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auxquelles sont renvoyées quelquefois des contestations relatives à cette Colonie. C'est enfin de prévenir les Avocats des Conseils du Roi et de ces Cours, que cette Isle a des Loix qui lui rendent souvent étrangeres celles du Royaume. Cliens, Patrons et Juges, tous échapperont à une foule de dangers par la connoissance des regles particulieres à des lieux si différens de la Métropole.

Mais ce fruit de nos veilles devient encore plus nécessaire au moment où il existe un projet de réforme. Pour y parvenir, pour corriger des abus subsistans, et empêcher qu'il ne s'en introduise de nouveaux, il faut remonter à leur source: et où la trouver, si ce n'est dans le Recueil des Loix et des Réglemens existans ?

Rien ne supplée les connoissances locales. Nous dirons avec l'Immortel Montesquieu, que les Loix doivent toujours être appropriées au Génie, aux Moeurs et aux Besoins essentiels de ceux auxquels on les destine. Ainsi l'on ne peut se fatter raisonnablement de faire des changemens utiles dans la Législation d'un Pays éloigné qu'autant que toutes ces choses seront parfaitement connues. Mais cette connoissance préalable, cette connoissance absolument nécessaire, n'est-ce pas dans l'étude des Loix et de l'Histoire de ce Pays qu'il faut la chercher ? Ecrire l'Histoire de Saint-Domingue et faire la Description de l'état actuel de nos Possessions dans cette Isle, c'est donc répandre une nouvelle clarté sur ses Loix, ses Constitutions et son Administration; c'est en donner le Commentaire le plus naturel; et la Table Raisonnée des Matieres fera mieux appercevoir encore les rapports de toutes les Parties de l'Ouvrage.

Tome I.

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Nous devons prévenir le Lecteur, que malgré l'assujettissement à l'ordre Chronologique dans cette Collection, il s'est trouvé quelquefois tant de connexité entre certaines Pieces, qu'il a paru impossible de les séparer; mais l'Index de chaque Volume les rétablira dans l'ordre de leurs dates. Nous nous sommes crus dispensés par les Listes que nous donnons des Ministres chargés du Département des Colonies, des Administrateurs Particuliers de Saint-Domingue (même par interim), et des Administrateurs Généraux des Isles jusqu'en 1714, d'en répéter les Noms, les Qualités et les Signatures à chacune de leurs Dépêches, de leurs Décisions, de leurs Ordonnances, etc.

Il sera aisé de s'expliquer soi-même comment il est arrivé, par exemple, que la Commission d'un Gouverneur placée à sa date, est suivie néanmoins d'Ordonnances rendues par celui qu'il doit remplacer. On concevra sans peine que le Commandant en place n'a dû cesser d'en remplir les fonctions qu'au jour de la réception de son Successeur dans la Colonie.

Toutes les autres Listes, les Tableaux des Monnoies ayant cours à Saint-Domingue, et plusieurs autres dont le Prospectus ne parle point, n'exigent aucun Avertissement. Mais nous croyons indispensable d'inviter nos Lecteurs à suspendre leur Jugement sur les choses qui pourroient leur paroître superflues ou déplacées, jusqu'à ce qu'ils aient sous leurs yeux l'Ouvrage

entier.

Nous nous empressons de rendre ici un hommage public au zele des Personnes qui ont secondé et favorisé nos Vues. La plus vive reconnoissance et un attachement respectueux feront nommer d'abord M. de Vaivre, Ancien Intendant des

Isles sous le Vent, et aujourd'hui Maître des Requêtes et Intendant-Général des Colonies; M. de Reynaud de Villeverd, Maréchal de Camp, ancien Commandant cu Chef de SaintDomingue; et M. le Brasseur, Commissaire - Général de la Marine, ayant fait les fonctions d'Intendant, son Collégue ; M. de Bellecombe, Grand-Croix de Saint-Louis, Maréchal de Camp et Gouverneur - Général actuel des Isles sous le Vent, et M. de la Riviere, Commissaire - Général, Ordonnateur au Cap. Ces Administrateurs ont daigné encourager notre Travail, et prendre le plus vif intérêt à son succès. Une amitié inaltérable place ensuite M. Fournier de VaChevalier de Saint-Louis, Commandant au Quartier de Limonade, et ancien Membre de la Chambre d'Agriculture du Cap, occupé autrefois d'un Supplément à l'Encyclopédie pour la partie des Colonies, qu'il seroit à desirer qu'il voulût continuer ; il nous en a communiqué plusieurs Articles, et nous a aidés dans un nombre infini d'occasions.

renne,

Nous devons nommer encore M. Le Gris, Conseiller au Conseil du Cap, qui, par son Journal des Audiences de cette Cour, nous a éclairé sur les motifs de plusieurs Jugemens.

M. Piémont, Conseiller au Conseil du Port-au-Prince, qui s'est livré avec ardeur aux recherches que nous n'avons pu faire dans les Archives de ce Conseil,

M. de la Mardelle, Procureur-Général ; M. Dubois de la Moligniere, Conseiller; et M. Bourcel, Substitut au Conseil du Port-au-Prince, auxquels nous sommes redevable de pouvoir comparer quelquefois la Jurisprudence des deux Conseils.

M. Dessalles, Conseiller au Conseil Souverain de la Martinique, qui nous a confié le Manuscrit de son Ouvrage,

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intitulé: Annales du Conseil de la Martinique, qu'il doit

publier incessamment.

MM. de la Chambre d'Agriculture du Cap.

MM. les Commandans de Quartier à l'époque de 1783. M. Esteve, ancien Sénéchal du Cap ; et M. Busson, Sénéchal actuel.

M. Bretton des Chapelles, Sénéchal à Saint-Marc.

M. Boulmier, Sénéchal, par interim, à Saint-Louis.
MM. les Avocats au Conseil du Cap, et notamment
MM. Carles, Baudry des Lozières et Champion.

M. Duranton, Commissaire de la Marine au Fort Dauphin.
M. Pic de Pere, Procureur du Roi aux Cayes.

M. le Fevre des Hayes, Habitant à la Nouvelle Plimouth.
M. Gauché, Habitant au Port de Paix.

M. Tremblay, Habitant à l'Artibonite.

M. de Trémondrie, Habitant au Petit Saint-Louis.

M. Gaudin, Doyen des Notaires au Port de Paix.

M. l'Abbé de la Haye, Curé au Dondon.

M. Dazille, Médecin Breveté du Roi; MM. Polony et Arthaud, Médecins au Cap.

M. Dumesnil, Arpenteur à Plaisance.

Et enfin, une foule de Citoyens de tous les Ordres, qui, par des Recherches, des Mémoires, des Observations, des Descriptions, etc. ont contribué à rendre cet Ouvrage plus intéressant.

Nous adressons des remerciemens particuliers à M. Rabié, Colonel d'Infanterie, Ingénieur en Chef au Cap ; à MM. Hesse, Sorel et Moreau, Ingénieurs Ordinaires ; et à M. Pinard de la Roziere, Arpenteur principal à Saint-Marc. Ils nous ont

fourni une grande partie des Plans des Lieux, et des Monumens publics de Saint - Domingue qui formeront, avec la Carte générale de l'Isle, les Gravures de la Partie Historique.

En quittant une Colonie à laquelle nous tenons par plus d'un lien, nous avons trouvé dans MM. Baudry des Lozières et Piémont, déjà cités, des ressources précieuses pour suppléer notre présence à Saint - Domingue ; et M. François de Neufchâteau, Procureur-Général du Conseil du Cap, avantageusement connu dans les Lettres, vient de nous offrir, malgré ses pénibles fonctions, une Correspondance, dont nous sentons tout le prix. Nos Lecteurs seront donc instruits de tous les événemens de Saint-Domingue jusqu'à l'instant où notre dernier Volume sera imprimé.

Nous ne disons point ici combien cet Ouvrage a dû nous coûter. Dans un climat dévorant, où l'on dispute en quelque forte les Papiers aux Insectes, quelles fatigues, quelles dépenses dans les Voyages qu'il faut entreprendre pour découvrir ceux qu'on desire! Quelles Recherches et quel temps pour les trouver dans les Dépôts publics où ils sont mal en ordre! Que de dégoûts à essuyer, que d'obstacles à surmonter! On sait assez que la seule considération du bien public n'a pas toujours le pouvoir de les écarter. Souvent même c'est parce qu'on vous connoît le courage de dire la vérité, que vous éprouvez mille difficultés imprévues et suscitées par ceux qui la craignent

Une ferme et constante résolution de sacrifier nos intérêts personnels à tout ce qui porte l'empreinte de l'intérêt général, nous a soutenu. Rien n'a rallenti mon zele, rien n'a affoibli

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