Arrêtés du recteur de l'Académie.

« Le recteur de l'Académie de Metz, dési rant assurer la prospérité des Ecoles de l'enseignement mutuel qui se forment dans le département de la Moselle, et seconder les efforts de la Société qui accorde des soins si particuliers à ces établissemens;

<< Jugeant que l'un des plus sûrs moyens d'atteindre ce but, est de donner à l'enseignement religieux des élèves qui fréquentent ces Ecoles, tous les soins qu'exige cette partie si importante de l'éducation;

« Considérant que les succès obtenus par les Frères de la Doctrine chrétienne justifient pleinement la bonté de leurs règlemens à cet égard;

ARRÊTE:

«Les pratiques religieuses, suivies jusqu'à ce jour dans les Ecoles dirigées par les Frères de la Doctrine chrétienne, seront observées dans les Ecoles de l'enseignement mutuel du départetement de la Moselle.

« En conséquence, après la classe du matin, les élèves de la religion catholique desdites

Ecoles seront conduits chaque jour, en ordre et en silence, à la messe.

« A l'ouverture de la première classe, les élèves réciteront la prière du matin.

« Pendant la classe du soir, les enfans emploieront une demi-heure à la récitation du Catéchisme, et termineront les études du jour par la prière du soir.

« Les dimanches et fêtes, les élèves catholiques seront conduits à la grand'messe.

« Avant les vêpres, les élèves de l'Ecole établie à Metz, assisteront à une instruction qui leur sera faite par un ecclésiastique que Monseigneur l'Evêque sera prié de vouloir bien désigner pour cet objet.

Metz, le 18 mai 1818.

Signé LESPIN. >>>

« Le recteur de l'Académie, voulant assurer l'exécution de son arrêté, en date du 18 de ce mois, sur les pratiques religieuses qui doivent être observées par les élèves de l'Ecole d'enseignement mutuel établie à Metz;

<< Considérant qu'il doit, à cet effet, déterminer l'heure et la durée des classes de cet établissement, ainsi que le moment où les élèves

devront se réunir, les dimanches et fêtes, pour être conduits aux offices;

ARRÊTE:

ART. 1er. Les classes de l'Ecole de l'enseignement mutuel commenceront le matin à huit heures, le soir à une heure et demie.

« Elles finiront le matin à onze heures, le soir à quatre heures.

« Art. 2. Les dimanches et fêtes, les élèves se réuniront dans la salle de l'Ecole, le matin à neuf heures, le soir à deux heures, pour être conduits aux offices, et assister aux instructions qui leur seront faites par l'ecclésiastique désigné pour cet objet par Monseigneur l'Evêque de Metz.

« Metz, le 25 mai 1818.

Signé LESPIN. »

L'UNIVERSITÉ aura puissamment contribué aux paisibles triomphes de l'excellente méthode de l'enseignement mutuel. C'est aujourd'hui un de ses torts : ce sera demain un de ses mérites. Elle peut attendre, sans inquiétude,. qu'on lui rende justice sur ce point, comme sur beaucoup d'autres..

Elle n'aura fait, au surplus, que mettre son poids dans la balance, et remplir les intentions de son Roi, de concert avec tout ce que la France renferme de plus sages ecclésiastiques et de plus dignes magistrats..

Une Ecole d'enseignement mutuel élémentaire fut ouverte dans la ville du Mans, le 28. janvier 1818.

Le préfet du département, le recteur de

l'Académie, prononcèrent, l'un et l'autre, des discours dignes de la circonstance.

Discours de M. le préfet.

« Messieurs, l'amour de l'humanité, ce sentiment si noble, dans lequel la religion voit un devoir, et la philosophie une vertu, en portant avec ardeur des esprits généreux vers la recherche d'un mieux moral et politique, les a quelquefois égarés dans des théories brillantes, mais dangereuses. Le désir de porter le perfectionnement ou la réforme dans les institutions existantes, a fait insensiblement contracter à des hommes moins éclairés, moins prudens que bienfaisans et sensibles, un goût aveugle d'innovations qui a fini par tromper leurs calculs et leurs espérances; de la cette répugance trop générale, cette opposition presqu'inflexible que montrent aujourd'hui, plus que jamais, pour toutes les nouveautés, même avant de les comprendre, un grand nombre de personnes recommandables par leurs vertus. Les spéculations de l'esprit humain, entraînées dans des routes inconnues, ont fait tant de mal, qu'elles redoutent jus