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corps de pompe avec des poids équivalens aux pressions des colonnes successives que l'on veut mesurer; 2o. en calculant la réduction du volume de l'air

différentes pressions.

Usage.

par ces

Lorsqu'on plonge cet instrument dans l'eau, à une brasse, par exemple, le poids de la colonne d'eau d'une brasse de hauteur enfoncera le piston dans le corps de pompe, depuis zéro de l'échelle jusqu'au point marqué une brasse; alors l'élasticité de l'air comprimé dans le cylindre fait équilibre au poids de la colonne d'eau d'une brasse de hauteur. Si on l'enfonce à deux brasses, la colonne d'eau devenant double en poids, pousse le piston depuis zéro jusqu'au point de l'échelle marqué deux brasses. Ce point n'est pas à une distance double de zéro à une brasse, de manière que la graduation va en diminuant. Plus le corps de pompe sera long, plus les divisions de l'échelle deviendront sensibles, et plus l'instrument offrira d'exactitude dans les observations.

Voici la manière de se servir de cette sonde. On retire le piston jusqu'à ce que le zéro de l'échelle soit de niveau avec la traverse, et on tourne le robinet, afin de mettre l'air intérieur du corps de pompe en équilibre avec l'air extérieur ; on jette ensuite le plomb, et lorsqu'on le retire, l'index marque sur la tige la profondeur à laquelle il est descendu.

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L'air que peut contenir un corps, tel qu'un cylindre, par exemple, est comprimé par le poids de l'atmosphère; mais s'il était comprimé dans ce même

cylindre par le moyen d'un piston, on sait qu'en y ajoutant un poids égal à celui de l'atmosphère, la pression étant double, et l'air étant parfaitement compressible, il n'occuperait plus qu'un volume égal à la moitié de celui qu'il occupait d'abord. Enfin le volume que l'air occupe lorsqu'on le soumet à différentes pressions est en raison inverse de ces pressions. On sait aussi que les poids de différentes colonnes d'eau sont entre eux comme les hauteurs de ces coTonnes.

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D'après ce principe, on peut déterminer, au moyen de la dépression de l'air, la profondeur à laquelle le cylindre a été plongé, ou, ce qui est la même chose, la hauteur de la colonne d'eau de mer qui reposait sur le piston. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Janvier 1815.)

Gouvernail postiche, pouvant remplacer en temps de tempête le gouvernail ordinaire brisé, par le capitaine PEAT.

Le capitaine Peat, commandant le vaisseau le Cornewall, destiné pour la Barbade, fut accueilli d'une tempête qui lui brisa le gouvernail, arracha les éguillets qui le retiennent, et l'enleva. Il songea à le remplacer par quelque machine qui pût produire le même effet, et songea d'abord au gouvernail postiche du capitaine Pakenham; mais il reconnut bientôt qu'il faudrait un temps trop long pour le construire, et qu'on éprouverait beaucoup de difficulté à le fixer en place, la lame étant toujours très-forte. Il fallut donc aviser à un autre moyen, et son maître

timonier lui suggéra l'idée d'une espèce de pagaie, ou gouvernail, qui fut promptement construit.

A son retour en Europe, le capitaine Peat en déposa un modèle dans le cabinet des machines de la Société d'Encouragement de Londres, qui, s'étant convaincue de l'utilité de cette invention, accorda à l'auteur une médaille d'or.

Ce gouvernail peut être emploié dans les plus gros temps, sans qu'on ait à craindre qu'il soit brisé ou enlevé, puisqu'on le retire et qu'on le remet en place avec la plus grande facilité. Il est composé de matériaux qu'on a toujours à sa disposition, et permet de virer de bord, de louvoyer et de diriger le navire en tout sens aussi bien qu'avec le gouvernail ordinaire, dont il partage d'ailleurs tous les autres avantages.

Le capitaine Peat fut tellement satisfait de son service, qu'il le conserva pendant sa traversée de la Barbade à la Jamaique, qu'il fit en six jours, portant toutes ses voiles dehors, et filant quelquefois jusqu'à dix noeuds à l'heure.

Le seul perfectionnement que l'auteur crut devoir ajouter au gouvernail, est un poids pour le lester, lorsque le navire fait plus de huit noeuds à l'heure.

Il est composé d'une vergue de hunier passant pardessus le gaillard d'arrière, et à l'extrémité inférieure de laquelle sont cloués des bordages formant une pagaie. Du côté dirigé vers le vaisseau, ces bordages sont abattus en chanfrein, pour opposer le moins de résistance possible à l'action du fluide dans le sens vertical. Ce gouvernail peut, au moyen de cordages

appropriés à cet usage, être incliné de manière à former un angle quelconque avec la quille, soit de bâbord, soit de tribord.

Le gouvernail est suffisamment lesté par son propre poids, lorsque le vaisseau fait moins de huit noeuds à l'heure; mais quand sa marche est plus rapide, il faut emploier un lest composé de boulets renfermés dans un sac de toile à voile, et glissant le long d'une corde tendue sous la vergue. On retire ce lest à l'aide d'une autre corde.

Le capitaine Lokewood, directeur de la marine à la Barbade, qui a examiné ce gouvernail avec beaucoup d'attention, en rend le témoignage le plus favorable; mais il propose d'y faire une petite correction.

Les eaux mortes qui résultent de la partie plate et ouverte des bordages fixés au bout de la vergue, tendent à retarder la marche du vaisseau, et à ramener le gouvernail à la surface; ce qui occasionne une tension très-forte des cordages lorsqu'on file vent arrière. Pour obvier à cet inconvénient, on clouerait contre le dernier bordage une pièce de bois formant un angle obtus avec le bout de la vergue.

Plusieurs capitaines de la marine anglaise attestent également que, dans des circonstances pareilles à celles où s'est trouvé le capitaine Peat, son gouvernail doit rendre de grands services; qu'il est d'une construction simple et facile, et que les matériaux qui le composent se trouvent à bord de tous les vaisseaux marchands, auxquels il convient plus particulièrement.

Une description plus détaillée, accompagnée d'une

planche, se trouve dans le Bulletin de la Société d'Encouragement. Décembre 1814.

Lampe d'habitacle qui éclaire constamment, et d'une manière uniforme, la rosette de la boussole; par M. GRANT-PRESTON.

L'habitacle à boussole qu'on emploie dans la marine anglaise, est très imparfait. C'est ordinairement une caisse carrée, placée sur le pont, et divisée intérieurement en deux chambres, dont l'une contient la lampe ou la chandelle, et l'autre la boîte à boussole. Le compartiment qui sépare ces deux chambres est garni d'un carreau de verre, afin d'y laisser pénétrer la lumière; sur le devant de la caisse est un semblable carreau, pour permettre d'observer la boussole, renfermée elle-même dans une boîte carrée en bois ; celle qui reçoit la rosette et l'aiguille aimantée est ronde et en cuivre, et suspendue sur des tourillons ou balanciers.

Une ligne qui doit toujours être parallèle à la quille du vaisseau, afin que sa direction puisse toujours être exactement déterminée, est tracée au crayon dans. l'intérieur de la boîte, et sert d'index aux pointes de la rosette; mais la manière dont la boîte à boussole est fixée dans l'habitacle rend cette opération très-incertaine. On l'assujettit ordinairement avec des coins en bois qu'on enfonce tout autour, ce qui empêche de lui donner une position parfaitement horizontale.

On construit aussi des habitacles à deux boussoles, éclairées par une lampe placée entre elles; mais, outre

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