les a reçus avec bienveillance, et s'est engagé sur l'honneur à rendre compte à M. Teste, qu'il a dit être au conseil des ministres, de la mission qu'ils venaient remplir, et de la manière dont elle était faite.

M. Boudet les a reconduits jusque sur la place pour s'assurer par lui-même et du nombre des jeunes gens et de la dignité de leur démarche; il leur a fait promettre ensuite, dans l'intérêt même du résultat de leur manifestation, de se retirer immédiatement dans leur quartier, en observant le plus grand ordre. Les deux délégués se sont successivement répandus sur les différents points de la masse des jeunes gens, toujours rangés autour de la place, pour rendre compte de leur mission; la colonne a ensuite repris sa marche grave et silencieuse dans le même ordre, en passant par les rues Castiglione, Saint-Honoré, de Rohan, place du Carrousel, guichet du Louvre, quai, Pont-Neuf, rue Dauphine, Ecole de Médecine, où l'on s'est séparé.

14 JUILLET.

Le Moniteur Parisien, journal officiel du soir, annonce en ces termes la commutation de Barbès:

« Le conseil des ministres s'est réuni deux fois hier, et une fois ce matin, à Neuilly, pour délibérer sur l'exécution de l'arrêt de la cour des pairs, qui condamne Armand Barbès à la peine capitale. Déterminé par la gravité du double crime dont Barbès a été reconnu coupable, le conseil a proposé au roi de laisser à la justice son libre cours.

<< Mais le roi a persisté dans l'opinion contraire, et, usant de són droit constitutionnel, il a commué la peine de Barbès en celle des TRAVAUX FORCÉS A PERPÉTUITÉ. »>