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cipes de sa religion, ni pour ce grand œuvre qui a eu des résultats si importants : il n'a jamais dit que les malheurs qui lui arrivaient, provenaient de ce qu'il avait blessé les idées libérales, ou de ce qu'il avait offensé les peuples. Toutes ses lois ont été libérales, celle même de la conscription, même les réglements sur les prisons d'état ce ne sont pas les peuples qui ont été ses ennemis, mais l'oligarchie ; car son gouvernement a été éminemment populaire.

Le concordat de 1801 était nécessaire à la religion, à la république, au gouvernement; les temples étaient fermés; les prêtres étaient persécutés, ils étaient divisés en trois sectes : les constitutionnels, les vicaires apostoliques, les évêques émigrés à la solde de l'Angleterre. Le concordat mit fin à ces divisions, et fit sortir de ses ruines l'Église catholique, apostolique et romaine. Napoléon releva les autels, fit cesser les désordres, prescrivit aux fidèles de prier pour la république, dissipa tous les scrupules des acquéreurs de domaines nationaux, et rompit le dernier fil par lequel l'ancienne Dynastie communiquait encore avec le pays, en destituant les évêques qui lui étaient restés fidèles, les signalant comme des rebelles qui avaient préféré les affaires du monde et les

intérêts terrestres aux affaires du ciel et à la cause de Dieu.

On a dit : « Napoléon eút dú ne pas se mêler des affaires religieuses, mais tolérer la religion en pratiquant le culte, en lui restituant ses temples. Pratiquer le culte.... mais lequel? Restituer ses temples.... mais à qui ? aux constitutionnels, au clergé, ou aux vicaires papistes à la solde de l'Angleterre ?

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Il fut question dans les conférences, pour la négociation du concordat, d'assigner un délai à l'exercice du droit conféré au pape, d'instituer les évêques ; mais il avait déja fait de grandes concessions: il consentait à la suppression de soixante diocèses, dont les sièges dataient de la naissance du christianisme; il destituait de sa propre autorité un grand nombre d'évêques anciens, et consommait la vente, sans aucune indemnité, de 400,000,000, des biens du clergé : il fut jugé que même, dans l'intérêt de la république, il ne fallait pas exide stipulations nouvelles qui auraient favorisé les ultramontains. Ce fut dans une de ces conférences, que Napoléon dit: Si le pape n'avait pas existé, il eût fallu le créer pour cette occasion, comme les consuls romains faisaient un dictateur dans les circonstances difficiles. Il est vrai que le concordat reconnaissait dans l'état

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un pouvoir étranger, propre à le troubler un jour; mais il ne l'introduisait pas, il existait de tout temps. Maître de l'Italie, Napoléon se 'considérait comme maître de Rome, et cette influence italienne lui servait à détruire l'influence anglaise.

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<< Il faut distinguer dans sa carrière d'affaires religieuses deux époques, et si j'ose parler ainsi, deux éducations différentes, la première fut celle dans laquelle il agit par « lui-même, indépendamment de tout conseil éclairé dans <«< cette matière ; la seconde, celle dans laquelle il consulta << et forma un conseil ecclésiastique, etc.

Les pièces imprimées à Londres, sur les discussions entre la cour des Tuileries et celle de Rome, sont apocryphes; elles n'ont jamais été avouées on a espéré, par leur publication, exalter les imaginations espagnoles, et celles des béats de toute la chrétienté la petite église les a colportées avec fureur; quelquesunes de ces pièces sont fausses; les autres sont toutes plus ou moins falsifiées. Il est fâcheux qu'elles aient trouvé place dans un ouvrage important; il n'était pas difficile de constater leur fausseté. 1o La cour des Tuileries n'a jamais promis directement ni indirectement les légations, et le pape n'a jamais mis cette condition pour prix de son voyage à Paris; il se peut qu'il se soit flatté d'obtenir la Romagne où est

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Cesène, sa patrie, de la reconnaissance impériale; il se peut que, pendant son séjour à Paris, il en ait témoigné quelque chose directement à l'empereur, mais bien légèrement et 2o Comment supsans espérance de succès. poser qu'on ait demandé à la cour de Rome d'instituer un patriarche ? Un patriarche n'eût eu de l'influence qu'en France le pape quí était celui du grand empire, étendait la sienne sur l'univers on eût donc perdu au change.

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3o Comment l'empereur eût - il demandé l'acceptation du code civil: le code napoléon ne régissait-il pas et la France et l'Italie ? Avait-il donc besoin de la cour de Rome pour faire des lois chez lui? - 4o Comment aurait il demandé la liberté des cultes ? La liberté des cultes n'était-elle pas une loi fondamentale de la constitution française ? Cette loi avait-elle donc plus besoin de la sanction du pape que de celle du ministre Marron et des consistoires de Genève?-5° Comment aurait-il demandé la réforme des évêchés trop nombreux en Italie? Le concordat d'Italie n'y avait-il donc pas pourvu? Il y eut, il est vrai, quelques négociations pour les évêchés de Toscane et de Gênes, mais dans les formes établies pour ces sortes d'affaires. 6o Quel intérêt pouvait-il y avoir à ce que les bulles pontificales pour les évê

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