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de Neuesten, etc. Bulletin des inventions nouvelles, publié par Hermbstaedt, volume de 1814.)

Couleurs inaltérables pour la teinture, découvertes par M. le comte de LA BOULAYE-MARILLAC.

MM. Vauquelin, Gay-Lussac et Berthollet, chargés par la classe des sciences physiques et mathématiques de l'Institut, d'examiner les couleurs (1) présentées par M. de La Boulaye, lui ont fait le rapport suivant.

M. le comte de La Boulaye-Marillac a depuis long-temps présenté à la classe les essais dont il s'occupait, dans la vue de perfectionner les couleurs qui sont emploiées dans différentes branches de l'industrie. Il a continué ses travaux avec constance, et leurs résultats sur les couleurs inaltérables de la teinture font l'objet du Mémoire (2) que nous avons été chargés d'examiner, MM. Vauquelin, Gay-Lussac, et

anoi.

Nous devons prévenir que l'auteur, par des motifs bien légitimes, ne nous a pas communiqué les pro

(1) Ces couleurs sont le bleu sur laine, le rouge et le cramoisi sur soie, non-seulement propres à remplacer l'indigo et la cochenille, mais encore indigènes et beau'coup plus économiques; deux jaunes, trois verts, deux noirs, un puce, un rose, et un blanc inaltérable sur laine, soie, fil et coton.

(2) Imprimé chez Pillet.

cédés mêmes qu'il a emploiés pour produire ses cou

leurs.

Nous ne pourrons donc comparer les procédés de M. de La Boulaye, soit avec ceux qui sont adoptés dans les ateliers, soit avec ceux qui sont proposés dans plusieurs ouvrages où l'on a donné des essais de

teinture.

Nous ne pourrons également donner aucune idée des prix comparatifs de ces couleurs, élément essentiel de la valeur qu'on doit leur attribuer.

L'auteur n'a pas entrepris de perfectionner la teinture sous le rapport de la vivacité, de la pureté, de l'éclat des couleurs et de leurs des couleurs t de leurs nuances; mais il a cherché à leur procurer une inaltérabilité inconnue

jusqu'à présent, on 299 ensb

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Nous exposons les nombreux échantillons qu'il a joints à son Mémoire, et l'on y reconnaîtra plusieurs couleurs qui pourront être substituées avec avantage à celles qui sont en usage, dans le cas où l'inaltérabilité devient une qualité essentielle., no enla

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Nous n'avons pas cru devoir nous occuper nousmêmes de cette inaltérabilité, parce qu'elle a été constatée d'une manière authentique par M. Desmazis, administrateur du mobilier de la couronne, et par M. Roard, directeur des teintures des Gobelins, qui a souvent donné à cette classe des preuves de de ses lumières. Il conste, par les procès-verbaux qui nous ont été communiqués, que ces échantillons ont soutenu l'exposition au soleil, seule épreuve fidèle de la solidité des couleurs, plus du triple du temps dont on se

contente pour les couleurs ordinaires, sans éprouver

d'altération.

Le nombre des couleurs et nuances sur laine et sur soie, exposées dans les épreuves de M. Desmazis, a été de vingt-sept. en même temps on a constaté que le nerf et la solidité des filamens n'avaient point été altérés.

On pourrait craindre, n'ayant pas connaissance des procédés emploiés, que les couleurs appliquées à des échantillons, ne soutiendraient pas des opérations en grand; mais M. de La Boulaye-Marillac nous a présente une quantité considérable de soie teinte en jaune, qui a beaucoup d'éclat, et qui est l'une de ses Foul'est teintures les plus intéressantes tapat

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A

par

On peut distinguer, dans ces nombreuses couleurs, un bleu dont il fait beaucoup d'usage dans ses couleurs composées es sur laine. Il n'est pas produit p l'indigo; on reconnaît facilement qu'il est dû à une substance dont on fait déjà usage avec succès sur la soie. Mais on avait trouvé jusqu'à présent de grands vices à son application sur la laïno. Le bleu qui en resultait he soutenait pas le frottement, et s'alteraît assez promptemenfl Les échantillons qui nous ont été présentés n'ont point ces inconvéniens, et promettent une couleur solide dont l'usage sera très avantageux. Quoique nous ne puissions discuter les procédés de M. de La Boulaye-Marillac, distinguer ceux qu appartiennent entièrement à l'auteur l'auteur de Q de ceux qui pouvaient être connus, assigner ceux qui, par prix, peuvent devenir d'un usage commun; quoique

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leur

nous ne puissions enfin les considérer sous le rapport de la science, nous devons cependant reconnaître que, comparés avec les excellens procédés qu'on exécute aux Gobelins, ils donnent des résultats fort supérieurs pour la durée; que par-là ils rendront un service signalé, principalement pour les étoffes destinées à un long usage, et que l'auteur n'a pu parvenir à ce but qu'en joignant une grande persévérance à beaucoup de sagacité et de connaissance. Nous pensons que son travail est digne des éloges et des encouragemens de la classe.

Signé VAUQUELIN, GAY-LUSSAC, BER-
THOLLET, tapporteur.

Orseille desséchée (Cud-beard), de la fabrique de MM. BOURGET frères, de Lyon.

L'orseille est une matière colorante, dont on se sert pour donner aux laines et aux soies des couleurs rouges ou violettes, plus ou moins agréables; et quoique les couleurs qu'elle fournit n'aient aucune solidité, elles n'en ont pas moins été recherchées pour leur fraîcheur et leur éclat, enfin pour leur bas prix, et pour la facilité avec laquelle le teinturier peut l'emploier, soit pour donner des fonds, soit pour aviver d'autres couleurs.

L'orseille fabriqué en France avec des lichens de l'Auvergne, des Pyrénées et des Alpes, ne livrait au commerce qu'une matière de basse qualité, connue sous le nom d'orseille de terre. Les Anglais fournirent presque exclusivement nos ateliers de teinture,

avec de l'orseille fabriquée du lichen roccella, quí croît en abondance aux îles du Cap-Vert et des Canaries. Cette orseille donne des couleurs beaucoup plus intenses et plus agréables que celles de notre orseille de terre; et les Anglais ont encore trouvé les moyens de prévenir les altérations qu'elle éprouve lorsqu'elle est gardée un peu de temps, en la convertissant en une poudre sèche, à laquelle ils ont donné le nom de cud-beard.

MM. Bourget frères, de Lyon, cherchaient depuis long-temps les moyens de perfectionner nos orseilles, afin de pouvoir fournir à nos fabriques cette matière colorante dont l'emploi était devenu si considérable, surtout depuis la propagation des tissus mérinos. Après de longues recherches, ils parvinrent à obtenir, avec nos lichens de France, des orseilles bien supérieures à toutes celles qu'on avait fabriquées, et qui pouvaient soutenir la comparaison avec celles des lichens des Canaries. Encouragés par ces premiers succès, et sans avoir aucune connaissance des procédés anglais, ils firent, avec leurs orseilles épurées, du cud-beard fin, qui ne le cédait en rien à celui des premières fabriques anglaises et le 1 octobre 1809 ils prirent un brevet d'invention, pour se conserver la propriété de ces diverses préparations. Depuis cette époque, ils ont encore perfectionné leurs orseilles et leur cud-beard, et fournissaient exclusivement de ces produits tous nos ateliers de teinture de Paris, de Reims, d'Amiens, d'Aix-la-Chapelle, de Verviers, etc. etc.

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