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tes, chevalier de Malte, de faire refleurir cet ordre; et il employa si heureusement son pouvoir auprès de Henri IV, que ce monarque l'en fit grand-maître. Cet ordre, qui avait été réuni, en 1608, à celui de Notre-Dame-du-MontCarmel, reprit un nouveau lustre, sous le règne de Louis XIV, qui lui accorda plusieurs priviléges.

M. de Sibert, de l'académie royale des inscriptions et belleslettres, a publié, en 1774, une 1 histoire des chevaliers de SaintLazare.

LAZARISTES. L'institut des prêtres de la mission, connus sous le nom de Pères de Saint-Lazare, parceque leur principale maison, située à Paris, dans le faubourg Saint-Denis, était, avant qu'ils s'y établissent, un prieuré sous le titre de Saint-Lazare, se forma, en 1625, sous la protection de M. et madame de Gondi, et sous la direction de saint Vincent de Paule. L'esprit de cette congrégation était de travailler à l'instruction des pauvres gens de la campagne. Le contrat de la fondation porte que les ecclésiastiques qui voudront y entrer s'obligeront de ne prêcher jamais dans les villes où il y a archevêché, évêché ou présidial. Dans cet institut l'engagement n'était point réciproque entre la congrégation et ses sujets. Ceux-ci s'engageaient à elle, mais elle ne s'engageait point à eux le général avait le droit de les renvoyer en tout temps, à tout âge, et à sa volonté, sans en rendre raison.

LAZARONI. Les principaux besoins des habitants de Naples sont satisfaits par la bienveillante nature, sans qu'ils achètent ses

dons de leur travail. Ils mangen et hoivent peu, ne s'habillent presque pas, ne se chauffent jamais, et peuvent même se passer d'une habitation. La classe du peuple qu'on nomme Lazaroni comprend, dit-on, quarante mille individus. Un grand nombre d'entre eux habitent toujours en plein air, passent la nuit sous les portiques, les avanttoits, et les rochers. On ne leur persuade guère de travailler tant qu'ils ont en poche quelque pièce de monnaie. Jamais ils ne s'avisent de songer au lendemain. La sérénité du climat et la prodigalité de la nature sympathisent avec leur constante gaieté. Leur sang circule avec une liberté parfaite. Ils sont exempts de soucis. Si l'on offre de l'argent à un Lazaroni qui n'en a pas besoin, il semble trop paresseux pour articuler un refus, il fait signe qu'il n'en veut pas; mais lorsque quelque objet réveille son appétit, ou frappe son imagination, il cause, il se démène, il gesticule avec une excessive vivacité. Ses passions sont comme un feu de paille; elles s'enflamment et s'apaisent avec une facilité extrême.

Ces gens-lå ont des femmes et des enfants. L'un d'entre eux a une si grande influence sur tous les autres, qu'on le nomme il capo dei Lazaroni. Il va nu-pieds et presque sans vêtements, comme ses camarades; il est l'orateur du corps, lorsqu'il y a quelque chose à demander au gouvernement. Il s'adresse alors à l'eletto del popolo (l'élu du peuple), espèce de tribun, si l'on peut appeler ainsi un fantôme de magistrat du peuple, dans un gouvernement despotique. Le chef des Lazaroni s'adresse aussi quelquefois directement au roi.

En général, leurs demandes sont assez raisonnables. Il serait dangereux de refuser sans motifs, ou de epriser une demande modérée lorsqu'ils la présentent. Un corps i nombreux, et composé de gens qui n'ont rien à perdre, est véritaElement à craindre, et pourrait servir de frein au despotisme d'un tran. Un gouvernement despotique a peut-être besoin d'un frein de cette espèce. Il en résulte une sorte de balance entre deux pouvoirs également aveugles et dérégles. Chez une nation libre, une telle masse de populace oisive ne pourrait exister, car l'ordre est la base de la liberté. (Bibliothèque britannique, tome IX, page 255. Littérature.)

LECTEUR. C'était, chez les Grecs et chez les Romains, un domestique, dans les grandes maisons, destiné à lire pendant le re! pas, principalement pendant le Souper. Il y avait même un domestique lecteur dans les maisons bourgeoises où l'on se piquait de goût et d'amour pour les lettres. Quelquefois le maître de la maison prenait l'emploi de lecteur. L'empereur Sévère, par exemple, lisait souvent lui-même aux repas de famille. Les Grecs établirent des anagnostes qu'ils consacrèrent à leurs théâtres, pour y lire publiquement les ouvrages des poëtes. Les anagnostes des Grecs et les lecteurs des Romains avaient des maitres exprés qui leur apprenaient à bien lire, et on les appelait en latin prælectores.

Il y a eu des lecteurs en France ly bien avant la troisième race. Cette coutume s'était introduite dans les Gaules par les Romains; et l'usage de la lecture à la table de nos rois

est très ancien. On le voit établi sous Charlemagne, et il a duré jusque sous Louis XIII. On lisait encore à la table de François Ier; les lectures qui s'y faisaient, les matières qu'on y traitait, les discours qu'on y tenait, étaient instructifs, et il y avait à profiter pour l'homme de lettres, comme pour l'homme d'épée; l'artiste même, le jardinier et le cultivateur y auraient pu acquérir de nouvelles connaissances.

La charge de lecteur chez les rois, les reines, les princes et les princesses ne se donne guère aujourd'hui qu'à des hommes distingués dans les sciences ou dans les lettres, et dont les fonctions se bornent, pour l'ordinaire, à des lectures qu'ils font de temps à autre à la personne au service de laquelle ils sont attachés.

LEGAT. Chez les Romains on appelait legati, d'où nous avons fait legats, les personnes que l'empereur ou les premiers magistrats envoyaient dans les provinces pour y

exercer quelque juridiction. Quand ces légats étaient tirés de la cour de l'empereur, on les nommait missi à latere, d'où il paraît

que

l'on a emprunté le titre de légats à latere, qui signifie envoyés du côté, d'auprès de la personne du pape. Les légats à latere occupent le premier rang parmi les légats. Suivant l'usage des derniers siècles, ce sont des cardinaux que le pape tire du sacré college, qui est regardé comme son conseil ordinaire, pour les envoyer dans les différents états, avec la plénitude du pouvoir apostolique.

Les premiers légats du pape dont l'histoire ecclésiastique fasse mention, sont ceux que les souverains

pontifes envoyèrent, dès le quatrième siècle, aux conciles généraux. Vitus et Vincent, prêtres, assistèrent au concile de Nicée comme légats du pape Sylvestre. Le pape Jules, ne pouvant assister en personne au concile de Sardique, y envoya à sa place deux prêtres et un diacre. Le pape Libère envoya au concile de Milan trois légats: Lucifer évêque de Cagliari, le prêtre Pancrace et le diacre Hilaire.

On remarque que dans le douzième siècle on distinguait deux sortes de légats: les uns étaient des évêques ou abbés du pays; d'autres étaient envoyés de Rome. Les légats pris sur les lieux étaient aussi de deux sortes; les uns établis par commission particulière du pape; les autres, par la prérogative de leur siége, et ceux-ci se disaient legats nés, tels que les archevêques de Mayence et de Cantorbéry.

Les premiers légats n'exigeaient aucun droit dans les provinces de leur légation; mais leurs successeurs ne furent pas si modérés. Grégoire VII fit promettre à tous les métropolitains, en leur donnant le pallium, qu'ils recevraient honorablement les légats du saintsiége; ce qui fut étendu à toutes les églises, dont les légats tirèrent des sommes immenses. Quelque respect que saint Bernard eût pour tout ce qui avait quelque rapport avec le saint-siége, il ne put s'empêcher, de même que les autres auteurs de son temps, de se récrier contre les exactions et les autres excès des légats.

LÉGION. La légion fut, dès son origine, le corps le plus considérable de la milice romaine. Elle

tirait son nom du mot legere (cho sir), parcequ'on ne choisiss pour la former que les citoyens I plus capables du service militair et ceux qui avaient quelque bie La qualité de citoyen romain, qu devaient avoir tous les soldats d la légion, faisait la principale di férence entre ces corps et les troi pes auxiliaires. La légion compre nait dix cohortes, trente manipu les et soixante centuries; dans I marche elle formait un carré; ran gée en bataille, elle s'étendait su trois lignes dont chacune contenait dix manipules.

« Ce corps de troupes institue par Romulus, n'eut d'abord que trois mille hommes d'infanterie et trois cents de cavalerie. Sous les consuls on le vit porter à quatre mille fantassins et à trois cents chevaux; il varia ensuite, selon les besoins de la république. Auguste le composa de six mille huit cent vingt-six hommes, dont sept cent vingt-six cavaliers; mais Tibère réduisit le nombre des chevaux à cent vingt-six. Septime Sévère forma, comme les Macédoniens, une phalange ou bataillon carré de trente mille hommes : les légions n'étaient alors que de cinq mille guerriers; mais les successeurs de ce prince les rendirent plus considérables. » (Toulotte, Histoire philosophique des empereurs romains, tom. II, pag. 233.)

LÉGION D'HONNEUR. Cette institution, proposée par le chef du gouvernement, fut adoptée par le corps législatif le 29 germina! an x. Depuis le retour du roi, Louis XVIII, la Légion d'honneur a été réorganisée sur de nouvelles bases; nous ne mentionnerons que les statuts actuels. Le roi est chef,

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Les princes de la famille royale tue et du sang, et les étrangers auxquequels est conférée la grande décoration ne sont pas compris dans ce nombre. Les étrangers sont admis t non reçus, et ne prêtent aucun serment. La décoration de la Légion d'honneur consiste dans une étoile à cinq rayons doubles, surmontée de la couronne royale. Le centre de l'étoile,entouré d'une couronne de chêne et de laurier, présente d'un côté l'effigie de Henri IV, avec cet exergue: Henri IV, roi de France et de Navarre, et de Fautre trois fleurs de lis avec cet exergue: Honneur et patrie. L'étoile, émaillée de blanc, est en argent pour les chevaliers, et en or pour les autres grades. Les chevaliers portent la décoration en argent à une des boutonnières de leur habit, attachée par un ruban moiré rouge sans rosette. Les officiers la portent de même, mais en or et avec une rosette au ruban. Les commandeurs portent la décoration en sautoir, attachée à un ruban moiré rouge, un peu plus large que celui des officiers. Les grands-officiers portent sur le côté

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droit de leur habit une plaque semblable à celle des grand'croix, brodée en argent, mais du diamètre de soixante-douze millimètres. Cette plaque est substituée au large ruban qu'ils portaient, et ils continuent, en outre, de porter la simple croix en or à la boutonnière gauche. Les grand'croix portent un large ruban moiré, passant de l'épaule droite au côté gauche, et au bas duquel est attaché une grande étoile en or; ils portent en même temps une plaque brodée en argent, de cent quatre millimètres de diamètre, attachée sur le côté gauche des habits et des manteaux, et au milieu de laquelle est l'effigie de Henri IV, avec l'exergue Honneur et patrie.

Pour être admis dans l'ordre de la Légion d'honneur, il faut, en temps de paix, avoir exercé pendant vingt-cinq ans des fonctions civiles ou militaires avec la distinction requise. On n'y peut être reçu qu'en qualité de chevalier. On ne peut passer dans un grade supérieur sans avoir passé par le grade inférieur. Chaque campagne est comptée double aux militaires, dans l'évaluation qui est faite de leurs services; on ne peut compter qu'une campagne par année. En temps de guerre, les actions d'éclat et les blessures graves peuvent dispenser du temps exigé en temps de paix. En tout temps, les services extraordinaires rendus au roi et à l'état, dans les fonctions civiles ou militaires, les sciences et les arts, peuvent également dispenser de ces conditions. Il peut y avoir deux promotions par année une au premier janvier, et l'autre au 15 juillet, jour de saint

Henri, qui est celui de la fête de

l'ordre.

La qualité de membre de la Légion d'honneur se perd par les mêmes causes que celles qui font perdre la qualité ou suspendre les droits de citoyen français. L'ordre royal de la Légion d'honneur est administré par un grand chancelier qui travaille avec le roi. (Dictionnaire des découvertes en France de 1789 à 1820.) Voyez ORDRES MILITAIRES, maisons d'éducation pour les filles ou parentes des chevaliers des ordres royaux. LEGISLATEUR. Le premier des législateurs que l'on connaisse est Moïse, qui donna aux Hébreux un gouvernement theocratique. Les deux Mercure et Amasis furent les législateurs de l'Égypte; Minos donna des lois aux Crétois; Lycurgue réforma Lacédémone comme citoyen, n'ayant pas voulu la gouverner comme roi; Zoroastre donna aux Perses des lois que Pythagore fit goûter aux Crotoniates, et que ses disciples Charondas, Zaleucus et Zamolxis portèrent, l'un chez les Thuriens, l'autre chez les Locriens, et le dernier chez les Scythes. Les philosophes Dracon et Solon firent des règlements pour Athènes. Numa peut à juste titre être regarde comme le premier législateur des Romains. Voyez LOIS.

LEGS. L'usage de faire des dons par testament ou par codicille est très ancien. La Genèse (liv. rer, chap. xxv, vers. v et vi) parle des legs particuliers que fit Abraham à ses enfants naturels. On trouve encore quelque chose de plus pré cis sur l'usage des legs dans le prophète Ézéchiel, puisqu'en parlant du pouvoir que le prince avait

de disposer de ses biens, il pré le cas où il aurait fait un leg un de ses serviteurs. Le même p phète nous apprend encore qı chez les Hébreux, il était pert de faire des legs à des étranger mais que les biens légués ne po vaient être possédés par les lég taires étrangers ou par leurs he tiers que jusqu'à l'année du jubi (voyez JUBILÉ); après quoi I biens devaient revenir aux hér tiers des enfants du testateur. I liberté de disposer de ses biens på testament n'était pas non plus in définie; ceux qui avaient des en fants ne pouvaient disposer d leurs immeubles à titre perpétuel qu'en faveur de leurs enfants.

Les Hébreux transmirent ce usages aux Egyptiens, qui les com muniquèrent aux Grecs, dont le Romains ont emprunté plusieurs de leurs lois. Celle des douze tables, dressée sur les mémoires que les députés des Romains avaient rapportés d'Athènes, fait mention de testaments et de legs.

On les connut aussi dans les Gaules, et lorsque les Romains en eurent fait la conquête, la forme des legs fut réglée en partie par les lois du vainqueur, et en partie par les coutumes de chaque pays.

LÉGUMES. Anderson, sous l'an 1548, fait une observation qui mérite par sa singularité de trouver sa place ici. Les Anglais, dit-il, ne cultivaient presque aucun légume avant les deux derniers siècles. Dans les premières années du règne de Henri VIII, on ne trouvait dans tout le royaume, ni salades, ni carottes, ni choux, ni raves, ni d'autres comestibles de cette nature; ils y

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