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possible. Au cylindre soufflant sont adaptées quatre boîtes à soupapes, dont deux renferment les soupapes aspirantes, qui permettent l'introduction de l'air dans le cylindre, et les deux autres les soupapes de sortie, par où l'air est chassé pendant la descente du piston dans le cylindre, d'où il se rend dans le régulateur, en passant par des tuyaux. Ce régulateur est composé d'une caisse carrée sans fond, plongée dans un réservoir rempli d'eau.

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1. Voici quel est l'effet de cette machine. Supposons que le piston soit au fond du cylindre soufflant, et qu'il commence son mouvement ascendant; il est évident que l'air comprimé au-dessus du piston s'échappera par les soupapes logées dans la boîte no 1, d'où il se rendra dans le régulateur, en traversant le tuyau a. Pendant la levée du piston, il se forme audessous un vide qui est aussitôt rempli par l'air extérieur entrant par les soupapes de la boîte no 2; lorsque le pistón descend, ce volume d'air est comprimé et forcé de s'échapper par les orifices des soupapes pratiquées dans la boîte n° 3, d'où il passe dans le régulateur en traversant le tuyau a. En même temps le vide se forme au-dessus du piston, et l'air est aspiré par les soupapes de la boîte n° 4. Cette opération se renouvelle à chaque coup de piston; l'air pénètre alternativement par les soupapes logées dans les boîtes no 2 et 4, et il est forcé de sortir par celles placées

dans les boîtes n° 1 et 5.

Lorsque le piston atteint le fond supérieur ou inférieur du cylindre, il y aurait nécessairement une inter

ruption dans le jet d'air, s'il n'était pas recueilli dans le régulateur. Là il éprouve une compression telle, qu'il déplace une certaine quantité d'eau qui, passant dans le réservoir, élève son niveau à 6, 7, et même 8 pieds au-dessus de sa surface primitive; la réaction de cette colonne d'eau condense l'air au sommet du régulateur, et le force de se rendre dans le fourneau.

Le régulateur est composé d'un grand nombre de plaques de fonte, réunies par des boulons et par des écrous; il forme une caisse de 40 pieds de long, 12 pieds de profondeur, et autant de largeur. Ses parois latérales 'sont soutenues par un massif en bois ou en maçonnerie, et le dessus est chargé de poids très-lourds, afin de le tenir toujours plongé dans le réservoir, et d'augmenter ainsi la compression de l'air. Il y a, entre le bord inférieur du régulateur et le fond du réservoir, un espace de 2 pieds pour ler passage de l'eau.

-Ce réservoir a 47 pieds de long, 14 pieds de profondeur, et 19 pieds de large. Il doit être construit en maçonnerie et bien cimenté, afin d'être à l'épreuve de l'eau. Il doit être convenablement éloigné du cy-› lindre soufflant, de crainte que la secousse produite par la violente compression de l'air dans le cylindre n'endommage ses bords. Un pareil accident aurait les conséquences les plus funestes; car si l'eau parvenait à s'introduire dans le sable de la fonderie, il en résulterait les explosions les plus dangereuses au moment où le métal en fusion y est coulé.

- Une soupape de sûreté est placée au-dessus du

tuyau horizontal; un contre-poids la tient fermée pendant que la machine marche régulièrement; mais si le mouvement était trop accéléré, l'air s'échapperait par cette soupape; dans ce cas, il faudrait le ralentir.

Le tuyau horizontal est soudé à son extrémité, où il se divise en deux branches, servant à conduire l'air dans le fourneau du côté opposé au foyer.

La construction d'une machine soufflante exige les plus grands soins; le cylindre doit être bien allésé, et les tuyaux placés au-dessus du réservoir, à une hau¬ teur telle, que l'eau ne puisse s'y introduire, quand même elle aurait atteint son plus haut point dans le régulateur.

Le cylindre soufflant en fonte est fermé à chacune de ses extrémités par des disques ou fonds de la même matière, retenus par des écrous boulonnés. Les boîtes supérieures sont fondues d'une seule pièce avec le cylindre. Celles inférieures, placées sous le fond inférieur du cylindre, y sont fortement retenues par des boulons à écrous. Les soupapes des deux boîtes no 1 et touvrent en dedans; elles sont composées de pièces, de cuir fort garnies de plaques de tôle, et fixées par des vis à leur partie supérieure contre la plaque à recouvrement, de manière à fermer exactement les trois ouvertures correspondantes de la boîte n° 2., Cette même plaque est fortement boulonnée contre la boîte on peut l'enlever lorsqu'il est nécessaire de réparer les soupapes. Les plaques qui portent les, soupapes ouvrant dans le cylindre ne sont pas amo

vibles. Pour donner accès à ces soupapes, on a ménagé au-dessus des ouvertures qui, pendant que la machine marche, sont recouvertes par des pièces retenues par des vis.

Le piston est garni en dessus et en dessous de bandes de cuir huilé, qui s'ajustent exactement dans le cylindre soufflant, diminuent les frottemens, et le rendent parfaitement à l'épreuve de l'air. Pour renouveler de temps en temps ces bandes de cuir, on a pratiqué dans les fonds supérieur et inférieur du cylindre des ouvertures assez grandes pour permettre le passage d'un ouvrier.

Le cylindre soufflant repose sur une base ou semelle en fonte, laquelle est fortement retenue sur le massif de maçonnerie par quatre vis à écrous. Son diamètre 'intérieur est de 5 pieds 2 pouces; la levée du piston est de 7 pieds, et il donne six levées par minute, vitesse suffisante pour alimenter le fourneau.

Le régulateur à eau a l'avantage de donner un souffle continu et toujours renouvelé. On ne perd pas d'air comme dans les cylindres régulateurs, et il n'arrive aucune irrégularité par l'effet du frottement. Cependant l'air, étant en contact continuel avec l'eau, est toujours humide, et le souffle est si froid, que la température de l'air sortant de la tuyère est rarement au-dessus de 58° (Fahrenheit), quand celle de l'atmosphère est de 60, 65 et 70 degrés. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Septembre 1814.)

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13°. FOURNEAUX ET POÊLES.

Poéle économique pour chauffer toute une maison, de la cave au grenier, par un seul et même feu, par M. DENYS DE MONTfort.

Ce poêle, peu coûteux par lui-même, doit être maçonné en brique. Il peut être plus ou moins grand, rond, carré, triangulaire même, pour le placer dans

un coin.

Il se compose 1o. d'un foyer que dessine une espèce de voûte faite en cercles de fer; 2°. d'un panier ou réservoir de calorique que cette voûte soutient; 3°.d'un cendrier; et 4°. d'un tuyau ascendant, auquel on donnera toutes les ramifications que l'on jugera à propos. Les dimensions seront proportionnées au local. Le vestibule paraît le lieu le plus propre pour l'établir, d'autant plus qu'il chaufferait en mêmetemps l'escalier,

Après avoir élevé le cendrier, auquel on donnera la hauteur nécessaire, sur le sol même, ou mieux encore, sur une plaque de fonte, on établira le foyer, sur lequel se placera la voûte en cercles de fer, destinée à soutenir des substances apyres, susceptibles de s'imprégner de calorique, de le conserver long-temps., et de ne le laisser échapper que lentement, enfin de se maintenir en état de service, sans exiger des réparations fréquentes. Après avoir mis en expérience beaucoup de matières, on a reconnu que les culs de bou

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