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CHAPITRE XXXI.

Continuation du même sujet.

FINISSONS cette première partie du tableau de nos académies, par une de celles où l'adminis trateur éclairé, l'homme de bien, l'homme religieux, avait le plus à faire, pour tirer l'instruction primaire du chaos et de l'anarchie.

Académie Meurthe.
de Nanci. Meuse.
3 départ. Vosges:

Pop. tot. 956,000.

1 établiss. Saint-Dié.

1

Quatre frères étaient en 1817, quatre frères sont encore en 1819, la seule ressource que la Congrégation de St.-Yon ait pu fournir pour l'instruction du peuple, à une population étudiante de plus de 60,000 enfans mâles.

Et dans cette académie, on ne saurait dire queles brevets et les autorisations universitaires

aient fait obstacle à la multiplication de leurs précieuses écoles. Car les seuls Frères qu'il lui ait été donné de posséder jusqu'à présent, n'ont pas hésité à se munir de ces autorisations spéciales et de ces brevets individuels. Ils ont pris des brevets de capacité du deuxième degré, et cela, dès le 28 juin 1817 (1).

L'homme distingué sous tant de rapports, qui gouvernait alors l'académie de Nanci, M. de Lassaulx, fit connaître, dans le temps, à l'U niversité quels empêchemens trop réels avait rencontrés le louable dessein d'établir des écoles des Frères dans plusieurs autres villes,

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« Avant la révolution, écrivait-il, le 1° juillet 1817, à la Commission royale, les Frères << de la Doctrine Chrétienne avaient de nom«<< breux établissemens dans la Lorraine, et le <<< souvenir des services qu'ils y ont rendus s'y « est conservé. La petite ville de Saint-Dié a « été la première à les rappeler... La ville de « Nanci s'était proposée de former un établis« sement considérable, composé de neuf Fré

(1) Les frères Garnier, né en 1773; Vachen, né en 1786; Hucher, né en 1789; Joubert, né en 1792.

«res réunis dans la même maison, mais char «gés du service de trois écoles à établir dans <<< les trois cantons de la ville. La difficulté des <<< temps a forcé le conseil municipal d'ajourner « l'exécution de ce projet qui aurait exigé la première année une mise de fonds de près « de 30,000 fr. Les villes de Verdun et de « Commercy, qui voulaient former chacune « un établissement de trois Frères, ont été « obligées, par le même motif, de renvoyer «<leur entreprise à une autre époque. »>

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Le même recteur, parlant des Ecoles Normales ou écoles-modèles dont la prompte organisation serait si utile, ajoutait, dans le même mémoire : « Si les établissemens projetés en «faveur des Frères de la Doctrine Chrétienne << avaient pu se réaliser, je me serais concerté << avec les supérieurs pour établir, dans leurs maisons, des noviciats ou des pensionnats qui auraient tenu lieu d'écoles normales. « Cette espèce d'écoles normales me paraîtrait << bien préférable à celles que l'on pourrait établir dans le sein des colléges communaux (1). << Dans les lieux où il existe des écoles de Frè

«

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«

(1) Comme le voulait le décret du 17 mars 1808.

«res, l'Ordonnance offre un moyen fort simple « pour en ériger quelqu'une en école normale <<< ou école-modèle ; c'est de n'accorder le bre; << vet de capacité qu'à des individus qui auraient << suivi une école de Frères pendant un temps << suffisant pour se familiariser avec la méthode d'enseignement qui y est pratiquée (1). Je << viens d'adopter cette mesure, dès à présent, << pour l'arrondissement de Saint-Dié. >>

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(1) On sait que les statuts des Frères ne s'opposent nullement à l'exécution de cette excellente idée. L'entrée de leurs écoles est ouverte aux maîtres étrangers qui désirent étudier leur méthode. (Tom. I, p. 59).

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Académies où les recteurs n'ont délivré ni autorisation ni brevet à des Frères des Ecoles chrétiennes.

CES académies sont au nombre de quinze.

Quatre d'entre elles n'ont jamais eu ου n'ont pas encore recouvré d'écoles tenues par les Frères. Strasbourg et Pau sont dans le premier cas; dans le second se trouvent Rouen (1) et Angers.

Le recteur de Strasbourg a plusieurs fois dé

(1) Les Frères des Ecoles Chrétiennes, d'abord établis à Rheims, avaient depuis occupé à Rouen une maison appelée Saint-Yon. C'était le chef-lieu de leur Congrégation, et c'est de là qu'ils ont été appelés les Frères de Saint-Yon.

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