: Confréres n'auront peut-être pas voulu vous chagriner, en vous apprenant la mauvaise réuffite de votre entreprise en bien des endroits mais ils ne peuvent ignorer que la traduction Italienne qu'ils en ont faite a penfé leur être très funefte à Naples ; qu'elle n'a fervi qu'à réveiller la curiofité pour les Lettres de M. Pascal, qu'à en faire débiter un grand nombre, & qu'à causer une efpéce de foulevement contre vos Peres de cette ville. Ils ne peuvent ignorer non plus, qu'aiant voulu il y a quelque-tems introduire votre Livre à la Cour du Roi d'Angleterre, à faint Germain en Laye, & en faire un régal aux premiers Seigneurs de cette Cour, les morceaux des Lettres de M. Pafcal qui font rapportés dans votre Livre, firent tant de plaifir à ces Seigneurs, qu'ils eurent bien plus de curiofité pour voir ces Lettres entieres, que pour continuer la lecture de vos Entretiens. Ils envoierent donc à Paris chercher les Provinciales; & ce Livre leur plût tant, qu'à peine les Libraires pouvoientils trouver affez d'exemplaires pour les contenter, & qu'il ne fut plus poffible à ces Seigneurs de retourner à la lecture de votre Ouvrage, qui par ce moien tomba dans le dernier mépris. Voila ce que vos Peres ne peuvent ignorer; & c'eft ce qui leur caufe tant de dépit, qu'ils ne fauroient plus le diffimuler. Pendant l'Avent dernier (1696) un d'entr'eux qui fe nomme, dit-on, le P. Lempereur, prêchant dans une Eglife de Rheims, trouva le moien de fourrer l'éloge de votre Livre dans fon Sermon. Comme il traitoit de la médisance, il tomba infenfiblement fur certaines Lettres écrites contre votre XXIX. Sujet de la douzième Société, qu'il prétendoit en être remplies Dans la douzième qui eft la derniere con- XXX. La quatrième partie de l'Apologie conQuatriéme tient les cinq dernieres Lettres, qui ont prinPartie de l'A- cipalement pour objet trois Differtations que pologie, le Pere Daniel avoit mises à la fin de fes Entretiens. La quinziéme Lettre répond à la premiere partie de la Differtation fur les équivoques & les reftrictions mentales. On montre que c'eft avec raifon qu'on accuse le Pere Daniel d'être le Défenfeur de la Doctrine des Cafuiftes fur ce point on lui reproche qu'il canonife les équivoques & les restrictions mentales, en les failant defcendre du Ciel; qu'il les foutient contre les cenfures & les défenfes de l'Eglife, contre l'Ecriture, contre les faints Peres contre la raison, contre le bien de la Société humaine, contre l'efprit de la Religion contre l'indignation même des fages Paiens; & on releve la témérité avec laquelle il prétend s'autorifer de l'exemple des Saints & de celui de Jefus-Chrift même. La derniere Lettre s'annonce comme une correction fraternelle adreffée au Pere Daniel, fur ce qu'il compare les faints Peres de l'Eglife & faint Thomas l'Ange de l'Ecole, avec les corrupteurs de la Morale Chrétienne; fur ce qu'il prétend que les Ouvrages des Cafuiftes font nécelfaires aux Pasteurs pour bien conduire les ames; & fur ce qu'il entreprend d'autorifer le probabilisme par l'ufage des anciens Peres & par la pratique des premiers Chrétiens. En finiffant, l'Auteur s'exprime ainfi >> Je crois, mon Révérend Pere, qu'il eft tems de mettre fin à ces Lettres. J'en ai affez dit jufqu'ici, pour perfuader tout le monde de la bonne foi de M. Pascal dans fes citations & de la mauvaise foi avec laquelle vous l'accufez d'infidélité. J'en ai affez dit pour détruire les échapatoires que vous avez cherché dans vos Differtations, dans la vûc de XXXI. La Réponse aux Provin ciales donne occafion à la traduction des notes de donner un bon tour à la mauvaise Doctrine Les Entretiens du Pere Daniel firent naî tre non-feulement l'Apologie des Provin ciales, mais encore la traduction des notes de Wendrock. Cette traduction fut faite par Mademoiselle de Joncoux, connue par fa Wendrock. piété & par le zéle avec lequel elle fe portoit à rendre fervice à tous ceux qui avoient befoin de fes follicitations auprès de plufieurs. perfonnes en place. Son Ouvrage 'fut revû par M. Louail Auteur de la premiere partie de l'Hiftoire de la Conftitution, & parur en 1700. Elle s'exprime ainfi dans l'Avertiffement qu'elle mit à la tête : » C'est aux Jéfaites que le Public eft redevable de cette traduction. Les Entretiens de Cléandre & Eudoxe, me firent naître la premiere pen fée d'y travailler dans le deffein de la pu blier. Je crus qu'on n'y pouvoit rien oppofer de plus folide; & que les Jéfuites atta quant dans un Livre François cet Ouvrage Latin, il étoit bon de le traduire, afin que tout le monde en pût juger par foi-même. La fuppreffion que les Jéluites firent de ces Entretiens, me fit abandonner ce deifein, prefque auffitôt que je l'eus conçu. Mais une nouvelle édition qu'ils en firent paroître il y a quelque tems, & qu'ils répandirent par-tout, m'engagea à reprendre ce travail. J'avoue néanmoins que l'Apologie des Provinciales, qui a été reçue avec tant d'applaudiffement, me l'auroit fait abandonner pour toujours, fi les entreprises continuelles de ces Peres, ne m'avoient convaincue de la néceffité de l'achever. ›› · Avant que d'expofer quelles furent les fuites de l'attaque fi vive livrée à la Morale corrompue des Jéfuites par MM. Pafcal & Nicole, il eft à propos de faire connoître ces deux zélés défenfeurs de la Morale Chrétienne. Nous avons vû dans l'Article de M. Arnauld la part qu'il eut dans ce combat. ARTICLE XX. MM. Nicole & Pafcal Défenfeurs de la Morale Chrétienne contre les relâchemens des Cafuiftes. I.. PdOctobre 1625. Il eut Ierre Nicole naquit à Chartres au mois pour précepteur fon pere qui étoit homme de Lettres, Ev & |