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tre en sûreté dans la ville d'Utrecht. Aar, cependant, s'empara ensuite de Dordrecht qu'il pilla et réduisit en cendres. Mais enfin il fut contraint de faire la paix, renonçant à tous les projets d'envahissement qui avaient occupé son règue. Il mourut à Deventer, en 1212, après avoir occupé le siége épiscopal pendant quatorze années. Il fut inhumé dans la cathédrale d'Utrecht. V. H.

AAR. Ce fleuve de la Suisse, le quatrième en grandeur, prend sa source au pied du Finsteraarhorn, dans le canton de Berne, à peu de distance des sources du Rhône, du Rhin, de la Reuss et du Tessin. Son eau, d'abord trouble et chargée de matières terreuses qu'il emporte dans son cours rapide, devient, lorsqu'il a traversé le lac de Brientz, beaucoup plus claire. L'Aar passe aussi par le lac de Thun, à peu de distance de la ville du même nom et de Berne, et entrant ensuite dans le canton de Soleure il en arrose la capitale, puis le canton d'Argovie où il reçoit la Reuss et la Limmat, après avoir touché une seconde fois aux cantons de Berne et de Soleure. A Coblentz, dans le canton d'Argovie, il se réunit au Rhin. L'Aar, torrent peu navigable, mais poissonneux et chariant un sable aurifère, se grossit d'environ 150 autres courants; ses ondes souvent majestueuses se répandent au delà de son lit et produisent alors de cruelles dévastations. J. H. SCHNITZLER.

AARON, premier grand prêtre des Juifs, frère aîné de Moïse, fils d'Amram et de Jochabed, de la tribu de Lévi, naquit en Égypte l'an 1574 avant J. C. Il seconda Moïse dans toutes ses tentatives pour la délivrance du peuple hébreu, et reçut de lui le titre de grand prêtre, au pied du mont Sinaï, peu de temps après la sortie d'Égypte. Pendant l'absence de Moïse, il se laissa effrayer par les menaces des Israélites, au point de leur livrer un veau d'or, devant lequel ils se prosternèrent (V. APIS). Cependant il ne fut pas compris dans le massacre que Moïse ordonna des vingt-cinq mille coupables. Dans le désert de Gadès, il douta de la toute-puissance de Dieu et de l'exécution du miracle promis à Moïse. En punition de son incrédulité, il fut condamné à ne point voir la terre promise: en effet, il mourut dans le désert sur la montagne de Thor, à l'âge de 122 ans, 1452 années avant la naissance de J. C., après avoir été publiquement dépouillé de ses habits pontificaux dont Moïse revêtit son fils Éléazar. La dignité de grand prêtre passa à son fils Éléazar, puis à ses descendants en ligne directe. Les Juifs modernes croient connaitre encore les descendants d'Aaron, et les nom

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ment en hébreu Koanim, c'est-à-dire prêtres. Ce titre n'emporte aucune distinction personnelle.

M. BERR. AARON RASCHID. V. HAROUN AL RACHID. AB. V. CALENDRIER HÉBREU.

ABA ou ABATS. On nomme ainsi un costume oriental consistant en une espèce de redingote sans manches, avec un large pantalon. On donne le même nom au drap grossier dont le vêtement est fait et qu'on appelle encore salonika. L'aba sert à habiller en Turquie les soldats, les matelots et les indigents: autrefois il formait un article d'exportation considérable, surtout à Saloniki et dans toute la Macédoine. Marseille même en faisait le commerce et en expédiait de grandes quantités aux Antilles pour l'habillement des nègres; on ne l'exporte plus que pour l'Asie, particulièrement dans les ports de la mer Noire, et les abats n'ont presque plus de valeur. J. H. SCHNITZLER.

ABABDEHS, tribu d'Arabes qu'on voit errer dans la haute Égypte, où la plupart d'entre eux subsistent du transport des marchandises à l'aide de leurs chameaux; les autres Ababdehs vivent de leurs troupeaux. Ils recueillent aussi le séné dans les déserts, et le vendent dans les villes. A l'égard des mœurs et coutumes, les Ababdehs ne diffèrent que peu des autres Bédouins. Le voyageur allemand Ruppell assure pourtant avoir vu à Cosseïr et à Assouan des Ababdehs appartenant à des tribus qui habitent plus au midi, et dont la physionomie ou la coupe du visage ressemblait à celle des anciens Dongolais. Ceuxlà ont aussi quelques usages des habitants de la Nubie, tels que l'excision des parties naturelles chez les filles. Il présume que la tribu des Ababdehs est une branche de l'ancienne race éthiopienne établie à Méroé.

ABACUC. V. HABACUC.

DEPPING.

ABAD Y QUEYPEO (MANOEL), né dans les Asturies vers 1775, passa au Mexique après avoir embrassé l'état ecclésiastique. Il était juge des testaments à Valladolid de Méchoacan, lorsqu'en 1808 il fut envoyé en Espagne avec la mission de solliciter l'abrogation ou du moins la suspension du décret qui affectait les revenus des capellanias au trésor de l'État. Ayant obtenu ce qu'il demandait, il retourna en Amérique; et vers la fin de 1809 il fut nommé évèque de Méchoacan. Bientôt après éclata l'insurrection de la Nouvelle-Espagne. Abad se rangea parmi ceux qui résistèrent à ce grand mouvement Réduit à quitter son diocèse, il se réfugia à Mexico; et lorsque ensuite les événements lui permirent de rentrer à Méchoacan, on ne le vit occupé qu'à

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more qui occupa pendant quelque temps, au XIe siècle, le trône de Séville et de l'Andalousie presque entière. Le premier émir du nom d'Abad était originaire de la Syrie; il vint s'établir à Séville. Là ses concitoyens, rendant justice à ses vertus et à ses talents, l'élevèrent au pouvoir suprême. Il devint émir, prince ou roi, en 1043, et transmit son pouvoir à Abad II son fils, qui eut aussi son fils aîné, Abad III, pour successeur. Ce dernier prince, juste et éclairé, et grand ami des lettres qu'il cultiva lui-même avec succès, aurait mérité un sort heureux; mais attaqué par les Castillans sous Alphonse VI, et hors d'état de leur résister longtemps, il appela à son secours les Mores d'Afrique, qui tournèrent contre lui les armes dont ils devaient le seconder. Leur général Ioussouf prit et pilla Séville en 1091, et fit languir Abad III dans une captivité dont la mort seule le délivra. Les Aba

ramener les esprits à la modération. Les réactionnaires ne lui pardonnèrent pas cette conduite, et l'accusèrent de déserter leur parti. A peine la restauration de Ferdinand VII eut-elle été proclamée qu'Abad y Queypeo, qui s'était prononcé ouvertement contre l'inquisition, fut destitué de son siége. Ayant refusé de le quitter, il fut, sur un ordre du vice-roi du Mexique, embarqué pour l'Espagne et retenu captif à Madrid. | Là, tandis qu'on instruisait son procès, il trouva le moyen de pénétrer près du roi, l'entretint | quelques instants, et non-seulement rentra en grâce, mais fut presque aussitôt promu au ministère de la justice. Cependant la nuit même qui suivit cette nomination, Abad fut arrêté de nouveau sur un ordre du grand inquisiteur, et enfermé dans un couvent. Là, il attendait sa sentence lorsque les événements de 1820 le rendi- | rent à la liberté. Il fut élu membre de la junte | provisoire de gouvernement créée jusqu'à l'in-dites avaient régné 48 ans. J. H. SCHNITZLER. stallation des cortès, et dans ce poste il montra encore une louable modération; mais sa surdité l'ayant déterminé à renoncer aux débats parle-tibles. V. EQUATIONS. mentaires, il fut nommé évêque de Tortose. La révolution de 1825 le trouva dans cette situation. Il fut arrêté une troisième fois comme justiciable de l'inquisition, et fut alors condamné à six ans de reclusion. DE CHAMROBERT.

ABADDON, le destructeur, en grec Apollyon. C'est le nom hébreu que l'Apocalypse donne à l'ange de l'abîme que, dans les créations poétiques d'une imagination embrasée, elle nous présente comme le roi de ces sauterelles qui « ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat, et portaient sur leurs têtes comme des cornes qui paraissaient d'or, et leurs visages étaient comme des visages d'homme; elles avaient des cheveux comme des cheveux de femme, et leurs dents étaient comme des dents de lion. Elles avaient des cuirasses semblables à des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chariots à plusieurs chevaux qui courent au combat. Leurs queues qui avaient un aiguillon ressemblaient à des queues de scorpion, et leur pouvoir était de nuire aux hommes pendant cinq mois, » Apocalypse, IX, 11. J. H. SCHNITZler. ABADIOTES, nom d'une peuplade arabe de l'ile de Crète ou Candie, d'une réputation fort équivoque, et formée d'environ 4,000 hommes. Ils sont presque indépendants, et occupent une vingtaine de villages au sud du mont Ida. Malte-Brun les croit un reste des anciens Sarrasins. J. H. SCHNITZLER. ABADITES. On a donné ce nom à la dynastic

ABAISSEMENT (algèbre). Réduction des équations au moindre degré dont elles sont suscep

ABAISSEMENT (astronomie). V. PÔLE, ÉTOILE,

HORIZON.

ABAISSEMENT (chirurgie). V. CATARACTE (opération de la).

ABAJOUES, espèces de poches plus ou moins profondes situées dans l'épaisseur des joues de certains animaux mammifères, tels que plusieurs espèces de singes, et destinées à recevoir des aliments qu'ils y conservent pour le besoin. Dans le langage familier, on appelle abajoues des joues volumineuses et pendantes. RATIER.

ABANDON, ABANDONNEMENT (étym., a priv., bandum, troupeau; basse latinité). Ces mots expriment en général l'idée du délaissement d'une chose qui nous appartient, sans intention de la recouvrer. Ils signifient plus spécialement la cession qu'un débiteur fait de tous ses biens à ses créanciers, lorsqu'il ne peut payer ses dettes, pour qu'ils les vendent, et que le prix s'en distribue entre eux suivant le droit de chacun. Par l'abandon, le débiteur n'est point libéré, et si la vente des biens ne suffit pas pour le payement de la dette, il demeure obligé pour le reste. L'abandon, autrement dit la cession de biens, soustrait le débiteur aux poursuites rigoureuses de ses créanciers. Cette cession est volontaire, c'est-à-dire opérée par une convention entre les parties, ou judiciaire, c'est-à-dire accordée par la loi au débiteur reconnu malheureux et de bonne foi. LAFARGUE.

ABANO (PIERRE D'), penseur profond et célèbre médecin du XIe siècle, justement préco

nisé par ses compatriotes, mais poursuivi par l'Église à cause de ses attaques contre les croyances traditionnelles et de son attachement aux hérésies d'Averroès. Il naquit en 1250 à Abano, bourg de la province de Padoue, fit, après des études longues et profondes, un voyage en Orient, et conserva toute sa vie une prédilection marquée pour la science et la haute civilisation des Arabes. Son érudition presque universelle, admirée de ses contemporains, lui attira une grande affluence d'auditeurs quand il ouvrit des cours publics à Padoue. Il mourut en 1320, assez à propos pour échapper à l'inquisition; toutefois celle-ci le fit brûler en effigie. Cent ans après sa mort, l'université de Padoue lui éleva une colonne monumentale. Sa science et la subtilité de sa dialectique se mon trent surtout dans son ouvrage intitulé Conciliator differentiarum, imprimé à Venise, en 1565, in-fol., dans lequel on discute avec une subtilité trop souvent fatigante diverses questions médicales et philosophiques. SCHNITZLER. ABAQUE (abacus). Les anciens donnaient ce nom à une petite table couverte de sable fin | sur lequel on écrivait les lettres en enseignant à lire aux enfants. Le mot grec abax paraît venir du phénicien abak qui signifie poussière. -On entend aussi par ce nom toute machine ayant pour objet de faciliter le calcul ou d'en enseigner les premiers éléments au moyen de boules enfilées dans des fils métalliques traversant une surface plane, et parmi lesquels l'un est censé recevoir les unités, un autre les dizaines, et ainsi de suite.

Nous donnons ici la figure d'un de ces instruments dont la largeur doit être triple de sa hauteur. Les boules ou grains sont enfilés dans ce châssis de manière à être mus avec une grande facilité. Cette méthode est particulièrement utile dans les pays où le système décimal est adopté, et elle peut alors s'appliquer aux monnaies, aux poids et aux mesures, comme en Chine, où le calcul se fait avec une rapidité surprenante à l'aide de cet instrument. L'abaque chinois, appelé shwanpan, diffère de celui que nous avons décrit en ce que chaque fil ne porte que cinq boules de couleurs ou de dimensions différentes dont chacune compte pour un nombre convenu. On voit une de ces machines

|

à Londres, au Musée de la Compagnie des IndesOrientales. Les Russes sont également dans l'usage de compter à l'aide de boules enfilées. Un professeur distingué par d'heureux essais en pédagogie, M. Asmuss, à Dorpat, en a enseigné la théorie dans un petit ouvrage allemand de 120 pages, très-curieux et dont voici le titre : Das russische Rechenbrett (Leip., 1831, in-8°). Le mot abaque ou abacot a désigné aussi un meuble ayant divers usages, et servant de buffet, de comptoir, et même de damier. —L'abacus pythagoricus n'est autre chose que le livret. Une autre table arithmétique, nommée abacus logisticus, sert à multiplier certaines fractions.

LEFEBVRE-CAUCHY.

ABAQUE, en architecture, est la partie supérieure ou le couronnement d'une colonne. C'est aussi le nom d'un ornement gothique, qui d'ordinaire est accompagné d'un filet ou d'un chapelet de la moitié de sa largeur. F. RATIER.

ABARBANEL (ARABANEL, ABRAVANEL, ISAAC BARBANELLA) fut le docteur le plus célèbre de la seconde école rabbinique, en Espagne. Né à Lisbonne, en 1437, près de deux siècles après Maimonide et Aben Ezra, il les égala en savoir, en réputation, et la fortune fut pour lui moins avare de ses faveurs. Alphonse V, roi de Portugal, lui facilita par sa protection l'accès des emplois et des honneurs. Cette bienveillance éclatante accordée à un savant juif par un prince chrétien devait blesser l'opinion dans cet âge d'intolérance; aussi attira-t-elle sur Abarbanel les persécutions de l'envie. Haï depuis longtemps de Jean II, il perdit tous ses emplois lorsque ce dernier devint le successeur d'Alphonse; il courut même risque de la vie. Forcé de fuir en Castille, il y fut d'abord très-bien accueilli par Ferdinand et Isabelle, qui eurent recours à ses talents pour rétablir leurs finances délabrées. Mais l'on touchait, en Espagne, à l'époque du triomphe de l'inquisition. Le fanatisme ayant prononcé l'expulsion des juifs, ni les services, ni le mérite et la renommée d'Abarbanel ne purent le soustraire à la proscription générale. Il se retira d'abord à Naples, où il obtint aussitôt la confiance du roi Ferdinand Ier. Charles VIII, roi de France, s'étant emparé du royaume de Naples à la mort de Ferdinand, Abarbanel s'enfuit en Sicile avec le successeur légitime de ce prince, Alphonse II, à qui il demeura fidèle. La mort d'Alphonse le contraignit encore de se réfugier à Corfou, de là dans la Pouille, et enfin à Venise; il s'y concilia la faveur publique en terminant les contestations qui s'étaient élevées entre les Vénitiens et

les Portugais, au sujet du commerce des épiceries. Ce fut dans cette ville qu'il mourut à l'âge de 71 ans. Au milieu des travaux et des soucis d'une vie si agitée, il avait toujours su trouver du temps pour l'étude de sa religion, de la phi- | losophie et des lettres. Il a laissé de nombreux écrits; presque tous ont pour objet l'interprétation de la Bible, l'histoire du peuple juif et la défense de ses croyances. On lui doit un récit historique des persécutions que les juifs avaient éprouvées jusqu'au temps où il a vécu, des dissertations sur le monde, le ciel et l'enfer, une explication du livre d'Ézéchiel, enfin des commentaires sur tous les livres historiques de l'Ancien Testament. On a remarqué que, dans l'un de ses ouvrages, Abarbanel, bien qu'il ait joui | souvent de la faveur des rois, avait manifesté des opinions très-républicaines. Les ouvrages de ce savant Israélite sont écrits en hébreu; presque tous ont été traduits en latin. Abarbanel était fortement attaché à la foi de ses pères. Mais, quoique son zèle ne fût exempt ni d'ai- | greur ni d'irritation dans ses écrits, il se montra cependant toujours bienveillant dans ses relations personnelles avec les chrétiens. Les juifs comptent Abarbanel au nombre de leurs hommes les plus illustres. Il laissa deux fils, dont l'un se distingua non-seulement comme médecin, mais encore comme littérateur par un poëme italien intitulé Dialoghi d'amore: l'autre embrassa la religion chrétienne; le fils de ce dernier publia à Venise, en 1552, un recueil de lettres hébraï

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rétablie en 1823, Abarca se rendit à Madrid pour
offrir ses hommages au roi. Arrivé dans cette
ville, il réussit à se faire nommer évêque de
Léon, grâce à la faveur illimitée dont jouissait
à la cour son compatriote et ancien condisciple
don Tadeo Calomarde, ministre de la justice.
Cependant Abarca ne se rendit pas dans son
diocèse; mais il resta à Madrid où ses goûts et
ses penchants l'attachèrent aux intrigues de la
cour. Il entra bientôt en rapport avec le général
des franciscains, Fray Cirilo, avec le secrétaire
de la nonciature, Cadolino, et avec le duc de
l'Infantado, et sut se mettre en faveur auprès de
l'infant don Carlos, de sa femme, et de sa sœur
la princesse de Beira. En 1826, le duc de l'Infan-
tado ayant été placé à la tête du ministère, et le
conseil d'État ayant reçu une nouvelle organi-
sation, l'évêque de Léon y entra et fut souvent
chargé des affaires les plus importantes. Mais
les visites journalières qu'il faisait à l'infant don
Carlos et les éloges qu'il ne cessait de faire de ce
prince et de sa famille, finirent par porter om-
brage au roi, qui chargea secrètement le direc-
teur général de la police, don Juan Jose Racacho,
de suivre scrupuleusement toutes les démarches
de l'évêque de Léon. On assure qu'il résultait de
ces investigations la preuve que, déjà dès ce mo-
ment, Abarca était compromis dans des machi-
nations en faveur de l'infant. Toujours est-il
que le roi l'exila de la capitale. Lorsque Ferdi-
nand VII rendit la déclaration qui appelait sa
fille Isabelle à lui succéder sur le trône d'Espa-
gne, l'évêque de Léon protesta hautement contre
cet acte, et abandonna son diocèse pour se ren-
dre en Portugal auprès de don Carlos. Attaché,
dès ce moment, à la destinée de ce prince, il
l'accompagna en Angleterre, rentra avec lui en
Espagne et se consacra entièrement aux intérêts
du prétendant, qui le nomma son ministre. En
1854, il fut sommé par la justice de la reine de se
présenter devant le tribunal de Madrid. En 1837
il fut condamné par contumace à la peine de
mort.
V. H.

ABARCA (DON JOAQUIN), évêque de Léon. Ce personnage, devenu célèbre dans les derniers temps, est originaire de l'Aragon; il entra de bonne heure dans les ordres et devint curé dans un petit bourg de cette province. Lorsque, en 1820, l'armée espagnole proclama le rétablissement de la constitution de 1812, il se prononça contre cet acte avec toute l'énergie et la résolution qui caractérisent les Aragonais. Le roi Ferdinand VII, dont il parvint à attirer l'attention, lui accorda un bénéfice à Taraçona. Abarca en- ABASCAL (DON JOSE FERNANDO), marquis de tretenait des relations très-intimes avec toutes la Concordia Espagnola del Perú, ancien viceles bandes de guérillas qui, en ce moment, se roi du Pérou, mort à Madrid le 30 juin 1821, levèrent en Catalogne et en Aragon, et il fournit chevalier de l'ordre militaire de Saint-Jacques, même pendant quelque temps de grands subsi- grand-cordon de l'ordre de Charles III, membre des à la bande de Rollo. Comme ces relations de ceux d'Isabelle la Catholique, de Saint-Hern'étaient pas un mystère, les autorités consti- ménegilde, de Sainte-Anne de Russie, etc., était tutionnelles commencèrent à le poursuivre, et né en 1745 à Oviedo. Cadet dans un régiment il n'eût sans doute pas échappé à la mort s'il dès 1762, il resta vingt ans dans les grades inn'était parvenu à se sauver et à trouver une férieurs, fut fait colonel en 1793, puis brigadier protection auprès de la junte de la Seu d'Urgel. pendant la guerre qui bientôt après éclata avec L'autorité absolue de Ferdinand VII ayant été | la France. En 1796, il fut envoyé, comme lieute

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sens que ce dernier terme s'applique exclusive-
ment à un mouvement involontaire ou forcé,
comme celui d'un vaisseau en panne ou à la
cape, etc. Tout involontaire qu'est ce mouve-
ment, l'art peut et doit le prévoir, le faciliter et
le régler.
A. VITRY.

ABAT-FOIN. (Agriculture.) C'est une espèce de trappe qui, étant ouverte, établit une communication entre l'écurie et le grenier à foin. On doit le disposer de manière à ce qu'il ne puisse donner passage aux exhalaisons des fumiers, qui altéreraient nécessairement les fourrages. DUBRUNFAUT.

ABATIS, en termes de tactique, est un moyen de défense que l'on établit à l'aide d'arbres abattus. Dans une circonstance pressante, on coupe un certain nombre d'arbres, et on les dispose les uns sur les autres de manière à ce que, les branches étant tournées du côté de l'ennemi, les troncs servent de remparts aux assiégés. Lorsqu'on en a le temps, on a soin de dépouiller les branches de leurs feuilles, et de les affiler. Il faut aussi, autant que possible, coucher les arbres sans les séparer entièrement de leurs souche, afin d'en rendre le déplacement plus difficile. D. C.

nant de roi, à l'ile de Cuba, et eut part à la défense de la Havane contre les Anglais. Appelé peu après au commandement général et à l'intendance du royaume de la Nouvelle-Galice, Abascal déploya dans ce poste tant de talents et d'activité qu'il mérita d'être nommé vice-roi du Pérou. Le temps approchait où, par suite des événements survenus en Espagne, une vaste insurrection allait changer la face de l'Amérique du sud. Abascal, qui, dans la traversée pour aller prendre possession de sa nouvelle charge, était tombé aux mains des Anglais, eut encore, après s'en être échappé, les plus grands obstacles à vaincre pour se rendre au Pérou. Les observations qu'il fut à même de faire dans ce voyage lui furent plus tard d'un grand avantage. Joignant la fermeté à la prudence, il réussit nonseulement à se concilier la confiance générale, mais il parvint même à donner une direction utile à l'activité d'une foule de partisans. Lima, constamment florissante au milieu des troubles qui agitèrent le Pérou, vit s'élever dans son sein beaucoup d'établissements d'utilité publique, des écoles gratuites d'enseignement élémentaire, une académie de dessin et des chaires de médecine et de chirurgie. De nombreuses améliorations furent également opérées par Abascal dans l'or- ABAT-JOUR. Ce mot, qui s'explique de luiganisation administrative et judiciaire, et sur-même, est employé pour désigner une espèce tout dans celle de la police intérieure. Ces soins toutefois ne détournèrent pas son attention des affaires du dehors. Lui-même traçait les plans de toutes les expéditions militaires lorsqu'il ne les dirigeait pas en personne; et des ateliers qu'il forma pour la fabrication des munitions de guerre sortit une partie des approvisionnements qui servirent aux Espagnols dans leur mémorable lutte contre Napoléon. En reconnaissance de tant de services, les cortès, par un décret du 50 mai 1812, conférèrent à Abascal le titre de imarquis de la Concordia, du nom d'un corps de volontaires qu'il avait organisé pour maintenir au Pérou la bonne harmonie entre les colons et les autres sujets espagnols. Un titre également flatteur pour lui fut celui de député général que lui décerna la junte des Asturies, par reconnaissance de ce qu'il avait consacré en partie les émoluments de ses places au soulagement des veuves et des orphelins des patriotes de cette contrée, morts en combattant pour l'indépendance nationale.

ABASES. V. ABAZES.

DE CHAMROBERT.

ABATÉE. Ce terme de marine désigne le mouvement de rotation que fait un vaisseau lorsque l'avant obéit à la direction du vent. Ce qu'on appelle l'arrivée ne diffère de l'abatée qu'en ce

de fenêtre dont les bords sont taillés en talus,
pour permettre plus facilement l'accès de la
lumière extérieure. On appelle improprement
abat-jour les réflecteurs coniques ou hémi-sphé-
riques adaptés aux divers appareils d'éclairage,
qui ont pour effet de renvoyer en bas les
rayons lumineux, et de jeter une clarté plus
vive dans cette direction.
F. RATIER.

ABATTOIR. Lieu où l'on abat, dépouille et dépèce les animaux qui servent de nourriture à l'homme. Le passage des bestiaux et leur abatage au centre des villes importantes présentent de graves inconvénients, tant sous le rapport de la sécurité des habitants que sous celui de la salubrité publique. On y a remédié par la construction, à la porte de quelques villes, de bâtiments où les bouchers et les charcutiers sont astreints à renfermer leurs bestiaux et à venir y préparer la viande qu'ils débitent. Quoique l'utilité de ces sortes d'établissements soit désormais généralement comprise, l'usage n'en est pas encore fort répandu. Pourtant la dépense en est toujours plus que couverte par le droit de location que doivent payer tous ceux, bouchers ou autres, qui se servent des bâtiments; et il en résulte pour les villes qui les construisent un revenu plutôt qu'une charge.

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