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ni nodosités difformes dès la seconde année qu'elles ont été posées; enfin, que ces greffes sont beaucoup moins susceptibles d'être décollées ou rompues par les vents, les pluies et les orages, que beaucoup d'autres sortes de cette même série, et qu'elles sont d'une grande solidité à leur point d'intersection. ( Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, 1re année, 6o cahier in-4°.)

Nouvelle sorte d'engrais, de M. ROBERT.

La matière qui peut fournir cet engrais est l'herbe, plus ou moins digérée, qui existe dans la panse et les intestins des boeufs et des moutons tués dans les boucheries. Cette matière, qu'on jetait autrefois dans la rivière, est actuellement recueillie, avec les autres issues des boucheries, dans l'établissement formé par M. Robert, au Gros-Caillou, à Paris.

En effet, l'herbe coupée avant la maturité des graines, le foin, est un bien meilleur engrais que l'herbe coupée après cette maturité; la paille et les substances animales sont de bien meilleurs engrais que les substances végétales. Or, la matière dont il est ici question est de l'herbe, plus ou moins divisée et unie à du suc gastrique.

Réunie en tas, cette matière fermente, perd son odeur, et peut-être semée, comme la poudrette, à la main, sur les prairies naturelles et artificielles, ainsi que sur toutes les autres sortes de cultures.

L'époque à laquelle il convient de répandre cette nouvelle sorte de poudrette paraît être celle où la

végétation se ranime, c'est-à-dire, les premiers jours de printemps; ses effets s'opèrent de suite, parce qu'une partie est à l'état soluble, ce qui est un avantage dans beaucoup de cas. La quantité à répandre doit varier selon la nature du terrain, l'espèce de la culture, l'objet qu'on a en vue, etc.

M. Robert la vend 5 fr. la charge d'un cheval.

Il reste à désirer qu'il soit fait des expériences comparatives sur l'action fertilisante de cette matière ; expériences qui, jusqu'à présent, n'ont pu être entreprises en grand, puisqu'elle manquait. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Juillet 1815.)

Cendres végétatives de M. CHAMBERLAIN, 'de Honfleur (Seine inférieure).

Les cendres sulfuro-muriatiques de M. Chamberlain peuvent être emploiées sans aucune addition de fumier, à la préparation des terres destinées à l'ensemencement des blés. On assure qu'elles ont accru la germination et procuré une abondance que l'on n'aurait pu raisonnablement attendre de celles engraissées avec le fumier.

Onen a répandu, au commencement du printemps, sur des places où le blé avait le plus souffert des rigueurs de l'hiver ; il a pris en peu de temps un accroissement tel, qu'au bout d'un mois il était supérieur à celui qui s'était le mieux conservé.

Ces cendres, semées sur différentes récoltes, sur les trèfles, les luzernes, sarrasins, lin, chanvres, her

bages, prairies naturelles et artificielles, ont produit des effets au-delà de toute espérance.

Elles ont donné des résultats non moins avantageux dans les jardins potagers : les légumes, les pommes de terre, les racines pivotantes surtout, ont pris un accroissement étonnant, et ont acquis une qualité supérieure.

Des arbres de différentes espèces, et notamment les arbres fruitiers, arrosés avec une lessive des mêmes cendres, ont poussé avec une vigueur surprenante, et donné des fruits plus gros et d'une saveur plus agréable.

Mais ce qui rend ces cendres infiniment précieuses, c'est la qualité qu'elles ont éminemment de détruire la nielle. Voici la manière la plus simple de les emploier à cet effet:

On en fait une lessive avec laquelle on arrose le blé destiné à être semé. On le remue pour l'humecter également partout; on tamise dessus de la chaux vive en poudre, et on continue à le remuer jusqu'à ce qu'il se trouve légèrement saupoudré. Il est alors suffisamment séché pour être semé. Ce procédé a été comparativement mis en œuvre par les cultivateurs du département de l'Eure, et jugé infiniment supérieur à tous ceux qu'on a emploiés jusqu'à ce jour.

D'après des essais répétés dans le département de l'Eure; la quantité moyenne à emploier est d'envion quatre à cinq demi-hectolitres par arpent, suivant la nature du terrain.

Cette découverte intéressante a fixé l'attention du Ministre de l'intérieur, mérité les encouragemens de M. le Préfet du département du Calvados, et les éloges des Sociétés d'Agriculture et de Commerce des départemens de la Seine et du Calvados. ( Bulle( tin de la Société d'Encouragement. Octobre 1814.)

Sur les os et les cornes, considerés comme engrais, par M. PAJOT-DESCHARMEs.

D'après des expériences faites dans plusieurs départemens du midi de la France, les os et les cornes sont deux des meilleurs engrais que l'on puisse emploier. En effet, les cornes sont formées des mêmes élémens que les végétaux, c'est-à-dire, de charbon, d'oxigène, d'hydrogène et d'azote. Il en est de même des os, excepté que ceux-ci contiennent en outre des sels calcaires, comme craie et phosphate de chaux. L'analyse démontre que 100 parties d'os se composent à peu près de 50 parties de ces sels, et de 50 parties de matières plus ou moins semblables à la corne; par conséquent tous les principes des cornes et des os peuvent donc passer dans un végétal, et contribuer à son accroissement, comme le feraient le terreau, le fumier, et comme le font les cadavres d'animaux.

Il n'y a d'autre différence à cet égard qu'en ce que ces derniers engrais produisent leurs effets dès l'année même où ils sont emploiés, au lieu que les os et les cornes n'agissent qu'au bout d'un an. La cause en est, que la décomposition des cornes et des os est plus difficile à opérer que celle du terreau, et ne

s'opère que peu à peu. Aussi, quand on a fumé un champ avec des cornes et des os, peut-on rester trois à quatre ans sans le fumer de nouveau. Il faut toujours avoir soin d'emploier ces matières dans la plus grande division possible. (Note de M. PAJOT - DesCHARMES, inséré dans la Bibliothèque physicoéconomique, cahier de septembre 1815.)

Machine à égrener le blé, inventée par M. MAIRĖVOISEROI, de Carouges.

Cette machine consiste en une caisse en bois, de forme pyramidale ou conique, au-dessous de laquelle est placé un couloir ou cage à claire-voie en fil de fer; sa forme peut être carrée ou cylindrique.

Aux parois de la caisse sont fixées des dents de fer, entre lesquelles passent, en tournant, d'autres dents implantées solidement dans un cône en bois que fait mouvoir un arbre aussi en fer, qui traverse toute la longueur de la caisse et du couloir.

A l'extrémité supérieure de cet arbre, est montée une lanterne qui met en jeu un rouet, lequel reçoit son mouvement d'une manivelle.

Un peu au-dessous de la lanterne, l'on voit deux branches en fer coudées en équerre, et que l'arbre mis en mouvement fait tourner; elles impriment aux épis rassemblés dans la caisse, une agitation et un frottement qui déterminent la prompte ouverture des balles qui renferment le grain.

A l'extrémité supérieure du couloir sont des trémies en fer, dont les unes, fixes, se terminent aux

ARCH. DES DÉCOUV. DE 1815.

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