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des fondateurs ou des communes (un droit d'indemnité de 3 à 5 fr., à payer une fois par chaque élève adinis, suffirait à cet article).

"

3. La ville étant déchargée des 1800 fr., 'il ne reste qu'à pourvoir :

1° Aux frais de voyage et d'ameublement, ci... 3600 fr.

2° Al'acquisition du local, environ... 8000 >>

3° Aux réparations nécessaires, d'environ..

Total une fois payé .

2500 »

14,100 »

« On avait pensé d'abord à demander l'abandon des 3800 fr, accordés pour indemnité de la grêle de 1817, qui ne donnent plus de quinze francs qu'à environ quarante contribuables. Mais des raisons, des difficultés plus ou moins respectables et difficiles à vaincre, sont contre ce projet.....

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« Un second moyen consiste dans une imposition à asseoir sur les bases que déterminera le Conseil Municipal: c'est vraisemblablement celui qu'on prendra. Mais son emploi demande une autorisation, une confection de rôles, un

recouvrement opéré, ce qui emporte plus de deux années. Ce ne peut donc pas être une ressource pour le moment, mais seulement pour rembourser ensuite les avances que l'on propose de faire aujourd'hui par souscription.

Le troisième moyen, et le seul du moment, est donc celui d'une souscription volontaire et individuelle de cent jusqu'à cent cinquante francs, suivant le nombre des souscripteurs qu prêteurs, bons citoyens, amis de leur pays, et jaloux de concourir à cette belle et bonne œuvre publique. On connaît des étrangers qui s'adjoindront bien volontiers aux souscripteurs de notre ville, qui déjà peut en compter un bon nombre d'assurés. »

Le 2 août, il y cut le matin dans les deux églises de Forcalquier, le soir, dans les bâtimens de la Mairie, de vives exhortations adressées aux âmes pieuses, aux bons citoyens, pour les déterminer à souscrire effectivement en faveur des Frères; et c'est ainsi que l'Ecole a été établie.

La pièce que l'on vient de lire est de tous points fort remarquable, soit qu'elle émane des Frères eux-mêmes, comme quelques expressions sembleraient l'indiquer; soit plutôt

qu'un zèle brûlant l'ait inspirée à quelque ami des Frères.

Ce qui en résulte surtout, c'est une démonstration palpable de ce que disait M. le comte Alexandre Delaborde, dans une réponse à Monseigneur le Cardinal de La Luzerne : << Une « des plus grandes difficultés dans toute espèce « d'affaires, est la dépense (1). » On voit que l'existence de l'Ecole Chrétienne de Forcalquier tenait a la possibilité de trouver des fonds, et qu'on a épuisé, pour la faire réussir, tous les moyens imaginables.

(1) Journal d'Education, III. année. Août 1818. pag. 337.

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Nous ne ferons point d'observations particulières sur les Frères établis dans les Académies de Nîmes, de Grenoble, de Besançon, de Caën et d'Amiens. Tout ce que nous avons appris de plus certain à leur égard, c'est que la plupart se montrent personnellement peu éloignés de se soumettre aux formalités des autorisations et des brevets; c'est encore qu'ils conçoivent parfaitement les nombreuses analogies qui existent entre leur méthode d'enseignement simultané, qui emprunte sans cesse l'aide des enfans eux-mêmes, et la méthode d'enseignement mutuel, qui est fondée sur le même principe. Ils paraissent n'attendre pour tout cela qu'un ordre du pape ou de leur supérieur-général. Ils résistent sans examen, ils céderont de même. Il est visible qu'ils n'y croient leur conscience intéressée que sous cet unique rapport, la volonté de leur chef.

L'Académie de Clermont recueille déjà les

avantages de l'émulation entre les diversos. Ecoles.

Dans la ville chef-lieu, le partage est à peu près égal entre l'Ecole des Frères et l'Ecole d'Enseignement mutuel, soit pour le nombre des élèves, soit pour la confiance que ce nombre suppose. Elles ont, l'une et l'autre, de cent soixante à cent soixante-dix élèves. Celle des Frères semble avoir pris tout son essor dès le premier jour, au lieu que l'autre s'accroît successivement. Cette dernière a un autre avantage, qui touche beaucoup de parens. Les élèves appartiennent en général à des classes de la société plus relevées : ils ont du moins. tous des souliers ou des sabots, tandis qu'un grand nombre des élèves des Frères vont pieds. nus, même quand ils se rendent à l'église pour y entendre la messe (1).

Il en est de même à Riom. L'Ecole d'ensei gnement mutuel l'emporte pour la bonne tenue extérieure des enfans ; elle l'emporte aussi pour les progrès journaliers, qu'ils font dans. leurs études

(1) Ce qui au reste achève de prouver que les Frères ne voient aucun inconvénient à répandre l'instruction parmi les pauvres et les plus pauvres.

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