DE LA SCIENCE DU BLASON MIS EN VERS

Par le Père C. F. MÉNÉTRIER,

de la Compagnie de Jésus,

Auteur de nombreux ouvrages héraldiques.

Le blason composé de différents émaux

N'a que quatre couleurs, deux pannes, deux métaux Or, argent, sable, azur, gueules, sinople, vair, Hermine, au naturel et la couleur de chair.

Chef, pal, bande, sautoir, fasce, barre, bordure,
Chevron, pairle, orle et croix de diverse figure,
Et plusieurs autres corps nous peignent la valeur,
Sans métal sur métal, ni couleur sur couleur.

Supports, cimier, bourlet, cri de guerre, devise,
Colliers, manteaux d'honneurs et marques de l'église
Sont de l'art du blason les pompeux ornements,
Qui se tirent aussi de tous les éléments.

Les astres, les rochers, fruits, fleurs, arbres et plantes
Et tous les animaux de formes différentes
Servent à distinguer les illustres maisons,
Et des communautés composent les blasons.

NOTE EXPLICATIVE

AU SUJET

De l'Armorial des Villes et Villages de Provence.

Nous avons cru, dans l'Armorial qui est la partie principale de cet ouvrage, devoir commencer chaque article par la géographie moderne, et indiquer le nom du canton, de l'arrondissement et du département auxquels chaque commune appartient. Vient ensuite la description des armoiries, et pour distinguer celles qui furent imposées d'office, de celles qui furent présentées à l'enregistrement par les communes, on a fait précéder ces dernières du mot PORTE, comme on le voit dans les registres de d'Hozier. A la suite de la description, on trouve l'indication du volume et du folio de l'Armorial Général, où l'on pourra chercher cette description, puis l'indication du volume et du folio. du registre des blasons dessinés et coloriés. Cette dernière indication est d'autant plus utile que les registres de l'Armorial Général n'ayant pas de table pour les armes coloriées, on pourra ainsi s'épargner beaucoup de temps et de peine; lorsque les armes n'ont point été tirées de l'Armorial nous avons mentionné avec soin l'ouvrage dans lequel on les a puisées.

Enfin, nous avons ajouté pour chaque commune une notice plus ou moins longue, donnant d'abord les noms latins, puisés dans les anciennes chartes et notamment dans le cartulaire de St

Victor, et les noms provençaux dans le dialecte usité au nord de l'arrondissement de Draguignan, dialecte que nous croyons un des plus purs de la langue provençale; ensuite la géographie ancienne, antérieure à 89, comprenant le nom du diocèse, de la viguerie et quelquefois de la sénéchaussée. Nous avons tenu essentiellement à donner le nom du diocèse ancien pour chaque commune; car, nous croyons comme M. Rouchon-Guigues, l'auteur érudit de plusieurs ouvrages provençaux, que la division par diocèse est la plus ancienne des divisions de la Provence, la division Romaine. Nous avons enfin noté toutes les érections de terres seigneuriales en baronie, en vicomté, en marquisat et en duché, avec la date des lettres patentes, celle de leur enregistrement au parlement de Provence et le nom de la famille en faveur de laquelle avait lieu l'érection.

Tel est le plan de cette partie de notre ouvrage. Qu'il nous soit permis ici de remercier publiquement toutes les personnes qui nous ont donné des renseignements et qui ont ouvert pour nous les rayons de leur bibliothèque; nous leur en témoignons toute notre reconnaissance. Qu'il nous soit encore permis d'exprimer à M. Marius Reynaud, graveur habile dont s'énorgueillit la Provence, artiste plein de modestie et de talent, tous nos sentiments de gratitude pour le soin avec lequel il a gravé, sur les dessins souvent à peine ébauchés donnés par l'auteur, le frontispice et les planches de blason qui se trouvent dans ce volume et qui en feront à coup sûr le principal mérite.

Que M. Garcin, imprimeur, fils d'un écrivain qui a aimé et chanté pendant toute sa vie la Provence, et MM. C. et A. Latil, ses successeurs, reçoivent aussi nos remerciments pour les soins intelligents donnés à l'œuvre matérielle de ce volume. Puissent les bibliophiles les plus délicats et les plus difficiles, et nous en connaissons plusieurs dans notre pays,-dire en parcourant cet ouvrage que ce n'est plus seulement à Paris et à Lyon qu'on imprime bien.

Canton et Arrondissement de Digne, Basses-Alpes.

D'azur, à une fasce d'or, chargée de trois aiglettes de sable. Armorial général de France, généralité d'Aix, tome I, folio 1069; blasons, tome II, folio 1917, droit d'enregistrement des armoiries: 20 livres.

Aiglun, en latin Castrum de Agleduno, en provençal Eiglun, faisait partie, avant la révolution, du diocèse et de la viguerie de Digne. Ses armes sont parlantes: Aiglun, Aiglon, Aiglette.