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si, quod sentit, verbo aut scripto, vel alio quovis externo modo significare non timeret (1).

Melius de fidelibus pastorali nostræ curæ creditis confidimus. Simul enim ac primum ad eos pervenit hujus definitionis nuntium, omnes undique, præeunte Clero, encomia et jubilationem Ephesini Concilii renovantes prophetiamque Virginis in decursu temporum adimplentes, Mariæ laudes conclamarunt, Beatam eam certatim dixerunt, triumphumque Dei Genitricis inusitatis pompis celebrarunt.

Studium illud adeo laudandum sacri verbi præcones et qui curam gerunt animarum non sinant deficere; sed magis ac magis devotioni erga Virginem Mariam fovendæ et in dies promovendæ incumbant; eximias ipsius prærogativas præsertimque Immaculatam Conceptionem fidelibus juxta doctrinam Ecclesiæ accurate exponant, indeque majorem fiduciam et amorem excitare conentur in eam quam nunc fides catholica docet tam speciali privilegio fuisse adornatam.

Et quo facilius contra errores, qui temporibus nostris lugendum in modum grassantur, fideles præmunire possint, exponere satagant, dogmatis istius definitione, impugnatum nimis dogina peccati originalis aperte firmari; cum sola Maria excepta fuisse non possit quin inde pateat omnes homines labe originali infectos esse; manifestum fieri Ecclesiam Catholicam, sicut in diebus antiquis, integra vita frui, auctoritate pollere, unitate fulciri, ita ut merito de Maria dictum intendamus: Te direxit Dominus in vulnera capitis principis inimicorum nostrorum (2).

Caveant vero prædicatores ne in efferendo landibus Immaculatam Virginem, abrepti zelo qui non esset secundum scientiam, verbis excedant, et de Maria dicant quæ simplici creaturæ non convenirent, memores Mariam fuisse præservatam non jure naturæ aut originis, sed intuitu meritorum Christi Jesu Salvatoris humani generis. Dignitatem sane Mariæ extollant; cum Patribus dicant Mariam primam inter invisibiles omnes et visibiles creaturas (5), cunctisque superiorem (4), et potestatem commendent illius per quam nos Deus tolum habere voluit (5). Sed ne cultus Mariæ exhibitus cultui Deo debito unquam æquiparari videatur attendant. Quidquid enim habet Maria, in ea posuit Deus, a quo bona cuncta procedunt; et quæcumque nobis confert beneficia precibus obtinet. Quam si prudentiam in verbis tenuerint, nihil de excellentia et meritis Mariæ detrahent, et nullam impiis occasionem præbebunt venerationem Mariæ tributam quasi modum excedat, impugnandi,

(1) Bulla Ineffabilis, 8 dec. 1854. (2) Judith, xIII, 24.

(5) Petr. Sic. Serm. III, adv. Manich.

(4, S. Epiph., vulg. op.

(3) S Bern., Serm. de aquæ ductu.

Quas adhortationes et monitiones ut pluris valeant, Synodi Remensis Patres Mariam enixe invocant ut dignetur benedicere fructui laborum suorum, ac semetipsos suosque greges totamque Provinciam Remensem iterum atque iterum cominendant Sanctissimæ et Immaculatæ Virginis tutela.

DE L'ADRESSE DE LA CHAMBRE DES

REPRÉSENTANTS.

Dans le Sénat, la commission nommée pour la rédaction du projet d'Adresse en réponse au discours du Trône, étoit exclusivement composée de membres de la droite. Cependant ce projet n'a été, comme de coutume, que le discours du Trône retourné. Preuve que la droite a voulu éviter tout débat sur le tableau de l'Etat présenté par le discours.

Il n'en a pas été de même à la Chambre des Représentants. La commission nommée par elle, comptoit cinq membres de la gauche et un de la droite, savoir MM. J. Lebeau, Loos, Orts, Dolez, Devaux et de Naeyer. Le projet rédigé par elle a paru s'éloigner de la forme ordinaire et présenter une sorte de manifeste de la majorité de la Chambre. C'est ce que constate l'Indépendance. « Il n'est personne, dit-elle, qui, après avoir lu le projet d'Adresse rédigé par la commission de la Chambre des Représentants, n'ait été frappé de l'immense différence qui existe entre le ton de ce document et celui de l'Adresse votée par le Sénat. Autant celle-ci, œuvre d une majorité cléricale, affecte de vouloir fuir toute espèce de lutte, autant celui-là, émanation exacte des sentiments dont la Chambre est animée, provoque un débat auquel on tentera vainement d'échapper. Le Sénat a paraphrasé, en termes aussi insignifiants qu'il l'a pu, le discours de la Couronne; la commission d'Adresse de la Chambre des Représentants a fort nettement accentué les passages importants de ce discours. Elle a pensé avec raison qu'une Adresse destinée à être l'expression des convictions et des voeux d'une majorité sortie du plus imposant mouvement électoral que le pays ait vu jusqu'ici, n'étoit pas tenue à observer une réserve aussi grande que celle dans laquelle le discours du Trône s'étoit renfermé, et elle a insisté d'une façon très-significative sur les côtés

politiques du programme annoncé par le gouvernement. Pour tout dire, le projet d'Adresse est un véritable manifeste de la majorité parlementaire. »

Nous allons maintenant citer les passages du projet qui lui donnent le caractère que lui attribue l'Indépendance, en omettant ceux qui ne font que paraphraser le discours de la Cou

ronne.

l'ordre règne sur tous les points du royaume, une prospérité toujours croissante atteste à la fois l'influence féconde de la paix, la sagesse de l'administration du pays, l'esprit d'ordre et de progrès de ses laborieuses populations...

En donnant récemment, dans une solennité pleine de touchantes émotions, un affectueux témoignage d'intérêt à la jeunesse de nos écoles, Votre Majesté a pu reconnoitre que les sentiments de la Belgique envers son Roi ne l'altèrent pas en se transmettant d'une génération à l'autre, et qu'ils sont déjà passés à l'état de tradition dans les familles.

Une enquête approfondie sur la situation de la classe indigente et sur l'efficacité des moyens mis en usage pour les soulager, est nécessaire au gouvernement et aux Chambres, afin de résoudre l'ensemble des questions qui se rattachent à l'organisation de la bienfaisance publique. Il est, toutefois, une de ces questions qui a trop vivement ému la Belgique pour en laisser plus longtemps la solution indécise. Une interprétation donnée à l'article 84 de la loi communale (1) nous oblige à fermer immédiatement cette voie à des abus dont l'administration du bien des pauvres doit être garantie.

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Les intérêts de la Belgique et le vœu du corps électoral, dout la Chambre est à la fois la libre émanation et l'expression sincère,lui imposent, dans le cercle de ses attributions, l'obligation de défendre la société belge contre le retour des abus d'un autre âge, de veil · ler à l'indépendance de l'autorité laïque à laquelle seule la puissance publique a été confiée par la Constitution. Cette mission, la Chambre saura la remplir avec fermeté, mais sans esprit de violence ou d'exagération, sans blesser le droit des consciences, en respectant scrupuleusement toutes les libertés constitutionnelles, en maintenant les ministres de la religion dans toutes les franchises que les lois leur accordent, en satisfaisant par les allocations du budget à tous les besoins du culte, en s'efforçant de conserver aux rapports du clergé et des pouvoirs de l'Etat cette bienveillance et ces égards que les convenances commandent aussi bien que l'intérêt public.

(1) Le paragraphe 40 de l'art. 84 de la loi communale, lequel attribue au conseil communal la nomination des membres des administrations des hospices et des bureaux de bienfaisance, se termine ainsi : « Il n'est pas dérogé par les dispositions qui précèdent aux actes de fondation qui établissent des administrateurs spéciaux. »

La discussion générale du projet d'Adresse et la discussion des paragraphes ont eu lieu dans la séance de la Chambre du 16 novembre. Au moment où la première alloit commencer, M. le comte de Theux a demandé la parole et lu la déclaration suivante:

Le projet d'Adresse est contraire à tous les usages parlementaires. C'est un acte de provocation, c'est un acte injurieux pour la minorité. Cet acte suppose notamment un danger pour le pays de voir renaître une situation incompatible avec notre Constitution, avec nos mœurs. Les antécédents parlementaires de notre opinion, aussi bien que nos serments, répondent d'avance à une insinuation aussi outrageante.

La minorité manqueroit à sa dignité si elle prenoit part à la discussion. Telle est la déclaration que mes honorables amis m'ont chargé de faire à la Chambre.

Là dessus, M. de Theux a quitté l'assemblée avec les Représentants de la droite, à l'exception des membres suivants : MM. de Decker, Vilain XIIII, de Haerne, de Naeyer, Thienpont, van der Donkt, van Overloop, van Renynghe, Vermeire et de Smet.

Ce refus de discussion et cette retraite ont donné lieu à des observations critiques, de la part de M. Lelièvre, de M. Dolez et de M. le ministre de l'intérieur. M. Rogier a dit en commençant :

Messieurs, l'honorable comte de Theux, qui compte tant d'années de régime parlementaire, qui depuis si longtemps est initié aux nécessités, aux devoirs de notre gouvernement, donne en ce moment le déplorable exemple d'une espèce de désertion de son parti. A la vérité, avant de partir il a lancé à mes amis une accusation trèsgrave; il a voulu représenter la minorité comme étant sous le coup d'une espèce d'oppression qui ne lui permettoit pas de prendre part à ces débats. Messieurs, nous n'avons pas rédigé l'adresse contre laquelle s'insurge l'honorable chef de l'opposition; nous ne l'avons pas rédigée, nous n'avons pas été consultés sur la rédaction, mais je m'empresse d'ajouter que cette adresse nous l'acceptons, nous l'adoptons en son entier comme explication, et si l'on veut, comme complément de notre programme. Mais, messieurs, parce que cette adresse n'est pas du goût de l'opposition, parce qu'elle semble contrarier quelques-unes de ses tendances ou de ses opinions, faut-il pour cela que l'opposition s'abstienne, faut-il que notre gouvernement, qui doit vivre de discussions et auquel aussi l'opposition est en quelque sorte indispensable, soit frappé de mutisme, faut-il que nous assistions à cet étrange spectacle que nous donne en ce moment l'op.

E

position, spectacle qui forme, messieurs, un contraste si saisissant avec l'opposition hors de cetté Chambre?

Comment! dans cette chambre l'opposition est silencieuse et ne trouve pas un grief à articuler contre le gouvernement, et tous les jours ce même gouvernement, ces mèmes hommes qui représentent loyalement leurs opinions dans le cabinet,sont en buite à l'opposition extra-parlementaire la plus violente, la plus dévergondée dont le pays ait eu l'exemple depuis 1830.

Il importe, messieurs, de constater cet étrange contraste entre l'attitude de l'opposition parlementaire et l'attitude de l'opposition extra-parlementaire. S'il y avoit quelque chose de vrai, quelque chose de fondé dans ces reproches incroyables dont chaque jour le gouvernement est l'objet, comment se fait-il que dans cette enceinte, pas une voix, pas une seule ne s'élève pour produire à la tribune ces griefs que nous aspirons depuis longtemps à combattre devant la nation?

Si je ne m'abuse, voici la position qu'on veut se faire: on affirme chaque jour dans cette presse, dans cette opposition extra-parlementaire, que l'opinion à laquelle on appartient est sous l'oppression, persécutée par un gouvernement violent et partial, sorti de l'émeute, composé d'hommes sans conscience, sans moralité.

L'opposition parlementaire, on voudroit peut-être la représenter aussi comme se trouvant sous le coup de l'émeute. Car, messieurs, c'est là le grief qu'on ne cesse d'articuler depuis bien longtemps contre l'origine du gouvernement actuel. On le représente, aux yeux du pays, qui n'y croit pas, mais aux yeux de l'étranger, qui peut y croire, comme sorti de l'émeute, comnme gouvernant par l'oppression et l'émeute.

Si le rôle que prend l'opposition signifie quelque chose, voici le but que l'on a en vue; on veut dire au pays: « Nous sommes sous le régime de l'émeute, nous sommes sous le coup de l'oppression; nous devons nous abstenir. »

Ce rôle n'est pas franc, n'est pas digne. J'engage les hommes de cœur qui sont dans l'opposition à quitter au plus tôt ce rôle indigne d'eux.

Nous ne sommes pas gouvernement pour faire naître à plaisir dans cette Chambre des querelles interminables; nous n'avons pas pour mission de provoquer l'opposition; mais enfin nous sommes en quelque sorte ici à l'état de légitime défense.

Nous avons contre nous, à l'extérieur, une opposition implacable qui ne recule devant aucun moyen pour attaquer, pour ruiner le cabinet, et souvent même le gouvernement parlementaire. Nous n'avons pas à répondre à ces attaques extra-parlementaires; mais nous aurions été heureux de rencontrer au moins l'occasion de nous expliquer devant cette Chambre; aussi regrettons-nous la résolution déplorable qu'on a prise de nous fermer en quelque sorte cette

voie.

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