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CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

Extrait du Compte rendu de la séance du 23 novembre. Discussion du budget des forêts.

M. TEISSERENC DE BORT, ministre de l'agriculture et du commerce. Je demande à la Chambre de vouloir bien ajouter au chapitre Ier une somme de 7 900 francs, qui serait à retrancher du chapitre XIX.

Il ne s'agit pas d'une dépense nouvelle, il s'agit simplement d'une rectification d'ordre. Depuis quelque temps, nous avons entrepris dans l'administration des forêts une réforme générale qui a pour but d'améliorer la situation des fonctionnaires actuels de cette administration sans augmenter le budget, c'est-à-dire que nous demandons plus de travail et que nous améliorerons les appointements de chacun d'eux.

Il résulte de cette transformation qu'un certain nombre d'inspecteurs et de sous-inspecteurs, attachés à l'administration centrale, ont leur traitement augmenté de fait d'une somme de 7 900 francs qui est prélevée sur le crédit affecté au chapitre XIX: « Personnel du service des forêts. >>

Il s'agit done simplement, je le répète, d'une rectification d'ordre qui n'exige aucune espèce de modification dans le budget. (Très-bien ! très-bien !)

Je dois ajouter que cette rectification n'a pas pu être demandée plus tôt à la commission du budget, parce que le travail d'ensemble qui devait amener la modification n'a pu être prêt que dans ces derniers jours.

C'est pour cela que, au dernier moment, je suis obligé de monter à la tribune pour demander à la Chambre de vouloir bien faire la rectification dont il s'agit, (Très-bien! très-bien !)

M. LE RAPPORTEUR. La commission est d'accord avec M. le ministre pour accepter la rectification.

M. le président. La Chambre voit qu'il s'agit de transporter du chapitre XIX au chapitre Ier une somme de 7900 francs; de sorte que le chapitre Ier s'élèverait au chiffre de 897 500 francs, tandis que le chapitre XIX se trouverait réduit à 5 368 467 francs.

Je consulte la Chambre.

(Le chapitre Ier, ainsi modifié, est mis aux voix et adopté.)

<< (Chap. XIX. Personnel du service des forêts, 5 376 367 francs. >>

M. LE PRÉSIDENT. Sur ce chiffre, M. le ministre a retranché 7 900 francs, ainsi qu'il l'a expliqué à l'occasion du chapitre 1er.

Le crédit proposé est donc de 5 368 467 francs.

Je le mets aux voix.

Le chapitre XIX, ainsi rectifié, est mis aux voix et adopté.)

(Chap. XIX bis. Enseignement forestier, 208 785 francs.) »

M. DE TILLANCOURT. Je ne puis que féliciter le gouvernement de la mesure qu'il a prise de rattacher l'administration des forêts à l'agriculture, où est sa véritable place. Aussi, depuis que ce changement, réclamé en vain pendant de longues années, a été opéré, ce service a reçu des améliorations notables dont nous trouvons la trace dans le budget, et dont nous sommes heureux de féliciter le ministre et notre honorable collègue qu'il s'est adjoint comme auxiliaire.

Mais ce premier progrès en appelle un second, qui, je l'espère, ne se fera pas attendre. Je veux parler de la réunion à l'administration des forêts du service des eaux, qui en a été détaché, il y a quelques années, sans motifs sérieux.

On ne doit pas oublier que, de temps immémorial, ces deux services qui ont tant de rapports entre eux étaient réunis ; et dans le langage usuel, on leur donne encore l'appellation d'Administration des eaux et forêts.

Comme conséquence forcée de l'annexion de cette administration au ministère de l'agriculture, la culture des eaux reviendra aux agents qui s'en sont occupés au début, lorsque les lois de la reproduction des poissons nous ont été révélées par un pêcheur des Vosges. Le repeuplement de nos rivières sera confié à ces agents et ils s'en acquitteront avec succès, car ils trouveront dans le ministère même dont ils dépendent l'enseignement qui seul leur apprendra à éviter les fautes qui peuvent compromettre les meilleures choses.

La pisciculture vient, en effet, d'être placée parmi les connaissances à enseigner à l'Institut agronomique, c'est-à-dire à l'École supérieure de l'agriculture, et dans les fermes-écoles, qui sont l'école primaire de cette spécialité.

Cette installation a été faite d'une manière modeste et à peu de frais, ce qui n'est point un mal. On a évité les dépenses exagérées qu'avait entraînées l'établissement grandiose de Huningue, dont nos revers militaires nous ont privés, et qui, placé à notre frontière, a profité surtout aux nations qui nous avoisinent. Elles ont su, comme nous le faisons actuellement, marcher avec prudence, ne délivrer des embryons et des alevins qu'aux hommes instruits sur la manière d'en tirer bon parti, et tandis qu'en France la plupart des jeunes poissons venant de Huningue périssaient par l'ignorance de ceux auxquels ils étaient confiés, les Suisses, les Allemands, les Hollandais, décuplaient le revenu de leurs cours d'eau et fournissaient un appoint précieux à l'alimentation publique.

Il en sera de mème chez nous, si l'administration persévère dans la voie qu'elle vient d'ouvrir en inscrivant dans le budget qui nous est soumis l'installation des cours de pisciculture, et en rattachant tout ce qui concerne les eaux à l'administration des forêts. (Vives et nombreuses marques d'approbation.)

M. Le president. Je mets aux voix le chapitre XIX bis.

(Le chapitre XIX bis est mis aux voix et adopté.)

« Chap. XX.- Matériel du service des forêts, 2 869 055 francs. »— (Adopté.) « Chap. XXI.— Impressions du service des forêts, 41 000 francs.»— (Adopté.) << Chap. XXII. Constructions, reboisements et gazonnements, 2 927 085 francs. >>

M. CHEVANDIER. Je demande à faire une très-brève observation sur ce chapitre, et je la soumets à M. le ministre de l'agriculture et du commerce.

Le 15 février 1877, la Chambre a voté une loi très-importante sur le reboisement des montagnes. Il y a donc à peu près deux ans que le bénéfice de cette loi est attendu avec impatience par les populations intéressées. Je viens prier M. le ministre de l'agriculture et du commerce, s'il est dans l'intention de la soutenir devant le Sénat, de vouloir bien user de toute son influence pour hâter, autant que possible, le dépôt du rapport et la discussion du projet qui fut présenté par son collègue des finances il y a deux ans, comme je l'ai dit tout à l'heure.

M. GIRERD, sous-secrétaire d'Elat de l'agriculture et du commerce. Messieurs, je n'ai qu'un mot à répondre à la question que nous adresse l'honorable M. Che

vandier.

Les imperfections et les lacunes que l'expérience avait signalées dans les lois de 1860 et de 1864 ont, en effet, déterminé le gouvernement à proposer à la Chambre un projet de loi, au commencement de la session de 1877. Ce projet de loi a été voté par la Chambre d'alors, puis il a été envoyé au Sénat; le Sénat a nommé une commission, cette commission n'a pas paru approuver le projet de

loi qui avait été voté; elle y a substitué un contre-projet qui changeait singulièrement l'économie du projet primitif. Nous avons dù le soumettre aux observations des agents de l'administration des forêts. MM. les inspecteurs généraux et MM. les conservateurs ont été appelés à donner leur avis sur ce contre-projet. Nous étions sur le point, après nous être concertés avec la commission du Sénat, de formuler un nouveau projet de loi, dans lequel il était tenu compte des observations des conservateurs et des inspecteurs généraux, quand, sur la proposition de M. le ministre des travaux publics, une grande commission a été instituée au ministère des travaux publics pour l'examen de tout ce qui concerne l'aménagement des eaux en France. Cette commission a dans ses attributions, vous le comprenez de reste, tout ce qui regarde l'amélioration, la conservation, et la restauration de nos montagnes, qui se lient intimement à la question du reboisement qui avait fait l'objet de la loi dont parlait tout à 1 heure l'honorable M. Chevandier.

Dans ces circonstances, nous avons pensé qu'il serait imprudent de proposer 'un projet de loi spécial sur l'une des matières soumises à l'examen de cette grande commission, et nous pensons qu'il faut attendre que cette commission ait étudié les différentes questions dont elle est saisie, et notamment celle qui nous occupe

en ce moment.

Aussitôt que la commission aura fait son œuvre, nous ferons la nôtre. (Trèsbien! très-bien!)

(Le chapitre XXII est mis aux voix et adopté.)

M. LE PRÉSIDENT. « Chap. XXIII.

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Dépenses diverses du service des forêts,

« Chap. XXI.-Remboursements sur produits divers des forêts, 100000 francs.>> - (Adopté.)

BIBLIOGRAPHIE.

Les eaux et les irrigations, par M. Llaurado (1).

Les forestiers ne seront pas surpris de lire dans ce journal, qui a religieusement conservé la tradition de l'antique union des eaux et des forêts, un compte rendu d'un traité des irrigations; ils savent que les irrigations, la canalisation des cours d'eau, l'extinction des torrents, sont des travaux de même nature, dépendant tous du régime des eaux, et rien de ce qui intéresse ce régime ne peut leur être indifférent.

La solidarité qui existe entre le régime forestier et celui des eaux, oubliée ou plutôt méconnue, tant que le service des forêts était une simple régie financière, a été récemment consacrée, en France, par la nomination d'un ancien directeur général des forêts dans la commission de l'aménagement des eaux; elle l'est en Suisse par la loi qui régit les cours d'eau des montagnes. Un des forestiers les plus distingués de

(1) Tratado de aguas y riegos, por B. Andrès Llaurado, ingeniero jefe de montes, in-8°, 784 pages. Madrid, imprenta de Manuel Tello.

JANVIER 1879.

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l'Espagne vient de l'affirmer avec éclat en condensant dans un traité d'hydraulique agricole tout ce que la science et l'expérience ont appris sur l'emploi des eaux en agriculture. L'ouvrage que M. Llaurado, ingénieur en chef des forêts, professeur de construction à l'Escurial, vient. de publier, sous le titre : Traité des eaux et des irrigations (1), se compose de deux parties. Dans la première, l'auteur expose d'abord les principes scientifiques de l'art des irrigations en s'appuyant sur la climatologie, la constitution géologique, la physiologie végétale et les expériences séculaires faites dans les célèbres huertas de Valence, d'Elche, de Grenade, etc.; puis il indique les procédés employés pour capter et conduire les eaux d'arrosage, les règles générales de l'établissement des barrages, des réservoirs, et celles qui doivent présider à la distribution et à l'emploi des eaux suivant la nature des cultures. La seconde partie. de l'ouvrage est consacrée à l'histoire et à la description des grands travaux hydrauliques, ébauchés par les Phéniciens, continués par les Romains, par les Visigoths, par les Arabes, et depuis l'établissement de la monarchie jusqu'à nos jours, par les rois chrétiens qui se sont succédé sur le trône d'Espagne. Parmi les nombreux sujets traités par M. Llaurado, nous signalerons spécialement l'étude fort complète du climat de la péninsule ibérique, la description des ingénieux appareils employés pour la répartition des eaux, et l'exposé des règles établies pour cette distribution.

Si, comme tout le fait espérer, les irrigations prennent en France l'importance qu'elles méritent, nos ingénieurs trouveront dans l'ouvrage de M. Llaurado une ample moisson de renseignements précieux sur bien des questions de pratique que les hydrauliciens espagnols ont depuis longtemps résolues.

Notre savant et laborieux confrère a certainement rendu un vrai service à sa patrie en faisant connaître l'importance capitale des grands travaux d'irrigation pour l'agriculture espagnole; mais il a, en même temps, éclairé les autres nations sur les conditions nécessaires au succès de ces entreprises; il mérite pour cela les remercîments de tous les amis du progrès agricole. B. DE LA GRYE.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

OUVRAGES FORESTIERS PUBLIÉS DANS LE QUATRIÈME TRIMESTRE 1878.

Notice sur l'élagage des arbres, par M. A. Martinet, sous-inspecteur des forêts. In-4o, 28 pages avec vignettes et 3 planches. Paris, Imp. nationale.

Les plantations forestières dans le département de l'Aube, par R. de Taillasson, sous-inspecteur des forêts. In-4o, 2 colonnes, 12 pages. Troyes, imp. Dufour-Bouquot.

Catalogue raisonné des collections exposées par le service des forêts de l'Algérie à l'Exposition universelle de 1878 In-8°, 108 pages. Alger, imp. et libr. Jourdan.

Notice sur la collection d'efflorescences recueillies dans les terres noires des Hautes et Basses-Alpes et de la Drôme, par M. Garnier, inspecteur des forêts. In-4°, 26 pages. Paris, Imp nationale.

Notice sur le terrain tertiaire miocène de Cereste et subsidiairement sur celui de Bois-d'Asson (Basses-Alpes), par M. Fliche, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole forestière de Nancy. In-4o, 46 pages. Paris, Imp. nationale.

Recherches expérimentales sur les écorces à tan du chêne yeuse, par Antonin Rousset, inspecteur des forêts. In-4°, 63 pages et 5 planches. Paris, Imp. nationale.

Une visite au parc de Baleine, par MM de Gayffier et Gouet. In-8°, 8 pages. Paris, imp. Hennuyer (extrait de la Revue des eaux et forêts)..

Des lois internationales pour la police des forêts de frontière, par Ch. Guyot. In-8°, 7 pages. Paris, imp. Hennuyer (extrait de la Revue des eaux et forêts).

Notice sur le contrôle et la comptabilité relatifs à la gestion des forêts, par M. Boppe, inspecteur des forêts. In-4o, 20 pages et tableau. Paris, Imp. nationale.

Notice sur les cartes, dessins, modèles et ouvrages relatifs aux travaux du service de reboisement des montagnes dans le bassin de la Durance, par M. Demoutzey, conservateur des forêts. In-4o, 52 pages. Paris, Imp. nationale.

Etudes sur la truffe, par A. Georges Grimblot, inspecteur des forêts, In-4o, 99 pages. Paris, Imp. nationale.

Remarques sur deux variétés d'épicéa, par M. Brenot, sous-inspecteur des forêts. In-40, 14 pages Paris, Imp. nationale.

Notice sur l'emploi du bois dans la fabrication du papier, par M. Jolivet, sous-inspecteur des forêts. In-4o, 15 pages. Paris, Imp. nationale.

Notice sur les procédés de lever des plans et sur leur application au cadastre et aux autres services publics, par MM. Barré et Roussel, professeurs à l'Ecole forestière. In-4o, 24 pages. Paris, Imp. nationale.

Notice sur le débit et les emplois des principales espèces de pins, par M. CroizetteDesnoyers. In-4o, 50 pages. Paris, Imp nationale.

Notice sur les dunes de la Coubre, par M. de Vasselot de Regné, inspecteur des forêts. In 4o, 78 pages, un plan. Paris, Imp. nationale.

Notice sur le débit et les emplois du châtaignier, des érables, du frêne, des ormes, de l'aune, du bouleau, du saule, du tilleul, du tremble, de l'alisier, du cerisier, du cornouiller, du pommier, du robinier du sorbier-cormier, par MM. Bruand, Larzillière, Rivet, sous-inspecteurs des forêts. In-4o, 96 pages. Paris, Imp. nationale.

Notice sur le débit et les emplois du chêne rouvre et du chêne pédonculé, par M. Gallot, inspecteur des forêts, et M. Gast, sous-inspecteur des forêts. In-4o, 202 pages. Paris, Imp. nationale.

Note sur la culture du bambou et ses usages industriels dans la région des Pyrénées, etc., par M. Calvet, sous- inspecteur des forêts. In-4o, 9 pages. Paris, Imp. nationale.

Etude sur la réorganisation de l'administration des forêts, suivie d'une étude sur l'utilité des forêts au point de vue militaire et les chasseurs forestiers, par J. Bertin, sous-inspecteur des forêts de l'Etat. In-8°, 22 pages. Lille, imp. Lefebvre-Ducrocq.

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