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ont encore été égayés d'une joyeuse cohue par-dessus laquelle se déroulaient les serpentins et qui se bombardait de confetti. C'était la Mi-Carême, les marchés, les blanchisseurs et les étudiants avaient organisé un cortège avec chars qu'on s'accordait à trouver un peu long et d'aspect peu monumental. C'est qu'on se lasse de tout et que l'habitude rend difficile. Ce n'est pas fini d'ailleurs, et Montmartre et ses artistes nous préparent une cavalcade de la Vache enragée, symbolique pendant du Bœuf gras, dont la promenade se bornera aux rues de Montmartre et lieux circonvoisins, en méprisant Paris.

7. M. Gabriel Hanotaux, qui vient d'être élu membre de l'Académie française en remplacement de M. ChallemelLacour, est né en 1853, à Beaurevoir, dans l'Aisne. Élève de l'École des Chartes, il professa quelque temps à l'École des hautes études. Chef de cabinet dans le dernier ministère de M. Jules Ferry, il fut ensuite conseiller d'ambassade à Constantinople. Il représenta pendant trois ans, de 1886 à 1889, le département de l'Aisne à la Chambre des députés, mais ne fut pas réélu aux élections générales de 1889. Cette même année, il fut nommé sous-directeur des affaires politiques au ministère des affaires étrangères. Il fit partie, comme ministre des affaires étrangères, du cabinet présidé par M. Charles Dupuy, de mai 1894 à janvier 1895, et du cabinet présidé par M. Ribot, de janvier à novembre 1895. Il refusa d'entrer dans le ministère Bourgeois, et reprit la direction des affaires étrangères dans le cabinet actuel présidé par M. Méline, qui fut constitué en avril 1896.

M. Gabriel Hanotaux a entrepris d'écrire l'Histoire du cardinal de Richelieu dont les premiers volumes ont été honorés de hautes récompenses par l'Académie, avant qu'elle s'adjoignît leur auteur.

8. M. le comte Albert de Mun succède à M. Jules Simon à l'Académie française. L'arrière-petit-fils d'Helvétius est à la Chambre le défenseur le plus éloquent des intérêts religieux et de la foi catholique. Né en 1841 à Lumigny (Seine-et-Marne), il se destina d'abord à la carrière des armes et entra à l'École Saint-Cyr. Pendant la guerre, il fut prisonnier en Allemagne. Sous la présidence du maréchal de Mac Mahon, il mena une campagne énergique pour l'institution de cercles catholiques ouvriers. Il était alors capitaine de cuirassiers, et l'ardeur de sa propagande l'obligea de donner sa démission. Il se fit élire, en 1876, député de Pontivy (Morbihan) et représenta presque

sans interruption ce département jusqu'en 1893. Il échoua alors contre un candidat local, mais rentra au Parlement, à la faveur d'une élection complémentaire, comme député de Morlaix (Finistère).

Les discours et les conférences de M. Albert de Mun forment plusieurs volumes.

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James (Londres) au moment de la parade; terie anglaise.

II. Le bateau-hôpital

« le Saint-Paul », construit

sous les auspices de l'Euvre de mer, vient d'être lancé récemment à Saint-Malo; il est actuellement en armement au Havre et va partir pour Terre-Neuve.

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12, 13. Exercices d'escadre. Torpille portée faisant explosion.

14. Derviche mendiant.

Torpille lancée;

Dans l'une de ses mains il

tient un chapelet, et de l'autre une calebasse destinée à recevoir les aumônes que lui jettent les passants.

-

15. Derviche turc « softa ». Les softas forment en Turquie un parti très puissant, et, par leur zèle religieux et leur influence sur le populaire, ils jouent un rôle important dans la politique de l'Empire.

16. La semaine dernière est mort l'excellent comédien Dailly. Notre gravure le représente dans le rôle de Mes-Bottes de l'Assommoir, qui rendit populaire sa bonne figure joviale et son rire. Dailly était un Parisien de Paris, où il était né en 183). Il jouait tout récemment dans le Pompier de service aux Variétés, et faisait applaudir une fois de plus ses qualités de comique si naturel et si franc.

17. Mlle Robin, du corps de ballet de l'Opéra, dans le ballet la Légende de l'Or, qui précède Messidor à l'Opéra.

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LES GENS DE HEMSOE

(Suite)

IV

Les foins étaient engrangés, on avait moissonné les seigles et les froments, et l'été touchait à sa fin. Depuis longtemps, on ne se souvenait pas d'en avoir vu un si fructueux.

- Il a de la chance, le coquin, disait Gustave en parlant de Carlsson, auquel on attribuait, non sans raison, ces heureux résultats.

Tout le monde était parti pour la pêche aux harengs, à l'exception de Carlsson, qui restait à la maison. La saison d'opéra recommençant dans la capitale, la famille du professeur se préparait à rentrer en ville.

Tandis qu'on faisait les malles, Carlsson se multipliait pour se rendre utile. On le voyait sans cesse, un crayon derrière l'oreille, buvant de la bière à la cuisine, *dans quelque coin de la salle à manger ou sur le banc, devant la porte. Tantôt il recevait en présent un chapeau de paille défraîchi, ou une paire de vieux souliers d'excursion, tantôt des cigares, des cannes à pêche, des boîtes et des bouteilles vides, tout ce qu'enfin on jugeait inutile d'emporter. Chacun sentait combien les R. H. 1897. 2o série. — V, a.

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éti angers allaient faire faute au pays, car il n'était personne qui ne perdît à leur départ, depuis Carlsson, désormais privé de sa bien-aimée, jusqu'aux poules et aux cochons de lait, qui n'auraient plus, le dimanche, la desserte de cette table luxueuse. Les moins affligées étaient Lotte et Clara, qui, bien qu'elles attrapassent souvent une bonne tasse de café, lorsqu'elles apportaient leur lait à la cuisine, en faisaient aisément leur deuil, réjouies de songer que leur printemps d'amour refleurirait, maintenant que l'automne éloignait leur rivale.

Ce fut un grand événement que l'arrivée du bateau à vapeur, un après-midi. Jamais encore il n'en avait abordé dans l'île. Carlsson commandait l'embarquement, se remuant et faisant l'important, tandis que le vapeur cherchait à approcher du pont. Comme il ne connaissait rien toutefois à la mer, il s'était risqué là sur un terrain pour lui peu solide, et, au moment où il déployait orgueilleusement ses grâces devant Ida et ses maîtres, il reçut d'en haut sur la tête un énorme paquet de cordages qui lui arracha sa casquette et la jeta dans l'eau. Il voulut en même temps saisir la corde au vol et ramasser son couvre-chef, exécuta quelques pirouettes comiques et s'étendit tout de son long par terre au milieu d'une volée de jurons sortis de la bouche du capitaine et des risées de l'équipage. Ida lui tourna le dos, outrée de la maladresse de son soupirant et prête, de dépit, à éclater en sanglots. Elle le quitta, avec un bref adieu, sur le pont d'embarquement, et, comme il voulait retenir sa main pour lui parler de l'été prochain et la prier de lui écrire, le pont volant fut retiré si brusquement qu'il faillit cette fois tomber dans l'eau, tandis que le pilote lui criait : Imbécile! Vas-tu te décider ou

l'amarre ?

non à lâcher

Une nouvelle averse de : « Tonnerre de diable! » et

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