etat, comme les autres grands propriétaires, vend chaque année, par adjudication, des coupes qu'il morcèle pour les mettre à la portée de tous les négociants. Une instruction administrative prescrit de ne pas former de lot de plus de 10 000 francs. La plupart des lots n'atteignent pas ce chiffre. Il est évident que l'acquéreur d'une coupe de 4 000 ou 5 000 francs ne peut pas établir, pour en exporter les produits, un chemin de fer dont il ne saura que faire quand l'exploitation sera terminée, car il n'est pas sûr de pouvoir acheter la coupe suivante. Le morcellement des lots, la trop courte durée des entreprises sont les causes qui arrêtent tout progrès dans

l'exploitation des bois. Aucun négociant ne peut en effet faire de grosses avances pour une entreprise qui dure dix-huit mois et dans laquelle ses benéfices sont forcément très-limités. C'est pour cela qu'on voit encore des attelages tirer à grand'peine sur des chemins défoncés les bois de nos forêts, alors qu'il serait si facile de les transporter par des moyens plus économiques.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

OUVRAGES FORESTIERS PUBLIÉS PENDANT LE DEUXIÈME TRIMESTRE 1877.

Question du reboisement. Instruction sur la culture de la truffe, par Jacques Valserres, 2e édit. In-8, 47 pages. Paris, libr. Bouchard Huzard. Prix: 1 franc.

Note sur les bois soumis à un enfouissement prolongé, par M. Fliche, professeur à l'Ecole forestière. In-8, 8 pages. Nancy, imp. Berger-Levrault.

Nouveau traité du solivage métrique des bois en grume au cinquième et sixième déduits, par Didier Goyard. Petit in-8, 55 pages. Bar-sur-Aube, libr. Lebois et Morel. Le reboisement dans l'Ardèche, par M. E. Blachère, député. In-8, 7 pages. Paris, imp. Hennuyer. (Extrait de la Revue des eaux et forêts.)

Question forestière. Critique du projet de loi sur l'application de l'expropriation pour cause d'utilité publique au reboisement et gazonnement des montagnes, par Hippolyte Doumenjon, avocat, membre du conseil général de l'Ariège. In-12, 38 pages. Foix, imp. Pomiès.

Traité de sylviculture générale, culture, aménagement et gestion des forêts, par A. Frochot, sous-inspecteur des forêts. In-8, XIX-264 pages avec figures, l'aris, libr. Lacroix. Prix: 8 francs.

La restauration des montagnes, étude sur le projet de loi présenté au Sénat, par I.. Tassy, ancien conservateur des forêts, professeur à l'Institut agronomique. In-8, 112 pages. Paris, libr. Rothschild.

Incendies dans les forêts, droit de poursuite par les agents forestiers, par M. Puton, professeur de droit à l'Ecole forestière. In-8, 12 pages. Paris, imp. Hennuyer. (Extrait de la Revue des eaux et forêts.)

Proposition de loi relative à la destruction des animaux nuisibles et à la suppression de la louveterie, présentée par M. Petitbien, député. In-8, 16 pages. Paris, libr. Wittersheim. (Extrait du Journal officiel du 12 mai.)

De l'influence des forêts et du reboisement des montagnes sur le climat de la Creuse. Rapport au conseil général par le docteur Maslieurat-Lagémard. Rapport sur la pisciculture, par le même. In-8, 39 pages. Guéret, imp. Dugenest.

De l'asséchement du sol par les essences forestières, par A. Burger, In-8, 31 pages. Paris, imp. Heunuyer. (Extrait de la Revue des eaux et forêts.)

L'arbre vert en Picardie, son emploi avantageux dans les terrains calcaires et accidentés, par A. Decrept, conseiller d'arrondissement, nouv. édit. In-8, 24 pages. Amiens, imp. Jeunet.

CHRONIQUE FORESTIÈRE.

Récompense pour acte de dévouement.

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agricole de Sergines. Projet de loi sur le reboisement en Espagne. Une insurrection contre le régime forestier. Le reboisement en Australie. Production des fers et des fontes en 1876. Lettre de M. de Jubainville au sujet de la faculté asséchante du pin sylvestre. Appel à nos abonnés. Société de secours.

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Le président de la République a décerné, sur la proposition du ministre de l'intérieur, une médaille d'argent de première classe à M. Loubet, garde domanial à Saurat (Ariége), qui a fait preuve d'un courageux dévouement pour repousser un rassemblement tumultueux provoqué par un règlement de la dépaissance.

Les concours régionaux de 1877 sont ouverts depuis le 30 avril, les listes des récompenses décernées dans les concours de la première série sont déjà publiées. Nous allons, suivant notre habitude, extraire de ces longues nomenclatures de prix obtenus par les agriculteurs les rares distinctions. accordées aux sylviculteurs.

Le concours de Toulouse, organisé par M. Lembezat, inspecteur général de l'agriculture, fait une place si exiguë à la propriété forestière, que nous osons à peine mentionner une médaille d'or accordée à M. Capgrand, à Meylan (Lot-et-Garonne), pour sa collection d'écorces de liége. Nous ne savons si nous pouvons regarder comme se rattachant au reboisement les travaux de l'Association pastorale de la Haute-Garonne et de l'Ariége, qui a aussi obtenu une médaille d'or.

Il n'a pas été question ni de sylviculture ni de produits forestiers, à Moulins, à Vesoul et à Angers.

A Montpellier, M. Roux, inspecteur des forêts, a obtenu une médaille d'or pour une collection d'échantillons de bois.

A Montauban, nous citerons, comme ayant avec la culture forestière des rapports éloignés, la récompense donnée à M. L. de Vialar, à SaintNauphary, pour l'application qu'il a faite du recepage au renouvellement de plantations de peupliers de la Caroline.

M. Malo, inspecteur général de l'agriculture, ne perd jamais une occasion de mettre en relief les travaux forestiers; aussi le jury du concours de Blois a-t-il obtenu du ministère de l'agriculture un objet d'art pour M. le comte d'Audigné de Resteau, propriétaire à la Cour, pour ses reboisements exécutés depuis trente-cinq ans sur une grande étendue de terres incultes.

Le garde Poupaut, qui a coopéré à ces travaux, a obtenu une médaille d'argent.

M. Chevaudier de Valdrôme a obtenu la prime d'honneur au concours

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