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Virginie, le Maryland, le Mexique, l'Italie, l'Espagne, la Hollande, l'Angleterre, et quelques contrées de la France, telles que la ci-devant Bourgogne, la Franche-Comté, l'Alsace, le Dauphiné, le Languedoc, le Béarn, les environs de Tonneins près d'Agen.

Les Indes orientales et l'Afrique cultivent le tabac pour leur usage; elles n'en vendent ni n'en achètent.

Dans le Levant, Salonique est le grand marché du tabac; la Syrie, la Morée, l'Égypte, y versent tout leur superflu.

Les tabacs de Dalmatie et de Croatie sont de três bonne qualité, mais si forts qu'on ne peut en user sans les tempérer par des tabaes plus doux.

Les tabacs de Hongrie seraient assez bons, s'ils n'avaient généralement une odeur de fumée qui en dégoûte.

L'Ukraine, la Livonie, la Prusse, la Pomeranie, récoltent une assez grande quantité de tabac, mais il n'a ni saveur ni consistance. 9

des deux hémisphères. Son parfum est exquis, mais trop fort.

Le tabac du Brésil serait imprenable, à raison de son âcreté, si on ne le tempérait par une décoc tion de tabac et de gomme de Copal.

Mais les meilleurs tabacs du globe croissent dans l'Amérique septentrionale, particulièrement dans la Virginie et le Maryland.

Les Américains ont des lois pour la préparation de leur tabac, des officiers publics pour en faire l'inspection. Ce sont ces officiers qui en déterminent la qualité. Tout tabac mal préparé, qui a été mouillé en chemin, ou qui a fermenté dans les boucauts, est condamné au feu, et perdu pour le propriétaire. C'est par la stricte observation de ces lois que le tabac s'est perfectionné, et que le commerce que les Américains en font s'est étendu au point où on le voit.

Le tabac a eu ses détracteurs et ses panégyristes. Amurat IV, empereur des Turcs; le czar Michel Fédérowitz, grand-père de Pierre

défendirent l'usage à leurs sujets, sous peine d'être privés de la vie, ou d'avoir le nez coupé.

Le tabae du Palatinat est mé-le-Grand, et un roi de Perse, en diocre; mais il a la propriété de s'amalgamer três bien avec des tabacs de meilleure qualité, et d'en prendre le goût.

La province d'Utrecht, en Hollande, produit des tabacs d'une excellente qualité, et qui ont le rare avantage de communiquer leur parfum aux tabacs inférieurs.

Jacques Stuart, roi d'Angleterre, et Simon Paulli ont écrit un traité sur le mauvais usage du tabac. On trouve une bulle d'Urbain VIII par laquelle il excommunie ceux qui prennent du tabac dans les églises. Le P. Labat dit que le tabac fut comme une pomme de discorde qui alluma une guerre très vive entre les savants.

Dans l'origine, les îles du Nou-, veau-Monde s'occupèrent beaucoup de la culture du tabac; mais le sucre, le café et l'indigo 'la firent bientôt abandonner, excepté = à Cuba, qui fournit de tabac en poudre les possessions espaguoles cales (avût 1816), plusieurs sor

« Il y a, est-il dit dans le Journal universel des sciences médi

tes de tabac, dont les noms varient selon leurs qualités et leurs formes. Nous nous contenterons d'en décrire une nouvelle espèce apportée depuis peu d'années en Angleterre, et qui, quoique petite, promet un excellent tabac, sous le nom de tabac de Missouri. C'est en effet sur les bords du Missouri, dans la Louisiane, que croît spontanément cette nicotia nc. Elle est cultivée par les nations sauvages nommées Mandan et Ricara, qui en préparent un tabac excellent. Cette plante porte des pédoncules solitaires, a une fleur d'un blanc bleuâtre, de la forme du tabac ordinaire; mais son fruit, qui est arrondi, n'est divisé qu'en quatre loges, au lieu de cinq qu'ont les autres tabacs. Les feuilles sont oblongues-ovales, petiolées, moins grandes que celles du tabac commun. Les fleurs sont éparses au sommet des rameaux, à corolle infundibuliforme, à divisions oblongues aiguës. Cette espèce, qui croît avec rapidité, fleurit en juillet et août; elle est annuelle. Sa culture peut offrir un tabac agréable par son odeur.»>

Voltaire, dans son Dictionnaire philosophique, remarque que le petit peuple ayant commencé, en France, à prendre du tabac par le nez, ce fut d'abord une indécence aux femmes d'en faire usage, et que voilà pourquoi Boileau dit dans la Satire des femmes:

Et fit à ses amants trop faibles d'estoniac
Redouter ses baisers pleins d'ail et de tabac.

Ce sont les sauvages qui ont les premiers appris à fumer des cigares; mais ils en aspirent la fumée par le nez, et la font sortir par la bouches De cette manière ils sen

tent mieux la force de cette fumée.

TABAGIE. Lieu public où l'on va fumer et hoire de la bière. C'est du mot tabac, ou plutôt de File Tabago, qui a donné son nom au tabac, qu'a été formé le mot tabagie.

TABERNACLE, du latin tabernaculum (tente, pavillon ). C'était, chez les Juifs, le lieu où reposait l'arche d'alliance. La fête des tabernacles fut instituée par les Israelites après qu'ils eurent pris possession de la terre de Chanaan, en mémoire de ce qu'ils avaient habité sous des tentes dans le désert. Cette fête, qui durait huit jours, commençait le 15 septembre. Saint Jérôme dit que Jésus-Christ vint à la fête des tabernacles le dernier et le plus grand jour.

TABLE. Les Hébreux, dans leurs fêtes solennelles et dans leurs repas de sacrifices, avaient deux tables. A la première ils se régalaient de la chair de la victime, et à la seconde ils donnaient à la ronde la coupe de bénédiction, qu'ils appelaient la coupe de louange.

Chez les anciens, les tables à manger étaient rondes, ovales, carrées, ou de différentes faces; quelques unes formaient le croissant. Celles des Grecs se pliaient ordinairement. Le frêne, l'érable, le chêne, furent employés à faire les premières tables; elles étaient basses, avaient un ou plusieurs pieds sans aucun ornement. Mais lorsque les Grecs curent pénétré en Asie par le commerce ou par leurs conquêles, et qu'ils, curent rapporté les mœurs et les usages des peuples de cette contrée, on ne vit plus à Athènes et dans toute

des tables de citron

la Grèce
que
nier, de cèdre, et d'autres bois
odoriférants, ornées de mosaïques
ou de marqueteries, de
de nacre de
perle et d'ébène. Les pieds de ces
tables étaient de même bois, et le
plus souvent d'ivoire, enrichis de
lames d'or, d'argent et d'autres
matières du plus grand prix.
Si les
anciens mettaient tant de luxe et
de magnificence dans leurs tables,
c'est parcequ'ils n'avaient point
P'usage des nappes et des serviet-
tes, et qu'ils les nettoyaient avec
une éponge lorsqu'elles étaient
sales. Cependant, dans la suite,
il y eut des
de toile
nappes
peinte avec des raies d'or et de
pourpre. On ne fournissait point
de serviettes; chaque convive ap-
portait la sienne. Cet usage s'est
même conservé long-temps après
le règne d'Auguste.

Avant leurs conquêtes en Asie, les Romains n'avaient que des tables de frêne, d'érable et de chêne, à trois pieds, comme le dit Horace; mais ils imitèrent bientôt et surpassèrent même les Grecs dans ce genre de luxe. Ils eurent des tables de citronnier, d'ébène, de cèdre, et de toutes sortes de bois odoriférants qu'ils rapportaient d'Asie. Elles étaient à un ou à plusieurs pieds d'ivoire, ornées de figures de lions, de léopards et d'autres animaux. Les Romains avaient communément deux tables, l'une pour le service de la chair et du poisson, l'autre pour le fruit

Les anciens avaient un grand respect pour les tables à mang tables à manger; ils les regardaient comme des choses consacrées aux dieux protecteurs de l'hospitalité, et se faisaient un grand scrupule d'en

profaner la sainteté. En effet, c'était par elles qu'on exerçait l'hospitalité; c'était sur elles que se faisaient les libations aux dieux, à la fin des repas; enfin c'était en touchant les tables que les anciens faisaient les serments par lesquels ils contractaient l'obligation d'hos pitalité entre eux, et ils avaient pour elles le même respect que pour les autels. Koyez UIT.

TABLES (la loi des douze). Les premières lois romaines furent ainsi appelées parcequ'elles étaient écrites avec un style sur une table de bois enduite de cire, et quelquefois sur des tables de cuivre exposées dans le lieu le plus éminent de la place publique.

Les Romains, après l'expulsion des rois, voulaient affermir leur gouvernement par une législation fixe et sage, mais manquaient de documents à ce sujet. Ils empruntèrent des Grecs leurs meilleures lois. Les décemvirs, aidés d'un certain Hermodorus, rédigèrent, sur dix tables, ces lois, dont la confirmation fut consacrée, l'an 303 de Rome, par le sénat et l'assemblée du peuple, L'année suivante, les législateurs, ayant reconnu l'insuffisance de ce code, firent graver sur deux nouvelles tables quelques lois des anciens rois de Rome, que des coutumes et que l'usage avaient autorisées. C'était la la loi des douze tables, si célèbre dans la jurisprudence

romaine.

TABLE DE MARBRE. C'était une grande table qui servait, du temps de saint Louis, à recevoir les redevances en nature des vassaux de la tour du Louvre, et qui resta depuis comme une marque de juridiction.

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1)

Il n'y a guère que deux siècles qu'on voyait dans la grand'salle du Palais de Justice une table de marbre d'une grandeur énorme, et dont trois juridictions ont longtemps porté le nom. C'est autour de cette table que s'asseyaient, dans les grandes solennités, des têtes couronnées, pour prendre part aux festins royaux, taudis que, dans la même enceinte, les princes et seigneurs mangeaient sur des tables particulières. Anciennement, à diverses époques de l'année, cette table servait de théâtre, où les clercs du Palais, dits clercs de la basoche, montaient et jouaient publiquement des scènes bouffonnes ou satiriques appelées farces, soties, moralités, sermons.

Autour de cette table siégeaient aussi trois tribunaux : la connétablie, l'amirauté, les eaux et forêts de France; tribunaux qui, quoique cette table ait été brisée et entièrement détruite par l'effet de l'incendie qui cut lieu au Palais, la nuit du 5 au 6 mars 1618, n'en ont pas moins conservé jusqu'en 1790 la dénomination de table de marbre.

TABLES ASTRONOMIQUES. On appelle ainsi en astronomie des calculs des mouvements, des lieux et autres phénomènes des planètes. Les plus anciennes tables astronomiques sont celles de Ptolémée, que l'on trouve dans son Almageste.

En 1252, Alphonse X, roi de Castille, s'unit à Isaac Hazan, astronome juif, et composa, de concert avec lui, les fameuses tables astronomiques nommées alphonsines, pour lesquelles il dépensa, dit-on, quatre cent mille ducats.

Elles furent imprimées à Venise en 1492, et à Paris en 1545.

Copernic, dans son livre des Révolutions célestes, au lieu des tables alphonsines, en donne d'autres qu'il a calculées lui-même sur ses propres observations. Elles furent publiées en 1545.

Kepler, en 1627, publia à Lintz les tables rudolphines, qui sont fort estimées; elles tirent leur nom de l'empereur Rodolphe, à qui Kepler les dédia.

Depuis les tables rudolphines, on en a publié un grand nombre d'autres; telles sont les tables de Bonillaud, de Newton, du comte de Pagan, de Riccioli, etc. Les tables nommées tabulæ ludovica, publiées en 1702 par de Lahire, sont entièrement construites sur ses propres observations, et sans le secours d'aucune hypothèse ; ce que l'on regardait comme impossible avant l'invention du micromètre, du télescope et du pendule. Enfin M. Lemonnier, de l'académie royale des sciences de Paris, a donné, en 1746, des tables des mouvements du soleil, de la lune, des satellites, des réfractions, el des lieux de plusieurs étoiles fixes. Néanmoins, depuis la perfection qu'ont atteinte les instruments d'astronomie, les observations de ce genre donnent lieu de rectifier de temps à autre les éléments sur lesquels se fondent en partie la plupart des tables astronomiques. Celles de différentes planètes, calculées d'après les théories de la mécanique céleste et les meilleures observations, sont dues à MM. Delambre, Bürg, Burchardt, Bouvard, Lindeneau, Damoiseau, Plana et Carlini, etc., et surpassent par leur exactitude toutes

celles que l'on vient de citer.

TABLES DES SINUS. Ces tables, qui
contiennent par ordre les lon-
gueurs des sinus, tangentes et sé-
cantes de tous les degrés et minutes
d'un quart de cercle, ont été cal-
culées pour la première fois par
Jean Muller ou Régiomontan, qui
naquit à Koningshoven, dans la
Franconie, en 1436.

ardents promoteurs de ce nouveau
système, calcula des tables trigo-
nométriques décimales, dont De-
lambre fut l'éditeur en l'an IX
(1800). Deux autres géomètres
étrangers, MM. Hober et Ideler,
calculèrent aussi de pareilles ta-
bles, et en soignèrent particuliè
rement l'impression. Enfin M. de
Prony entreprit de son côté des
tables logarithmiques décimales
qui forment, par leur étendue et
leur exactitude, un des plus pré-
cieux monuments élevés aux scien-
ces. M. Didot avait eu l'intention
de les stéréotyper; mais comine les
souscriptions ouvertes à ce sujet
n'auraient couvert qu'une très pe-
tite partie des frais d'impression,
elles sont restées en manuscrit.

TABLE DE PEUTINGER. On sait que
cette table est un parchemin large
d'environ un pied sur une lon-
gueur de vingt-deux pieds au
moins, formée par plusieurs par-
chemins proprement joints les uns
aux autres. Les noms des mers,
des îles, des lacs, des fleuves, des
montagnes, des villes, etc., mar-

La résolution des triangles rec-
tilignes et sphériques exige l'usage
de ces tables; mais depuis l'inven-
tion des logarithmes par Jean Na-
pier, au moyen desquels les multi-
plications et les divisions sont
changées en additions et soustrac-
tions, les géomètres ont substitué
aux sinus et tangentes naturels
leurs logarithmes. Les premières
tables très étendues de ce genre,
dues à Briggs et complétées par
Gellibrand, ont été calculées avec
quatorze décimales pour les cen-
tièmes de degré, et publiées à Lon-
dres, en 1633, sous le titre de
Trigonometria britannica. D'autres
tables, non moins estimées, ont
été calculées par Adrien Vlacq,
et rectifiées par Vega en 1797; ellesqués sur cette table en caractères
renferment avec dix décimales les
logarithmes des sinus et tangentes
de dix en dix secondes pour tout
le quart du cercle. Les tables de
Taylor et celles de Callet, dans
lesquelles les logarithmes se trou-
vent réduits à sept décimales, sont
généralement adoptées aujour-
d'hui, à cause de leur exactitude
et de leur disposition. Lors de l'é-
tablissement du système métrique
en France, les géomètres propo-
sèrent de substituer à la division
du cercle en trois cent soixante
degrés sexagésimaux celle en qua-
tre cents grades ou degrés centési-
maux; et Borda, l'un des plus

lombards, représentent le monde
soumis aux Romains entre la fin
du quatrième et le commencement
du cinquième siècle. Leurs pos-
sessions s'étendaient encore alors
des colonnes d'Hercule aux autels
d'Alexandre, c'est-à-dire des ex-
trémités de l'orient aux extrémités
de l'occident, d'où l'on peut voir
quelles étaient à cette époque la
grandeur et la majesté de cet em-
pire, quoique déjà beaucoup dé-
chu de son ancienne splendeur.

Ce monument géographique fut
exécuté, suivant Scheyb, à Con-
stantinople, en 393, par l'ordre
de l'empereur Théodose, ou, sui-

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