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DE L'IMPRIMERIE D'ANTH. BOUCHER,

SUCCESSEUR DE L. G. MICHAUD,

RUE DES BONS-ENFANTS, No. 34.

DES HOMMES VIVANTS,

OU

HISTOIRE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE

DE LA VIE PUBLIQUE DE TOUS LES HOMMES QUI SE SONT FAIT
REMARQUER PAR LEURS ACTIONS OU LEURS ÉCRITS.

OUVRAGE ENTIÈREMENT NEUF,

RÉDIGÉ PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES ET DE SAVANTS.

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CHEZ L. G. MICHAUD, LIBRAIRE - ÉDITEUR,
RUE DES BONS-ENFANTS, No. 34.

JANVIER 1819.

DES HOMMES
HOMMES VIVANTS.

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P.

PAAR (Le comte DE), chambellan de l'empereur d'Autriche et adjudantgénéral dans l'armée autrichienne, était employé, en 1814, à l'état-major du prince de Schwarzenberg. Il accompagna le comte de Nesselrode à Paris, le 30 mars, pour la capitulation de cette ville (Voy. NESSELRODE). Le comte de Paar fit encore la campagne de 1815, et fut nommé, après la bataille de Waterloo, au commandement des troupes autrichiennes à Avignon. Tous les journaux français rendirent compte, au mois d'août de cette même année, d'une lettre qu'il écrivit au maire de cette ville, pour expliquer les intentions des puissances alliées. «En rentrant sur le sol de la France, >> est-il dit dans cette lettre, les puis»sances alliées sont venues raffermir sur » son trône le plus vertueux et le plus » respecté des rois, Louis XVIII; elles » sont venues délivrer la France de ces » hordes militaires qui, sous le bouclier » de défenseurs de la patrie, en sont les » oppresseurs et les dévastateurs; elles » sont venues, en un mot, pour purger » le royaume de ces hommes qui vou» draient sans cesse rallumer la torche >> révolutionnaire, et étermiser les maux » qui pèsent depuis trop long-temps sur » la patrie, etc., etc. » M. le comte de Paar a reçu du Roi de France, en 1816, la croix de St.-Louis. S. S.

PACCA (BARTHÉLEMI), cardinalprêtre de la création de Pie VII, camerIngue de la Ste.-Eglise et pro-secrétaire d'état, né à Bénévent le 16 décembre 1756, a donné des preuves du plus courageux dévouement à la personne du souverain pontife pendant les jours de persécution. Revêtu de la confiance de Sa Sainteté, dont il défendait énergiquement les droits auprès du général français Miollis, en sa qualité de pro-secrétaired'état, le cardinal Pacca fut un des premiers en butte aux poursuites qui furent

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communes à presque tous les membres du sacré collége. Le 6 septembre 1808, il fut arrêté par deux officiers français et un sergent, qui lui intimèrent l'ordre de partir pour Bénévent, escorté par la force-armée avec défense de monter à l'appartement de Sa Sainteté, dans la crainte, lui dit-on, qu'il n'en résultat quelque scandale. Le cardinal répondit qu'il n'obéirait à cet ordre qu'autant que le S. Père y consentirait; et sur-le-champ il lui donna par écrit communication de ce qui se passait. Le pape descendit lui-même à l'appartement du cardinal Pacca, où il déclara avec fermeté aux officiers que, fatigué des outragès qu'on faisait chaque jour à son caractère, il s'opposait formellement à ce que son ministre obélt à l'intimation qu'il avait reçue; et aussitôt, prenant le cardinal Pacca par la main, il le conduisit dans sou appartement, où il lui ordonna de vivre, comme lui, en qualité de prisonnier. Le cardinal continua d'être l'iuterprète des justes plaintes du S. Père contre les vexations sans nombre qui furent exercées sur sa personne jusqu'au 6 juillet 1809, époque à laquelle ce chef de l'Eglise fut enlevé violemment de Rome. Témoin de cet attentat, le cardinal Pacca voulut partager le sort de son souverain, et il demanda qu'on lui permît de l'accompagner dans sa captivité : ce qu'il obtint; mais il fut séparé du S. Père à Grenoble, et détenu dans une forteresse pendant trente mois. Il n'en sortit que pour subir d'autres épreuves, qui firent briller d'un nouvel éclat sa fermeté et son attachement à la religion. Les événements de 1814 rétablirent enfin le souverain pontife sur son siége, et rendirent au fidèle cardinal ses anciennes fonctions. Lorsque les entreprises de Murat vinrent de nouveau troubler, en 1815, la paix des états romains, le cardinal Pacca rédigea, le 22 mars, une procla

mation relative à la violation du territoire, et s'éloigna momentanément de la capitale avec le pape, après avoir annoncé la création d'une junte d'état, pour s'occuper pendant: son absence des affaires du gouvernement. En 1816, il fut nommé membre de la congrégation chargée des affaires de la Chine, et envoyé au mois de mars, avec une mission extraordinaire, auprès de l'empereur d'Autriche. Il fut aussi désigné, quelques mois après, pour assister aut discussions qui devaient avoir lieu à Paris, relativement au clergé, et nommé membre de la congrégation instituée pour régler le système des études de l'université, et pour déterminer les villes où seraient fixés les établissements d'éducation publique dans tous les états pontificaux. S. S.

PACCARD (LOUIS-JOSEPH) était avocat à Challon-sur-Saône lorsqu'il fut député de ce bailliage aux états-généraux de 1789, où il vota avec le côté droit. Il signa les protestations des 12 et 15 septembre 1791, contre les opérations de Passemblée nationale, retourna dans sa province après la session, et échappa aux proscriptions révolutionnaires. M. Paccard fut anobli par lettres-patentes du Roi du 6 septembre 1814, nommé le 24 du même mois chevalier de la Légiond'honneur, puis juge près le tribunal de première instance de Challon. Il fait encore partie (1818) de la chambre des députés, à laquelle il a été appelé, en 1816, par le département de Saône-et-Loire. Il y a parlé en différentes occasions, notamment, le 17 décembre 1817, contre le projet de loi sur la

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PACCARD (JEAN-EDME), né à Paris en 1777, de parents peu fortunés, fut élevé aux Feuillants de la rue St.-Honoré, par la protection de M. de St.-Amand, doyen des fermiers-généraux. Lors de la suppression des couvents, il ventra dans la classe des artisans. Conduit chaque soir à l'Opéra par son père, qui y travaillait en qualité d'homme de peine, M. Paccard se passionna pour le théâtre, et débuta sur l'un des théâtres du boulevard, dans les Confidents. Il passa ensuite au petit théâtre de la Foire - St.Martin, fut tour à tour sifilé et applandi. La troupe s'étant dispersée au bout de trois mois, M. Paccard se rendit à Dijon avec Thénard, et débuta sur le théâtre de ectte ville dans l'emploi de

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jeune-premier. Il réussit; et, pendant trois années consécutives, il sut, à force de travail et d'amour pour son art plaire à un public éclairé. Appelé par la conscription en Italie, M. Paccard y trouva une troupe française qui était venue jouer la comédie, et il s'associa pendant trois ans à ses travans. En 1806, il rentra en France; et après avoir reparu sur les théâtres de Dijon et de Besançon il revint à Paris, et chercha à débuter sur la scène française. Dugazon l'entendit, et en parut content. Le jour du début était fixé, lorsque tout-à-coup l'amour changea les idées du jeune comédien, qui renonça pour jamais au théâtre, et se maria. Ce fut alors que M. Paccard se fit auteur de romans; il obtint ensuite un emploi dans une administration et il fit en même temps le commerce de la librairie. Ses ouvrages sont : I. Clémence et Julien, ou l'Antigone française, 1808, 2 vol. in-12. II. La Fénéloniade, 1809, in 8o. (Voy. la Biogra phie universelle au mot FENELON, tom. XIV, pag. 302). III. La Judith française, ou Edmond et Clotilde, 2 vol. in-12, 1810. IV. Eugène et Alvina, ou les Victimes de l'intolérance, 1810 2 vol. in-12. V. Le Parisien, ou les Illusions de la Jeunesse, 1811, 3 vol. in13. Ce roman, au-dessous du médio

cre est l'histoire de la jeunesse de Pauteur. VI. Les Médicis, ou la Renaissance des sciences, des lettres et des arts en Italie, en France, etc., 1812, 4 vol. in-12. VII. Dieu, l'Hon neur et les Dames, 1813, 6 vol. in-12. VIII. Les Amours de Laure et de Petrarque, 1814, 2 vol. in-18. IX. Louise de Vergy, soeur de Gabrielle, 2 vol. in-12. X. Christine, reine de Suède 2 vol. in-12. XI. Le Donjon de la forêt de Beauregard, 2 vol. i-12. XII. Melusine, ou les Tombeaux de Lusignan, 1815, 4 vol. in-12. XIII. Pétrarque solitaire, 1816, 2 vol. in-8°. Cet ouvrage fait suite aux Amours de Laure et de Pétrarque. XIV. L'Orange de Malte, suivie des tableaux de l'amour honnéte et vertueux, 3 vol. in; 12. On a encore de M. Paccard, une Epitre à Boileau

1818, in-8°.

K.

PACHE (JEAN-NICOLAS) est fils d'un suisse-portier du maréchal de Castries, qui fit soigner son éducation, et le choisit ensuite pour précepteur de ses enfants, en lui assurant une pension. M. Pa

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