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chandises de crû & fabrique étran

gere.

pour

VIII.

Ne point accorder ni fouffrir de privileges, ni de compagnies exclufives pour le commerce du dehors, ni les arts dans le dedans, fi la liberté publique fuffit aux befoins de l'Etat; mais fi cette même liberté ne fuffit pas pour foutenir les privileges & les compagnies exclufives pour le tems neceffaire. Mais ne jamais regarder ceux qui fe chargent de l'exécution de ces priviléges comme défintereffez, & au contraire les veiller d'auffi près qu'il fe pourra, comme rempliflant une partie de la régie du commerce de l'Etat.

IX.

Ne recevoir aucun avis qu'après les avoir conferez avec l'utilité réelle & publique.

X.

Etre convaincu que l'or & l'argent étant le mobile de l'Etat, & de tous les Particuliers, & ne pouvant entrer ni fortir du Royaume que pour le commerce avec l'Etranger, il faut veiller que s'il n'y en entre gueres du moins il n'en forte point du tout par ce moyen.

X I.

Ne méprifer ni les Marchands, ni les Artifans, quoique leur conduite intereffée les rende fouvent dignes de l'être ; mais les regarder comme les ferviteurs domeftiques de l'Etat, qu'il faut conduire & mener pour la fin de leur condition.

XII.

Penser que les métaux précieux étant la clef du Gouvernement, il faut une attention perpetuelle à tout

ce qui fert à l'amaffer, & à le répandre; mais de maniere ou d'autre, il faut ufer d'une parfaite œconomie.

XIII.

Qu'il eft abfolument neceffaire d'examiner ferieufement & foncierement les principes du commerce, & les fuites de ces principes.

XIV.

Ne jamais tolerer la variation de. ces principes, que par un raport effectif au bien general,

XV.

Ne jamais arrêter, ni bleffer les talens naturels des Particuliers.

XVI.

Se faire un devoir d'entrer dans le détail de l'emploi des Sujets de

ce que

226 VI. MEMOIRE DU COMTE l'Etat, autant qu'il fe peut, partout Particulier abandonné à lui-même, ou n'agiffant que pour lui, préjudicie au bien public.

L'amour de

l'Etat &

l'envie d'é.

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tre inftruit regles d'un Minire par

raport au commerce.

XVII.

Se faire une loi de ne point mol. lir en faveur de l'intrigue, ou par crainte, ni agir fans prévoyance, ou précaution, dans une matiere fi importante.

la

Mais la bâfe de tout eft le véritable amour de l'Etat, qui comporte avec foi l'attention & le defir d'être inftruit deux principes qui remedient à deux grands maux, prévention & la diffipation. L'exemple des petits Etats fait voir que ces deux points ne font jamais hors de vûë; & c'est le moyen pour le quel ils proportionnent fi fagement leur dépenfe & leur pouvoir, fans jamais détourner ni affoiblir la

fource de la richeffe de leur peu

ple.

comparee

Et d'ailleurs ils prennent fi bien Conduite de leurs mesures avec l'Etranger, qu'ils la France ne fouffrent jamais de fon commer- celle des ce; au lieu qu'en France, quand on Etrangers, vient à s'apercevoir de la fuite de Por & de l'argent, qui eft inévitable, quand l'Etranger donne plus de fes marchandifes qu'il n'en reçoit, on fe jette d'abord fur le terme d'un Traité ce qui fait crier le fouffrant à la mauvaife foi, fans dans le fonds il a tort parce qu'il a trop exigé. Ainfi rendre defertes des villes & des Provinces, ne fera pas un fi grand tort & fi réel à l'Etat, que la négligence & l'inattention fur le com.

convenir

merce.

par

lui que

L'Auteur s'étend enfuite à faire Avantages voir que la France peut tirer de François que les Ple de Bourbon, à prefent aban- peuvent redonnée, le poivre, le girofle, la tirer de l'Ifle mufcade, la canelle, le caffé, le cacao, & toutes les épiceries, defquelles la Hollande tirannife le reste

de Bourbon

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