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le sait, une machine où l'on fait passer les lames d'or, d'argent, de cuivre, etc., pour leur donner l'épaisseur qui convient à l'usage qu'on en veut faire. Cette machine, qui a reçu ce nom parcequ'elle réduit en lames plus minces les métaux qui sont soumis à son action, n'a commencé à être connue en France qu'en 1638, quoiqu'elle fût dès lors depuis long-temps en usage en Allemagne, d'où elle avait été importée. Elle reçut successivement plusieurs degrés d'amélioration.

En 1806, M. Colon a obtenu un brevet d'invention pour un laminoir mécanique avec des cylindres nouveaux qui sont tailles dans toute leur circonférence en losan

ges, ronds, ovales, en toutes sortes de moulurcs et cannelures. On y introduit le fer, qui prend la forme par laquelle on le contraint de passer, sans bavures ni coupures. On n'avait point encore obtenu ce genre de travail avec autant de perfection; il est à désirer que l'invention de M. Colon se propage dans nos ateliers, où le laminage s'exécute rarement sans bavures. Voyez TÔLE.

M. Droz a apporté un grand perfectionnement au laminoir employé dans la fabrication des monnaies.

LAMPADAIRE. Cet officier de l'église de Constantinople avait soin du luminaire, et portait pendant le service divin un bougeoir devant l'empereur et l'impératrice. Les patriarches exigèrent dans la suite qu'on leur rendît le même honneur; de là est venu l'usage de tenir un bougeoir à côté des archevêques et des évêques qui officient.

LAMPE. Le hasard, dit Gog (tom. II, pag. 108), donna sa doute lieu de remarquer que c tains corps plongés dans l'huil venant ensuite à s'allumer, cc servaient leur lumière et ne consumaient qu'assez lentemei Cette observation suffit pour fai imaginer les lampes. L'antiqui attribuait cette découverte a Egyptiens. Les lampes en ef devaient être connues en Égy quelque temps avant Moïse. ] grand usage qu'en a fait ce légi lateur, et les détails dans lesque il entre à cet égard, ne permette pas d'en douter.

Mais il y a d'ailleurs des fai qui prouvent que l'usage des lan pes remonte à une époque beat coup plus reculée. Il est par dans la Genèse d'un songe my térieux qu'eut Abraham, et il est dit qu'entre autres objets, c patriarche vit passer une lamp ardente. Job parle aussi très sou vent de lampes; il y fait mêm de fréquentes allusions. Il n'es pas douteux qu'originairement ce sortes de machines auront ét grossières. On s'attacha ensuit à y mettre beaucoup de magui ficence et de recherche. Les lampes ont été, au surplus, le moyeL de s'éclairer le plus parfait que les anciens aient connu, il ne leur est jamais venu en idée d'employer à cet usage le suif ni la cire.

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eters divinités, et même à leurs

rs. Presque tous les livres Cintiquités, tels que le Museum manum de la Chausse, les Anuites d'Herculanum, et divers cueils gravés par Bartoli et comentés par Bellori, en offrent une altitude dont l'élégance des fores, ou même la bizarrerie, est due rincipalement aux symboles dont les sont ornées. Ainsi la lampe de Jupiter est surmontée d'un gle tenant la foudre; celle de Testa offre la figure de cette léesse; celle du soleil est ornée fun griffon ailé entre deux coonnes. Un des pieds de l'animal fait mouvoir une roue, comme pour indiquer que le mouvement circulaire du soleil est ce qui conserve et reproduit toutes choses. Les colonnes symbolisent peut-être ou les tropiques ou les équinoxes et les solstices. Une lampe de Léda offre la tête de cette belle deux têtes de cygne forment les anses. Une autre lampe consacre le souvenir des amours de Jupiter avec Léda et avec Europe; elle est ornée de deux figures entières de cygne et de deux figures de taureau. Une lampe de Pallas victorieuse offre la statue de cette déesse sur le seuil de son temple, et tenant à la main un rameau d'olivier avec l'inscription: Palladi victrici, etc.

LAMPES INEXtinguibles. Ces lampes, avons-nous dit encore dans le Dictionnaire de la Fable, conservaient leur inextinguibilité pour toujours, ou seulement pendant un temps limité. Dans le temple de Minerve à Athènes, selon Pausanias, il y avait une lampe for inextinguible, qui brûlait un an entier jour et nuit, sans

qu'on fût obligé pendant ce tempslà de l'entretenir. Saint Augustin (de Civit. Dei) parle d'un certain temple de Vénus où était un candélabre sur lequel était posée une lampe brûlant à l'air, et tellement inextinguible, que non seulement la pluie, mais même la tempête la plus violente ne pouvait l'éteindre. Solin parle d'une lampe pareille qui était dans un temple d'Angleterre. Plutarque dit que Cléombrotus, Lacédémonien, visitant le temple de Jupiter-Ammon, vit une lampe que les prêtres disaient brûler perpétuellement avec la même huile. On cite d'autres exemples de lampes perpétuelles trouvées dans les tombeaux, et, entre autres, dans celui de Tulliola, fille de Cicéron, dont le sépulcre fut découvert à Rome en 1540. On y trouva, dit-on, une lampe allumée, qui s'éteignit dès que l'air y pénétra. Des auteurs sensés nient tous ces prétendus prodiges, fondés sur des ouï-dire, et sur le rapport de quelques ouvriers qui, voyant une espèce de fumée sortir de ces monuments découverts, et venant ensuite à trouver une lampe, en auront conclu que cette lampe s'était éteinte, et que Ide là venait la fumée.

LAMPES ÉCONOMIQUES. Quoique l'art du lampiste ait acquis dans ces derniers temps un degré de perfection qu'on était d'abord loin de soupçonner, il y a long-temps que l'on s'occupe des moyens d'améliorer ce mode d'éclairage. Dès le mois de février 1642, Louis Cellier et Louis Deschamps, tous deux habitants de Grenoble, obtinrent la permission de fabriquer et de vendre des lampes en forme

de chandelles, éclairant dans tous les sens, et consommant une moindre quantité d'huile. Voyez

QUINQUET.

LAMPE A AIR INFLAMMABLE. La première lampe de cette espèce a été inventée par Furstenberger, physicien de Bâle; et sur les principes de celle-ci M. Brander, mécanicien d'Augsbourg, et M. Gabriel, mécanicien français, en ont varié et perfectionné la forme. Mais la lampe à air inflammable, telle qu'on la construisait, avait l'inconvénient d'exiger qu'on renouvelât très fréquemment le gaz hydrogène. Au moyen du perfectionnement que M. Gay-Lussac y a apporté, la lampe s'alimente d'elle-même, et il n'est nécessaire de renouveler les ingrédients qui doivent produire le gaz hydrogène, au plus qu'une fois par année; ce qui se fera d'ailleurs avec une extrême facilité. L'artifice consiste à suspendre un cylindre de zinc ou de fer dans la partie supérieure du vase où l'on a mis de l'acide sulfurique. Il se produira du gaz hydrogène pendant que le métal plongera dans l'acide, et le dégagement cessera aussitôt que le contact n'aura plus lieu.

LAMPE FLOTTANTE. Les marins qui tombent à la mer pendant la nuit, sont ordinairement des hommes perdus, parceque la difficulté de les voir ôte les moyens de leur porter des secours. Un Anglais, M. Shipley, a imaginé une lampe flottante qui remédie à cet inconvénient on en trouve la description dans le troisième volume des Transactions philosophiques de la société royale de Londres.

LAMPE DE SURETÉ. Depuis q l'on a commencé à exploiter d mines de charbon de terre, on observé qu'il s'y développe fr quemment des vapeurs suscept bles de s'enflammer avec explosic dans les mines; elles s'exhalent e petite quantité de la masse d charbon même; elles se trouver aussi rassemblées entre les fissu res de la mine, surtout dans le parties où l'eau a séjourné; e lorsqu'en poussant les travaux, or vient à rencontrer dans les paroi. quelque crevasse profonde qui n'e pas encore été ouverte, il arrive d'ordinaire que le gaz s'en dégage comme un courant impétueux qui dure souvent plusieurs jours, et quelquefois des années. Quand ce courant s'est suffisamment mêlé

avec l'air atmosphérique que contient la mine, s'il rencontre les travailleurs avec leurs lampes allumées, il s'enflamme tout-à-coup avec une détonation terrible. Ceux qui s'y trouvent d'abord ainsi exposés sont enveloppés de feu, misérablement déchirés et brûlés sur toutes les faces de leur corps; les travailleurs plus éloignés sont renversés et brisés par le mouvement de l'air, comme dans l'explosion d'un magasin à poudre : il n'y a point de machine ni de construction si forte qu'elle y résiste, et quelquefois la voûte même de la mine en est renverséc. Pour prévenir de pareils accidents, on a dû faire et l'on a fait beaucoup d'efforts. Mais on n'avait imaginé que des moyens imparfaits et souvent dangereux, lorsque M. Davy, célèbre chimiste anglais, entreprit de chercher dans la chimic des procédés plus sûrs. Diverses expériences le conduisirent à voir que

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de simples toiles métalliques arré nt la transmission de l'explosion du gaz, et même celle de toute Lamme quelconque, quand elles sont d'un tissu suffisamment serré. Ce résultat si simple lui offrit donc le moyen de construire une lampe toujours ouverte pour le passage de la lumière, et fermée pour la famme des explosions, ce qu'il obtint en entourant le corps d'une lampe ordinaire d'un grillage en toile métallique. L'expérience a prouvé que, si un courant de gaz inflammable vient à s'introduire dans l'espace que la cage métallique embrasse, il s'y enflamme, et se répand en brûlant autour de la flamme de la lampe, qu'il peut même finir par étouffer, mais qu'il s'arrête au contour de la toile métallique et ne peut la traverser. La nouvelle lampe de M. Davy, qu'à bien juste titre il a nommée lampe de sûreté, possède toutes les propriétés qu'on vient d'énoncer. Cette lampe, destinée à l'éclairage des villes, et qui a reçu encore de son auteur de nouveaux perfectionnements, est plus merveilleuse que la lampe enchantée d'Aladin. Déjà en Angleterre, elle a sauvé la vie à un grand nombre de pauvres mineurs. Nous faisons des vœux pour qu'une invention si utile soit bientôt adoptée, en France, dans les nombreuses usines où le charbon de terre est exploité. (Journ. des savants, mai 1817.) On doit à M. de Humboldt l'invention d'une lampe indépendante de l'atmosphère; elle ne s'éteint ni dans le gaz azote, ni dans le gaz acide carbonique, ni dans la mofette des galeries souterraines. Cette lampe consiste en deux magasins, dont l'un est rempli d'eau,

et l'autre d'air atmosphérique: l'eau, en s'infiltrant dans le second, comprime l'air, qui s'échappe par la mèche de la lampe. Le sieur Hareing, fabricant d'instruments de physique, confectionne aujourd'hui des lampes dites pyro-pneumatiques, qui à l'élégance et à la richesse joignent l'avantage de s'allumer elles-mêmes. Elles consistent dans deux réservoirs dans lesquels du zinc mis en contact avec de l'eau acidulée fournit un dégagement de gaz hydrogène qui échauffe des scories de platine, dont la température élevée subitement enflamme le gaz et fournit de la lumière.

LANCE. C'est aux Etésiens que Pline rapporte l'invention

de cette arme. La lance était chez les Sabins le symbole de la guerre ; c'est pourquoi ils représentaient sous cette forme leur dieu Quirinus. Les Romains empruntèrent de cette nation la même coutume, qu'ils suivirent jusqu'à ce qu'ils eussent trouvé l'art de donner des figures humaines à leurs statues. Il y avait alors, selon Justin, d'autres peuples qui, par des raisons semblables, rendaient leur culte à une lance; et c'est de là, dit-il, que vient l'usage de donner des lances aux statues des dieux.

La lance passa des anciens aux modernes; elle fut long-temps l'arme propre des chevaliers et des gendarmes; il n'était même permis qu'aux personnes de condition libre de la porter dans les armées.

« Les lances des Français, dit Guillaume le Breton, étaient de frêne, avaient un fer fort aigu, et étaient comme de longues perches. » Mais depuis on les fit

plus grosses et plus courtes, et nous croyons que ce changement se fit un peu avant le règne de Philippe de Valois, lorsque la mode vint que les chevaliers et la gendarmerie combattissent à pied, même dans les batailles et les combats réglés.

L'usage de la lance cessa en France long-temps avant que les compagnies d'ordonnance fussent réduites à la gendarmerie, comme on l'a vu depuis; et le prince Maurice l'abolit entièrement dans les armées de Hollande. Les inconvénients qu'entraînait l'usage de cette arme furent vivement sentis, en 1591, à la journée de Pontcharra, où Amédée, duc de Savoie, fut défait par Lesdiguières. On avait abandonné l'usage de la lance sous Henri IV, et les Espagnols seuls retinrent encore quelque temps des compagnies de lanciers.

Du temps de l'ancienne chevalerie, le combat de la lance à course de cheval était fort en usage, et passait même pour la plus noble des joutes; de là vinrent ces expressions, dont quelques unes sont encore employées au figuré : faire un coup de lance, rompre une lance, briser la lance, baisser la lance. Mais cette sorte d'exercice et d'amusement a cessé, en France, par l'accident d'un éclat de lance que Henri II reçut dans l'oeil, le 29 juin 1559, en joutant contre le comte de Montgomery. On sait que ce prince en mourut onze jours après.

LANCE OU PIQUE. Instrument de chirurgie qui sert à ouvrir la tête du fœtus mort et arrêté au passage. Moriceau est l'inventeur de cet instrument, dont on trouve

la description et la figure dans l'Encyclopédie.

LANDGRAVE. Ce mot est composé de deux mots allemands land (terre) et graff (juge ou comte). On donnait anciennement ce titre à des juges qui rendaient la justice au nom des empereurs dans l'intérieur du pays. Ces juges, dans l'origine, n'étaient établis que pour rendre la justice à un certain district ou à une province intérieure de l'Allemagne, en quoi ils différaient des margraves, qui étaient juges des provinces situées sur les limites. Peu à peu ces titres sont devenus héréditaires, et ceux qui les possédaient se sont rendus souverains des pays dont ils n'étaient originairement que les juges.

Ce fut Louis III, possesseur de la grande province de Thuringe, dans laquelle était comprise la Hesse, qui le premier prit, en 1130, le titre de landgrave, et cela parcequ'il n'avait pas le titre de duc, et qu'il voulait se distinguer des autres comtes. Son exemple fut suivi, en 1137, par Thierry, comte de la basse Alsace, et, en 1186, par Albert de Habsbourg, comte de la haute Alsace. Ces trois landgraviats sont les seuls qui aient eu le rang et les droits de principauté de l'empire.

LANDIT. L'abbé Le Bœuf prétend que le landit, appelé originairement l'indict, date de l'an 1190. Dans les premiers temps, la foire du landit, dont il va être parlé, ne pouvait s'ouvrir qu'après la bénédiction du recteur de l'université, qui s'y rendait en cérémonie.

Quelques uns font remonter au temps de Dagobert cette fête, dont

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