Page images
PDF
EPUB

CHRONIQUE FORESTIÈRE.

NÉCROLOGIE. MM. Caron, Durand de Prémorel.

[ocr errors]

· Légion d'bonneur. M. Faré, directeur général; M. de Baudel. — Récompenses pour travaux forestiers. Un ennemi des châtaigniers.- Justice criminelle. Compte rendu de 1875.- Matières tinctoriales extraites du bois. · Incendies dans l'Esterel. Société de secours.

M. Caron, chef de bureau à l'administration des forêts, est mort, le 2 septembre, à l'âge de soixante-deux ans.

Nommé surnuméraire le 1er septembre 1832, M. Caron fut attaché le 28 avril 1835 à la conservation de Paris avec le grade de garde à cheval sédentaire. En avril 1841, il fut nommé garde général à Orléans, mais il n'occupa pas longtemps cet emploi. Paris l'attirait invinciblement. Il obtint d'être rappelé à l'administration centrale comme rédacteur en mars 1842; il fit dans les bureaux le reste de sa carrière. Sous-chef le 28 février 1860, chef du bureau de la comptabilité le 22 mai 1868, il occupait cette importante fonction lorsque la maladie qui devait l'emporter est venue l'atteindre au moment où il pouvait espérer trouver, dans les loisirs de la retraite, un repos bien gagné par trente-cinq années de service.

M. Caron avait su se concilier, par son obligeance et la sûreté de ses relations, l'affection de tous ses collègues. Ses chefs estimaient son caractère plein de droiture. Doué d'un vif sentiment artistique, il consacrait à la peinture tous les moments de liberté que lui laissait son service; il avait acquis dans cet art un talent fort remarquable.

M. Faré, directeur général, a assisté aux obsèques de M. Caron, donnant ainsi un dernier témoignage d'estime au fonctionnaire dévoué qu'il vient de perdre. Tout le personnel de l'administration centrale a tenu à se joindre à son chef pour rendre les derniers devoirs au collègue aimé qui, dans sa longue carrière, n'avait jamais inspiré que des sentiments de bienveillance et de sympathie.

-M. Durand de Prémorel, inspecteur des forêts en retraite, est décédé à Caen, le 28 juillet, à l'âge de soixante-sept ans, à la suite d'une courte maladie.

M. de Prémorel, après avoir servi pendant près de sept ans dans l'armée, où il était entré en qualité d'engagé volontaire, a débuté dans l'administration des forêts comme garde à cheval en 1835. Nommé garde général, en 1838, dans la Charente, il fut envoyé l'année suivante dans les Vosges, où il resta jusqu'en 1846, époque à laquelle il fut promu au grade de sous-inspecteur. Appelé comme inspecteur à Abbeville en 1852,

il fut envoyé ensuite à Bitche, puis à Besançon, où il fut admis, en 1868, à faire valoir ses droits à la retraite.

Doué d'un caractère aimable et d'un esprit conciliant, M. de Prémorel s'était fait de nombreux amis dans ces différentes résidences; aussi, il est mort regretté de tous ceux qui l'ont connu.

-Par décret du président de la République, en date du 9 août 1877, rendu sur la proposition du ministre des finances :

M. Faré (Henri-Amédée), directeur général des forêts, a été promu au grade de commandeur de l'ordre national de la Légion d'honneur.

M. de Baudel (Charles), conservateur des forêts à Chaumont, a été nommé chevalier du même ordre.

- Le jury du concours agricole départemental de Vaucluse, qui s'est tenu à Carpentras les 20, 21 et 22 juillet dernier, a décerné les récompenses suivantes aux préposés forestiers qui prennent part aux travaux de reboisement et aux propriétaires qui s'adonnent à la culture de la truffe, culture qui exige, comme le savent tous nos lecteurs, la création préalable de forêts de chênes:

M. Allemand (Charles), brigadier forestier à Apt, a reçu une médaille de vermeil.

M. Jouvenne (Charles), garde forestier à Bedoin, a reçu une médaille d'argent.

M. Reyne (Antoine), garde forestier à Gordes, une médaille de bronze. Un rappel de médaille a été fait à M. Brunet, brigadier forestier à Flassan.

Les soins qu'ils ont donnés à l'entretien des truffières ont valu à M. CarleAmbroise de Villes une médaille de vermeil.

A M. Talon (Hilarion), de Saint-Saturnin d'Apt, une médaille d'argent.
Un rappel de médaille d'argent à M. Agniel (Jacques), d'Apt.
Une médaille de bronze à M. Agniel (Elzéard), d'Apt.

- Les plantations de châtaigniers, qui ont une grande importance dans la région inférieure des Pyrénées, sont, depuis une dizaine d'années, ravagées par un insecte qui attaque l'aubier et pénètre jusque dans le bois. Des plantations entières, composées de châtaigniers vigoureux, ont été détruites, et l'on a constaté que l'insecte se jette maintenant sur le chêne tauzin.

Il serait d'un haut intérêt de déterminer exactement l'espèce de ce nouvel ennemi des arbres, afin d'arriver, par la connaissance de ses habitudes, à trouver les moyens de préserver de ses atteintes les massifs encore indemnes. Nous publierons avec empressement tout ce que les forestiers des Pyrénées nous adresseront sur ce sujet.

Nous extrayons du compte général de la justice criminelle pendant

l'année 1875, qui vient de paraître dans le Journal officiel du 26 août, quelques chiffres utiles à connaître :

Le nombre des délits forestiers jusqu'en 1875 s'est élevé à 6123; il avait été de 8010 (1) en 1874. Il y a donc eu en moins 1 887 affaires forestières. En 1874, le nombre des transactions, avant jugement, avait été de 23 469; en 1875, il est descendu à 21 238.

En résumé, le nombre d'infractions aux lois forestières de l'année 1875 est de 4118 plus faible que celui de 1874 : ce qui accuse une amélioration marquée.

Les délits de pêche jugés en 1875 sont au nombre de 4970; ils avaient été de 5 895 en 1874. Diminution, 925.

Il a été jugé, en 1875, 19554 affaires de chasse; le nombre de ces affaires jugées en 1874 était de 19356. Augmentation, 118.

MM. E. Croissant et L. Bretonnière viennent de trouver le moyen de fabriquer avec le bois, ou avec des matières d'origine végétale ou animale, des substances tinctoriales économiques dont pourra tirer parti l'industrie.

Ces habiles industriels sont parvenus à transformer en teintures solides la sciure de bois ordinaire, l'humus, la corne, la plume, les poils, les déchets de laine et de soie, le sang, la suie, etc. Ces masses de sciures perdues, tous ces résidus sans valeur nous donneront maintenant des matières tinctoriales.

MM. E. Croissant et L. Bretonnière traitent simplement la sciure ou les résidus organiques par des lessives de sulfures alcalins à une température plus ou moins élevée. Dans certains cas, le soufre des sulfures entre directement en combinaison avec la substance organique soumise au traitement; dans d'autres (et c'est le cas de la sciure de bois), le soufre s'empare de l'hydrogène qui entre dans la constitution du composé et donne naissance à de l'hydrogène sulfuré.

La même matière ainsi traitée peut donner différentes nuances selon le degré de température, la durée de l'opération et la proportion de sulfure employée. On peut dire d'une manière générale que plus la température est élevée, et le temps de la cuisson prolongé, plus le produit se rapproche du noir et du brun, et en même temps sa solubilité et sa solidité augmentent. D'après les essais de M. Chevreul, les produits les plus calcinés sont ceux qui résistent le mieux à la lumière.

Le dérivé sulfuré de l'humus des vieux chênes est remarquable par sa solubilité et sa résistance. Sa nuance est bistre; elle n'est pas altérée par les acides minéraux et organiques même énergiques, les lessives caustiques, le savon, l'oxalate de potasse, etc.

Le dérivé tinctorial du son est d'un grand pouvoir colorant; il donne, mêlé au bichromate, une teinte cachou caractéristique que l'on peut faire virer au gris à l'aide du carbonate de soude.

(1) Il doit y avoir erreur dans les chiffres du rapport officiel. En comparant ces chiffres à ceux publiés dans la Revue en novembre 1876, nous constatons qu'il y a eu, en 1874, 8232 affaires forestières jugées; 8010 est le chiffre relatif à l'année 1873.

Avec la sciure du bois, les produits obtenus sont excellents. On peut employer tous les bois; cependant, il est preférable de ne prendre que la sciure de chêne, de hêtre, de cerisier, de châtaignier, etc., et de laisser de côté la sciure des essences résineuses, qui résistent davantage au traitement. Il importe que la sciure soit sèche et bien tamisée; les particules de bois trop grosses échapperaient à la transformation.

La sciure de bois sulfurée est un produit soluble noir, légèrement brun. Sa solution est bien fixée par la fibre textile, qu'elle colore en gris foncé verdâtre. Elle résiste à la lumière, à l'air, aux acides et aux alcalis.

Si avec la sciure de bois on élève la température suffisamment, quand on traite par le sulfure alcalin, le dégagement de l'acide sulfhydrique survient et le produit résultant offre des caractères spéciaux. Il est doué, disent les inventeurs, d'un pouvoir tinctorial vraiment extraordinaire et fournit des nuances noires ou grises d'une solidité remarquable, même dans les tons délicats.

La sécheresse qui règne depuis plus de trois mois dans les départements du Midi faisait craindre le retour des incendies de forêts, qui se produisent si souvent dans cette région. Ces prévisions n'ont pas été trompées. Le feu s'est déclaré, dès le 27 août, dans les bois de SaintRaphael, et il a gagné bientôt le massif de l'Esterel, où il s'est rapidement propagé. Nous n'avons pas de renseignements précis sur l'intensité du sinistre, mais nous savons que, grâce au concours empressé des populations riveraines, énergiquement secondées par les troupes mises à la disposition du service forestier, les dégâts sont moins grands qu'on aurait pu le craindre.

Les mesures préventives prises en vertu de la loi spéciale qui régit la région de l'Esterel out permis de concentrer l'incendie et de préserver les plus riches peuplements. Les communes de Bagnols et de la Garde-Freinet ont été atteintes. Les bois communaux de Bagnols, Escoller, Magail, Madeleine, Planestet, ont été parcourus par le feu.

Société de secours.

[ocr errors]

Par suite de l'absence de M. de Dumast, trésorier de la Société, la liste des cotisations recueillies pendant les mois d'août et de septembre ne pourra être publiée que dans le numéro d'octobre.

Mutations dans le personnel de l'administration des forêts.

POSITIONS ANCIENNES.

POSITIONS NOUVELLES.

CLAISE..........G. gen. adj. de 2o cl. memb. du serv. G. gén. adj. de 2o cl. à Lacaune des reb. de la 25 Conserv. (Aude)|

BAZAILLE.......

SÉE........

GRILLOT................

[blocks in formation]

1877. 17 août

24 id.

id.

GAGNEUR

29 id.

Id.

id.

BUCHARD

.......

[blocks in formation]

(Tarn) (1).

G. gen. de 2o cl. à Saint-Hippolyte G. gen. de 2 cl. à Châtel-sous(Doubs).

Moselle (Vosges) (2).

G. gen. de 1re cl. à Sidi-bel-Abbès G. gen. de 1re cl. à Sainte-Mene(Oran).

S.-chef de bureau de 1recl. à l'Adm.
cent. (2 bur., 2o div.).

Insp. de 2 cl. à Briançon (Hautes-
Alpes).

hould (Marne). (3).

Chef de bur. de 4 cl. (3o bur.,
2° division (4).

Insp. de 2o cl. à Saint-Jean-de-
Maurienne (Savoie).

Insp. de 2 cl. à Saint-Jean-de-Insp. de 2o cl. à Briançon (Hautes-
Maurienne (Savoie).

LIOUVILLE...... G. gen. en stage près l'Ecole fo

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

G. gén. de 2 cl. (classé sous le n° 1).

G. gén. de 2o cl. (classé sous le n° 2).

G. gen. de 2o cl. (classe sous le n° 3).

G. gen. de 2o cl. (classé sous le n° 4).

G. gen. de 2o cl. (classé sous le n° 5).

G. gen. de 2o cl. à Porto-Vecchio (Corse) (5).

G. gen. de 2o cl. attaché à la Commission du reb. des Htes-Alpes. gén. de 3 cl. à Souilly (Meuse) (6).

G.

MORCH.......... G. gen. en stage près l'Ecole fo- G.

restière.

gen. de 3 cl. à Lourdes (Hautes-Pyrénées) (7).

(1) En remplacement de M. de Boixo, mis en disponibilité. (2) En remplacement de M. Vaultrin, qui a été promu au grade supérieur. — (3) En remplacement de M. Bouchez, qui a été promu au grade supérieur.- (4) En remplacement de M. Caron, admis à faire valoir ses droits à la retraite. — (5) En remplacement de M. Dumont, qui a reçu une autre destination. — (6) En remplacement de M. Floquet, qui a reçu une autre destination. — (7) En remplacement de M. Guary, qui a reçu une autre destination.

BULLETIN DU COMMERCE DES BOIS.

4 septembre 1877.

Paris. Les transactions relatives aux bois de feu se sont complétement arrêtées depuis le mois dernier. Quelques bateaux qui se trouvaient encore à la gare des Lions ont été vendus. Mais le chômage des canaux n'a pas permis d'en amener d'autres, et la gare se trouve aujourd'hui complétement dégarnie. La situation n'est pas plus brillante pour les bois d'œuvre. Il se fait très-peu d'affaires. On achète au jour le jour, quand on y est forcé par les besoins. Les seules marchandises qui aient un courant quelque peu suivi sont les parquets de chêne, dont il faut en ce mnoment des quantités considérables pour les nombreuses constructions qui sont en cours d'exécution.

Dans notre dernier bulletin nous avons annoncé l'adjudication de la fourniture de 800 000 kilogrammes de bois neuf brossé pour le service du

« PreviousContinue »