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Combien uti.

le au Public

cultivées.

biens mobiliers; mais il n'y en fauroit jamais avoir de comparables à ce qui fe pratique dans les autres Provinces, où deux ou trois malheureux, réunis dans un cabaret, chargent & dechargent arbitrairement ceux qu'il leur plaît. Il est vrai encore, que l'on ne fauroit faire une évaluation fixe des biens de fonds, parce qu'ils peuvent également s'augmenter ou diminuer: mais l'Auteur foûtient qu'une évaluation, faite fur le pied commun des vingt dernieres années, fera veritablement au plus près du jufte; que les fruits de la terre ont une valeur coulante, à laquelle il arrive peu de changement pendant vingt ans, fi l'on excepte les calamitez extraordinaires, invasions des ennemis, & contagions.

D'autre côté la culture bonne, ou que les terres mauvaise, augmente ou diminuë le foient bien produit des terres; mais un bon Gouvernement ne doit tendre qu'à l'augmentation des fruits, qu'à encourager les laboureurs, ou autres hommes attachez à la culture; &

l'on convient qu'il n'y a pas de plus excellens moyens pour cela que d'ôter l'incertitude, hors la Taille, qui réduit le Paysan non feulement à n'avoir pas les meubles & les habits néceffaires, mais à n'ofer fumer, ni marner fon terrain, de peur d'exciter la jaloufie de quelqu'un.

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des fonds de

tes.

L'Auteur obferve, au fujet de la Evaluations Provence, que depuis l'an 1373. juf- vroient être qu'en 1471. on y a fait quatre éva- plus fréquenluations des fonds; mais que depuis 1471. jufqu'en 1665. il ne s'en eft faite aucune, plûtôt par la faute & négligence des Superieurs, que par défaut de néceffité de connoître & de régler la proportion. Il conclud enfin qu'en failant ces évaluations quatre fois en cent ans, on rétabliroit la juftice, que la longueur des tems peut alterer. Il montre encore que la néceffité d'un changement à l'égard de la maniere d'impofer la Taille, réduit diverfes Paroiffes à la pratique de s'imposer par proportion aux revenus des terres; qu'ainfi dans le Vexin il y en a plufieurs qui la

Réponse à

fols

payent à raison de trois ou quatre
de femage; que vers Goneffe on la
paye tant par arpent de terre. En effet
il y a une grande difference entre être
certain de ce que l'on doit payer,
& dépendre totalement de la paffion
de ceux qui peuvent écrafer arbitrai-
rement, & dont il coûte plus pour
demander justice, que pour languir
& tout abandonner: car au moins
dans ce dernier cas, on n'ajoûte point
perte fur perte, ni chagrin fur cha-
grin, ni paffion fur paffion.

On opofe au defir des peuples pour deux objec l'impofition de la Taille réelle la raitions prifes de la nou fon de la nouveauté, & celle du traveauté, & du vail. Mais fur la premiere il eft aifé Taille réelle. de voir que toute nouveauté, qui

travail de la

Refutation

agrée & qui eft defirée, eft toûjours bien reçuë; & fur la feconde, qu'il feroit cruel de refufer fon aplication, & fon travail, pour procurer un avantage fi confiderable au Roi, & à fes Sujets.

On peut objecter encore la diffide quelques culté qu'il y auroit à contenter les tions. Ecclefiaftiques, & les Nobles, dans

autres objec

la diftinction des biens roturiers : mais l'exemple des Generalitez où ia Taille eft réelle, doit fervir de règle. Et d'ailleurs, comme tous les exempts payent la Taille indirectement par leurs Fermiers, ils verront bientôt qu'ils tireront davantage de leurs terres fixes à un certain taux,que lorfque le moindre prétexte peut abîmer leurs Fermiers. La Taille réelle exclura tout d'un coup une infinité de priviléges accordez fur de foibles finances, & procurera par conféquent un foulagement très prefent aux pauvres des Paroiffes. Enfin la recherche qui s'eft faite pour l'établiffement du dixiéme denier, fervira de plan prefque certain pour régler la Taille réelle; outre que les grandes affaires, où l'on prévoit le plus de difficultez, se rendent plus faciles dans l'exécution, quand on les a entreprifes avec courage, dans la vûë d'une utilité fenfible & generale. Au fonds la principale refiftance que l'on peut aporter aux juftes motifs de rendre univerfellement la Taille réelle, conforme à

Mauvais état

des terres

dans l'Elec

ges.

celle de la Generalité de Montauban, n'eft fondée que fur un ufage, où l'habitude retient les Miniftres endormis, & hors du fentiment des miferes publiques.

L'Auteur juftifie par les procès ver

baux de vifite de l'Election de Limotion de Limo• ges, que le cinquiéme des fermes, ou métairies, eft abfolument inculte & abandonné, fans habitans & fans beftiaux de forte qu'il ne s'en tire aucune chofe. Auffi voit-on que cette Election demeure en refte de fes

en 1704.

Tailles progreffivement, à mesure que
la mifere s'augmente:
9134 livres 12 fols 8 deniers, en
1705. 8628 livres 8 fols, en 1706.
37112 livres 15 fols 3 deniers, en
1707. 79619 livrés 1 fol 9 deniers,
en 1708. 204193 livres 15 fols 4
deniers, en 1709. 315000 livres,
en 1710. 540823 livres 7 fols 3
deniers, & en 1711. 850000 li

vres.

Trifte fua-
tion des pay- les Païfans n'avoient
fans en Aan-

Si en 1688. on fe plaignoit que
pas de lits pour

ce.

fe coucher, aujourd'hui plufieurs

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