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DEUXIÈME PARTIE

LES CONFÉRENCES DE ZURICH

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DEUXIÈME PARTIE

LES CONFÉRENCES DE ZURICH

VIII.

Les Conférences se sont ouvertes, le 8 août dernier, à Zurich, entre les plénipotentiaires de l'Autriche et de la France.

Nous avons vu que le roi de Sardaigne, sur la demande expresse de Napoléon III, et malgré les efforts de M. de Cavour, avait ratifié les bases préliminaires de paix, arrêtées à Villafranca. Néanmoins, le Piémont n'avait pris part ni à la négociation directe entre les deux Empereurs, ni à la négociation complémentaire de Valeggio (1). Pareillement, et en conséquence de cette abstention première, les chevaliers Des Ambrois et Jocteau, plénipotentiaires sardes, n'eurent avec les plénipotentiaires de l'Autriche que des rapports de politesse et de bienséance jusqu'à ce que le traité définitif de paix eût été signé entre les

(1) Aussi la convention de Villafranca porte-t-elle que c'est l'empereur des Français, et non l'empereur d'Autriche, qui remettra au roi de Sardaigne le territoire cédé.

plénipotentiaires de l'Autriche et de la France (1). C'est alors que le traité du 17 octobre fut communiqué aux plénipotentiaires sardes, avec l'invitation d'accéder, en ce qui concerne le Piémont, et par des conventions séparées, aux stipulations concertées entre l'Autriche et la France, qui, en dernière analyse, agissait à Zurich plutôt comme puissance médiatrice que pour son propre compte, puisque la paix avait véritablement été faite et conclue, à Villafranca, entre elle et l'Autriche. Le résultat final des Conférences sera donc consigné dans trois traités distincts, savoir: l'un entre l'Autriche et la France, l'autre entre celle-ci et le Piémont, le troisième entre l'Autriche, la France et le Piémont. Au demeurant, le mode employé à Zurich pour la négociation, est conforme aux précédents diplomatiques des Congrès les plus marquants, tels que les Congrès de Munster, Nimègue, Ryswyk, Utrecht, Aix-la-Chapelle (1748).

La première séance des plénipotentiaires de l'Autriche et de la France a eu plus particulièrement pour objet l'échange réciproque des pleinspouvoirs, ainsi que la fixation de l'ordre dans lequel on aborderait l'examen et le réglement des questions. On arrêta en même temps, qu'à raison

(1) Le Moniteur du 18 octobre annonce effectivement que, la veille, la paix avait été signée séparément entre l'Autriche et la France.

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