AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS. DEPUIS EPUIS sept ans on a beaucoup écrit sur Napoléon : chacun a voulu dire ce qu'il savait; beaucoup ont dit ce qu'ils ne sa vaient pas. Les administrateurs, les militaires, les écrivains de toutes les nations, ont voulu le juger : tout le monde en a parlé, excepté lui-même. Il rompt enfin le silence, et d'une manière solennelle. Lors de son abdication à Fontainebleau , il avait dit aux débris de ses vieilles phalanges, l'écrirai les grandes choses que avons faites ensemble ; mais les évènements qui se succédèrent avec rapidité et amenèrent le 20 mars, ne lui per nous mirent pas d'écrire ses Mémoires à l'île d'Elbe; ce n'est qu'à Sainte-Hélène qu'il put tenir la parole qu'il avait donnée à Fontainebleau. Trop actif pour retarder d'un instant l'exécution d'un projet arrêté, il n'attendit pas qu'il fût arrivé sur le rocher de l'exil; à bord même du navire qui l’y. transportait, il commença la rédaction de ses Mémoires: Il a employé les six années de sa captivité à écrire la relation des vingt années de sa vie politique. Ce fut tellement son occupation constante ; que l'énumération des travaux que ces Mémoires lui ont coûtés, serait presque l'histoire de sa vie à SainteHélène. Il écrivait rarement lui-même; il s'impatientait de ce que sa plume se refusait à suivre la rapidité de sa pensée. Lorsqu'il voulait écrire la relation d'un évènement, il faisait faire des recherches par les généraux qui l'entouraient; et, lorsque tous les matériaux étaient rassemblés, il leur dictait d'improvisation. Napoléon relisait ce travail et le corri |