tient ainsi une très-belle couleur verte, qui résiste à l'action de l'air et de la lumière, et est bien préférable au vert-de-gris, sous le rapport de la solidité, de la salubrité, de la vivacité et du prix. (Bulletin des Neuesten, etc. Bulletin des Inventions, publié par Hermbstaedt. Cahier de Décembre 1814.)

9°. CRAYONS.

Crayons de M. HUMBLOT CONTE, rue de Grenelle Saint-Germain, n° 42.

M. Mérimée a fait à la Société d'Encouragement un rapport sur les crayons dits de Conté, et dont la fabrique appartient aujourd'hui à M. Humblot, gendre et successeur de Conté.

La commission, nommée par la Société, a porté la plus grande attention à l'examen de ces crayons, dont M. Humblot lui a présenté une très-grande quantité, et de quatre qualités différentes, désignées par 1 à 4.

Le 1 indique le plus tendre, et le 4 le plus ferme. Ils ont d'abord reconnu que les crayons de chaque numéro étaient d'une qualité identique, et que la gradation entre les quatre qualités est parfaitement observée; de sorte que les numéros intermédiaires sont également distincts de celui qui les précède et de celui qui vient après lui.

Ils ont essaié ensuite les crayons de M. Humblot comparativement aux crayons anglais des fabricans les plus renommés, et ils ont trouvé que ceux mar

qués no 1 ressemblent, de manière à pouvoir s'y mé¬ prendre, aux crayons anglais les plus tendres.

Les crayons no 4 sont si fermes, qu'ils conservent long-temps, sans se briser et sans s'émousser, une pointe très-fine; ce qui les rend précieux pour les opérations graphiques les plus délicates.

Ils ont encore constaté que ces crayons sont parfáitement homogènes dans toute leur longueur.

La pâte des deux premiers numéros paraît, à trèspeu de différence près, aussi brillante à la vue, aussi grasse au toucher, que celle des crayons anglais, et semble produire le même effet sur le papier. Les autres ont un peu moins ce caractère savonneux, et paraissent un peu plus secs; cependant ils glissent sur le papier sans effort, sans en fatiguer la surface, et, ce qui est essentiel, d'une manière parfaitement uniforme. Si l'on ajoute à ces avantages, que tous ces crayons s'effacent également bien par la gomme élastique, on sera convaincu qu'ils ont atteint la perfection désirable.

Des personnes en état de prononcer sur la qualité de ces crayons ont été consultées; elles ont répété les épreuves faites par les commissaires, et se sont réunies à déclarer que les crayons de M. Humblot peuvent soutenir la comparaison avec ceux d'Angleterre ; que les qualités exprimées par les différens numéros sont bien distinctes; qu'elles sont constamment identiques entre elles, et que chaque crayon est homogène dans toute sa longueur; que, procurant constamment au dessinateur tel degré de fermeté qu'il désire, ils peu

ARCH. DES DÉCOUV. DE 1815.

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vent subvenir à tous les besoins de l'art, et remplacer avec avantage les meilleurs crayons naturels.

M.Humblot a assuré qu'il avait préparé ces crayons avec de la mine d'une médiocre qualité, et qu'il avait tellement perfectionné tous les détails de sa fabrication, qu'il n'avait point à craindre que la négligence d'un ouvrier pût dorénavant compromettre la réputation de sa manufacture. Il pense même que, lorsque le rétablissement des relations commerciales avec l'étranger lui aura donné le moyen de se procurer de la mine semblable à celle qu'il emploiait dans les premiers temps de son établissement, il pourra obtenir encore des crayons d'une qualité supérieure.

Après avoir fait d'excellens crayons de plombagine, il n'était pas difficile de perfectionner la fabrication des crayons noirs à l'usage des peintres et de ceux qui étudient le dessin.

Ce que l'on désire dans ces crayons, c'est que, quel que soit leur degré de fermeté, ils soient d'une pâte extrêmement fine, parfaitement égale, adhérente au papier, et qu'ils soient enfin de la même teinte de noir. Cette dernière condition n'avait jamais été remplie; et cependant il est important qu'un dessin n'offre pas de parties d'un noir roux, et d'autres d'un noir bleuâtre.

'Les commissaires ont essaié plusieurs de ces crayons de différentes sortes, plus ou moins fermes, plus ou moins tendres, et ils les ont trouvés tellement perfectionnés, qu'ils ne paraissent rien laisser à désirer. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Août 1814.

10°. DRAPS.

Description de plusieurs machines propres à la fabrication des Draps, par M. DEMAUREY..

1. Machine à dégraisser et à dégorger les draps.

Lorsque le drap arrive au moulin, on le met tremper plusieurs jours dans le courant de la rivière ; on l'arrose ensuite de terre à foulon bien délaiée; on le fait battre et tourner dans la pile pendant plusieurs heures, et à plusieurs reprises. Le but de cette opération est, non-seulement d'enlever au drap une très grande partie de l'huile dont on a imbibé la laine, ainsi que la colle de la chaîne, mais encore de faire gonfler les fils et d'en rendre les tors plus lâches, afin que les poils de la chaîne et de la trame puissent s'en-> trelacer, et par conséquent se feutrer. Cette opération première se nomme dégraissage et dégorgeage)

La machine de M. Demaurey se compose dest pièces suivantes:

1o. Une cuve ovale de 4 pieds de long sur 5 pieds de large, tenue solidement dans une pièce de charpente montée sur des dés de pierre;

2o. Un cylindre en bois dur, garni de grosses cannelures;

3% Autre cylindre de même diamètre et portaiit le même nombre de cannelures;

4°. Supports en fonte, garnis de coussinets en cufvre, pour recevoir l'ame du cylindre n°7;

5o. Roue de fonte dentée et fixée sur l'axe du cylindre n° 2;

6. Pignon de fonte, qui engrène la roue no 5. Ce pignon est fixé à l'arbre d'une manivelle, auquel est appliqué un volant, pour régulariser le mouvement des cylindres cannelés. Le bâti porte une saillie sur laquelle est fixé un des coussinets du volant;

7°. Pièces de bois arrondies pour servir de guide au drap en passant sous les cannelures.

Les cylindres cannelés ont déjà été emploiés pour dégorger les toiles de lin et de coton; si les battes leur ont été préférées, c'est sans doute parce que l'action des cannelures effiloquait les fibres de la toile, et en énervait trop le tissu; ce qui est un défaut pour la toile devient une perfection pour le drap.'

On peut passer et repasser à cette machine plusieurs pièces de drap cousues bout à bout, ou réunies en toile sans fin.

Comme cette machine est simple dans sa construc-. tion, et qu'elle est susceptible de telle vitesse qu'on désirera, il est à croire qu'elle sera plus expéditive que les inaillets dont on fait ordinairement usage.

Lorsque les opérations du dégraissage et du dégor geage sont finies, que les fils sont bien ouverts et les fibres dégagées de leur tors, on procède à l'opération du foulage.

Les machines emploiées à cet effet sont de deux