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riés avec un soin spécial au genre d'opération qui onfié; et tous partirent, pleins de zèle et d'ardeur, complir leur devoir à tout prix. Aucun n'a failli á ›. Un grand nombre de voitures, préparées à l'aonnaient, par groupes, sur les quais, aux abords de re de police, de manière à ne réveiller l'atten

'sonne.

stations avaient été combinées, entre le préfet de ministre de la guerre, de façon à ce qu'elles prél'un quart d'heure l'arrivée des troupes sur les ués. Les arrestations devaient être opérées à six n quart; et les agents avaient ordre de se trouver à personnes désignées, à six heures et cinq minu'effectua avec une merveilleuse ponctualité; et auation n'exigea plus de vingt minutes.

VII.

s-unes de ces arrestations présentent des faits caes, et nous croyons digne d'intérêt d'en conserver rincipaux.

détails que nous allons donner à cet égard sont ement exacts, ayant été relevés sur les pièces offi

importante de toutes, celle de M. le général Chanait été confiée à deux hommes d'une rare énergie, saire de police Leras et le capitaine Baudinet, de épublicaine. Ils étaient assistés de quinze agents trentè gardes républicains et d'un piquet de dix cheval.

ures et cinq minutes, le commissaire de police sonporte de la maison du général, rue du faubourg oré, no 3. Le concierge, après le qui est là d'u réponse, ouvrez, on veut vous parler, refusa d'ouint dès lors évident que le concierge était sur ses l'agent le plus rapproché reçut, à voix basse, continuer de parlementer avec lui, afin de l'oc porte, et de l'empêcher de monter chez le général. de la porte, et dans la même maison, se trouve un 'épicerie; quelques pratiques étaient déjà au comée vint au commissaire que le logement de l'épicier

ommunication d'un ton impératif, l'obtient, et pénètre i dans la maison, suivi de son monde. Le concierge avait donné l'alarme par un grand bruit de sonnettes, aboutisà l'appartement du général, et son domestique fut trouvé le palier du premier étage, au-dessus de l'entresol. La de l'appartement, qu'il avait à la main, lui fut arrachée; >mmissaire ouvrit la porte, et entra.

n même temps s'ouvrait, de l'intérieur, une porte de chamà coucher, et le général parut, en chemise, nus pieds, istolet à chaque main.

e commissaire se précipita sur ses bras, et abattit ses aren lui disant : « Qu'allez-vous faire, général? on n'en pas à votre vie; pourquoi la défendre? »

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e général resta calme, livra ses pistolets, et dit : « Je vous, je vais m'habiller. »

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e général fut habillé par son domestique, et dit au com→ saire : « Je sais que M. de Maupas est un homme bien é; veuillez lui dire que j'attends de sa courtoisie qu'il ne prive pas de mon domestique, dont je ne puis pas me pas » Cette demande fut immédiatement accordée.

n route, et dans la voiture, M. le général Changarnier a de l'événement du jour. « La réélection du Président t certaine, dit-il, il n'avait pas besoin de recourir à un p d'Etat; il se donne bien de la peine inutilement. » Plus I il ajouta : « Quand le Président aura la guerre à l'étranil sera content de me trouver, pour me confier le comdement d'une armée. »

VIII.

'arrestation de M. le général Cavaignac ne fut ni plus dif→ e, ni plus longue. Entré dans la maison, rue du Helder, 17, commissaire Colin engage le dialogue suivant avec le con

ge:

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Dù demeure le général Cavaignac? Il n'y est pas. absolument que je lui parle; je sais qu'il y est. Il n'y pas; du reste il dort. Vous venez trop matin; son logent est à l'entresol.

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On frappe à la porte, et l'on demande le général; une voix femme répond d'abord Il n'y est pas. Un moment : ès, le commissaire sonne de nouveau. Alors une voix omme demande : Qui est là? Commissaire de police; au

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Le général ouvrit alors lui-même.

Le commissaire lui dit: Général, vous êtes mon prisonnier. ute résistance est inutile; mes mesures sont prises; j'ai rdre de m'assurer de votre personne, en vertu d'un mandat nt je vais vous donner lecture. C'est inutile.

Le général se montre exaspéré. Il frappe du poing sur une ble de marbre, et s'emporte en injures.

Le commissaire l'invitant à la modération, le général le garda fixement, et lui dit : Comment! m'arrêter, moi? Je ux avoir vos noms. Nous ne vous les cacherons pas, géral; mais ce n'est point le moment. Il faut vous habiller et -us suivre.

Le général se calme, et dit : C'est bien, monsieur, je suis êt à vous suivre; donnez-moi le temps de m'habiller; faites tirer votre monde. Il demande la permission d'écrire. le lui est accordée.

Quand le général fut prêt, il dit au commissaire : Partons, onsieur ; je vous demande pour grâce unique, de me rendre destination avec vous seul. Le commissaire acquiesça.. Pendant le trajet, le général paraissait livré à de graves éoccupations, qui n'ont été interrompues que par ces pales Suis-je seul arrêté? - Général, je n'ai pas à répondre cette question. Où me conduisez-vous? - A Mazas.

:

IX.

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Lorsque le commissaire de police Blanchet se présenta à la aison habitée par M. le général de La Moricière, rue Las Cas, 11, le concierge refusa de donner de la lumière, et d'inquer l'appartement du général.

Le commissaire de police sonne au premier étage; un doestique paraît, et referme soudain la porte. Il se ravise, reent tenant une lampe à la main, et apercevant l'écharpe du mmissaire, éteint brusquement sa lampe, et se sauve par à escalier dérobé, en criant: Au voleur! Il est arrêté par es sergents de ville, placés dans la rue, devant l'hôtel. Il est alors résigné, et a guidé le commissaire vers la chambre = son maître.

D'abord, le général n'a pas dit un seul mot; puis il a jeté s yeux sur sa cheminée, et a demandé à son domestiqué ce 'était devenu l'argent qu'il y avait déposé. Celui-ci lui ayant

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ments et s'est habillé. Le commissaire lui dit : « Monsieur, l'observation que vous venez de faire est très-blessante pour moi. » << Qui me dit que vous n'êtes pas des malfaiteurs? » répond le général; à ces mots, le commissaire lui montre son écharpe. Le général garde le silence.

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M. Blanchet lui dit : Général, j'ai reçu de M. le préfet de de police l'ordre de vous traiter avec tous les égards possibles. Je veux donc avoir pour vous tous les ménagements imaginables, et, si vous me donnez votre parole d'honneur que vous ne chercherez point à prendre la fuite, je me ferai un devoir de vous mettre dans un coupé, où vous n'aurez que moi pour gardien. « Je ne vous donne rien, je ne réponds de rien, faites de moi ce que vous voudrez. »

--

On le fit alors monter dans un fiacre, avec des agents.

En face du poste de la Légion d'honneur, le général mit la tête à la portière, et voulut haranguer la troupe. Le commissaire ne lui laissa pas le temps de proférer une parole, et lui fit observer qu'il se verrait forcé de le traiter avec rigueur, s'il faisait une nouvelle tentative. Le général répondit : « Faites ce qu'il vous plaira. »>

A son arrivée à la prison Mazas, le général s'est montré beaucoup plus calme. Il a prié le commissaire de ne point saisir ses armes précieuses, et de lui envoyer des cigares et l'histoire de la Révolution Française. Le commissaire accéda à son désir.

X.

M. le général Leflô, logé à la Questure, était au lit. Le commissaire Bertoglio le réveille, et lui fait connaître son mandat. Il se lève, s'habille en proférant des menaces contre le commissaire et des injures envers le Président. « Napoléon veut aire son coup d'Etat! Nous le fusillerons à Vincennes. Quant à vous, nous ne vous enverrons pas à Nouka-Hiva, nous vous fusillerons avec lui. » Le commissaire lui répondit qu'il n'y avait aucune résistance à faire, qu'on était en état de siége, qu'il devait en connaître les conséquences.

En montant en voiture, il apostropha le colonel du 42o de ligne, et voulut haranguer les soldats. Le colonel Espinasse lui imposa silence, et les soldats croisèrent la baïonnette sur lui.

De l'Assemblée à Mazas, le général Leflô n'a pas proféré une parole.

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M. le général Bedeau habite, rue de l'Université, 50, une maison considérable, où il y a plusieurs escaliers. Le commis saire Hubaut jeune ignorait quel était celui qui conduisait à l'appartement du général, et à quel étage cet appartement était situé. Il fallait agir avec adresse auprès du concierge. Le commissaire y entra seul. Le concierge refusa d'indiquer le logement, disant : « Je ne vous ai jamais vu venir chez le général; par le temps qui court, il faut se méfier des rôdeurs de nuit. » Il finit par céder, et guida le commissaire.

Le domestique accourt, et entr'ouvre la porte; le commis saire la pousse, et se porte en avant. Le domestique se sauve épouvanté; le commissaire le suit, arrivé près du général, et lui fait connaître son mandat.

Le général fut atterré. Bientôt, se remettant de sa surprise, il protesta, cria à la violation de la Constitution, et dit au commissaire : « Vous vous mettez hors la loi. Vous ne devez pas oublier que je suis représentant du peuple, vice-prési→ dent de l'Assemblée. Vous ne pouvez m'arrêter, puisque vous ne constatez pas le flagrant délit, »

Il protesta ensuite qu'il ne conspirait pas, et demanda le nom du commissaire. Il lui dit qu'il l'avait vu honorablement cité dans les journaux, que cela l'étonnait d'autant plus de voir qu'il avait pu arrêter le général Bedeau, le vice-président de l'Assemblée, le soldat qui avait versé son sang pour la cause de l'ordre, lui qui savait jouer sa vie, et qui aurait déjà pu, s'il en eût eu l'intention, en renverser quelques

uns. »

Le commissaire lui répondit qu'il n'avait pas à commenter son mandat, mais à l'exécuter; que si le général savait jouer sa vie, il était décidé, lui, à faire le sacrifice de la sienne pour l'accomplissement de ses devoirs; qu'il fallait qu'il se soumît sans violence, ou qu'autrement il se verrait forcé d'employer les moyens extrêmes.

Il ordonna au général de se lever. Le général fit sa toilette avec une lenteur désespérante. Au moment de partir, le visage du général devint sombre et colère. Il s'adossa à la che minée et dit : « Maintenant, je ne partirai pas. Je ne sortirai que si vous m'emmenez comme un malfaiteur, que si vous m'arrachez de chez moi, que si vous osez me saisir au collet, moi, le vice-président de l'Assemblée nationale. »

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