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'constructions différentes; les unes se nomment à pi'lons, les autres à maillets. Une machine à fouler, de telle construction qu'elle soit, doit toujours produire les mêmes effets, c'est-à-dire, retenir le drap dans un petit espace, replié en différens sens sur luimême; le tourner et retourner, l'échauffer et le presser sur le plus de points possibles, afin que les fibres, tant de chaîne qué de trame, au moyen du savon, puissent s'accrocher ensemble et former le feutre.

Dans les moulins actuels, les pilons ou maillets agissent par la percussion; ils sont lourds, et les moyens qu'on emploie pour produire leurs levées occasionnent beaucoup de frottemens qui détruisent une partie de la puissance motrice. Dans la construction que ·M. Demaurey propose, il conserve la forme des pilons et celle des maillets; máis ceux-ci n'agissent que par pression, c'est-à-dire, en foulant sur l'étoffe, moyen qui se rapproche de la méthode des chapeliers pour former leur feutre.

La machine se compose;

1o. De deux piles de dimensions ordinaires, maintenues solidement dans une forte charpente au moyen de coins ;

2o. De la charpente qui sert en outre à supporter les fléaux des maillets;

3o. Deux fléaux en fer, dont les axes sont appuyés sur des coussinets;

4°. Les branches de ces fléaux, qui sont à charnières, et auxquelles on adapte les manches de fer des maillets;

5°. Maillets en bois dur ayant les mêmes formes et dimensions que ceux des moulins actuels; ils sont au nombre de deux dans chaque pile;

6. Rouleaux pour servir de guide et d'appui aux maillets;

7°. Deux bielles en fer adaptées en charnière à chaque bras de levier fixé à l'arbre des fléaux. Ces bielles sont mises en mouvement par un coude ou vilebrequin formé à chaque bout de l'arbre qui traverse le bâti, et auquel est appliquée la manivelle motrice. Les deux vilebrequins doivent être coudés en opposition; par ce moyen il y aura toujours deux maillets qui frapperont ensemble, l'un dans une pile, et l'autre dans l'autre. Les maillets ne doivent pas lever plus de 4 à 5 pouces ; on peut d'ailleurs varier leurs lévées en ayançant ou reculant l'extrémité des bielles de l'un des fléaux, au moyen de quelques trous faits à leur levier;

8°. Volant fixé à l'arbre de la manivelle. Il sert, non-seulement à régulariser le mouvement des maillets, mais encore à opérer, par son action, la pression nécessaire pour fouler et faire tourner le drap. II sera bon que le volant, dans cette machine comme dans la précédente, soit enfermé dans une boîte éviter les accidens.

pour

Dans cette construction, la pesanteur des maillets n'influe en rien sur la puissance, puisqu'ils sont en équilibre, les frottemens sont beaucoup moins considérables que ceux que produisent les alluchons des machines actuelles, Il y a donc tout lieu de penser qu'a

vec la même puissance on pourra, dans les usines exislantes, augmenter le nombre des piles, et fouler à la fois beaucoup plus de drap. D'ailleurs, les coups de maillets pouvant être plus répétés, le drap s'échauffera plus promptement, et sera moins de temps à fouler.

Comme chaque paire de piles ne peut être mise en mouvement au moyen d'un cours d'eau ou d'un manége, sans une courroie et une poulie adaptée à l'axe du volant, il sera bon que cette poulie ait plusieurs gorges de différens diamètres, pour retarder ou accélérer au besoin la vitesse des maillets, sans nuire à celle des autres. Cette poulie doit être à encliquetage, pour arrêter la machine à volonté.

On creuse ordinairement les piles dans une poutre de 30 pouces au moins d'équarrissage; une telle pièce est toujours chère, parce qu'elle est difficile à rencontrer, M. Demaurey pense qu'on pourrait les construire d'une manière plus économique, en emploiant des douves bien jointes et bien vissées sur deux plateaux ayant la forme voulue. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Février 1815.)

11°. ÉCLAIRAGE.

Appareil portatif servant à déterminer, à

peu de frais, la valeurcomparative des différentes espèces de houille emploiée pour l'éclairage des rues et des édifices, par M. Accum.

La description de cet appareil se trouve accompagnée d'une gravure, dans l'ouvrage publié en an¬

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glais par M. Accum, sous le titre de : Traité pratique de l'Éclairage par le gaz hydrogène extrait de la houille; 1 vol. in-8°. Le Bulletin d'encouragement en a donné l'extrait suivant:

Cet appareil est composé d'un fourneau à roulettes, dans lequel on place une cornue de fonte oblongue et en forme de cône renversé, hermétiquement fermé par un couvercle, qui reçoit un tuyau coudé, servant à conduire le gaz dans un condenseur divisé en trois compartimens ; le premier rempli d'eau, le deuxième d'un lait de chaux ou d'une dissolution de... deux parties de potasse. Dans seize parties d'eau, le gaz, en traversant successivement l'eau et la dissolution caustique de potasse, se purifie entièrement, perd toute mauvaise odeur, et brûle avec une flamme blanche très-vive; le troisième compartiment, placé au-dessous des deux autres, est destiné à recevoir le goudron et les autres produits de la distillation.

Au sortir du condenseur, le gaz est recueilli dans le gazomètre, composé de deux parties principales, savoir une caisse vide sans fond, en feuilles de forte tôle, et un réservoir rempli d'eau, plus grand que la caisse, et dans lequel elle plonge; cette caisse est suspendue par des chaînes passant sur des poulies et chargée de poids tels, qu'elle puisse être constamment tenue en équilibre. A mesure que le gaz se rassemble sous la caisse, elle s'élève; mais son poids agissant sur la masse du gaz, celui-ci déprime et déplace l'eau, à travers laquelle il est forcé de passer pour pénétrer dans la conduite principale, qui le distribue ensuite

dans les lampes. Un robinet règle la quantité qui doit être fournie à chaque lampe.

Ces lampes sont de différentes formes assez élégantes ; leurs becs peuvent être de trois espèces, ou à un seul courant d'air, et terminés en pointe, ou à double courant d'air, et composés de deux tubes concentriques, entre lesquels passe le gaz, comme dans les lampes d'Argand; ou à deux tubes concentriques: fermés par un anneau circulaire percé de petits trous, d'où le fluide s'échappe en autant de jets très déliés. Les cheminées de verre de ces lampes sont sphériques, très-basses, et terminées par un col étroit.

On a aussi construit sur le même principe des candelabres, girandoles, etc., qui reçoivent le gaz par des tuyaux cachés par les ornemens, et des lustres très-bien décorés, dans lesquels il descend par des tuyaux adaptés au plafond, et renfermés dans l'intérieur du cordon qui les tient suspendus. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Août 1815.)

Sur la lumière produite par la combustion du gaz hydrogène, sous le rapport des produits qu'on peut obtenir de la houille par ce nouveau procédé d'éclairage, et sur ses applications économiques, par Don AMERICO CABRAL DE MELLO.

Les encouragemens que le parlement d'Angleterre a accordés depuis quelques années à l'entreprise de substituer à la combustion du suif et de l'huile celle du gaz retiré de la houille par la distillation, pour éclairer les rues, les ateliers, les maisons, etc., ont engagé

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