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buables, les plus riches ne payent que cent livres, & les moins riches vingt fols; quel nombre infini de benedictions ce nombre infini de peuples exemts ou foulagez, ne donnera-t-il point au Souverain, & à fon Confeil?

Ainfi que le S. M. outre cela, convertiffant le

changement

en droit de

Bouchon.

du revenu revenu des Aides en droit de Boudes Aides chon, pas un de fes Sujets, autre que les Cabaretiers, ne payeroit déformais d'impôt, de quelque nature que ce foit, pour raifon des vins qu'il cüeilleroit, qu'il acheteroit & qu'il vendroit en gros, qu'il feroit voiturer par eau & par terre, ou qu'il confumeroit pour la fubfiftance de fa famille. Ainfi de toutes les autres boiffons: au lieu qu'en l'état où font les chofes prefentement dans les Provinces, le revenu du Trefor Royal pourroit bien en fouffrir un jour › par l'impuiffance des pauvres qui portent la plus lourde partie du fardeau, à moins que S. M. ne prévienne le mal dans un tems auffi favorable qu'eft „celui de la paix, engageant, par des

voyes également utiles aux uns & aux autres, les Chefs des fortes familles, qui occupent les villes closes, à partager infenfiblement le fardeau avec les Chefs de famille foibles, qui habitent la campagne.

de la maxime, que les

reux devien

Mais comme les gens d'affaire pu- Refutation blient hautement par tout, que le peuple ne fçauroit être trop foible, peuples heuque les richeffes le rendent infolent; nent trop & que pour foutenir leur maxime, infolent. qui n'a d'autre fondement que leur interêt particulier ; ils donnent pour exemple le peuple d'Angleterre, il me femble, pour détruire leur raifonnement, qu'il n'y a pas de comparaifon à faire entre un Souverain dont l'autorité eft bornée, à un Monarque abfolu dans le plus floriffant Empire de la Chrêtienté, qui jouit de près de fix vingt millions de livres dès à prefent, qui entretient trois cens mille hommes fous les armes en tems de guerre, & plus de cent cinquante mille en tems de paix; mais plus redoutable encore par l'amour de fes Sujets que par la force de fes armes,

i

Divifion des

Chefs de famille du

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& dont la prudence incomparable nous promet un repos éternel en fes Etats, même pour les Provinces qui auroient plus de difpofition à la révolte.

Encore une fois, je ne crois pas que les gens d'affaires ayent quelque raifon à opofer à ce deffein, qui vaille les cinquante millions de livres tout au moins, dont on augmenteroit le revenu du Roi tous les ans ; joint à cela le foulagement que recevroient tous fes Sujets de la confommation de ce projet, qui d'ailleurs conduiroit nôtre Monarque à l'Empire de la Chretienté, fi S. M. en jugeoit l'entreprise néceffaire.

Pour donc en faire voir la facilité, j'ai formé trois claffes de trois milRoyaume en lions de Chefs de famille contribuachacune bles, lefquelles je divife chacune en dix rangs égaux en nombre,& inégaux en facultez.

trois claffes

d'un mil

lion.

Ce que payeroit la premiere.

L'on voit dans la premiere division de ce* Memoire, qu'il y aura un million de Chefs de la baffe claffe qui ne * Voyez ci-après.

payeront par an,pour le droit d'amortiffement, que depuis vingt-fols chacun jufqu'à dix livres.

Que ceux de la moyenne claffe ne La feconde. payeront que depuis douze livres jufqu'à cinquante livres.

Et ceux qui forment le troifiéme La troifiéme million, qui eft la haute claffe, depuis cinquante-cinq livres jufqu'à

cent.

reviendroit

de cet arran

gement.

Et dans les deux autres divifions Utilité qui . fuivantes, l'on verra que l'on peut au Roi, & porter le revenu du Roi à des fom- aux Sujets, mes immenfes, fans néanmoins incommoder fes Sujets; & que, felon fes befoins, S. M. pourra augmenter ou diminuer, comme il lui plaira, la contribution d'un chacun, & en faire même plus ou moins de classes, fi bon lui femble, avec cette fatisfaction que jamais tant que cet ordre subsistera, l'on ne pourra lever un fol fur fes Sujets, qui ne tourne à fon utilité particuliere.

faire..

Enfin, fi S. M. confentoit que Effai qu'on V. G. éprouvât cet établiffement dans en pourroit an Diocéfe feul, qui fût du nombre

Nombre des
Cabaretiers

de ceux qui tiennent le milieu entre les petits, elle auroit le plaifir de voir, un an après, que l'exemple d'un fouragement fi confiderable, porteroit les Diocéfes voifins, & enfuite tout le Royaume, à demander la même chose avec empressement; ensorte que cette affaire s'établiroit d'ellemême par fa propre bonté, fans peine, fans bruit, & fans dépenfe; & il n'y auroit d'obftacle à vaincre que celui qui pourroit venir de l'interêt particulier des gens d'affaires. Mais il n'y a pas lieu de l'aprehender; car V. G. fçauroit bien employer en cette rencontre le pouvoir abfolu qu'elle a eu fur eux, pour les empêcher de s'opofer à l'augmentation du revenu du Roi, & à la félicité perpetuelle de la France.

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Quant au droit de Bouchon à abonner par an aux Cabaretiers du Royaume, payable de trois mois en trois mois, il ne feroit pas mal aifé à établir, ni de difficile exécution.

Nous avons trouvé en France qua

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