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Des combinaisons de l'huile d'olives avec l'acide

nitrique, par M. DELAMÉTHERIE.

M. Delamétherie a essayé d'imiter la cire en mêlant de l'huile d'olives avec de l'acide nitrique faible. Il remua de temps en temps ce mélange avec un tube de verre, et au bout de quelques jours, il aperçut que l'huile prenait de la consistance. Il continua d'agiter le mélange, et au bout de deux mois, il avait la consistance d'une pommade ferme; alors il le lava dans l'eau, et il essaya d'en faire brûler. Il en fit une petite bougie avec quelques fils de coton, et elle brûla parfaitement comme la cire d'une lumière douce et sans fumée; enfin elle avait une légère odeur de cire.

L'auteur a répété cette expérience en mêlant le même acide nitrique faible avec de l'huile d'olives, et exposant le mélange à un certain degré de chaleur sur un bain de sable. Il faut que la chaleur soit trèsmodérée, pour que l'acide n'exerce pas une action trop vive sur l'huile, et même il vaut encore mieux faire l'opération à froid. (Journal de Physique. Mai 1815.)

Analyse des aérolites tombées aux environs d'Agen, le 5 septembre 1814, par M. VAUQUELIN.

Ces aérolites ne diffèrent de celles qui ont été précédemment analysées que par l'absence du nickel; elles contiennent, comme celles-ci, et à peu près dans les mêmes proportions, de la silice, de la magnésie,

du fer, du soufre, et des traces de chaux et de

chrôme.

L'auteur pense que

pense que la silice qu'on obtient à l'état gélatineux des aérolites en général y est unie avec la magnésie. Quant au soufre, il s'y trouve certainement en combinaison avec le fer; car, lorsqu'on dissout, dans l'acide sulfurique ou muriatique du fer qui a été séparé mécaniquement d'une aérolite, il se dégage un mélange de gaz hydrogène et de gaz hydrogène sulfuré. Il est très-vraisemblable que le soufre n'est pas combiné avec la totalité du fer, qu'il ne sature que la portion qui lui est nécessaire pour constituer le proto-sulfure de ce métal. S'il en est ainsi, la plus grande partie du fer doit être à l'état de pureté; car le gaz hydrogène est plus abondant que le gaz sulfuré.

Lorsqu'on traite les aérolites par des oxides faibles, la totalité du chrôme reste mélangée à la silice, et lui donne une teinte grise. Le chrôme est à l'état métallique, car il est insoluble dans les acides, et on ne peut en opérer la dissolution, qu'en traitant par la potasse le résidu où il se trouve. Ce métal paraît être libre de toute combinaison, puisqu'on l'aperçoit assez souvent dans les aérolites en parties volumineuses, qui sont absolument isolées de tout corps étranger. (Journal des Mines. Avril 1815.)

Digesteur distillatoire, par M. CHEVREUL.

Une des grandes difficultés de l'analyse des substances organiques, consiste en ce que la chimie ne

dispose que d'un petit nombre de réactifs propresà en séparer les principes immédiats sans les détruire.

M. Chevreul a cherché à multiplier les parties que l'on peut en tirer, en les employant à des degrés de chaleur très-divers, et en faisant varier ainsi leurs forces dissolvantes.

Pour cet effet, il a imaginé une machine qu'il appelle digesteur distillatoire, et qui consiste en une marmite de papin, fermée par une soupape qui maintient un ressort ; la force du ressort, que l'on change à volonté, détermine le degré de chaleur que le liquide doit recevoir pour s'échapper. On recueille successivement le produit de chaque degré au moyen d'un tuyau qui conduit dans un récipient. La matière solide que l'on examine est retenue dans le digesteur par un diaphragme mobile, qui peut aussi la comprimer et en entraîner tout le liquide restant.

M. Chevreul a opéré sur le liége, par sa méthode; il l'a soumis vingt fois à l'action de l'eau, et cinquante à celle de l'alcool; et après avoir détaché ainsi des matières très-diverses, il lui est resté un tissu cellulaire, qu'il nomme subérine, et qui, traité par l'acide nitrique, se convertit en acide subérique. Parmi ces matières retirées du liége, il en est une qu'il croit nouvelle, et qu'il nomme cerine, parce qu'elle a plu sieurs des propriétés de la cire.

Le même chimiste a appliqué sa méthode au succin ou ambre jaune, et reconnu que l'acide succinique y existe tout formé.

Il a aussi continué ses recherches sur la saponifi

cation, et en comparant la graisse naturelle à celle qui a été saponifiée, il a conclu que les propriétés de cette dernière ne viennent point de l'élimination ni de l'acquisition de quelques substances, mais d'un nouveau mode de combinaison occasionné par l'action de l'alcali, et qui donne à la graisse une analogie avec les acides, indépendante de toute oxigénation. ( Analyse des travaux de la première classe de l'Institut pendant l'an 1814, par M. CUVIER.)

IV. MÉDECINE ET CHIRURGIE.

Sur l'art de rendre la médecine agréable, ou de la réforme des médicamens les plus répugnans à prendre ; par M. J. J. VIREY.

Nous ne présenterons ici que le résumé général du

mémoire de M. Virey, qui, après avoir parcouru la série des compositions pharmaceutiques susceptibles d'amélioration, établit les principes à suivre dans une semblable entreprise :

1o. Réduire autant qu'il est possible la quantité des médicamens, à moins qu'il ne soit indispensable de l'étendre. Pour cet effet, il est convenable de choisir les substances les plus actives sous un petit volume, en évitant toutefois les accidens qui résulteraient de la causticité, de l'âcreté, et de l'énergie particulière à certains remèdes;

2. Dans la préparation ou mixtion, envelopper,

déguiser, ou du moins édulcorer, aromatiser, mieux qu'on ne le fait, les médicamens d'une saveur révoltante ou d'une odeur nauséabonde et fétide : donner en bols ou pilules la plupart des remèdes internes de consistance solide;

3°. Dépurer, clarifier, distiller, séparer enfin, le plus qu'on peut, toute matière insoluble qui dépose ou reste suspendue dans les liquides; mais ceci doit être subordonné à la nature des médicamens et à l'intention du médecin qui le prescrit;

4°. Simplifier autant qu'il est possible les mélanges, et éviter ceux qui produisent des combinaisons contraires à l'indication que l'on se propose de remplir;

5°. Réduire sous forme de pastilles, de condits, de tablettes, pâtes sucrées, confitures, sirops, etc., beaucoup de substances médicamenteuses dont la saveur sera encore supportable;

6o. Préférer, toutes les fois que l'on peut, les macérations ou les infusions théiformes aux décoctions épaisses et chargées, et chercher les véhicules les plus agréables et les plus purs;

7°. Multiplier avec choix et raison les teintures vineuses ou alcooliques, les eaux distillées ou les autres formules qui présentent des composés peu difficiles à prendre intérieurement;

8°. Préférer les Europistes ou les remèdes faciles à trouver et à préparer, aux drogues rares ou qu'on ne pourrait donner que sous une forme désagréable et incommode;

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