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» augmentent sa susceptibilité de s'enflammer spon» tanément à l'air libre. Ayant cherché à décomposer » l'alcali avec des squames de fer, et n'ayant pas réussi » probablement par le défaut d'une chaleur suffisante, >> il me parut que, comme le pyrophore contenait pro» bablement de la potasse, on pourrait obtenir cette » combinaison à une température comparativement » moindre, en mêlant avec le fer et la potasse une » quantité des matières dont cette substance combus>>tible est composée.

» Je pris en conséquence environ une once de >> poudre d'alun et de sucre desséché, après l'avoir » exposée à la chaleur ; on y ajouta une once de limaille » de fer et une demi-once de potasse caustique.

» Ce mélange fut mis dans un canon de fusil, de la » même manière que dans le procédé pour obtenir le » potassium, et exposé pendant quelque temps à une >> chaleur incandescente. L'expérience ne réussit pas, » mais le résultat fut un pyrophore très - fin. Depuis » cette époque, en préparant cette substance, j'ai » toujours ajouté aux matériaux ordinaires une >> quantité de potasse, soit caustique, soit sous-car» bonatée, dans la proportion d'un demi-gros du >> dernier, une once ou une once et demie du >> premier.

>> Avec cette addition, il n'est pas besoin de beau>> coup de précaution pendant l'opération, qui a été » souvent faite dans un canon de pistolet, et à des » températures variées d'un feu rouge à un feu in>> candescent.

>> De cette manière, je me suis toujours procuré >> un pyrophore excellent, pourvu qu'on le retirât à » l'instant et qu'on le mît dans un flacon privé d'air.

» Ayant fait dernièrement une épreuve de cette » substance, qui avait été préparée depuis six mois, sa >> combustion spontanée, étant exposée à l'air, fut >> aussi vive qu'elle l'aurait été dans les premiers mo» mens de sa composition ». (Extrait de la Bibliothèque britannique de Médecine, cahier premier.)

De la silice, par M. H. Dávy. ( Voyez le volume précédent, page 86.)

M. Davy a décomposé la silice en passant un excès de potassium en vapeur à travers cette substance, dans un tube de platine. Le résultat de l'expérience fut principalement de l'alcali contenant une poudre de couleur foncée, laquelle était probablement la base de la silice. Il fondit toute la matière avec du soufre qui, en se combinant avec l'alcali sec, produisit ignition. Il essaya de séparer le sulfure de potasse au moyen de l'eau. Alors les particules foncées se séparèrent; mais pendant leur séparation, et même après, elles agirent sur l'eau de la dissolution, et produisirent du gaz. Il essaya de les rassembler sur un filtre, mais ne put en recueillir assez pour les examiner; elles étaient presque toutes converties en silice.

Dans une autre expérience, il chauffa cette même substance avec de l'hydrate de potasse; il y eut une forte effervessence: la silice fut reproduite et dissoute par l'alcali.

Il chauffa uné autre portion dans une forte lessive de potasse; la solution acquit une couleur olive, mais il y eut à peine effervescence.

D'après cela, il paraît probable que la base inflammable de la silice, ainsi que le bore, est soluble dans les solutions alcalines sans les décomposer.

Ce corps, à la vérité, a beaucoup de ressemblance avec le bore; il ne paraît être ni volatil, ni fusible; son acide, comme l'acide boracique, possède le pouvoir, quoique faiblement, de neutraliser les alcalis, et, ainsi que cet acide, il forme des corps vitreux avec les terres alcalines; comme le bore, la base siliceuse, en se combinant avec la fluorine, constitue un acide puissant.

Après ces premiers travaux sur la nature de l'acide boracique et de la base siliceuse, M. Davy croyait probable que ces deux substances étaient des métaux, et qu'on les réduirait à cet état, si on pouvait entièrement les débarrasser d'oxigène ; mais maintenant il paraît probable que ces substances constituent une classe particulière, formant une espèce d'anneau dans la chaîne des corps arrangés suivant leur analogie, et que leur place se trouve entre le charbon, le soufre et le phosphore. ( Journal de Physique. Janvier 1815.)

Expériences sur le zinc, par M. VOGEL.

M. Vogel a entrepris une suite d'expériences sur le zinc, pour étudier ensuite les caractères de cet oxide. Il a examiné, à cet effet, la poudre noire et

le sous-sulfate de zinc. Il résulte de ses expériences :

1o. Qu'une poudre noire se forme lorsque l'on fait dissoudre le zinc dans les acides sulfurique, muriatique et acétique;

2°. Que l'acide nitrique, dans lequel on fait dissoudre le zinc, laisse seulement déposer une poudre d'un jaune rougeâtre, qui est l'oxide de fer;

3°. Que la poudre noire, dans le cas où l'on a emploié de l'acide sulfurique, est composée de charbon, de fer, et de sulfate de plomb;

4°. Que le zinc emploié en France ne contient pas de cuivre, ni de l'arsenic, mais qu'il renferme constamment une petite quantité de plomb;

5°. Que toutes les tentatives pour former le protoxide de zinc ont été sans succès, et que l'existence de cet oxide devient douteuse ;

6°. Que les fleurs de zinc des pharmaciens contiennent toujours plus ou moins d'acide carbonique ;

7°. Que le jaune serein que prend l'oxide blanc de zinc dans une forte calcination, ne dépend pas toujours du fer, ni d'un dégagement d'oxigène.

8°. Enfin, qu'il existe un sous-sulfate de zinc, sel qui est en paillettes nacrées brillantes, qui est un peu soluble dans l'eau chaude et dans tous les acides, et qui, avec l'oxide de zinc, forme un sel soluble. (Journal de Physique. Mars 1816.)

Manière d'obtenir le muriate ammoniaco du rhodium régulièrement cristallisé, par M. LAUGIER.

Les chimistes qui ont travaillé sur les métaux du

platine brut n'avaient obtenu le muriate-ammoniaco de rhodium que sous la forme d'une poudre rouge,

brillante et cristalline.

M. Laugier, en répétant les procédés de Wollaston et Vauquelin, s'est assuré, qu'en traitant plusieurs fois de suite la poudre rouge par de l'alcool à divers degrés, on pourrait la convertir en beaux cristaux dé forme régulière.

Ces cristaux, de la longueur d'un centimètre, sont presque noirs, luisans à leur surface, comme la tourmaline. Lorsqu'on les place entre l'oeil et la lumière d'une bougie, ils ont une couleur rouge de grenat. Ce sont des prismes à quatre faces égales, qui paraissent se rapprocher de l'octaèdre, Ils sont entièrement solubles dans l'eau, et leur dissolution est semblable à du jus de groseille.

On ne les obtient ainsi cristallisés que, quand on abandonne au repos une dissolution qui a été exactement privée de tous sels étrangers, et même de la portion de sel ammoniac en excès à la composition du sel triple de rhodium. La cristallisation régulière de ce sel est donc la preuve de sa pureté parfaite.

Aussi ces cristaux fournissent, par leur réduction à l'aide de la chaleur, deux à trois centièmes de métal de plus que le sel triple pulvérulent et impur.

On remarque qu'ils ne perdent point leur forme par la calcination, et qu'ils ressemblent à des aiguilles brillantes d'anthracite. (Bulletin philomatique. Avril 1815.)

ARCH. DES DÉCOUy. De 1815.

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