Page images
PDF
EPUB

chaines de cette transsudation végétale. A la fin de l'été et au commencement de l'automne, la végétation suspend de plus en plus ses effets, les tissus sont cuticularisés, et, par suite, la transpiration diminue; mais la sève continue à monter dans les faisceaux vasculaires, et, n'étant plus utilisée par le travail d'assimilation, son excès se déverse au dehors par les ouvertures stomatiques et les canalicules, si particuliers aux cellules et aux fibres vasculaires des conifères.

« Cette sève aqueuse est presque insipide, peut-être légèrement purgative, incolore; mais elle prend, après quelques jours, une teinte très légèrement ambrée. »

Nous avons relaté, dans le numéro d'octobre 1877, une lettre du consul des Etats-Unis de Colombie, dans laquelle il est question d'un arbre qui fait la pluie.

Nous avions, il faut le reconnaître, ajouté peu de foi à la description donnée par le Panama Star and Herald de cet arbre singulier. L'observation de M. Musset nous démontre que le phénomène signalé par le consul de Loreto n'est pas aussi contraire aux lois de la nature que nous l'avions supposé. Si, en effet, des arbres peuvent projeter, dans nos climats, de fines gouttelettes de sève, il n'est pas impossible que, sous des climats plus chauds, ce phénomène se manifeste avec une intensité assez grande pour donner lieu à un abondant écoulement de liquide. Mais nous croyons toujours que l'arbre à pluie, dont le nom scientifique est Casalpinia pluviosa, prend, soit dans le sol, soit dans l'atmosphère, l'eau qu'il répand, et qu'il est absolument impossible qu'un arbre doué de cette puissance d'absorption végète sur les plateaux secs du Pérou, et y crée spontanément l'eau, qui n'existe là ni dans l'air ni dans le sol.

M. J.-G. Lemmon vient de publier dans la Gazette botannique de MM. Coulter (de Hanovre) les résultats de ses recherches sur l'âge des séquoias de Californie. Arrivé dans le comté de Calavaras, où se trouvent les groupes les plus célèbres des arbres géants, M. Lemmon s'est appliqué à compter aussi exactement que possible les couches d'accroissement annuel et il est arrivé à reconnaître qu'on a beaucoup exagéré la vieillesse de ces végétaux. Ainsi sur une coupe d'un séquoia abattu en 1852, mesurant 97 pieds anglais de circonférence à la base du tronc, il a compté 1260 couches. L'Hercule, renversé par un orage en 1862, avait 285 pieds de haut et 14 pieds de diamètre à 25 pieds de la base. Le compte exact des couches a été trouvé de 1232. En résumé, M. Lemmon croit pouvoir affirmer que les plus vieux des séquoias connus n'ont pas plus de quinze cents ans. C'est un âge très respectable mais très inférieur à celui que les Américains attribuaient à leurs mammouth-tree, qui, d'après eux, n'auraient pas eu moins de quatre ou cinq mille ans.

Société de secours. Durant le mois d'avril 1879 la Société de secours

et prêts entre les agents forestiers a reçu :

1o La cotisation (1879) de M. Gaucher;

2o Les cotisations (1878) de MM. Gérard (E.-E.-O.), Lointier, Brossard de Corbigny, Muller (J.), Boulongne, Denis, Sers, Gaucher et de Lemps; Les cotisations (1879) de MM. Colin (J.-M.-H.), Delatte, Delaunay (H.-G.), Dérué, Marcilly, Maupoil, Mélard, Nieger (C.-N.), Petit (A.), Querbez, Brossard de Corbigny, Nieger (E.), Barthélemy (J.-B.-E.-G.), Rouyer (P.-M.-F.), Cler, Grandjean, Weber, Billecard, Guérin, Petitcollot, Boulongne, Chameron, Millischer, Boyé, Delherm de Novital, Connétable, Cochon, Denis, Sers, Le Tellier, Gral, Henry (H.), Fillon (P.-A.), Gaucher, Bonjour, Boppe, Viney, de Lemps, Durand, Lebœuf, Chardon, Daniel de Lagasnerie, de Caqueray de Fossencourt, et de Champeville;

3o Les cotisations anticipées (1880) de MM. Le Tellier et Henry (H.); 4o Un don supplémentaire (10 francs) de M. Durand;

5o Le versement de M. George (A.), devenu fondateur.

Mutations dans le personnel de l'administration des forêts.

ᎠᎪᎢᎬ des

POSITIONS ANCIENNES.

POSITIONS NOUVELLES.

MAINGAUD............ S.-insp. à Bourgoin (Isère).
GAUDET.................. S.-insp. (service des aménagements,
à Grenoble (Isère).

NOMS.

ARRETE S

1879

1er avril. COMBRAN....... S.-insp. à Blois (Loir-et-Cher).

Id.

Id.

Id.

PISON..

[blocks in formation]

G. gén. à Grenoble (Isère).

S.-insp., membre du service des
reboisements de la 27° conser-
vation (Ardèche).

G. gen. à Lorris (Loiret).

G. gén. (service des aménagements)
à Carcassonne (Aude).

DE BERGERIN.... S.-insp., à Brignoles (Var).

DE ROSTANG.... G. gén. à Pierrefitte-Saint-Mihiel

CHARDON........

(Meuse).

G. gen. adj., à Chaource (Aube,
DUBOUCLEZ..... G. gén. à Ornans (Doubs).
FOURNIER................... G. gén. en disponibilité.

LIOUVILLE....... G. gén. à Givet (Ardennes).

Insp. (service des aménagements)
à Nice (Alpes-Maritimes).
S.-insp., à Blois (Loir-et-Cher).
S.-insp. à Bourgoin (Isère).

S.-insp. (service des aménage-
ments) à Grenoble (Isère).
S.-insp. (service des aménage-
ments) à Macon (Saône-et-]
Loire) (1).
Démissionnaire.

G. gén., membre du service des
reboisements de la 25e conser-
vation (Aude).

S.-insp., membre du service des
reboisements de la 18 conser-
vation (Haute-Garonne) (2).
G. gen., à Arreau-sud (Hautes-
Pyrénées) (3).

G. gen. adj. à Lorris (Loiret).
S.-insp. à Brignoles (Var).

G. gen., membre du service des
reboisements de la 27 conser-
vation (Ardèche).

G. gén. (service des aménagements) à Chambéry (Savoie).

GUILLEMETTE...S.-insp. (service des aménage-S.-insp. à Beaune (Côte-d'Or).

18 id.

26 id.

[blocks in formation]

........ G. gén. à Fays-Billot (Haute-G. gén. à Pierrefitte-Saint-Mihiel
Marne).
(Meuse).

BLANCHARD...... G. gén. à Is-sur-Tille] (Côte-d'Or). G. gén. à Quillan (Aude) (4).

(1) En remplacement de M. Dubouays de la Bégassière, mis en disponibilité. (2) En remplacement de M. Tassy, qui a reçu une autre destination. - (3) En remplacement de M. Chaland, qui a reçu une autre destination.— (4) En remplacement de M. Couteau, qui a reçu une autre destination.

BULLETIN DU COMMERCE DES BOIS.

5 mai 1879.

Paris. La nouvelle période de froid qui a marqué ces quinze derniers jours, a déterminé un mouvement de vente considérable sur les chantiers, qui ont achevé de se vider. Le commerce de Paris est aujourd'hui complètement absorbé par le soin de la reconstitution de l'approvisionnement, et, il faut le dire, cette reconstitution se fait dans des conditions excessivement onéreuses. Les besoins sont si grands, qu'on n'attend pas que les bateaux s'offrent à la vente sur le marché des Lions; c'est sur les ports d'approvisionnement en province que la plupart des affaires se traitent, et les négociants forains obtiennent à peu près les prix qu'ils désirent. La hausse sur les bois de feu est très marquée.

Les bois d'œuvre, notamment la charpente, sont aussi très recherchés. Il y a en ce moment dans l'industrie du bâtiment une reprise remarquable. Voici comment s'exprime le Bulletin que l'administration de la ville de Paris a pris depuis quelques mois l'excellente habitude de publier sur la situation commerciale et industrielle de la capitale :

<< La situation commerciale tend à s'améliorer de plus en plus, grâce à la belle saison qui arrive. La plupart des industries parisiennes sont dans d'excellentes conditions. Il a été commencé 97 constructions pendant la première quinzaine du mois courant (avril). D'autre part, les travaux édilitaires sont menés rondement. On adjugera dans quelques jours les travaux nécessaires à l'établissement d'un parc sur les terrains du Trocadéro et à la réfection du quai de Billy. Une rue de 12 mètres de largeur va être ouverte rue des Pyramides pour donner accès à l'église Saint-Roch. Les ateliers de chemins de fer sont assez animés, et la carrosserie reçoit de nombreuses commandes..... Les cuirs ne laissent rien à désirer, etc. »

Cependant, malgré le grand nombre d'affaires qui se sont traitées, les prix des bois d'œuvre n'ont pas augmenté, grâce aux envois suivis qui nous arrivent de l'étranger, et notamment d'Autriche-Hongrie.

Les écorces commencent aussi à redevenir l'objet des préoccupations de la tannerie. Nous trouvons à ce sujet les renseignements suivants dans la Halle aux cuirs:

<< Nous venons d'avoir deux foires, non seulement celle annoncée par notre dernier numéro à Villeneuve-sur-Yonne, mais encore quelques jours après celle de Joigny.

« La foire de Villeneuve-sur-Yonne a été moins active qu'on ne le supposait; le temps rigoureux, suite de l'orage de la veille, a dû être pour

quelque chose dans certaines abstentions, mais les principales raisons doivent être dans des affaires assez importantes traitées quelques jours avant la foire. Cependant il y avait à Villeneuve quelques forts tanneurs, des négociants en tans et bon nombre de vendeurs et de propriétaires.

<<< La tannerie est venue là avec des idées assez larges, aussi s'est-il fait relativement beaucoup d'affaires. Les prix ont varié de 140 à 450 francs les 104 bottes de 1,10 sur 1,15, suivant qualité. Deux lots ont même obtenu, l'un 152 francs et l'autre 155 francs; il est vrai qu'ils sont un peu exceptionnels. En revanche, si les lots de choix ont obtenu les cours ci-dessus, ceux de qualités ordinaires ou médiocres sont presque invendables; c'est ainsi qu'on a refusé d'acheter à 100 francs un lot d'écorces qui aurait pesé, il faut le dire, 2500 kilogrammes au moins les 104 bottes.

« La veille de la foire, on a traité plusieurs lots de bonnes écorces (12000 bottes environ) à 140 francs, toujours rendues à domicile. On pense que ces lots auraient pu obtenir le lendemain de 143 à 144 francs, tant la tannerie s'est montrée facile.

« On estime de 150 000 à 180 000 bottes environ les transactions faites ou terminées à cette foire.

<«< En somme, quoique meilleur marché de 10 à 15 francs que l'an dernier, les beaux lots ont été plus recherchés et les lots médiocres plus délaissés qu'on ne s'y attendait généralement.

« La foire de Joigny a eu lieu le 14 avril; c'est là que d'ordinaire les marchés restés en suspens à Villeneuve, se terminent, et que néanmoins de nouvelles affaires se concluent.

« Les acheteurs de Paris, Montargis, Montereau, n'y étaient pas ; seuls, ou à peu près, les négociants et tanneurs de la localité étaient présents. Cependant, parmi les vendeurs, il y en avait qui sont détenteurs de lots d'écorces assez considérables. Il s'est fait des affaires sérieuses dans les cours de Villeneuve, et plutôt avec fermeté pour les lots de choix. Par contre, les lots médiocres ont été plus délaissés encore qu'à Villeneuve ; un lot de 20000 bottes et un autre de 15 000, offerts à 85 francs et rendus franco au moulin ou en gare, par 1 040 kilogrammes, sont restés sans trouver preneurs. »

Clamecy. Il s'est traité peu d'affaires en charpente pendant le mois d'avril un très petit lot de qualité douteuse s'est vendu à 4 fr. 75 le décistère. Le merrain n'a donné lieu à aucune transaction. La latte s'est avantageusement placée, et l'on espère une hausse de 10 francs par mille pour le mois prochain. Les échalas aussi sont recherchés; ils font, il est vrai, quelque peu défaut sur les ports. Mais ce sont les bois de feu qui donnent lieu aux affaires les plus importantes. Les négociants de Paris, qui sont venus en grand nombre, ont trouvé les détenteurs fort exigeants. Ceux-ci voudraient en effet trouver sur la vente des bois

la compensation de ce qu'ils perdent sur celle des écorces. La traverse en hêtre a été particulièrement demandée. Les charbons sont toujours en hausse. Les écorces sont fermes à 160 et 170 francs les 104 bottes de 18 à 20 kilogrammes. La plupart des lots sont vendus dans ces conditions.

Villers-Cotterets. Les bois à brûler disponibles, et surtout les bois neufs, sont très recherchés. La charpente, les sciages et les merrains sont aussi fort demandés, et l'on s'attend à une hausse prochaine.

Ports de la Marne et de l'Ourcq.- La situation est satisfaisante. Les transactions sont actives sur toutes sortes de bois. Il ne reste presque plus rien à vendre sur les ports en vieux bois à brûler, ni en charpente.

Châtillon-sur-Loing. - Il n'y a eu que très peu de transactions depuis plusieurs mois, tous les bois à brûler qui constituent l'apport prin- . cipal du port ayant été vendus dès le commencement de l'hiver, et les exploitations nouvelles étant encore loin d'être terminées. Les bois de pin seuls commencent à être amenés et ils se vendent, au fur et à mesure de leur arrivée, à raison de 123 à 128 francs le décastère. Les écorces sont toujours peu recherchées ; il y en aura du reste fort peu à la vente, beaucoup de propriétaires ayant ajourné leurs exploitations à l'année prochaine pour ne pas subir les cours actuels. Le stock au 30 avril comprenait : chênes grumes, 914 décistères; charpente, 939 décistères; bois de feu dur, 248 décastères; tendre, 56 décastères; cotrets de 0,65, 13416; id. de 1,14, 4188.

Arbois et Salins. Les transactions reprennent quelque peu, mais les cours demeurent stationnaires. Les charbons se maintiennent avec peine. On signale quelques ventes d'écorces à 170 francs les 100 bottes (1650 à 1700 kilogrammes). Les bois de chauffage sont très recherchés. Mais il n'y a plus de bois secs sur les chantiers.

Beaucaire. Il y a très peu de marchandises sur la place et cependant rien ne se vend. La douelle est délaissée.

Bordeaux.

On a traité quelques affaires sur les essences, il s'en est suivi une légère hausse. On compte toujours sur une reprise, mais elle tarde bien à se produire.

René DESCHAMPS.

« PreviousContinue »