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CHAPITRE QUATRIÈME.

DES OBLIGATIONS QUI RÉSULTENT DE L'OPÉRATION DE LA LOI SEULE.

1057. Les obligations naissent, en certains cas, de l'opération seule et directe de la loi, sans qu'il intervienne aucun acte, et indépendamment de la volonté de la personne obligée, ou de celle en faveur de qui l'obligation est imposée;

Telles sont les obligations des túteurs et autres administrateurs qui ne peuvent refuser la charge qui leur est imposée;

L'obligation des enfants de fournir à leurs parents indigents les nécessités de la vie ;

Certaines obligations des propriétaires de terrains adjacents;

Les obligations qui, en certaines circonstances, naissent de cas fortuits;

Et autres semblables.

Domat, liv. 2, tit. 9.-Pothier, Oblig., 123. -5 Marcadé, p. 238 ou art. 1370.-11 Toullier, 308, 309 et 310.-C. N., 1370.-20 Laurent, 305.-4 Aubry et Rau, 92.-31 Demolombe, 1, 33.

CHAPITRE CINQUIÈME.

DE L'OBJET DES OBLIGATIONS. 1058. Toute obligation doit avoir pour objet quelque chose qu'une personne est obligée de donner, de faire ou de ne pas faire.

f L. 3, in pr., De obligat. et action.- Pothier, Oblig., 53 et 129.-C. N., 1126.-24 Demolombe, 299.-16 Laurent, 75.-15 Laurent, 80.-4 Aubry et Rau, 313.-1 Larombière, 189.

ville, sont des conventions, les premières de faire, et la dernière de ne pas faire, qui, même si la vente d'une clientèle de médecin était illégale, peuvent séparément et conjointement être l'objet d'un contrat et d'une obligation par l'acquéreur de payer le prix stipulé. En l'absence d'une mention dans le contrat de la condition de ne pas pratiquer, celle-ci ne peut être étendue au delà des limites admises par le vendeur.Verge vs Verge, 14 Q. L. R., 225.

1059. Il n'y a que les choses qui sont dans le commerce qui puissent être l'objet d'une obligation.

L. 83, 5, De verb. oblig.- Pothier, Oblig., 135.-C. N., 1128.-24 Demolombe, 316.

1060. Il faut que l'obligation ait pour objet une chose déterminée au moins quant à son espèce.

La quotité de la chose peut être incertaine, pouvu qu'elle puisse être déterminée.

floc. cit., L. 94 et 95.-Pothier, no 131.— C. N., 1129.-24 Demolombe, 313.

1061. Les choses futures peuvent être l'objet d'une obligation.

On ne peut cependant renoncer à une succession non ouverte, ni faire aucune stipulation sur une pareille succession, même avec le consentement de celui de la succession duquel il s'agit, excepté par contrat de mariage.

Cod., L. 15, De pactis. Dig., loc. cit., L. 61.-Pothier, 132.-C. N., 1130.-24 Demolombe, 304.

1062. L'objet d'une obligation doit être une chose possible, qui ne soit ni prohibée par la loi, ni con

traire aux bonnes mœurs.

ff L. 1, 85, De reg. jur. Impossibilium nulla obligatio est.-Pothier, 136 et 137.

Jurisp.-1. Les promesses de mariage, formant de véritables obligations de faire, produisent tous les effets des obligations de Jurisp.-1. A subscription note given faire ordinaires, et sont soumises aux mê- to a municipal corporation, to aid in the mes règles. Elles ont effet aussi bien contre erection of a public market, is not a conune fille majeure qui a fait une telle pro- tract or agreement contrary to good morals. messe que contre un garçon, quand elles-Such contract or agreement is one that sont discontinuées sans causes légitimes.Mathieu vs Laflamme, 4 R. L., 371.

2. La vente par un médecin de sa clientèle, avec promesse de présenter l'acquéreur à ses pratiques et de le leur faire accepter autant qu'il le pourrait, et, à cet effet, la convention par le vendeur de pratiquer pendant six mois pour le compte et profit de l'acquéreur, et celle de cesser de pratiquer dans certaines parties de la même

the parties might lawfully make, and is not beyond the powers of a corporation body. The Corporation of Waterloo vs Girard, 16 L. C. J., 106.

2. An agreement to suppress a prosecution for a crime, although not a felony, if a misdemeanour of a public nature, is illegal and not a valid consideration for a promise to pay money.-Couture vs Marois, 5 Q. L. R., 96.

CHAPITRE SIXIÈME.

DE L'EFFET DES OBLIGATIONS.

termes mêmes du contrat, lorsqu'il contient une stipulation que le seul écoulement du temps pour l'accomplir aura cet effet; soit par l'effet seul de la loi; soit par une interpellation en justice, ou une demande qui doit être par écrit, à moins que le contrat lui-même ne soit verbal.

L. 23, De verb. oblig.—Cod., L. 12, De Pothier Oblig., 144, 145 et 147.-6 Toullier, contrahendâ et committenda stipulatione.

SECTION I. DISPOSITIONS GÉNÉRALES. 1063. L'obligation de donner comporte celle de livrer la chose et de la conserver jusqu'à la livraison. L. 11, 1 et 2, De action. empti et venditi.nes 248, 249, 250, 251, 252 et 253.-10 DuranPothier, Oblig., 142.-C. N., 1136.-24 ton, nos 441 et suiv.-Lacombe, Jurisp. Demolombe, 396.-16 Laurent, 187.-4 Au- civile, p. 124, v° Retardement.-C. N., 1139.— bry et Rau, 38.-1 Larombière, 367. 24 Demolombe, 430.-16 Laurent, 239.5 Aubry et Rau, 95.-Larombière.

1064. [L'obligation de conserver la chose oblige celui qui en est chargé d'y apporter tous les soins d'un bon père de famille].

1065. Toute obligation rend le débiteur passible de dommages en cas de contravention de sa part; dans les cas qui le permettent, le créancier peut aussi demander l'exécution de l'obligation même, et l'autorisation de la faire exécuter aux dépens du débiteur, ou la résolution du contrat d'où naît l'obligation; sauf les exceptions contenues dans ce code et sans préjudice à son recours pour les dommages-intérêts dans tous les cas.

L. 75, 7, De verb. oblig., ff L. 13, in fine, De re judicatd.- Pothier, 148, 157 et 158.Domat, liv. 1, tit. 2, s. 2, no 19 et 20.-C. N., 1142 et 1144.-24 Demolombe, 488.-16 Laurent, 188.-4 Aubry et Rau, 41.- 1 Larombière, 507.

1066. Le créancier peut aussi, sans préjudice des dommages-intérêts, demander que ce qui a été fait en contravention à l'obligation soit détruit, s'il y a lieu; et le tribunal peut ordonner que cela soit fait par ses officiers, ou autoriser la partie lésée à le faire aux dépens de

l'autre.

tée dans un acte de donation, " de nourrir Jurisp.-1. La prestation suivante porle donateur à son pot et feu, de le chauffer et éclairer," n'est pas productive d'arrérages; et une mise en demeure légale doit être faite à la partie obligée pour la contraindre au service de cette prestation, le former à son obligation.-Chénier vs Coudéfendeur ayant toujours été prêt à se contlée, 7 L. C. J., 291.

2. In the case, which was in ejectment upon a verbal lease, the Court was of opinion that the motif of the judgment could not be sustained. The motif was that the en demeure. The question was as to occupaplaintiff had made no legal proof of a mise tion of a farm under a verbal agreement and whether at the expiration of the year the defendant had sufficient notice to leave and quit the property. The judgment was grounded upon the motif that there was not mise en demeure. Now the Court of Review was of opinion that the notice was sufficient. It was found that a verbal notice was given, and that fact was admitted by the defendant. The judgment must be reversed. -Molleur vs Favreau, 1 L. C. L. J., 28.

3. The plaintiff, lessee, sued his lessor to compel him to fufil one of the conditions of the lease, under which he was bound to provide materials for keeping the fences in good order. The action was instituted four days after notice in writing had been served upon the lessor calling upon him to do the work. The judgment condemned the defendant to provide the materials within fifteen days from date of judgment; in default of his so doing, the plaintiff was authorized to provide the materials at the defendant's ex

Autorités sous l'article précédent.-C. N., pense. Held: That the notice four days 1143.-24 Demolombe, 498.

SECTION II.

DE LA DEMEURE.

1067. Le débiteur peut être constitué en demeure soit par les

before suit was sufficient. - Prévost vs Brien dit Desrochers, 2 L. C. L. J., 82,

4. La clause, dans un bail d'un banc dans une église, par laquelle clause il est stipulé qu'à défaut du paiement du loyer aux termes et époque fixés, dès lors et à l'expiration des dits termes, le bail sera et demeurera nul et résolu de plein droit et que le bailleur rentrera en possession du dit banc

et pourra procéder à une nouvelle adjudication d'icelui sans être tenu de donner avis ou assignation au preneur, n'est pas une clause qui doit être réputée commínatoire, mais qui doit avoir son effet.-Richard vs Les Curés, etc., de Québec, 5 L. C. R., 3.

5. Where the right of redemption stipulated by the seller entitled him to take back the property sold within three months from the day the purchaser should have finished a complete house in course of construction on the property sold, it was the duty of the purchaser to notify the vendor of the completion of the house, and in default of such notice, the right of redemption might be exercised after the expiration of the three months. - Léger & Fournier, 14 L. C. R., 314.

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6. La demande de paiement faite de la part d'un créancier par l'entremise d'une personne inconnue au débiteur, et non munie d'une procuration, n'est pas une mise en demeure, quand le débiteur ne nie pas devoir, mais refuse seulement de payer à cette personne.—Gagnon vs Robitaille, 4 Q. L. R., 186.

7. Le débiteur d'une obligation hypothécaire enregistrée ne peut poursuivre son créancier pour se faire donner un certificat ou acte notarié prouvant l'acquittement de l'hypothèque qu'après avoir mis le créancier en demeure de lui donner tel certificat. Il faut avant l'action que le débiteur ait demandé au créancier tel certificat et que le créancier l'ait refusé.-Gagnon & Cloutier, 3 R. C., 50.

que le fils ait été requis et mis en demeure d'enseigner, les règlements n'obligeant à ce remboursement qu'au cas où l'élève refuserait d'enseigner.-Ecole_normale Jacq.Cartier vs Poissant, 12 R. L., 177.

12. The purchaser, in order to be in a position to claim damages for non satisfaction of the clause of franc et quitte, should put the vendor en demeure to remove the incumbrance, and allow a reasonable delay for doing so.-Law & Frothingham, 25 L. C. J., 172.

13. Under an undertaking by appellant to pay respondents $75 as boot on an exchange of lots in two cemeteries, when he should have erected a vault or monument on his lot in the Côte des Neiges cemetery, it was not facultative in him to erect or not erect such vault or monument as he pleased and he was bound to erect the same within a reasonable delay; specially so, as the respondents were bound to keep the bodies of appellant's family taken from the old cemetery in their vault until the appellant should have erected his vault or monument for the reception of said bodies. Said amount, however, could not be exacted until after the appellant had been put in mord to erect said vault or monument.Beaudry vs Les Curés, etc., de Montréal, 25 L. C. J., 285.

14. The condition precedent on which the promise of sale mentioned in this case was made not having been complied with within the time specified in the contract, the contract and the law placed the plaintiff en demeure, and there was no necessity for any demand; the necessity for a demand being inconsistent with the terms of the contract, which immediately on the failure of the performance of the condition ipso facto changed the relation of the parties from vendor and vendee to lessor and lessee.-Grange & McLennan, 28 L. C. J.,

8. Lorsque le paiement doit se faire en la demeure du créancier et que le créancier décède avant de recevoir son paiement, le débiteur ne peut déposer le montant dû entre les mains du protonotaire et poursuivie les créanciers pour sa décharge, mais il doit mettre légalement les héritiers du créancier en demeure de se rendre au lieu convenu pour y recevoir leur paiement.-69. Ménard vs Lussier, 7 L. N., 59.

9. La demande de paiement faite par une lettre d'avocat, dans le cours ordinaire de l'exercice de la profession, est une mise en demeure suffisante et est d'accord avec les exigences de l'art. 1152 C. C.- Guimond vs Léonard, 8 L. N., 171.

10. Lorsque le contrat recule l'exigibilité du paiement jusqu'à l'accomplissement d'un fait dépendant de la volonté du débiteur, le créancier ne peut pas, sous aucune fixation de délai et sur sommation notariée du débiteur d'accomplir le fait et de payer, le poursuivre et conclure purement et simplement; il ne peut conclure qu'à la fixation, par le tribunal, d'un délai pour l'accomplissement du fait et au paiement après son expiration.-Bartley vs Breakey, 11 Q. L.

R., 1.

11. Le père d'un élève de l'Ecole normale Jacq.-Cartier ne sera pas tenu de rembourser les bourses accordées à son fils pour n'avoir pas enseigné, s'il n'est pas prouvé

15. Le locataire d'une maison ne peut réclamer en justice que les dommages par lui soufferts (et provenant du mauvais état des lieux), à partir de la mise en demeure du locateur de réparer les lieux loués.— Charbonneau vs Duval, 13 R. L., 309.

16. Dans le cas d'une obligation de faire, le défaut par le débiteur d'exécuter telle obligation donne au créancier le droit d'opter de suite pour des dommages-intérêts.

Spécialement, le défaut d'exécuter l'obligation de faire un certain chemin déterminé, donne au créancier un droit à des dommages-intérêts contre son débiteur.-La Cie du Quebec Central & Létourneau, 14 R. L., 324.

17. Un contrat de vente d'une clientèle

médicale, ayant reçu son exécution et l'acheteur ayant joui de la clientèle pendant cinq ans, le fait que le vendeur aurait après cet espace de temps, recommencé à pratiquer dans les limites où il se le serait interdit, ne pourrait que donner un recours

en dommages, et non entraîner la résolu- | fore a day stated, or to pay an account in tion de la vente, ni sans preuve de dom- money. The shares were not returned. Håld: mages spéciaux, la rétention du prix ou That the contract being of a commercial d'une partie d'icelui.-Verge vs Verge, 14 nature, the debtor was put in default by Q. L. R., 225. the lapse of the time of performance.Geoffrion vs Senécal, 6 L. N., 201.

18. La demande de paiement faite par lettre du marchand, par envoi du compte 3. The appt sold to the respt 500 tons of ou par lettre d'avocat, est insuffisante.-hay, and delivered thereof, when the respt Smardon vs Lefèvre, M. L. R., 1 S. C., 387. refused to acccept any more, alleging that 19. Where, in the deed of sale of an im- it was offered too late. Action for damages moveable, there is a resolutive clause to ensued, in which the appt was successful.the effect that a failure to pay on the ap- Chapman & Larin, 4 S. C. R., 350. pointed day, any one of the instalments of the price of sale should operate de plano as a rescision of the contract of sale, and that the vendor should, in such case, have the right, without being obliged to have recourse to law, to resume possession of the immoveable, it was held that, even on the supposition of the contract being plano jure null, the right of re-entering into possession cannot be exercised by a person not a party to the contract, but to whom the price of sale had been made payable.Nolet vs Boucher, 10 L. N., 66.

20. Le défaut de demande par écrit exigée par l'art. 1067 C. C., pour la mise en demeure, lorsqu'un contrat est par écrit, n'affecte pas l'existence même du droit de la partie, mais ne se rapporte qu'au mode de preuve de la mise en demeure et une mise en demeure verbale est suffisante si elle est légalement prouvée, quoique le contrat soit par écrit.-Bélanger vs Paxton, 14 R. L., 526.

4. Art. 1069 C. C. applies to the coupons of railway debentures, and interest runs on such coupons from the dates on which they respectively fall due without proof that the debtor was put in default otherwise than by the mere lapse of time.-Desrosiers vs The Montreal etc. Ry Co., 28 L. C. J., 1.

5. Un contrat relativement à des actions dans une compagnie de chemin de fer est d'une nature commerciale, et en conséquence, dans l'espèce, il n'était pas nécessaire de mise en demeure pour constituer l'appelant en défaut, vu que le contrat stipulait un délai déterminé pour son exécution.-Senécal & Geoffrion, 4 D. C. A., 3.

6. En matière commerciale, l'intérêt peut être chargé sur un compte de marchandises. à partir de l'échéance du délai convenu, sans autre mise en demeure.-Rowan vs Massé, M. L. R., 1 S. C., 177.

SECTION III.

DES DOMMAGES-INTÉRÊTS RÉSULTANT DE L'IN EXÉCUTION DES OBLIGATIONS. 1070. Les dommages-intérêts ne sont dus pour l'inexécution d'une obligation, que lorsque le débiteur est en demeure conformément

1068. Le débiteur est encore en demeure lorsque la chose qu'il s'est obligé à donner ou à faire, ne pouvait être donnée ou faite que dans un temps qu'il a laissé écouler. Pothier, 143 et 147.-Autorités supra.-à quelqu'une des dispositions conte

C. N., 1146.-24 Demolombe, 513.

Jurisp.― Where time was of the essence of the contract, as in this case, a protest or default is unnecessary.-Beaudry vs Tate, 3 L. C. L. J., 143. (S. C.)

1069. [Dans tout contrat d'une nature commerciale, où un terme est fixé pour l'accomplir, le débiteur est en demeure par le seul laps du temps].

Cod., L. 12, De contrahendâ et committenda stipulatione.—6 Toullier, no 246.

Jurisp.-1. Dans un contrat d'uue nature commerciale où il était stipulé que la marchandise serait delivered shortly.-Jugé: Que le défendeur est en demeure par le seul laps du temps et une livraison faite trois mois après est tardive.-Thompson & Currie, 4 L. N., 139.

nues dans les articles de la précédente section; à moins que l'obligation ne consiste à ne point faire quelque chose, auquel cas le contrevenant est responsable des dommages-intérêts par le seul fait de la contravention.

C. N., 1145 et 1146.-24 Demolombe, 540. 4 Aubry et Rau, 95.-1 Larombière, 517.

Jurisp.-1. Une partie peut réclamer par une action ordinaire le remboursement d'une somme d'argent payée par elle en avancement d'un transport que le défendeur devait lui consentir, mais dont l'exécution est devenue impossible.— Bougie vs Leduc, 5 R. L., 548.

2. A sub-contractor who undertakes the construction of a section of a railroad, within a certain time, and only completes 2. The defendant undertook to return a the same a year later than the date agreed certain number sf shares in a railway be-on, cannot maintain an action against the

contractor for alleged damages caused by the passage of the latter's trains, during the period between when the work should have been finished and its actual termination. McGreevy & McCarron, 12 Q. L. R., 373; 14 R. L., 422.

3. Dans le cas d'une obligation de faire, le défaut, par le débiteur, d'exécuter telle obligation donne au créancier le droit d'opter de suite pour des dommages-intérêts. Spécialemeut, le défaut d'exécuter l'obligation de faire un certain chemin déterminé, donne au créancier un droit à des dommages-intérêts contre son débiteur.Cie du chemin de fer "Quebec Central" & Létourneau, 14 R. L., 324.

4. Différence établie par les auteurs entre l'inexécution d'une obligation et l'exécution mi-parfaite ou incomplète du contrat. Effet de cette distinction quant à l'application de l'article 1070 du C. C.--Courville vs Leduc, 30 L. C. J., 316.

5. Lorsqu'un entrepreneur s'oblige de terminer et livrer une bâtisse au milieu de la saison d'été et que, sans la faute du propriétaire, il ne la livre qu'au mois de novembre, le propriétaire, sur l'ordre de l'architecte qui déclare ne pouvoir recevoir cet ouvrage vu la saison avancée, a droit de retenir entre ses mains une somme suffisante comme garantie jusqu'au printemps suivant, alors que l'architecte pourra recevoir l'ouvrage.- Sous les circonstances ci-dessus relatées, si au printemps l'ouvrage a besoin de réparations avant d'être accepté, le propriétaire, après avoir mis les entrepreneurs en demeure, pourra faire faire ces réparations et les déduire du montant qu'il a gardé comme garantie.Boismenu vs Curé, etc., de Sainte-Cunégonde, 11 L. R., 275.

1071. Le débiteur est tenu des dommages-intérêts, toutes les fois qu'il ne justifie pas que l'inexécution de l'obligation provient d'une cause qui ne peut lui être imputée, encore qu'il n'y ait aucune mauvaise foi de sa part.

f L. 5, De rebus creditis. Cod., De actionibus empti et venditi, L. 4.- Pothier, 159, 164 et 169.-Domat, liv. 3, tit. 5, sec. 2, no 10.-Domat, liv. 1, tit. 2, sec. 2, nos 16 et 17. 6 Toullier, 280 et 281.-C. N., 1147.- 24 Demolombe, 547.— 16 Laurent, 251.-4 Aubry et Rau, 94.-1 Larombière, 521.

Jurisp.-1.Where the appelt was obliged to return the respondent certain railway bonds, but was unable to do so owing to his having sold them, it was held that he should be condemned to pay the actual value thereof at the time the bonds were acquired by him and not their par or nominal value.-Senécal & Hatton, M. L. R., 1 Q. B., 112.

2. Held 1. That if A., in consideration of a gift inter vivos made to him by B., of all the movable and immovable property of the latter, bind and oblige himself to maintain and support B. in his own house, till B's death and to pay for all necessary medical attendance, which might be rendered to B., and to pay B's funeral expenses, he will be bound, on B's leaving his house to provide for her support and maintenance elsewhere, if B's departure from his house was justified by the treatment she had received there; and that if C. in such circumstances, gives B. board and lodging and provides for B's nursing and attendance, rendered necessary by her illness; and further pays, for necessary medical services rendered B. and for B's funeral expenses, he may recover from A. the fair value of such board, lodging and attendance as well as the amount paid out by him for the medical services rendered B. and for B's funeral expenses; although no contract have been previously entered into between A. and C., with regard to such board, lodging, &c. 2. That on being called upon by C., to pay him for the board and lodging so provided B., and the expenses so incurred on B's behalf, say that he is ready to do "what is right" with regard to the support of B. by C., this will constitute an admission on the part of A., that he is indebted to C. in such amount as is justly due the latter of his support of B., and for the expenses he has incurred on her behalf.— Lord vs Oliver, 10 L. N., 356.

1072. Le débiteur n'est pas tenu de payer les dommages-intérêts lorsque l'inexécution de l'obligation est causée par cas fortuit ou force majeure, sans aucune faute de sa part, à moins qu'il ne s'y soit obligé spécialement par le contrat.

oblig., 142, 143, 149 et 660 à 668.- Domat, ff L. 23, De reg. jur., in fine.-Pothier, liv. 1, tit. 1, sec. 3, no 9.-6 Toullier, nos 227, 228 et 282.-C. N., 1148.-24 Demolombe, 546.

Jurisp.-1. Where a third person promises to one of the parties to a contract that he will assume it, that promise can only be binding upon him as to the person to whom the promise was made; and a contract to deliver to certain persons during a fixed period all the malt that they may require for their brewery, can only be binding as long as malt may be required for the brewery; and therefore the insolvency of such persons and their ceasing to employ the brewery terminates the contract, and no damages can be claimed upon the ground of subsequent non-performance.Oakley vs Morrogh, Pyke's Reports, 74.

2 Dans le cas de la non exécution d'un

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