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aveur, qué leur victoire était certaine; et c'est sur ces assuances mensongères et insensées que, dans une vingtaine de chefs-lieux d'arrondissement, la démagogie prit subitement es armes, emprisonna les autorités, s'empara du pouvoir, et souilla sa domination violente et passagère de vols, de meurres, d'abominations de tout genre, épisodes naturels de sa Doueuse et sanglante histoire.

La vérité n'a pas tardé à se faire jour; la société s'est parout défendue; les brigands, qui s'étaient montrés cruels, se sont naturellement montrés lâches. Abandonnés des chefs de Paris, qui les ont lancés dans le crime, ils se sont partout lispersés; et les tribunaux vont maintenant traquer de toutes parts ce troupeau dispersé de niais, de paresseux, d'envieux, le criminels, qui se sont si imprudemment dévoilés euxmêmes, indiquantainsi au gouvernement toutes les parties de la population gangrenées et pourries, que le glaive de la justice doit retrancher, dans l'intérêt de la civilisation.

Qu'on étudie, avec attention, dans le tableau qui va suivre, l'effet des nouvelles de Paris sur les départements: on verra que partout l'immense majorité des habitants s'est tout d'abord montrée calme, satisfaite, enthousiaste même; et que les fausses nouvelles, les excitations criminelles parties de Paris, le 3 et le 4, ont seules déterminé le soulèvement partiel des localités livrées aux sociétés secrètes.

XLII.

L'immense majorité des populations des départements était toujours dévouée au Président de la République, et n'attendait que de lui le rétablissement d'un pouvoir fort, sans lequel il ne saurait y avoir ni sécurité, ni travail, ni transaction, ni bien-être.

L'impression produite par la nouvelle de l'acte du 2 décembre fut donc généralement favorable dans les provinces; mais là, comme à Paris, les sociétés secrètes essayèrent de résister à une mesure qui était leur anéantissement. Les ordres de s'insurger partirent de Paris, le 3 et le 4 décembre; et un petit nombre d'ambitieux précipitèrent dans les crimes les plus abominables une armée de fainéants et de pillards, préparée de longue main à l'assaut fatal de la société, en 1852.

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Tous les départements n'appartenaient pas, il s'en faut heureusement, aux sociétés secrètes. Le plus grand nombre restèrent calmes, et ne furent nullement troublés.

Ainsi, l'Aisne, les Hautes-Alpes, les Ardennes, l'Ariége,

arente, la Charente-Inférieure, le Cher, la Corrèze, la orse, les Côtes-du-Nord, la Creuse, la Dordogne, le Doubs, Eure, l'Eure-et-Loir, le Finistère, la Gironde, l'Indre, ndre-et-Loire, l'Isère, les Landes, la Loire, la Hauteire, le Loir-et-Cher, la Loire-Inférieure, la Corrèze, Maine-et-Loire, la Manche, la Haute-Marne, la Mayenne, Meuse, le Morbihan, la Moselle, le Nord, l'Oise, l'Orne, Pas-de-Calais, le Puy-de-Dôme, le Haut-Rhin, le Rhône, Haute-Saône, la Seine-et-Marne, la Seine-et-Oise, la Seineférieure, la Somme, Vaucluse, la Vendée, la Vienne, les osges, c'est-à-dire quarante-neuf départements, ne furent cunement troublés.

Cinq départements, le Lot, les Basses et les Hautes-Pyrées, la Marne et le Bas-Rhin, eurent quelques inquiétudes cales et d'un instant.

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Seize départements, la Côte-d'Or, le Tarn-et-Garonne, les eux-Sèvres, le Gard, la Haute-Vienne, la Haute-Garonne, Tarn, les Pyrénées-Orientales, l'Ille-et-Vilaine, la Meure, l'Ardèche, l'Aveyron, l'Ain, le Loiret, le Lot-et-Garonne, ône-et-Loire, eurent des tentatives d'insurrection, prompteent et complétement réprimées.

Douze départements eurent, pendant plus ou moins de mps, une ou plusieurs de leurs localités au pouvoir de l'inrrection victorieuse; comme, l'Aude, Saône-et-Loire, la ôme, l'Yonne, la Sarthe, le Gers, l'Hérault, le Jura, la èvre, l'Allier, le Var et les Basses-Alpes.

Même dans ces localités, dont quelques-unes auront une che éternelle de deuil dans l'histoire, ce sont des minorités hommes tarés qui ont imposé, par la surprise et par la lence, leur précaire et sanglante domination.

XLII.

Si les troubles des provinces ont été plus longs à réprimer: e les troubles de Paris, faute de forces suffisantes sur chae point donné, leur répression n'a été néanmoins ni moins rtaine, ni moins efficace, ni moins complète. Partout, l'arée, l'administration et les populations honnêtes ont fait leur voir.

Le 6 décembre, la question de l'ordre était résolue à Paris; l'étant à Paris, elle l'était virtuellement partout. Ce jour-là, M. de Morny adressait au général de Lavœstine, mmandant supérieur de la garde nationale de Paris, la let

suivante, empreinte de la plus juste et de la plus noblelignation: anent filthy Jobe ch

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« Paris, le 7 décembre 1851...!

Général, dans plusieurs quartiers de Paris, quelques proiétaires ont l'impudeur de mettre sur leur porte Armes nnées. On concevrait qu'un garde national écrivît: Armes rachées de force, afin de mettre à couvert sa responsabilité s-à-vis de

ais inscritat et son honneur vis-à-vis de ses concitoyens;

ais inscrire sa honte sur le front de sa propre maison révolte caractère français.

>> J'ai donné l'ordre au préfet de police de faire effacer ces scriptions, et je vous prie de me désigner les légions où ces its se sont produits, afin que je propose à M. le Président de République de décréter leur dissolution. »

Répondant immédiatement à cet appel, M. de Lavœstine gnalait en ces termes la légion de Paris dont les armes vaient servi à l'émeute :

» Monsieur le ministre,

« Paris, le 7 décembre 1851.

>> Toute la garde nationale applaudira aux sentiments exprinés dans la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire.

>>> Une des légions de Paris a subi le double affront du désarnement à domicile et des inscriptions honteuses dont vous parlez. Sa mairie, malgré la présence de plus de soixante hommes, a été prise par les insurgés: c'est la 5 légion.

>> Je viens vous la signaler et demander son licenciement. Je suis heureux d'avoir, d'un autre côté, un grand nombre de faits qui constatent l'esprit d'ordre et d'obéissance qui n'a cessé de régner dans d'autres légions. »

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La 5 légion était immédiatement dissoute.

L'administration pouvait donc reprendre, dès le 7, sa marche habituelle. C'est ce que faisait M. de Morny, par sa circulaire adressée aux préfets, et conçue en ces termes :

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» Par ma circulaire en date du 3 décembre, vous avez été investi du droit de suspendre et même de remplacer immédiatement tous les fonctionnaires dont le concours ne vous serait point assuré, jena

Ces pouvoirs extraordinaires ont dû vous être conférés alors qu'il y avait nécessité de briser immédiatement les ré

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istances qui auraient été de nature à compromettre le succès es grandes mesures de salut public décrétées par le prince ouis-Napoléon.

» Ces pouvoirs vous permettaient d'atteindre les juges de aix, ils doivent cesser aujourd'hui, que le gouvernement est aître de la situation. Le temps qui doit s'écouler avant l'ouerture du scrutin permet d'ailleurs de suivre les voies ordiaires de nomination.

>> Vous devrez donc à l'avenir, Monsieur le Préfet, laisser ux chefs des cours d'appel le libre et plein exercice du droit ui leur appartient de présenter, et au ministre de la justice exercice du droit qui lui appartient également de pourvoir toutes les fonctions de la magistrature. M. le ministre de la stice invite au reste les procureurs généraux à prendre votre wis sur les révocations et sur les remplacements qui devraient tre opérés. »

XLIV.

Le 8 décembre, le Président de la République fermait l'ère e la lutte, et ouvrait l'ère de la confiance et du concours, ar cette admirable proclamation au peuple français :

Français,

Les troubles sont apaisés. Quelle que soit la décision du euple, la société est sauvée. La première partie de ma tâche st accomplie; l'appel à la nation, pour terminer les luttes des artis, ne faisait, je le savais, courir aucun risque sérieux à la -anquillité publique.

Pourquoi le peuple se serait-il soulevé contre moi?

Si je ne possède plus votre confiance, si vos idées ont hangé, il n'est pas besoin de faire couler un sang précieux; suffit de déposer dans l'urne un vote contraire. Je respecteai toujours l'arrêt du peuple.

Mais, tant que la nation n'aura pas parlé, je ne reculerai evant aucun effort, devant aucun sacrifice pour déjouer les entatives des factieux. Cette tâche, d'ailleurs, m'est rendue cile.

D'un côté, l'on a vu combien il était insensé de lutter contre ne armée unie par les liens de la discipline, animée par le entiment de l'honneur militaire et par le dévouement à la atrie.

D'un autre côté, l'attitude calme des habitants de Paris, la éprobation dont ils flétrissaient l'émeute, ont témoigné assez autement pour qui se prononçait la capitale.

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Si vite parmi ers dociles à ses entrainements, rchie, cette fois, n'a pu rencontrer qu'une répugnance onde pour ces détestables excitations.

râces en soient rendues à l'intelligente et patriotique potion de Paris! Qu'elle se persuade de plus en plus que mon ue ambition est d'assurer le repos et la prospérité de la

ice.

u'elle continue à prêter son concours à l'autorité, et biene pays pourra accomplir dans le calme l'acte solennel qui, inaugurer une ère nouvelle pour la République. ait au palais de l'Elysée, le 8 décembre.

LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE.

XLV.

Enfin, une mesure capitale était prise, le même jour, par le ministre de l'intérieur ; c'est la proposition, convertie en ret, ayant pour objet de défendre la société contre l'armée vice et du crime. Voici ce document mémorable, dont écution ferme et sévère donnera du repos à la France pour › génération.

DECRET SUR LA TRANSPORTATION.

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS,

Le Président de la république,

Sur la proposition du ministre de l'intérieur,

Considérant que la France a besoin d'ordre, de travail et sécurité; que, depuis un trop grand nombre d'années, la ciété est profondément inquiétée et troublée par les machitions de l'anarchie, ainsi que par les tentatives insurrectionlles des affiliés aux sociétés secrètes et repris de justice, touars prêts à devenir des instruments de désordre;

Considérant que, par ses constantes habitudes de révolte ntre toutes les lois, cette classe d'hommes non-seulement mpromet la tranquillité, le travail et l'ordre public, mais core autorise d'injustes attaques et de déplorables calomes contre la saine population ouvrière de Paris et de Lyon; Considérant que la législation actuelle est insuffisante et 'il est nécessaire d'y apporter des modifications, tout en nciliant les devoirs de l'humanité avec les intérêts de la sé■rité générale ;

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