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fonctions d'une manière convenable: c'est ce qui arrive par exemple aux muscles, aux nerfs et aux vaisseaux. Le danger des commotions n'est donc pas le même; il en est qui sont immédiatement mortelles; d'autres ne déterminent la mort qu'au bout de plusieurs jours ou sont suivies de la guérison complète ou incomplète; les plus dangereuses d'entre elles sont celles da cerveau et de la moelle épinière. Il est donc permis, dans certaines circonstances, de rapprocher les lésions dont nous parlons des lypothymies, des syncopes ou morts subites, qui dans certains cas sont produites par une surprise, une frayeur excessive.

De la fracture.

La fracture doit être définie, la rupture d'un os ou d'un cartilage par une violence extérieure, un effort ou une chute : elle est caractérisée par le changement de forme, par la mobilité contre nature et la crépitation de la partie fracturée; phénomènes qui tardent plus ou moins à se manifester, selon la cause et le siége de la fracture, et qui peuvent éprouver des modifications suivant que l'os a été cassé en deux ou en plusieurs fragmens, qu'il y a ou qu'il n'y a point d'esquilles, suivant la disposition des fragmens, etc. Le danger des fractures est relatif à leur siége, à leur simplicité ou à leur complication, aux accidens qui les suivent, à l'âge de l'individu, etc.

On peut

De la luxation.

définir la luxation, le déplacement des surfaces articulaires, qui est le résultat immédiat d'un coup,

d'une chute, d'une violence extérieure, ou de l'action musculaire, et qui est toujours accompagné de douleur, d'une altération plus ou moins grande de la forme, de la longueur de la partie, et de l'impossibilité ou de la difficulté de ses mouvemens. Ainsi, par sa cause, ce genre de lésion diffère essentiellement de cette maladie chronique que l'on nomme improprement luxation spontanée.

De l'entorse.

On désigne sous le nom d'entorse, une affection des articulations, caractérisée par un gonflement douloureux, et par la difficulté de ses mouvemens, et qui reconnaît pour cause la torsion, le renversement ou toute autre violence subite.

De la brûlure.

La brûlure est une lésion produite par le feu ou par un caustique, et qui consiste tantôt dans la rubéfaction ou l'inflammation des tissus, tantôt dans leur carbonisation ou leur destruction totale. Lorsqu'elle est superficielle, elle présente peu de danger si elle est bornée, à moins que l'individu ne soit doué d'une grande susceptibilité nerveuse; si elle est superficielle et trèsétendue, elle fait périr dans un court espace de temps, tandis qu'elle peut ne déterminer la mort que plusieurs jours après la chute des esclares, si elle est profonde et moyennement étendue.

Des plaies.

La plaie est une solution de continuité accidentelle, plus ou moins récente, ordinairement sanglante, pro. duite par une cause mécanique. On la désigne sous des noms différens suivant la cause qui l'a déterminée: ainsi on l'appelle égratignure, excoriation, piqure, coupure, plaie-contuse, plaie d'arme à feu, morsure, plate par arrachement, plaie envenimée, etc. Ces dénominations dont le sens est parfaitement connu de toutes les personnes qui se livrent à l'étude de la chirurgie, ne doivent pas être confondues dans un rapport juri. dique.

Toutes les plaies ne sont pas également dangereuses. Le danger des piqûres est en général plus grand que celui des plaies faites par des instrumens tranchans, non-seulement parce qu'elles pénètrent plus avant, mais encore parce qu'elles offrent une moindre issue au pus, et qu'elles déchirent imparfaitement les filets nerveux et les parties aponevrotiques. Les plaies contuses et surtout celles qui sont faites par des armes à feu, pouvant donner lieu à la commotion, au sphacèle, et à la destruction des parties blessées et de celles qui les avoisinent, sont beaucoup plus redoutables que les précédentes ; les hémorrhagies consécutives que l'on observe quelquefois à la chute des eschares, et la présence des corps étrangers qui entretiennent pendant long-temps la suppu. ration, viennent souvent augmenter leur gravité. Le danger des morsures faites par des animaux vénimeux, et des plaies envenimées, est relatif à la nature du venia

ou du poison qui a été appliqué sur nos tissus. (Voyez EMPOISONNEMENT. )

Le médecin peut être appelé pour déterminer nonseulement la nature et le danger d'une plaie, mais aussi pour éclairer les magistrats sur son ancienneté et le temps nécessaire à sa guérison; il doit donc connaître exactement les phénomènes qui accompagnent ces sortes de blessures aux diverses époques, et les circonstances qui peuvent modifier, accélérer ou retarder leur guérison. Voici quelque données à cet égard.

Les plaies présentent des phénomènes différens, suivant leur nature et les diverses époques auxquelles on les examine. Quand une plaie a été faite par un instrument tranchant, et que ses bords non contus, ont été réunis exactement peu de temps après la division du tissu, elle peut guérir sans suppurer par première intention ou par adhésion primitive; l'hémorrhagie s'arrête, par la pression que les lèvres affrontées exercent l'une contre l'autre, à raison des moyens mécaniques qui les maintiennent en contact; ces lèvres.ne tardent pas à éprouver un léger gonflement inflammatoire, accompagné de rougeur, de chaleur, et qui est suivi de l'exsudation d'une lymphe plastique, susceptible de s'organiser pour former la cicatrice bord terne et transparente, la lymphe qui suinte des bords de la plaie, devient plus épaisse, plus tenace et blanchâtre le second et le troisième jour; plus tard elle se pénètre de vaisseaux et constitue la cicatrice, véritable membrane intermédiaire aux bords de la division qu'elle réunit et avec lesquels elle finit par se confondre entièrement. La cicatrice paraît linéaire à

d'a

l'extérieur, quelle que soit son étendue vers les parties profondes, intéressées; elle est d'un rouge assez vif les premiers jours qui suivent sa formation, ensuite elle pâlit peu à peu, et après un temps variable prend la couleur de la peau, et reste un peu plus blanche.

Quand la plaie ne doit se réunir que par seconde intention ou adhésion secondaire, c'est-à-dire, après avoir suppuré, les phénomènes de sa guérison sont différens des précédens : ce mode de réunion s'observe lorsque la plaie est avec perte de substance, que ses bords sont contus, ou que, long-temps exposés au contact de l'air, ils se sont fortement enflammés avant d'être réunis, que le malade présente quelque vice général et local qui entrave la guérison, etc. Après la cessation de l'hémorrhagie, le sang se colle à la surface de ces plaies, et forme ung croûte ou coagulum qui les défend du contact de l'air et des pièces d'appareil dont on les couvre. Vers le second jour, un suintement séro-sanguinolent plus ou moins abondant pé nètre les pièces d'appareil et se supprime vers le troisième jour; la plaie rougit et s'enflamme; il se fait un nouveau suintement séro purulent. A cette époque, la surface de la plaie paraît gonflée, livide, blafarde, quelquefois comme marbrée de taches violacées, brunes ou verdåtres cet aspect n'a rien de fâcheux pour les personnes qui ont l'habitude de voir souvent de larges plaies; en effet, au bout de quelques jours, il se développe sur différens points, et surtout vers la circonférence de la solution de continuité, de petits tubercules coniques pleins d'une matière épaisse, blanchâtre, comme lardacée; ces tubercules grossissent, de

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