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,

rir de fonds

reurs.

& extraordinaires, dons gratuits du pouvoit aques même & de quelques Provinces, fous les prefont une autre fource des revenus du miers EmpeRoi, au fujet de laquelle on obferve que les premiers Empereurs Chrétiens, voulant éviter la difcuffion des priviléges Ecclefiaftiques, leur avoient dé fendu d'aquerir ni pour eux, ni pour leurs Eglifes, afin que tous les biens fonciers reftant aux mains des Laïques les contributions néceffaires au foutien de l'Etat fuffent toûjours fournies fans obstacle, ni contestation.

Cette prévoyance n'a pas duré. Ce reglement changé, d'où Les Fidelles, & particulierement les il fuit que le Princes, ont fait de grands dons aux Clergé doit payer fa part Eglifes en toutes efpèces de richeffes. des impôts. Or ces biens faifant partie de l'Etat

ont le même interêt
que tous les au-
tres à la défense, & à fon bien.
Ainfi, quoique les Papes fe foient
fouvent opofez aux demandes que
nos Princes ont faites au Clergé, ce-
lui-ci a de lui-même voulu contribuer
à l'avantage public, & il n'y a plus
aujourd'hui de difficulté, tout le

Repartition

des décimes,

&c.

Corps de l'Eglife de France s'étant de lui-même foumis à payer le dixiéme de ses revenus, fous le titre de décime, & de payer encore extraordinairement pour les neuf autres parts, à proportion des befoins.

La répartition de ces deux espèces peu équitable d'impofitions eft faite par les Prelats dons gratuits, Ecclefiaftiques, & autres Ecclefiaftiques de réputation : ce qui porteroit à croire qu'elle eft toûjours très équitable. Mais l'experience y eft contraire: l'abus s'y trouvoit déja dès le tems de François I. qui ordonna que les benefices payeroient fuivant leur veritable valeur, & qu'il fe feroit des recenfemens de tems en tems, pour connoître les augmentations ou diminutions. L'autorité, & le crédit du Clergé, n'ont pas permis de penfer que cette taxe pût être imposée par Laïques ainfi on l'a laiffé fe taxer lui-même. Cependant on voit communément qu'un benefice de 100000 livres de rente paye 1500 livres pour toutes décimes & qu'une Communauté de 30000 livres de revenu,

,

des

paye 6 à 7000 livres. Les Curez font encore plus vexez que tous les autres, par proportion. Une feule parole du Maître, prononcée ferieufement, & avec l'autorité qui lui apartient, remédieroit aisément à ces légeres malverfations, ou du moins diminueroit le scandale.

A l'égard des dons gratuits des Provinces, celles de Languedoc, de Provence, de Bourgogne, de Bretagne, d'Artois, de Béarn, Navarre & Foix, conviennent des contributions an

nuelles , que l'on apelleroit Taille dans les autres Païs. On ne niera pas que la maniere, dont elles repartiffent leurs impofitions, ne foit fujette à quelques abus; mais il faut convenir qu'ils n'ont rien de comparable à ce qui fe paffe dans les autres Provinces.

Nul Prince ne peut amaffer de trefors fans

que

AFFAIRES EXTRA

ORDINAIRES.

On a ci-devant obfervé que, quelriche que foit un Etat, & quelfaite tort à fes que économie que l'on pratique dans Sujets, le Gouvernement, il ne peut jamais foutenir une guerre de durée avec fes revenus ordinaires. On en a montré les raifons, auxquelles il faut ajoûter que celui-là feroit un extrême dommage à l'Etat, lequel voudroit se fervir d'une trop fcrupuleufe difpenfation de deniers pendant la paix, dans l'efperance d'amaffer pour les dépen fes des guerres futures, puifque nul Prince ne peut amaffer de trefors, fans dépouiller fes Sujets du reffort néceffaire pour mettre tout en mouvement; lequel reffort ne confifte que dans les matieres d'or & d'argent, depuis que l'échange ne fe pouvant plus faire entre les hommes en valeur réciproque, on eft convenu generale. ment de ces métaux, pour moyen proportionnel,

augmente,

dans les né

velles, de nouveauxrevenus

Les revenus ordinaires font établis Preuve que par raport à la néceffité de l'emploi. ceffitez nouAinfi quand la néceffité comme pendant la guerre, il faut ab-font néceffaifolument augmenter & forcer les re- res. venus dans la même proportion : & pour en venir à bout, l'on s'eft de tout tems fervi de deux moyens ; l'un de vendre de la dignité & de l'honneur, c'est à dire des prééminences; l'autre d'augmenter les impofitions, foit en multipliant les droits, foit en en établiffant de nouveaux.

deux fortes,

Ces Charges & Offices vendus dans Charges de le cours de la guerre, font de deux créées pour fortes à favoir des dignitez & em- cet effet, plois importans, qui fe font vendus de gré à gré, fans rien perdre fur le prix fixé, & des Offices de moindre confideration, pour l'achat defquels l'empreflement ne dure gueres: de forte que l'on a été obligé de les vendre en gros à des Partisans, qui les ont enfuite revendus en détail, auffi-bien que les taxes mêmes, dont Profits énorils ont fait le recouvrement, après mes que les en avoir fait l'avance. Le mal eft font,

Traitans y

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