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faphir cût de grandes propriétés ; Galien & Diofcoride le faifoient appliquer fur les yeux pour diffiper l'inflammation il arrêtoit l'hémorragie, fuivant Avicenne; & l'Anglois Marbodeus dit que fes émanations font affez falubres & affez puiffantes pour mettre à l'abri des maladies contagieufes & de la peste. Marcellus confeilloit, pour fortifier l'eftomac & en chaffer les maux, d'y Derem. fpe- tenir appliqué du jafpe fanguin; & Boyle

cif. p. 100.

BOISTUAU.

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affure que la vertu qu'on lui a attribuée d'arrêter le fang eft très-véritable. Tous les peuples de l'Orient ont cru trouver dans le jaspe verd des propriétés merveilleuses; & la pierre d'aigle a paffé long-temps pour avoir la faculté d'empêcher les avortemens.

Milon de Crotone ne dut fes victoires, fuivant Pline, qu'à l'influence des pierres magnétiques qu'il portoit toujours für lui.

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Les anciens rapportent que celle nommée Nicolaïs rendoit trifte & pâle; & ils ont célébré la bague d'Hermion, que perfonne ne pouvoit toucher fans tomber dans des convulfions violentes, qui, prolongées pendant quelque temps, ne fe terminolent plus qu'à la mort.

Les peuples de la Nigritie, de la Guinée,

du Monomotapa ne fortent jamais fans porter au col un morceau de corail, à qui ils attribuent la confervation de la fanté. Nyendal raconte que la plus grande fête du Royaume de Benin, eft celle pendant laquelle on célèbre particulièrement l'influence de cette plante marine, & on l'adore.

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On fait quel pouvoir les anciens accordèrent aux bætiles, aux amulettes ou phylactères. Les Egyptiens, les Hébreux, les Grecs, les Arabes, les nations fauvages mêmes ont eu l'idée de certaines plaques de métal, de certaines pierres qui, fufpendues au col, attiroient les émanations vicieuses qui pouvoient affoiblir ou déranger la fanté de l'homme. Périclès, fuivant Plutarque, portoit une amulette; & Galien lui-même, le Prince de la Médecine, guérit, dit-on, des épileptiques, en leur attachant au col des racines de péone. Les cures qu'il opéra par des applications magnétiques, le firent paffer pour Magicien & le contraignirent à fortir de Rome.

Sous Vefpafien, un Juif nommé Eléazar,

dont parle l'Historien Josephe, guérit en pré- Ant. Jud. fence de l'Empereur, de fes fils & des prin- Lib. 8, C. 2.

De nat.

effluv.

cipaux Officiers dè l'armée romaine, plufieurs épileptiques, des hommes tombés en catalepfie, & d'autres qui, furieux & livrés à des convulfions nerveuses, pafsoient pour poffédés, en leur appliquant fous le nez un anneau dans lequel étoit renfermé une compofition fecrète.

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Boyle parle de quelques Médecins qui purgeoient par émanation & par des topiextérieurs. Un Chimifte, fuivant lui s'étant apperçu qu'un de fes amis regardoit comme le fruit de l'imagination cette nouvelle manière de purger, lui frotta la main avec une composition qui lui fit à l'instant l'effet d'une médecine. Maxwell a prétendu avoir trouvé une recette femblable; & l'on fait, avec plus de fondement, que l'onguent d'Arthanita, appliqué fur le ventre, purge les enfans & tue leurs vers.

CHAPITRE XXIII.

Application du fer & de l'aimant. IL feroit fans doute étonnant que le fluide magnétique, dont l'existence eft reconnue, dont la direction du midi au nord left conftante, qui entraîne la bouffole, qui preffe tous les corps, fût fans influence fur eux: cette nullité d'effets feroit d'autant plus furprenante en lui, que paroiffant découler de l'aimant matériel, & en ayant les propriétés, ce dernier, ainfi que le fer qui n'eft qu'un aimant commencé, agiffent euxmêmes très-puiffamment fur l'économie animale.

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Perfonne n'ignore avec quel fuccès la médecine emploie les eaux ferrugineuses, le faffran de Mars ou rouille de fer, & toutes les compofitions où ce métal entre comme principe dans une foule de cas, & furtout dans ceux où des obftructions tenaces arrêtent le cours des liquides. Son application extérieure n'opèreroit peut-être pas des cures moins heureuses.

Journ. des

On fait, par le rapport de plufieurs Au- Sav. Mars

1685.

teurs Hollandois, qu'une femme demeurant à Batavia, quoiqu'originaire du Japon, ne pouvoit tenir une aiguille, une épingle un clou, un morceau de fer quelconque dans fa main, fans tomber auffitôt dans la transpiration la plus abondante. Cet effet étoit d'autant plus extraordinaire en elle, que quelque exercice qu'elle fît, elle ne pouvoit jamais parvenir à fuer: le fer feul. attiroit à lui les émanations & le fluide intérieur, qui défobftruant les pores, produifoit bientôt la tranfpiration.

- Les Nègres d'Afrique ont une grande confiance à la limaille de fer; ils la mêlent avec des fleurs. & des fruits de tamarin & en rempliffent des fachets qu'ils portent lorfqu'ils font malades, & qu'ils appellent ouinga..

Le fachet du fieur Arnould n'étoit peutêtre qu'un ouinga. Sufpendu au deffus du fternum & de la poitrine, il préfervoit fuivant cet empyrique, de l'apoplexie. C'étoit un remède magnétique, agiffant par émanation, qui offroit peut-être une combinaison de fer ou d'aimant, & qu'il auroit été du moins utile de connoître avant de la tourner en ridicule & de la déprifer.

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