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En faisant une analyse, on doit procéder de manière à ce qu'aucun des éléments constituants du corps que l'on examine ne soit perdu, et qu'on puisse représenter, à peu de chose près, le poids primitif sur lequel on a opéré. Pour cela on doit tenir compte de l'évaporation et peser tous les produits solides, liquides ou gazeux que l'on peut recueillir. Souvent on peut faire, en quelque sorte, la preuve de l'opération par une opération inverse, c'est-à-dire recomposer le corps en réunissant ses éléments séparés.

les composaient se séparer pour entrer dans de | Dictionnaire technologique, et le Thaumanouvelles combinaisons. turgus opticus du père Niceron, ouvrages où ce sujet est traité avec étendue. FRANCOEUR. ANANAS. Linné avait donné le nom de bromelia ananas à cette plante qui croît abondamment dans les contrées intertropicales du globe. Les bota nistes modernes l'ont placée dans un genre distinct du bromelia, sous le nom d'ananassa sativa. L'ananas a une racine tubéreuse de laquelle sort une touffe de feuilles aigués, | roides, canaliculées, armées de dentelures ou de crochets sur leurs bords. Du centre de cette touffe s'élève une tige haute de 5 à 6 pouces, portant inférieurement des feuilles alternes, puis couverte un peu plus haut de fleurs violacées trèsnombreuses formant un épi dense surmonté d'une couronne de feuilles qui s'allongent après la floraison, Aux fleurs succèdent des fruits charnus qui se soudent entre eux et constituent un fruit agrégé ressemblant à un gros cône d'un pin. Sa couleur varie du jaune doré au rouge sanguin.

L'analyse peut être poussée plus ou moins loin; tantôt, en effet, il s'agit seulement d'isoler les éléments constituants, mais composés eux-❘ mêmes, d'un corps quelconque ; tantôt, divisant encore ces composés binaires ou ternaires, on arrive, en dernier résultat, à les réduire à leur plus simple expression; savoir : à l'hydrogène, | l'oxygène et le carbone pour les substances végétales; et à ces mêmes éléments plus l'azote pour les substances animales. F. RATIER.

ANALYSE. (Belles-lettres.) Mot grec composé de àvà et lúa, délier, résoudre; littéralement, la résolution ou la décomposition d'un tout en ses parties. L'analyse grammaticale consiste à décomposer les phrases en indiquant le rang de chaque partie du discours, la fonction qu'elle remplit dans la phrase, et en rendant compte de la manière dont chacune de ces parties est écrite, d'après les règles de la grammaire. L'analyse logique est l'examen de la proposition dans son ensemble. Elle considère moins les mots que les idées, et sert à découvrir la vérité. On l'appelle aussi méthode de résolution. Elle remonte des conséquences aux principes, et des effets aux causes, c'est-à-dire du plus composé au plus simple, ce qui est le contraire de la synthèse qui va du simple au composé. « Pour parler d'une manière à se faire entendre, dit Condillac, il faut considérer et rendre les idées dans l'ordre analytique qui décompose et recompose chaque pensée.» GUÉRIN. ANAMELECH. Un dieu des Samaritains (le même peut-être que Moloch), en l'honneur duquel on brûlait des enfants.

ANAMORPHOSE. (Mathématiques.) C'est le nom qu'on donne à des figures difformes, qui vues sous un certain aspect, paraissent régulières et faites dans de justes proportions. Les personnes qui désirent connaître les procédés graphiques dont on se sert pour construire les anamorphoses peuvent consulter le Nouveau

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Nous avons dit que l'ananas était une plante des climats équatoriaux ; mais on ne sait pas positivement lequel des deux continents en a fait présent à l'autre. Les uns prétendent qu'il est originaire des grandes Indes, et que de là il a été introduit en Amérique; d'autres, au contraire, soutiennent qu'il est également indigène de l'Amérique méridionale. Quoi qu'il en soit de sa patrie originaire, ce végétal est abondamment cultivé non-seulement sous les tropiques, mais encore en Europe dans les serres chaudes des amateurs. L'introduction de l'ananas en Europe date du milieu du xvIe siècle, et elle est due aux soins d'un Hollandais nommé Lecour, qui le premier en cultiva plusieurs pieds dans le jardin de Leyde. Les serres à ananas nécessitent une construction particulière et soignée, parce que la chaleur doit être constamment très-élevée, sans quoi le fruit ne mûrit pas bien. On propage l'ananas, soit au moyen d'œilletons qui se forment à côté des pieds qui ont fleuri, soit avec les couronnes qui en surmontent les fruits mûrs, et que l'on a soin de conserver. GUILLEMIN.

ANAPALÉ, ancienne danse lacédémonienne; les enfants l'exécutaient nus. C'était un exercice gymnastique, une espèce de lutte plutôt qu'une danse. Toutes les danses des Lacédémoniens avaient pour but de donner au corps de la force et de la souplesse; on peut dire qu'elles étaient chez eux le prélude des combats.

ANAPESTE, de avanaiw, frapper à contretemps, sorte de pied dans la poésie grecque ou latine, composé de deux brèves et d'une longue.

Comme la cadence que marque ce pied est op- | éléments réunis en faisceau, les volontés de tous posée à celle du dactyle, les Grecs l'appelaient remises en conflit entre elles. ἀντιδάκτυλος (antidactyle).

GUERIN.

ANAPHORE (répétition), mot grec composé de vż, derechef, et pépw, je porte. C'est une figure de rhétorique qui consiste à recommencer de la même manière divers membres d'une période, en répétant plusieurs fois le même mot. Cette répétition est très-propre à faire impression et surtout à fixer l'attention, qu'elle ramène à diverses reprises sur les mêmes idées ou sur les mêmes objets. GUÉRIN.

ANAPHRODISIE (du nom d'Aphrodite, Vénus, précédé de l'a privatif). L'anaphrodisie ou absence des désirs vénériens est moins une maladie qu'une infirmité pour laquelle on réclame souvent les secours de l'art, moins puissants d'ailleurs que les ressources de l'hygiène. Souvent en effet elle est le résultat de l'abus des facultés génératrices, et dans ce cas tout le secret de la guérison est dans l'abstinence. RATIER.

ANARCHIE (de apzǹ, gouvernement, avec l'a privatif), absence d'un gouvernement reconnu, confusion de pouvoirs, désorganisation de la société.

Abandonné à lui-même, isolé, obéissant à la seule nature, l'homme ne reconnaît d'autre limite à sa volonté que celle de ses forces, et n'a pas plus de devoirs qu'il ne reconnaît de droits à autrui. Mais le conflit trop fréquent des volontés d'individus nombreux et abandonnés à eux-mêmes, a fait sentir à l'égoïsme que pour conserver l'exercice d'une liberté raisonnable il fallait se retrancher une partie de ce qu'il nommait ses droits, et subir une règle basée sur les droits égaux de chacun. De là les sociétés et les législations. Ces dernières sont inutiles alors que l'homme reste isolé, sans contact avec ses semblables; elles ne sont pas indispensables là où une population rare vit disséminée dans les steppes ou au milieu des forêts; mais elles deviennent d'une nécessité absolue lorsque, la culture des terres étant avancée, la population s'agglomère, et qu'il s'établit entre plusieurs un contact perpétuel, un froissement de volontés opposées. Toute agrégation d'hommes a besoin de lois, d'organisation, de pouvoirs c'est à cette condition seulement qu'une société existe. Le lien qui en unit les membres, qui règle leur marche, qui tempère leurs passions, s'appelle gouvernement que son autorité cesse, et l'individu reparaît avec tout son égoïsme, plaçant sa volonté personnelle au-dessus de celle de la communauté. C'est alors une absence de gouvernement, une anarchie, une dissolution des

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Rien n'est plus déplorable que l'état d'anarchie dans une société avancée en culture, où la civilisation, le luxe, l'industrie ont multiplié les besoins et divisé les moyens la tyrannie ellemême, ce cruel fléau de l'humanité, y est préférable; car celle-ci fait peser la dure volonté d'un seul sur tous les individus qu'elle n'atteint pas pourtant également, tandis que celle-là met aux prises entre elles des classes entières, les nobles avec les roturiers, les pauvres avec les riches, les bons avec les méchants. Voyez Rome au siècle qui précédait la naissance de JésusChrist : le pouvoir échappé au patriciat n'a plus de force même entre les mains de la démocratie; les prolétaires dominent, les esclaves secouent le joug honteux qui pesait sur eux, les lois sont méconnues, toute sûreté disparaît, le sang coule sur les places publiques, les fortunes particulières ne sont plus respectées, et le pouvoir tombe tour à tour dans la main d'un farouche démocrate, d'un aristocrate sanguinaire, d'un ambitieux dont le génie ne sait point s'accommoder du second rang, d'un guerrier avide de pouvoir auquel ses richesses tiennent lieu de talent, et d'un de ces enfants gâtés de la fortune qui se croient de grands hommes parce qu'ils ont eu beaucoup de bonheur. Puis vient cet autre triumvirat où la violence, la ruse et la simplicité ont chacune son représentant. Et tous ces pouvoirs, qu'est-ce qui les cimente? le sang, et toujours le sang, la proscription, les confiscations, les délations, toutes sortes d'horreurs. Marquée, dans ses commencements, du meurtre des nobles fils de Cornélie, démagogues par passion du bien public, l'anarchie du dernier siècle de la république romaine immole aussi la gloire des lettres de son temps, Cicéron, plus honnête homme qu'homme public, et enfonce le poignard d'un fils dans le cœur généreux de César. Voyez la Pologne, prétendue république, qui n'est grande et heureuse que dans le temps où les Piastes, les Jagellons, Étienne Bathori, y font régner les lois et respecter la couronne, et qui est descendue depuis du rang d'un État rẻgulier et sagement régi à celui d'un camp livré à l'indiscipline de ses soldats: vous y voyez l'autorité légale des rois flétrie et vilipendée; les kolos électoraux vendus aux plus offrants; les croyances religieuses acharnées l'une contre l'autre; les émeutes devenues un moyen de gouvernement sous le nom de confédérations; le veto individuel d'un mécontent ou d'un mercenaire annulant les plus sages résolu

tions; et, à la suite de tout cela, des provinces successivement démembrées, et, comme dénoûment, la guerre civile prenant la place des émeutes partielles, les rois étrangers déchirant en lambeaux cette triste république. En France, quels maux l'anarchie n'a-t-elle pas préparés à toutes les classes de la population? rappellerai-je cette Ligue qui divisait et la ville et la cour, qui élevait un ambitieux vassal au niveau de son roi, qui livrait ce beau pays aux hallebardes des Espagnols, et qui mit en branle la cloche fatale de la Saint-Barthélemy? Parlerai-je de la Fronde, où l'intrigue fit et défit les ministres, où la capitale se changea en un champ de bataille pour des partis tous également insoucieux du bien public, et où la Journée des Barricades préluda sans gloire à des barricades grosses d'avenir? Vient ensuite la révolution de 1789, ce 14 juillet où la masse ameutée démolit sous les yeux du prince un château qui offusque sa vue, et déchire de ses mains un infortuné que la loi seule devait atteindre; ce 10 octobre où le peuple a conquis son roi en lui montrant sur des piques les têtes de ses défenseurs; ces massacres de septembre, où pendant cinq jours la populace échauffée par des cannibales égorge, jusque dans le palais de la représentation nationale, des citoyens sans défense, des hommes dont on croit légitimer l'assassinat en les flétrissant du nom d'aristocrates; enfin toutes ces journées de sinistre mémoire qui ont vu couler confondus, le sang du monarque, celui des plus abjects scélérats et celui des plus nobles fils de la patrie. Longtemps les Français gémirent sous cette affreuse anarchie; mais quand les victoires du dehors eurent retrempé leur courage, ils trouvèrent la force d'y mettre un terme, et sacrifièrent même une liberté si chèrement acquise au besoin d'ordre et de paix intérieure qui les dévorait. Ainsi, comme tous les maux, celui-ci porte aussi son remède avec lui, en faisant mieux apprécier le bonheur de vivre sous de sages lois, de leur obéir, et de soumettre, sans distinction de classe, la volonté individuelle à ce niveau commun.

On a pu voir, par les exemples que nous avons cités, que l'anarchie n'appartient en particulier à aucune forme de gouvernement: monarchies, républiques, toutes les sociétés y sont exposées, lorsque les mœurs se corrompent, que les passions l'emportent, et que la liberté n'est plus qu'un mot dont on a dénaturé ou oublié le sens. Les gouvernements despotiques toutefois en of frent les plus fréquents exemples. Elle n'a régné que momentanément à Sparte, où s'étaient éta

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blis des principes rigoureux, où les mœurs étaient simples; elle désolait fréquemment au contraire les mobiles Athéniens dont le commerce avait multiplié les besoins, dont le luxe avait énervé le caractère. L'Italie la connut pendant de longues années; elle désolait l'Allemagne à l'avénement de Rodolphe de Habsbourg; en Angleterre, elle mena Charles Ier à l'échafaud; en France, elle leva sa tête hideuse comme Jaquerie, comme Ligue, comme Fronde, et elle produisit en Russie les faux Démétrius. En Suisse, jusqu'à ces derniers temps, dans les États-Unis, partout où l'antique simplicité des mœurs fut la sauvegarde des lois, elle est restée inconnue. Cette simplicité, le temps l'efface partout; mais la raison, mais les sentiments moraux en tiendront lieu; et les peuples comprendront que la liberté et l'anarchie sont deux choses qui s'excluent, et que la première n'est pas plus fortement menacée par les envahissements du pouvoir que par l'esprit d'insubordination dans les masses. J. H. SCHNITzler.

ANARHIZÉES. On a donné ce nom aux plantes acotylédones qui, dépourvues de graines, manquent par conséquent de radicule, et ne peuvent donner de véritables racines. DR..Z.

ANASARQUE, amas de sérosité dans le tissu cellulaire sous-cutané. Elle ne s'étend pas toujours sur toute la surface du corps; elle peut se borner aux membres inférieurs ou à toute autre partie; elle prend alors différents noms (voy. OEDÈME, HYDROCÈLE EXTERNE). WORMS.

ANASTASE, c'est le nom de deux empereurs romains et de plusieurs papes. Les deux empereurs régnèrent à Constantinople, le premier, de 491 à 515, et le second, de 715 à 716; mais les événements auxquels ils ont pris part n'offrent qu'un faible intérêt.

ANASTASE Ier (SAINT), pape, Romain de naissance, fut ordonné le 5 décembre 398. Il s'opposa vigoureusement aux erreurs d'Origène, et condamna la traduction du livre des principes (πepi ȧpx) de ce docteur, par Rufin, comme tendant à affaiblir la foi fondée sur la tradition des apôtres et des Pères. Anastase mourut le 14 décembre 401, selon le Père Pagi, les Bollandistes et Muratori, après avoir siégé trois ans et dix jours.

ANASTASE IV, Romain, 165e pape, succéda à Eugène III le 9 juillet 1153; il se nommait Conrad, et avait été chanoine régulier. Honorius II, son parent, l'avait fait évêque de Sabine et cardinal. Il favorisa l'ordre religieux militaire de Saint-Jean de Jérusalem, dont la naissance datait de quelques années. La haute sagesse dont il avait fait preuve dans le gouvernement de

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Rome sous le pontificat d'Innocent II ne l'aban-, mollusques dont il s'agit étaient connus depuis donna pas, depuis sa promotion, à l'égard de plusieurs siècles. La plupart des anciens auteurs l'empereur Frédéric. Il donna des marques de méthodistes ont séparé les anatifes des balanes; charité pendant la famine presque universelle mais Linné, ne paraissant pas frappé des difféqui dura autant que son pontificat. Il mourut rences qui distinguent les anatifes des balanes, le 2 décembre 1154. J. LABOUDERIE. a réuni les deux genres en un seul, celui du ANASTOMOSE. C'est-à-dire, jonction de bou- lepas formant, avec les oscabrions et les phoches; réunion des branches d'artères, de veines lades, ses testacea multivalvia, appliquant ou de nerfs, qui se sont séparés d'un tronc ainsi à ces mollusques un nom déjà consacré commun. Ces réunions sont très-fréquentes dans par les anciens pour les patelles. le corps des animaux, où lorsqu'un vaisseau se trouve coupé au-dessus d'une anastomose, son office n'est point toujours interrompu. Les vaisseaux dans les plantes offrent aussi de tels exemples, et un genre de conferves hydrodic- | tyon est particularisé par la manière dont ses filaments s'anastomosent pour former une sorte de réseau.

ANATHÈME. ( Religion.) Imprécation, malédiction, condamnation en matière de foi. L'anathème est de deux espèces, judiciaire et adjuratoire.

L'anathème judiciaire ne peut être prononcé que par un concile, par le pape ou par un évêque. Il diffère de l'excommunication simple en ce que celle-ci interdit seulement à celui qui en est frappé l'entrée de l'église et la communion, tandis que l'anathème le sépare en outre de la société des fidèles.

L'excommunication a été le plus ordinairement employée contre des actions particulières, et dans certains cas d'opposition aux volontés du pouvoir ecclésiastique.

L'anathème a été plus souvent prononcé contre des catégories, des opinions, des sectes.

Toutefois l'anathème et l'excommunication, malgré la nuance qui les distingue, sont parfaitement identiques en principe, et ne sont, à proprement parler, que deux modes différents de l'action d'une même puissance; mais cette puissance s'étant manifestée plus souvent et d'une manière plus sensible par l'excommunication que par l'anathème, c'est aussi sous ce premier titre que nous examinerons son influence, son principe, sa légitimité.

L'anathème abjuratoire est une formule dont se sert un nouveau converti à l'Église catholique pour condamner solennellement l'opinion qu'il abandonne. On appelle aussi anathème celui qui est anathématisé.

SAINT-AMAND.

ANATIFE. Famille de la classe des mollusques cirrhopodes. Bruguière paraît être le premier qui ait introduit cette dénomination pour éloigner la fausse idée que présentait celle d'ana- | tifère ou conque anatifère, sous laquelle les

Tous les mollusques de cette famille vivent dans la mer; ils s'attachent aux rochers, aux pieux, aux quilles des vaisseaux, ce qui fait que dans nos ports on peut journellement en observer d'exotiques. Les uns paraissent toujours groupés ou vivre en société, attachés même les uns sur les autres, et former ainsi comme des bouquets, tandis que les autres paraissent vivre isolément. Le pédicule de certaines espèces est fort court; ordinairement il est long, quelquefois même il a près d'un pied; il est tendineux, flexible, susceptible de s'allonger et de se contracter pendant la vie de l'animal, ce qui le met à portée de se procurer les aliments convenables; en un mot, il est organisé, musculeux intérieurement, et reçoit, dit Lamarck, les œufs qui s'y développent et que l'animal fait ensuite remonter pour leur évacuation, ce qui n'est pas d'accord avec l'opinion de Cuvier qui assure que les œufs restent assez longtemps en paquets entre le corps et le manteau.

Les anatifes se plaisent dans les lieux exposés au mouvement alternatif des marées; les espèces qui s'attachent sur les vaisseaux, se placent de préférence à quelques pouces de la ligne d'eau, et surtout près du gouvernail où son agitation est plus considérable. Quelques-unes sont comestibles.

DR..Z.

ANATOCISME. C'est, en droit, l'acte par lequel le créancier exige de son débiteur le payement des intérêts produits par les intérêts de la somme prêtée. Autrefois ce contrat était considéré comme usuraire, et la législation le proscrivait formellement. Cette défense existe bien encore dans la législation nouvelle, en ce sens que toute convention qui tend à faire payer au débiteur un intérêt au-dessus du taux légal doit être réduite; cependant l'anatocisme est autorisé par l'art. 1155 du code civil lorsqu'il s'agit d'intérêts échus et dus au moins pour une année entière; alors les intérêts des intérêts peuvent être exigés, mais seulement en vertu, soit d'une convention spéciale, soit d'une demande judiciaire. DICT. DE LA CONV. ANATOLE, évêque de Laodicée, était né à

Alexandrie en Égypte de parents chrétiens, vers l'an 230 de notre ère. Dans sa jeunesse, suivant l'exemple de quelques docteurs chrétiens de sa ville natale, il s'était voué à peu près au même degré aux études profanes qu'aux études religieuses. La ville d'Alexandrie, qu'à cette époque on pouvait considérer comme une grande école, était partagée, comme elle le fut presque toujours, entre Platon et le plus grand de ses disciples, Aristote. Quelques-uns, Ammonius Saccas surtout, avaient essayé de concilier ensemble deux systèmes qui partent de principes contraires et présentent des résultats opposés. Plotin, plus sage, s'était prononcé pour les doctrines de Platon. Anatole, qu'on ne peut vouloir égaler ni à l'un ni à l'autre de ces deux professeurs, mais qui n'est pas sans mérite, s'attache aux vues d'Aristote. Il se distingua par ce choix d'un autre Anatole, platonicien, qui fut le maître de Jamblique. A la demande de ses amis, il exposa le système d'Aristote et le professa pendant quelques années. Cependant les chrétiens l'ayant député, l'an 270, au synode d'Antioche, où il y avait à résoudre une question de culte

au moyen de quelques calculs, Anatole, qui était aussi mathématicien, y parla avec des sentiments si religieux qu'on le sacra évêque de Laodicée. A partir de cette époque il paraît s'être attaché à l'interprétation des saintes Écritures; il appliqua surtout ses connaissances en mathématiques au calcul de l'époque pascale, et nous avons encore de lui un ouvrage qui atteste que, dans cette question qui divisa quelque temps l'Église grecque et l'Église latine, il se prononça pour l'opinion des Latins, c'est-à-dire pour la célébration de la fête de Pâques au jour de dimanche.

On trouve des renseignements sur Anatole, qu'on doit distinguer de plusieurs jurisconsultes et d'un patriarche de Constantinople du même nom, dans l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, 1. vII, ch. 32; dans le livre de saint Jérôme, De Scriptoribus illustribus. On a recueilli et publié des fragments d'Anatole dans le 2e volume de la Bibliotheca græca de Fabricius, et dans l'ouvrage de Bucherius, Doctrina lempoMATTER.

rum.

ANATOLIE. Voy. ASIE MINEURE.

FIN DU PREMIER VOLUME.

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