Page images
PDF
EPUB

registrement les père et mère de l'enfant, et l'acte par lequel le père, étant présent, a reconnu que cet enfant lui appartenoit et a voulu que son nom fût écrit dans les registres.

Il ne se fait point de mariages pour lesquels il ne faille avoir plusieurs actes et titres, afin de ne point faire de faute. Car il faut, ainsi que nous l'avons dit, le certificat de la publication des bans faite dans les paroisses, dans les cas et en la manière que nous avons expliqués. Il faut quelquefois la permission des curés ou des évêques. Il faut ordinairement les actes baptistaires de ceux qui se marient, les certificats de la mort des pères et mères; et, pour les secondes noces, ceux de la mort des premières femmes ou des premiers maris. Il faut, pour les enfants mineurs, l'acte de consentement des pères et mères, tuteurs ou curateurs, s'ils sont absents. Il faut quelquefois les actes de sommation respectueuse faite aux pères et mères par les enfants de famille majeurs. Il faut souvent des dispenses; et, si ces dispenses viennent de Rome, il faut l'acte de fulmination de l'official. Il faut, lorsqu'il y a des oppositions juridiques aux mariages, des actes qui puissent autoriser à donner la bénédiction nuptiale.

Un curé doit donc, en gardant ces titres et papiers, se mettre à l'abri de toute poursuite, si les mariages sont contestés dans la suite. L'acte de mariage doit faire mention de toutes ces pièces, comme nous l'avons expliqué ci-dessus. Il faut que les curés fassent des liasses séparées de tous les papiers qui concernent chaque mariage, et ils doivent conserver ces liasses dans les archives de leur paroisse, pour y avoir recours en cas de besoin, et pour les représenter à l'évêque diocésain dans le cours de ses visites, afin qu'il puisse les vérifier et collationner sur les actes de mariages dans lesquels ils doivent être énoncés, et qu'ainsi il ait toujours preuve juridique en main, de la validité et régularité de tous les mariages faits dans son diocèse.

Le curé ou le prêtre qui, par la permission de l'évêque diocésain, a donné la bénédiction nuptiale à des paroissiens étrangers, doit retenir par-devers lui leurs titres et leurs dispenses, parce qu'il est chargé de tous les événements du mariage.

Nous avons dit ci-devant (t. III, p. 322) que, lorsqu'un curé, obligé de s'absenter, comme un prêtre pour les mariages de sa paroisse, il doit inscrire avant son départ cette permission sur les registres, et non sur un papier volant

Enfin, un curé peut, en certaines occasions, être inquiété à l'occasion des sépultures; et il lui est également important de se inettre à l'abri de toute recherche, en gardant les papiers qui justifient sa conduite. Tel seroit, par exemple, le cas dont il est parlé dans l'art. XII de la déclaration du 9 avril 1736, et que nous avons rapporté ci-dessus (pag. 24), qui pourroit embarrasser dans la suite un curé, s'il étoit accusé d'avoir, sans l'ordonnance du juge, donné la sépulture au corps d'un homme trouvé mort; n'ayant pas gardé l'extrait de l'ordonnance rendue avant l'enterrement, pour y avoir recours en cas de besoin. Il faut en dire de même de tous les enterrements qui doivent être autorisés par quelque ordonnance ou permission particulière de l'évêque diocésain.

DES AUTRES REGISTRES

QUE CHAQUE CURÉ DE CE DIOCESE DOIT AVOIR.

Nous avons dit que chaque curé de ce diocèse doit avoir un registre, uniquement destiné à contenir les noms de ceux de ses paroissiens qui recevront la confirmation, aussitôt après qu'ils auront reçu ce sacrement. Il faut lire ce que nous avons marqué là-desus ( Instr. tom. I, p. 82 ).

Nous avons dit encore( tom. III, pag. 358), que les curés doivent avoir un autre registre pour y écrire et dater les publications de bans qu'ils font dans leur paroisse; nous y avons marqué les raisons qui le rendent nécessaire. Les curés de ce diocèse auront soin de n'insérer ces publications dans ces registres qu'en cas qu'après avoir examiné tout ce qui est nécessaire pour la publication des bans, selon les règles que nous avons établies en parlant de cette matière, ils aient reconnu qu'il n'y a rien qui doive empêcher cette publication.

Voici ce qu'ils mettront, en ce cas-là, sur ce registre; par exemple :

JANVIER.

[ocr errors]

Aujourd'hui 5 de ce mois, N. et N. sont venus nous prier » de publier demain les bans de leur mariage. »

Entre N. N. fils de défunt N. N. et de N. N. sa femme, > notre paroissien, d'une part. »

«EtÑ. N. fille de N. N. de la ville de.. et de N. N. sa femme, de la paroisse de... (en ajoutant le nom du diocèse) d'autre » part. >

[ocr errors]

A mesure qu'un curé fera la publication des bans, il mettra à la marge desdits hans publiés 1. un tel jour, et au-dessous, 2. un tel jour; et au-dessous, 3. un tel jour.

Quand il délivrera un certificat de publication de bans, il mettra pareillement sur ce registre le jour auquel il aura délivré ce certificat.

Un curé doit encore plus particulièrement avoir soin d'inscrire ces publications, quand quelqu'une des parties est d'une paroisso étrangère ou d'un diocèse étranger.

Il mettra encore dans ce registre les noms de ceux qui auront formé opposition à un mariage, le nom de l'huissier qui aura signifié l'opposition et le jour de la signification.

II y mettra les publications qu'il aura faites des ordinations. - Il mettra de même, sous chaque mois, les mêmes choses à mesure que l'occasion s'en présentera.

Ce registre est proprement un mémoire domestique du curé par rapport aux fonctions de sa paroisse; mais c'est un mémoire nécessaire pour pouvoir donner des certificats qui soient justes. Ce registre, comme celui dont nous avons parlé pour la confirmation, doit appartenir à la cure, non aux héritiers du curé. Il n'est pas nécessaire qu'ils soient écrits sur du papier timbré, ni qu'ils soient renouvelés chaque année; mais il sera bon qu'ils soient reliés et couverts de parchemin ou de basane pour être remis, quand ils seront finis, dans les archives de la paroisse, et servir même aux successeurs du curé, qui pourront être dans le cas d'y avoir recours.

Nous entendons ici par le mot Bénédiction: 1.o les prières que l'Église fait, au nom de Jésus-Christ, sur certaines choses, pour les tirer de l'usage profane et les appliquer à l'usage de la religion. C'est en ce sens que l'Église bénit le sel, l'eau, l'huile, le chrême, les cloches, les chapelles, les cimetières, les ornements, les linges d'autel, les calices, les patènes, et presque tout ce dont elle se sert pour des usages de religion. Ces prières et cérémonies sont ordinairement appelées consécrations, quand l'huile et le saint chrême y sont employés. Un chrétien est consacré à Dieu par le Baptême; les évêques sont consacrés : c'est pour cela que leur ordination est appelée sacre ou consécration. La cérémonie du couronnement des rois de France est appelée sacre, à cause de l'onction sainte qu'ils reçoivent On dit la consécration d'une église, d'un autel, etc.

Par ces prières et ces cérémonies, l'Eglise demande quelquefois à Dieu, qu'il répande la vertu du Saint-Esprit sur certaines créatures inanimées, pour produire par elles des effets surnaturels. Par ces bénédictions l'Eglise demande quelquefois à Dieu que ceux qui useront avec foi des choses qu'elle bénit, reçoivent l'effet des prières qu'elle fait en bénissant ces choses. Il n'y a point en cela de superstition. L'Église ne croit point que ces créatures opèrent rien par leur propre vertu, mais seulement par la vertu et la toute-puissance de Dieu. Elle est assurée de cette vertu par rapport aux choses dont elle se sert par l'institution de Jésus-Christ même, pour l'administration de quelques sacrements; mais pour les autres choses, elle ne leur attribue de vertu qu'autant qu'il plaira à Dieu de leur en donner, pour récompenser la foi de ceux qui en useront avec le respect qu'on doit avoir pour les choses bénites et sanctifiées par les prières de l'Église.

que

2.o Nous entendons encore par le mot bénédiction, les prières l'Église fait, au nom de Jésus-Christ, sur certaines choses, pour sanctifier l'usage que nous en faisons pour les besoins de la vie. Elle demande à Dieu, par ces prières, qu'il révoque la malédiction que le péché du premier homme a attirée sur les créa

[ocr errors]

tures; qu'il leur rende la bénédiction dont il les honora lorsqu'elles sortirent de ses mains toute-puissantes; que celles qui sont destinées à nos usages ne nuisent pas à la santé de nos corps; qu'elles ne soient pas un obstacle à notre salut; qu'elles ne servent pas de matière pour nourrir notre ambition, entretenir notre avarice, allumer en nous le feu de la concupiscence; mais qu'elles soient pour nous des occasions de le louer, de le remercier et de le mieux servir. Voilà l'intention de l'Église quand elle bénit non-seulement ce qui se mange, ce qui se boit, mais encore les maisons, les navires, les bateaux, l'eau des rivières, de la mer, les champs, les vignes, les drapeaux, les étendards, les armes, des habits, etc. Les hommes doivent user de toutes ces choses pour la gloire de Dieu; et l'Église par sa bénédiction et ses prières veut obtenir de Dieu qu'il daigne rendre inutiles tous les efforts que le démon fait pour engager les hommes à en abuser.

Saint Paul nous apprend que le démon abuse des créatures pour nuire aux hommes, lorsqu'il dit que toutes les créatures même inanimées et insensibles sont assujéties à la vanité malgré elles; qu'elles sont dans un état violent lorsqu'elles contribuent au déréglement auquel la cupidité des hommes et la malice des démons les fait servir; que ce n'est qu'à regret et contre leur inclination qu'elles se soumettent à l'usage qu'en font les passions des hommes; qu'elles soupirent après la délivrance de cet asservissement à la corruption, attendant avec impatience le temps heureux de la liberté et de la gloire des enfants de Dieu, et gémissant dans cette attente comme si elles étoient dans le travail de l'enfantement. Vanitati enim creatura subjecta est non volens, sed propter eum qui subjecit eam in spe. Quia et ipsa creatura liberabitur à servitute corruptionis in libertatem gloriæ filiorum Dei. Scimus quòd omnis creatura ingemiscit et parturit usque adhuc.

C'est donc pour cela que l'Église bénit les créatures inanimées : ces prières sont très-anciennes, l'usage en étoit déjà établi du temps de saint Paul. Tout ce que Dieu a créé est bon, comme dit ce grand apôtre il ne faut rien rejeter des choses que nous recevons de sa main avec action de grâces, parce qu'elles sont sanctifiées par la parole de Dieu et par la prière. Saint Paul approuvoit par-là la coutume des chrétiens qui bénissoient les viandes dont ils vouloient user. Il vouloit dire qu'on n'en

1

A

« PreviousContinue »