ment le plus propre à compléter tous les matériaux nécessaires au développement de nos connaissances, matériaux que les autres arts ne peuvent multiplier qu'avec des frais qui rendent souvent leur usage peu praticable. LITHOGRAPHIQUES (PIERRES). On a trouvé en France différentes espèces de pierres propres à ce genre d'impression, et des encouragements ont été donnés à ce sujet. M. Quenedey, de Paris, a reçu de la société d'encouragement en 1817 une médaille d'accessit, pour avoir mis dans le commerce des pierres lithographiques découvertes sur le sol français. M. Gautherot, peintre d'histoire, a obtenu une mention honorable de la même société, pour avoir présenté au concours des pierres lithographiques d'origine française, que l'expérience a rangées après celles de M. Quenedey. M. Niepse, de Châlons-sur-Saône, a égale ment obtenu une mention honorable pour avoir fait, aux environs de cette ville, la recherche d'une carrière de ces mêmes pierres. D'après les expériences faites en 1818, on a reconnu que les pierres lithographiques de la commune de Marchamp, arrondisse. ment de Belley, département de l'Ain, ont une qualité au moins égale à celles de Châteauroux et de Piclic. Ces diverses mentions se trouvent consignées dans le Moniteur de 1817, page 980, et 1818, page 1044 Enfin, on a découvert en 1825 la pierre qu'on juge être la plus propre à la lithographie. Elle est d'un très beau grain, sans tache et non véreuse. Après d'heureux essais faits à Paris, M. Riffault aîné en a mis la carrière en exploitation. Elle se trouve aux environs de Dun-le-Roy, dans le département du Cher. LITHOLOGIE (la) est une science moderne. L'art d'observer, de classer, d'analyser les pierres, de lier les phénomènes entre eux, et de faire servir les faits à la théorie de la formation de la terre, était inconnu des anciens. LITHOTRITIE. Méthode inventée par M. le docteur Civiale, pour l'extraction de la pierre, sans recourir à la terrible opération de la taille. M. Civiale introduit dans la vessie un nouvel instrument qui s'y déploie, saisit le calcul et le réduit en poudre. En 1824, il mit sa méthode à exécution sur deux personnes, en présence de MM. Percy, Chaussier, Magendie, Larrey, Sue, Nauche, et autres médecins distingués. Ces opérations réussirent complètement les calculs étaient du volume d'une très grosse noix; l'un était très dur et forme d'oxalate de chaux; l'autre friable, de phosphate ammoniaco-magnésien. Les malades n'ont été que faiblement incommodés. L'opération a été faite depuis sur un grand nombre d'individus. Le résultat démontre qu'elle est peu douloureuse, et qu'elle est exempte de danger. L'inventeur a consigué les faits cidessus dans différents mémoires lus à l'académie royale des sciences. MM. Chaussier et Percy, dans leur rapport à cette académie, 22 mars 1824, jugent que cette découverte est également glorieuse pour la chirurgie française, honorable pour son auteur, et consolante pour l'humanité. LITIÈRE, en latin lectica, dérivé probablement de lectus (lit), parcequ'il y avait dans la litière un coussin et un matelas comme à un lit. Goguet pense que l'invention des litières n'est pas aussi ancienne que celle des chars et des chariots. Je crois, dit cet auteur, pouvoir attribuer à la mollesse, suite ordinaire du luxe, l'invention des litières. Ces sortes de voitures, en effet, n'ont guère été connues que des peuples voluptueux. Quoi qu'il en soit de leur origine et de leur antiquité, l'usage de se faire porter dans des litières, et dans d'autres espèces de voitures, avait lieu chez les Babyloniens. Si l'on en croit Cicéron et un vieil interprète de Juvenal, l'invention des voitures portées par des hommes ou par des chevaux est due aux rois de Bithynie. Elles furent dans la suite fort en usage chez les Romains, qui en avaient de deux espèces : les unes, portées par des mulets, se nommaient basternæ; les autres, par des hommes, s'appelaient lecticæ. Les basternes étaient ordinairement dorées et vitrées des deux côtés, et soutenues sur un brancard par deux mulets; elles étaient réservées aux dames. La litière appelée lectica était communément ouverte, quoiqu'il y en eût de fermées. Ces litières à l'usage des hommes, et dont les femmes se servirent aussi dans la suite, étaient portées par des esclaves, et la différence des conditions était marquée par le nombre des porteurs, qui allait quelquefois jusqu'à huit. Il est aisé de voir que la basterne des Romains a donné l'idée de nos litières portées par des mulets, et que nos chaises vitrées, portées par des hommes, ont rapport à la lectica des Romains. Sous le règne de Tibère, les esclaves se faisaient porter par d'autres esclaves inférieurs; mais, sous Alexandre Sévère, les litières firent place aux chars. LITRE ou CEINTURE FUNÈBRE. C'est un lé de velours noir, sur lequel on pose les écussons des armes des princes et autres seigneurs, lors de leurs obsèques. On entend aussi par le terme de litre une bande noire, peinte en forme de lé de velours sur le mur d'une église, sur laquelle on peignait les armoiries des patrons et des seigneurs hauts justiciers, après leur décès. L'usage des litres n'a commencé que depuis que les armoiries sont devenues héréditaires dans les familles. Cet usage fut d'abord introduit en l'honneur des patrons, et ensuite étendu aux seigneurs hauts justiciers. Ce mot, selon Ménage, vient de lithra, qui signifie en grec une couronne imitée par ce lé de velours ou de peinture qui environne l'église; ou de listra, qui signifie une bande d'étoffe longue et étroite. Il réfute, avec raison, l'opinion de Maréchal, qui, dans son Traité des droits honorifiques, le fait venir du latin litura, parcequ'on noircit les murs de l'église. LIVRE. Une des manières d'écrire des anciens était en peignant (pingendo), c'est-à-dire, en marquant les lettres sur l'écorce de certains arbres; ils appelaient cette écorce ou membrane liber en latin, d'où nous avons fait le mot livre, en changeant le b en v. Liber, dit M. Dacier (remarque sur le deuxième vers de la dernière ode du er livre d'Horace), est proprement l'ecorce intérieure de l'arbre. Les anciens, avec la pointe d'une aiguille, séparaient cette écorce en de petites feuilles ou bandes qu'ils appelaient tilias ou phyliras, sur lesquelles ils écri vaient. » Le livre d'Enoch est cité dans l'épître de saint Jude, vers. 14 et 15; sur quoi quelques uns se fondent pour prouver l'existence des livres avant le déluge; mais le livre que cite cet apôtre est regardé par les auteurs anciens et modernes comme un livre imaginaire ou du moins apocryphe. Nous n'avons donc rien d'assuré sur la première origine des livres, et, de tous ceux qui existent, les livres de Moïse sont incontestablement les plus anciens. Les poëmes d'Homère sont, de tous les livres profanes, les plus anciens qui soient passés jusqu'à nous, et on les regardait ainsi du temps de Sextus Empiricus, quoique les auteurs grecs fassent mention d'environ soixante-dix livres antérieurs à ceux d'Homère, comme les livres d'Hermès, d'Orphée, de Daphné, d'Horus, de Linus, de Musée, de Palamède, de Zoroastre, etc. Mais il ne nous reste pas le moindre fragment de la plupart de ces livres, ou ce qu'on nous donne pour tel est généralement regardé comme supposé. Plusieurs siècles avant l'invention de l'imprimerie, différents gouvernements, disent les auteurs de la Bibliothèque Britannique (littérature, tom. XII, pag. 218), avaient défendu certains manu scrits et les avaient fait livrer aux flammes. Cela est arrive souvent chez les Grecs et les Romains. A Athènes les ouvrages de Protagoras furent prohibés, et tous les exemplaires que l'on en put découvrir furent brûlés par le crieur public. A Rome, le sénat fit brûler les livres de Numa trouvés dans son tombeau, parcequ'ils étaient en opposition avec la religion de l'état. Comme le peuple de Rome était extrêmement superstitieux, et que les livres des astrologues l'entretenaient dans cette disposition, le sénat fit souvent supprimer ces ouvrages par le préteur. L'empereur Auguste fit brûler tout à la fois plus de vingt mille exemplaires de ces ouvrages des astrologues. Il avait commencé par le livre du satirique Labienus: ce fut le premier ouvrage condamné au feu; et Auguste fit une loi contre les livres de ce genre. Sous Tibère, le sénat condamna aux flammes l'ouvrage de l'historien Crémutius Cordus. Antiochus Epiphanes fit brûler les livres des juifs; et dans les premiers siècles de l'ère chrétienne, les livres des chrétiens furent traités de la même manière. Eusèbe nous apprend que Dioclétien fit brûler la Bible. Après que la religion chrétienne fut établie, le clergé exerça contre les livres qui ne s'accordaient pas avec les dogmes reçus le même genre de proscription. Ainsi les livres d'Arius furent condamnés au feu, et Constantin menaça de mort ceux qui en recèleraient. Le concile d'Ephèse obtint de l'empereur Théodose II que les livres de Nestorius fussent brûlés; et chaque siècle vit renouveler la même persécu tion. Voyez BIBLIOTHÈQUE, LIBRAI- RIE, IMPRIMERIE, INDEX. LIVRE DE LA DETTE PUBLI- QUE. Voyez RENTES PERPETUELLES. LIVRE ROUGE (histoire mo- de ce livre qui concerne Louis XV du LIVRE (monnaie de compte Les successeurs de Charlema- Cette nouvelle livre fut diffe- rente de l'ancienne l'une était une livre en poids, l'autre était une livre employée dans l'expression de la valeur des monnaies, une livre servant à compter une livre numéraire. Cependant la livre, après avoir cessé d'être une monnaie de poids, et être devenue une livre numéraire, ne fut pas, par cela seul, une monnaie de comple, au sens que nous appliquons cette dénomination; s'il y eût eu des pièces de monnaie appelées livres, chacune contenant une demi-once d'argent, la livre, quoique numéraire, par opposition à une livre de poids, n'eût pas été une monnaie de compte, puisqu'on eût pu payer alors vingt-quatre livres avec vingt-quatre pièces de monnaie appelées livres; douze livres avec douze pièces, et c'est ce qui arriva sous Henri III, où il y cut des pièces de monnaie appelées livres et francs, qui formaient précisément l'équivalent de vingt sous en argent fin. La livre ne redevint monnaie de compte que lorsqu'on cessa de fabriquer des pièces contenant exactement la quantité d'argent que le mot livre exprimait, parcequ'alors seulement on ne put plus que compter avec la livre, et non payer. LIVRÉE. Une ancienne galanterie, en usage chez les rois et chez les princes, était de faire dans certains temps de l'année, à Pâques et à Noël surtout, des présents de robes, de manteaux et d'habits aux personnes attachées à leur service et aux seigneurs qui composaient leur cour. Les habillements qu'on livrait à cette époque s'appelaient livrées, nom qui s'est conservé pour ceux que les gens riches font porter à leurs valets. Ce fut dans une de ces distributions que, par une pieuse supercherie, saint Louis engagea plusieurs seigneurs à se croiser avec lui; les livrées leur furent fournies dans l'obscurité. Lorsque le jour parut, tous se trouvèrent avoir une croix cousue sur l'épaule, et ils se crurent liés comme s'ils l'avaient prise de leur propre choix. Edouard III, roi d'Angleterre, ayant à sa cour, vers les fêtes de Noël, quelques gentilshommes français faits prisonniers dans une entreprise sur Calais, qui n'avait pas réussi, voulut, par courtoisie et par estime pour leur valeur, les faire comprendre dans la distribution des livrées qu'il devait faire pour la fête. Quelquefois la seule acceptation de ce présent était un engagement contracté de servir pendant une année le souverain qui l'offrait. Il ne faut pas confondre les fournitures et livrées qui avaient lieu toujours à des temps fixes avec les présents accidentels d'habits faits aux fabliers et aux ménestriers; c'étaient ses propres habits que le seigneur donnait en récompense à ceux-ci, et ordinai rement celui qu'il portait le jour même. Ferrari donne une origine différente à la livrée, et l'attribue à l'usage établi dans les tournois, où chaque parti se montrait sous des couleurs différentes. On a même cru que de là était venue l'idée des uniformes militaires. Il paraît, par ce que disent Monstrelet et Le Laboureur, que l'usage des livrées est fort ancien, et que ces couleurs distinctives |