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entre les mains d'étrangers sous une forme ou sous une autre, billets, chèques, traites, crédits en banques, bons du Trésor, rentes françaises, actions de sociétés. On ne saurait d'ailleurs trop répéter que ce flottant ne s'est constitué, à l'origine, que parce que de nombreux milieux étrangers ont cru à la hausse du franc. Leur optimisme qui nous apporta jadis un concours précieux, on pourrait même dire un concours trop facile, est aujourd'hui cruellement déçu. Ils enregistrent, sur leur avoir en monnaie française, une perte allant jusqu'à 50 pour 100 de leur mise initiale. Il est compréhensible qu'ils soient en quête de moyens de se mettre à l'abri de nouvelles pertes.

Après la guerre de 1870, la France a éprouvé, à un degré moindre sans doute, à un degré sérieux cependant, les embarras et les périls du cours forcé, de la baisse du franc et de la hausse du change. Ces embarras ont été dissipés en peu d'années par l'énergie de M. Thiers et par la sagesse financière de l'Assemblée nationale. M. Thiers avait étudié le système de Law, au temps où il rencontrait, comme historien de la Révolution française, les assignats; il avait vu les ravages et les naufrages des billets aventureux; il avait été convaincu par ces deux expériences lamentables que la restauration monétaire et financière est la condition essentielle de l'ordre, de la justice, du relèvement national; il n'a rien négligé pour hâter cette restauration; il a été compris, suivi, secondé par l'Assemblée nationale. Une politique d'économies sévères et de taxations rigoureuses a mis le budget en équilibre et le franc, au pair. Si le mal est plus grave aujourd'hui, les remèdes sont les mêmes. Les vérités fondamentales ne changent pas. Quand un État a trop dépensé, il faut qu'il réduise son train de vie et que la nation fasse de même, que le travail productif augmente et que les consommations diminuent, que le luxe soit banni ou restreint dans le budget public comme dans les budgets particuliers.

Si les Français et surtout les hommes politiques qui jouent un rôle dans ce pays, avaient été convaincus de ces vérités et avaient su les imposer le franc aurait tenu

bon, et j'en suis bien persuadé, la reconstitution des pays dévastés aurait marché aussi vite. Il est trop tard aujourd'hui pour déclarer que ce fut un privilège assez discutable que celui qui a été octroyé aux sinistrés de ne payer aucun tribut à la dépréciation du franc, que la prudence voulait qu'au delà de la valeur de 1914, l'indemnité de reconstitution ne fût pas purement gratuite, mais subordonnée au paiement d'intérêts. Le plus simple était évidemment de défendre dès le début le franc à tout prix.

Mais s'il apparaît que, même sans les versements allemands, la France peut arriver à reconstruire les pays envahis, ce qui sera fait d'ici deux ou trois ans, on conclura que les grosses erreurs de 1919 et de 1920 ne sont pas sans remèdes. La France a une puissance financière et une force de résistance que l'on ne pouvait supposer. Elle sortira victorieuse d'épreuves que l'on pouvait lui éviter avec un peu de prévoyance.

C'est le point de vue de la Bourse et elle ne s'en laisse pas détourner par les commentaires plus ou moins favorables auxquels donnent lieu les incidents de la politique intérieure, les péripéties de la politique extérieure et les variations des changes. Les capitalistes doivent aussi s'en tenir à cette directive et ne pas s'attacher aux impressions passagères. La gestion d'un portefeuille, l'achat de nouvelles valeurs, sont choses à opérer de sang-froid avec une vue large de l'avenir qui n'exclue nullement une connaissance précise des sociétés industrielles et commerciales, auxquelles on est intéressé ou dans lesquelles on projette de prendre des intérêts.

LA BOURSE

Les facteurs d'ordre politique sont considérés en ce moment à la Bourse comme plus favorables; d'autre part, les changes restent tendus et les prix des métaux et des matières premières de même. Les cours des grandes valeurs industrielles ont donc de sérieuses raisons d'être fermes. Mais un choix doit être fait dès maintenant, car

beaucoup d'entre elles sont à des niveaux certainement trop élevés.

PETIT COURRIER

ABONNÉ DE BOULOGNE. Les bons de l'Exposition des Arts décoratifs sont munis de vingt tickets d'entrée, utilisables pour tout le monde. Ils participent à des tirages, dont le total des lots s'élève à 82 700 000 francs; et ceux qui ne seront pas sortis seront remboursés la dernière année par 50 francs, prix d'émission. C'est, du moins, ce que dit le prospectus.

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S. LEON. - Il est impossible de vous renseigner sans avoir vos titres en mains.

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CHRONIQUES

CHRONIQUE PARISIENNE, par Louis Latzarus: Lénine ou
le triomphe de la volonté. La brimade et le crime.
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LES LIVRES ET NOUS, par François Le Grix: Lewis et

de Paul Morand.

LE THEATRE, par Martial-Piéchaud Ce que femme veut,
d'Alfred Savoir et Étienne Rey; Héritage, d'André
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LA VIE LITTÉRAIRE, par Bernard Barbey: Attirance de la mort, par Jacques Sindral.....

LES EXPOSITIONS, par Marcel Weber: Le Salon des Indépendants.

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L'ART DÉCORATIF, par Louis-Charles Watelin: l'Eglise.....
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LE CARNET DU LISEUR, par J. L..

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BULLETIN FINANCIER, par Léon Vignault.. 117, 243, 374, 497

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