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modèles des chars antiques, et les automédons qui les conduisaient, tous jeunes gens de la société, ainsi que les rivaux des deux premières courses, portaient le costume fidèle des jockeys de Newmarket.

Quant aux prix, c'étaient des fusils magnifiques et des boîtes de pistolet, de la manufacture d'armes de Versailles, et de superbes vases de porcelaine de Sèvres. Parmi ces prix modernes, l'antiquité trouva cependant moyen d'être passablement représentée par des couronnes de feuillages d'or, ou de chêne, ou de laurier. Ce fut le préfet Frochot qui proclama et couronna les vain

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tué trois femmes, un marchand épicier et un enfant. Parmi

les blessés se trouve le

citoyen Trepsa, architecte, agé

d'environ

soixante

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PLAN DE PARIS AVANT 1800.

(Collection de la Bibliothèque de la ville de Paris.)

Ce plan est le même que celui de 1784-1791, dit Plan d'enceinte des Fermiers généraux. Cette enceinte avait pour limites sur la rive droite, à l'ouest de Paris: de la barrière des Bonshommes (Passy) à la barrière du Roule; au nord du Roule à la barrière SaintMartin; à l'est de celle-ci à la barrière de la Râpée. Sur la rive gauche au sud de Paris, et de l'est à l'ouest de la barrière de la Gare à la barrière de la Cunette (Grenelle).

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queurs. Quant à moi, j'eus la vive satisfaction de remettre un véritable faisceau d'armes entre les mains de mon ancien camarade d'Harcourt et de Hambourg, Tourton, riche banquier, propriétaire du Clos-Vougeot, proclamé vainqueur dans les trois courses. Et c'était bien juste, car, indépendamment de sa supériorité, il avait fait les frais de la construction des chars et de l'achat des chevaux.

Un aréostat gigantesque, orné de drapeaux tricolores et de fusées, s'élança ensuite dans les airs, où il éclata, ne laissant de lui qu'un nuage de fumée. Il représenta la moralité de ces brillantes fêtes de la gloire.

Mémorial de J. DE NORVINS. Édition de LANZAC DE LABORIE (Paris, Plon).

ans. Une quinzaine de maisons ont été considérablement endommagées. Il paroît que cette charrette contenoit une espèce de machine infernale.

La détonation a été entendue de tout Paris; une bande de roue de la charrette a été jetée par-dessus les toits dans la cour du consul Cambacérès.

Le premier consul a continué son chemin et a assisté à l'Oratorio. L'explosion a produit un effet terrible sur les maisons environnantes, celles qui étoient les plus proches sont presque détruites. Un mur de 25 pieds qui forme le derrière des écuries du citoyen Lebrun, troisième consul, a été renversé, et les débris de ce mur ont été jetés à 20 pieds dans l'intérieur.

La machine infernale consiste en une espèce de

baril que l'on croit rempli de balles, de marrons solidement fixé, garni de sa batterie. mais ayant et de poudre. A ce baril tient un canon de fusil la crosse coupée.

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CHANTONS le récit fidèle

Du plus horrible attentat,
Exercé contre l'Etat,

Rue Nicaise, au Carrouzelle.

De ce fait la vérité

Fait frémir l'humanité.

Une machine infernale,

De nouvelle invention,
Fit, par son explosion,
Un dégât que rien n'égale,
Renversant aux environs
Les hommes et les maisons.
Le Consul, dans sa voiture,
A l'instant passait par là;
Il alloit à l'Opéra;

C'étoit à lui, chose sûre,
Qu'on vouloit donner la mort,
Mais ce fut un vain effort.
De ses chevaux la vitesse
Avoit devancé le coup,
Mais en s'arrêtant tout à coup,
De s'informer il s'empresse;
Sans craindre ce noir dessein.
Il poursuit son chemin.
Son épouse toute en larmes,
Veut partager son danger;
Mais on vint la rassurer,
Sur ces horribles vacarmes,
Lui disant: Il est passé,
Le Consul n'est point blessé.
Bientôt, dans le voisinage,
Les blessés et les mourans
Poussent des gémissemens;
D'autres se font un passage
A travers mille débris,
Pour se sauver dans Paris.

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9 (19 niv.). Distribution des prix aux élèves du Conservatoire de musique dans une salle du Théâtre des Arts (Opéra).

-

12 (22 nir.) - Arrestation de l'acteur Gavaudan (de l'Opéra-Comique) pour avoir porté un habit dont les boutons ressemblent à des fleurs de lys. 17 (27 niv.). Arrêté des consuls désignant les Journaux politiques autorisés (Moniteur universel, Journal des Débats, Journal de Paris, Bien informe, Publiciste, Ami des lois, Clef du cabinet des Souverains, — Citoyen français, · le France, Journal des hommes libres, Journal du soir par les freres Chaigneau, Journal des défenseurs de la Patrie,

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Décade philosophique).

-

Gazette

20 (30 niv.). — Mariage de Murat avec Caroline,

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26 (7 vent.). Rétablissement des Bals masqués à l'Opéra. Celui du 26 février (à 6 francs le billet) donne plus de 25,000 francs de recette.

Mars (VENTOSE-GERMINAL AN VIII).

1 (10 vent.). Devismes est nommé directeur de l'Opéra. Ouverture de la Banque de France.

22 (1er germinal). Le Prytanée français (d'abord Collège-Égalité et destiné à des éléves boursiers, fils de militaires) est divisé en 4 grands collèges placés : à Paris (dans le local du collège Louis-le-Grand) à Fon!ainebleau, à Versailles (Saint-Cyr), à Saint-Germain. Dans chacun, 100 boursiers et 100 élèves payants. La classe des sciences physiques et mathématiques de I Institut élit président Bonaparte.

26 (5 germ.).

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Bonaparte fait réélire Carnot à l'Institut, dont il avait été exclu le 6 nivôse an VI. Ouverture du Théâtre du fau

28 (7 germ.).

bourg Saint-Germain, sur l'emplacement des cidevant Bouffons.

31 (10 germ.). — Clôture de la session législative. Avril (GERMINAL-FLORÉAL AN VIII).

2 (12 germinal). — Carnot remplace Berthier au ministère de la guerre. Il y effectue de nombreuses réformes, et réorganise le bureau topographique. 12 (22 germ.). La Censure est rétablie pour les pièces de théâtre. « C'est témoigner au pays intérêt et respect, dit la circulaire de Lucien Bonaparte,

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17 (27 germ.). · La police découvre un conduit de 300 mètres qui amenait des eaux-de-vie en fraude d'une maison de Passy, rue Franklin, à la maison des ci-devant Filles de Sainte-Marie, à Chaillot, intra muros.

24 (4 floréal). Jean-Baptiste Labenette, dit Corse, prend la direction de l'Ambigu-Comique. 27 (7 flor.). Le premier consul nomme Latour Premier consul, né à d'Auvergne premier grenadier des armées

NAPOLEON BONAPARTE

15

août

Ajaccio le 1769, mort à Sainte-Hé- de la République et lui décerne un sabre d'honneur. Mai (FLOREAL-PRAIRIAL AN VIII).

lène le 5 maj 1821.

J.-J. REGIS DE CAMBACERES

Deuxième consul

(18 oct. 1753-8 mars 1824)

CHARLES-FRANÇOIS LEBRUN Troisième consul (10 mars 1839-16 juin 1824.)

LAZARE CARNOT

Ministre de la guerre (13 mai 1754-5 août 1823.)

CH.-M. TALLEYRAND

PÉRIGORD

Diplomate (13 février 1754-17 mai 1838.)

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9 (20 prair.). Devismes écrit à Lepan, directeur du Courrier des spectacles, pour l'informer que pendant l'été l'Opéra ne commencera qu'à neuf heures : J'espère, dit-il, que cette disposition plaira au public... Les citoyens et les artistes auront le temps de diner à leur aise avec leur société, de se rendre aux promenades et dans les jardins, d'y admirer ce sexe enchanteur dont les grâces et l'élégante toilette en augmentent l'oroement et après avoir respiré un air pur, ils viendront s'asseoir à l'Opéra qui n'ouvrira son spectacle que quand la nature aura fermé le sien. Tous les journaux tournent cette lettre en ridicule et l'Opera continue à ouvrir son spectacle à six heures.

21 (2 messidor). -Lettre des consuls annonçant au Tribunat la victoire de Marengo (14 juin) et la mort de Desaix.

27 (8 mess.). - Le conseil de l'Hôpital du Val de Grâce écrit au Directoire central pour lui demander que les salles soient désormais désignées par des noms de batailles au lieu de l'être par des numéros.

Juillet (MESSIDOR-THERMIDOR AN VIII).

2 (14 messidor). — Retour de Bonaparte à Paris. 3 (13 mess.). L'Institut se rend en corps aux Tuileries pour féliciter le premier consul de la victoire de Marengo.

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21 (4o complémentaire an VIII). Turenne est déposé aux Invalides en présence de Bonaparte. Lucien prononce l'oraison funèbre. 22 (1er vendémiaire, 1er jour de l'an LX). Ministre de la police bration de l'Anniversaire de la fondation de la (29 mai 1763-26 dé- République. Des délégués de tous les départements y cembre 1827.) assistent. Au Tribunat, exécution d'une symphonie et

JOSEPH FOUCHE

hymne à la Liberté. Spectacles gratuits à l'Opéra, à l'Opéra-Comique, au Théâtre Feydeau, au Vaudeville.

26 (5 vend.). - -Arrêté des consuls qui porte à 3 au lieu de 2 par mois les tirages à Paris de la Loterie de France (supprimée comme immorale le 16 novembre 1793 et rétablie comme lucrative le 30 septembre 1797). Octobre (VENDÉMIAIRE-BRUMAIRE AN IX).

8 (16 vendémiaire).

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Berthier est nommé

2,400 tailleurs, etc. (d'après le Tableau de l'An VIII).

Les Arts.

Exposition annuelle de peinture.

Les «Sabines de David.

Portrait du général Moreau, par Gérard. Prix de Rome: Peinture Granger.

Les graveurs Piranesi viennent se fixer à Paris et

ministre de la guerre en remplacement de Carnot EMMANUEL-JOSEPH SIEYES Y apportent les cuivres gravés par leur père. 9 (17 vend.). - Fête chez Cambacérès en l'honneur de Bonaparte. Garat y chante une chanson de Boufflers.

10 (18 vend.). Bonaparte assiste à la représentation des Horaces à l'Opéra. On arrête dans les couloirs Ceracchi. Les conjurés, répandus dans la salle, devaient, au moment de la scène du serment, lancer des pétards, crier au feu, et, en profitant de la panique, pénétrer dans la loge du premier consul pour le poignarder. Demerville est arrêté dans la nuit.

21 (30 vendémiaire). Rapport du ministre de la police sur le complot du 18 vendémiaire : « On a pensé, y est-il dit, qu'en frappant le premier consul, on frappait de mort la République. Jusqu'à ce moment les seuls individus arrêtés sont Ceracchi, Demerville et Arena. Les deux premiers ont révélé le complot.

Novembre (BRUMAIRE-FRIMAIRE AN IX).

7 (16 brumaire). — Arrêté du préfet de police Dubois sur les femmes habillées en hommes.

9 (18 brum.). Ouverture du Musée des Antiques au Louvre.

15 (24 brum.). - Inauguration de la salle restaurée du Vaudeville, bitie, en 1792. rue de Chartres-SaintHonoré, sur l'emplacement du Vauxhall d'hiver.

22 (1er frimaire). Un coup de canon à midi et demi annonce l'ouverture du Corps législatif,

Première journée d'exposition à l'hôtel de Coigny, rue (Saint-) Nicaise, du tableau d'Isabey et Vernet: la Revue du premier consul.

26 (5 frim.).-Réouverture du Lycée (fondé en 1787, par Pilastre des Rosiers): discours de La Harpe. Décembre (FRIMAIRE-NIVOSE AN IX). 24 (3 nivose). A huit heures du soir, au moment où Bonaparte se rend à l'Opéra pour assister à l'audition de Haydn de la Création du monde, explosion d'une machine infernale, rue (Saint-) Nicaise, en face de la rue de Malte. 32 personnes tuées ou blessées.

28 (7 niv.). Lucien Bonaparte, ministre de l'Intérieur, enlève à Devismes, qui s'était signalé par son incapacité, la direction de l'Opéra, pour la donner à Bonnet.

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Homme d'Etat

(3 mai 1748-2 juin 1836.)

SÉBASTIEN MERCIER Historien de Paris (1740-1814.)

Mme TALLIEN

(Thérèse Cabarrus, 1775-
15 janvier 1835.)

LOUISE CONTAT

Du Théâtre-Français (1760-9 mars 1813.)

GAVINIES

Profes. au Conservatoire

(1726-9 sept. 1800.)

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12 janvier. Rentrée de 22 mars. Pinto ou la Journée d'une conspiration, comédie en prose, par NepomucèneLemercier. - 8 mai. Premier début de Lafont, ancien étudiant en médecine dans le rôle d'Achille (Iphigénie en Aulide). Une cabale est organisée contre lui par les partisans de Talma, qui lui reprochent « d'avoir un accent circonflexe dans la voix. Il est soutenu par Mlle Raucourt (qui rentre cette même année au Théâtre-Francais), et par le critique Geoffroy, tout puissant au Journal des Débats.

Théâtre des Arts (Opéra). 5 mai. Hecube, paroles de Milcent, musique de Fontenelle. Réminiscences si nombreuses qu'un critique du temps assure que si les paroles sont de 1,100 (Milcent), la musique est de 100,000. » 14 juin. La Dansomanie. Ballet de Gardel, musique de Méhul. Goyon se distingue dans le rôle du Dansomane. La valse, dansée dans les salons depuis 1795, parait pour la première fois sur la scène de l'Opéra. 26 juillet. Praxitele, paroles de Milcent, musique de Devismes. Un des grands succès de l'année. -10 octobre. Les Horaces, paroles de Gaillard, musique de Porta. 24 décembre. La Création du monde, oratorio de Haydn, paroles de van Swieten, traduction du comte de Ségur. Prix des places doublé. Opéra-Comique (théâtre Favart). - 8 juin. Beniouski ou les Exilés du Kamtchatka, paroles d'Alexandre Duval, musique de Boïeldieu, succès médiocre.

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Marc-René de Montalembert, général et écrivain militaire (29 mars). Mme Helvetius, dont le salon avait été un des plus brillants du xvme siècle (12 avril). Le botaniste Lhéritier de Brutelle (16 avril). Le musicien Piccini, rival de Gluck (7 mai). L'auteur dramatique, Rochon de Chabannes 16 mai). — Gaviniès, professeur au Conservatoire, le Compositeur de musique premier violoniste de l'École française (9 septembre).(16 janv. 1728-7 mai Armand de Béthune-Charost, maire du 10° arron1800.) dissement, connu par ses œuvres charitables (27 octobre).

NICOLAS PICCINI

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<En 1671, le prévôt des marchands et les échevins décidèrent qu'on érigerait un arc de triomphe en mémoire des glorieux exploits de Louis XIV dans la Flandre et la Franche-Comté. La ville de Paris fit les frais de cette construction; ils s'élevèrent à 500,122 francs. Ce beau monument est l'œuvre de l'ingénieur et architecte François Blondel. Les sculptures, commencées d'après les dessins de Blondel par Girardon, furent achevées par Michel Anguier et son frère François. (E. et L. LAZARE, Dictionnaire des rues de Paris.) La première porte Saint-Denis (enceinte des Capétiens) était située entre les rues actuelles des Innocents et de la Reynie; une plaque commémorative (rue Saint-Denis, 135) rappelle l'emplacement de la seconde (enceinte de Philippe-Auguste); la troisième (enceinte de Charles V) occupait la rue à la hauteur des nos 285 et 248. Quand Louis XIV fit raser les anciens remparts et dessiner le Grand-Cours > (grands boulevards actuels), les vieilles portes de défense furent remplacées par des arcs de triomphe dont deux subsistent encore : les portes Saint-Denis et Saint-Martin. (Edm. BEAUREPAIRE.)

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1801

'ANNÉE 1800 s'était terminée par un attentat l'année 1801 s'ouvre par des proscriptions. Malgré Fouché, qui sait à quoi s'en tenir, Bonaparte veut rendre responsables de l'explosion de la machine infernale les sep

ARMES DE PARIS.

Vignette du temps.

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tembriseurs, ces scélérats couverts de crimes >. Leur principal crime est d'être vaincus. On est si pressé de se débarrasser des terroristes que, sur les listes de proscription, dressées hâtivement, on inscrit de prétendus conjurés qui avaient une raison sérieuse pour ne pas conspirer ils étaient morts. Les républicains qui

n'ont pas eu la prudence de se rallier au nouveau gouvernement, coupables ou non, Ceracchi, Aréna, Demerville, Topino-Lebrun, sont impitoyablement exécutés. A l'égard des royalistes, le Premier Consul, qui songe à l'Empire, montre plus d'indulgence: il saura les attirer par des honneurs et des places; il les utilisera pour former sa cour. Déjà les émigrés commencent à revenir, et, dans ce Paris qu'ils ne reconnaissent plus, ils apportent des haines artificielles qui deviendront, à la première occasion, de lucratifs dévouements.

Le métier de conspirateur apparaît désormais trop pénible et trop dangereux. Cinq ou six polices fonctionnent en même temps et rivalisent de zèle: celle de Bonaparte, qui est la moins bien informée; celle de Fouché, qui découvre les complots et au besoin les invente; celle de l'État-Major; celles du ministère de l'Intérieur et du ministère des Relations extérieures. La moitié de Paris passe son temps à espionner l'autre moitié. Cafés, salons, théâtres, promenades sont envahis par les observateurs qui ont besoin, pour gagner leur vie, de quatre ou cinq dénonciations chaque jour. Un mot imprudent, un geste, peuvent faire mettre en prison le plus

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