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M. Paulin, gérant du National, s'est pourvu en cassation contre l'arrêt de la chambre d'accusation, qui le renvoie devant la cour d'assises, pour provocation suivie d'effet au renversement du gouvernement.

Le nommé Geoffroy, peintre, dont la condamnation à la peine capitale par le conseil de guerre a été annullée à la cour de cassation, a été traduit le 31 juillet devant la cour d'assises, présidée par M. Naudin. Il a reconnu à l'audience le drapeau rouge qu'il portoit et avoit déployé le 5 juin sur la place de la Bastille. Mais il a dit qu'il lui avoit été remis par un élève de l'Ecole polytechnique. L'accusé a été défendu par MM. Moulin et Landrin. M. Delapalme a soutenu l'accusation. Les jurés ont déclaré, d'après les dépositions des témoins, que Geoffroy étoit coupable d'avoir tiré sur des gardes nationaux, mais qu'il ne l'étoit pas du complot. Ils ont ajouté qu'il y avoit des circonstances atténuantes: Geoffroy a été condamné à 10 ans de travaux forcés, sans exposition.

MM. Philippon, gérant, et Aubert, éditeur du journal la Caricature, ont été cités le 30 juillet, devant la cour d'assises, pour offenses envers LouisPhilippe, par la publication d'une lithographie représentant la place de la Révolution, au milieu de laquelle se trouve le projet de monument surmonté d'une poire, avec cette inscription: Monument expia-poire à élever sur la place où fut guillotine Louis XV1. La cause a été remise à l'égard de M. Aubert, qui est indisposé. M. Philippon, n'ayant pu obtenir de remise, a fait défaut, et a été condamné à six mois de prison et 1000 fr. d'amende.

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La Tribune a été saisie de nouveau le 30 juillet.

Le Moniteur et les journaux ministériels s'attachent à démentir la coopération on l'adhésion du gouvernement français aux actes de la diète germanique. - M. le comte Chaptal, pair de France, membre de l'Académie des sciences, ancien ministre de l'intérieur, est mort le 29 juillet.

M. Bazard, un des anciens chefs saint-simoniens, est mort le 29 juillet à Courtry, près Paris, à l'âge de 40 ans. Il avoit cessé en novembre 1831 de prendre part aux actes de la société saint-simonienne, en protestant contre la marche suivie par MM. Enfantin et Olinde-Rodrigues.

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- M. Savalète, inspecteur-général des finances, est mort du choléra le 23 juillet. Le prix du pain est réduit, pour la première quinzaine d'août, de 17 sous à 16 sous et demi.

Les eaux de la Seine sont tellement basses, que le bras situé entre le pont St-Michel et le Pont-Neuf est presque à sec, ce qui ne s'étoit pas vu depuis longtemps.

La Société Aide-toi, en publiant le Compte-rendu de l'opposition, a donné, dans un volume in-8°, une biographie des députés qui excitera plus d'une réclamation. Déjà le général Richemont, commandant l'Ecole militaire de SaintCyr, a remis aux journaux ministériels, pour sa justification, une notice sur sa vie et son patriotisme.

- L'aréostat qui s'est élevé le 28 juillet au Champ de-Mars, et qui étoit monté par M. Margat, s'est abattu à six heures du soir auprès d'Etampes, dans le voisinage d'une forêt appelée les Quatre-Vents. Le ballon n'ayant pu prendre terre a rasé le sol dans l'espace d'une demi-lieue, de manière à donner des inquiétudes sérieuses à l'aréonaute. M. Margat, craignant d'ètre porté sur quelque rivière ou dans un étang, s'est précipité de sa nacelle, et d'assez haut pour recevoir des contusions violentes. Des secours lui ont été portés aussitôt par les gens de la campagne : le ballon s'est bientôt brisé.

- D'après une décision ministérielle, les militaires qui sortiront des compagnies de discipline et ceux qui auront subi une punition correctionnelle seront embarqués pour l'Afrique.

Les fouilles faites dans la Seine, au pont de La Tournelle, par suite des révélations des voleurs des médailles de la Bibliothèque, ont fait trouver en trois jours 1248 objets, parmi lesquels on cite le sceau de Louis XII, le vase d'or de Renaud et beaucoup de médailles de prix. Les opérations des plongeurs continuent. par

- L'administration municipale de Marseille ayant été dissoute ordonnance du 25 juin, le préfet l'a provisoirement remplacée par MM. Fazel comme maire, Rech, Dunal et Lenthéric comme adjoints. L'installation de ces fonctionnaires a eu lieu le 26 juillet; elle a été suivie dans la ville de quelques scènes tumultueuses. Des témoignages d'affection et de regret ont été donnés à l'administration qui se retiroit, et des charivaris ont eu lieu sous les fenêtres des nouveaux élus. Deux jeunes gens ont été arrêtés.

Les Portugais en résidence à Rennes ayant sollicité les moyens de rejoindre l'expédition de don Pedro, le ministre de la marine leur a répondu, en la personne du général Saldanha, que, le gouvernement s'étant interdit toute espèce d'intervention dans la lutte engagée entre don Pédro et don Miguel, on ne pouvoit, en ce moment, accueillir leur demande; mais que, si les circonstances devenoient favorables à la cause de dona Maria, on s'empresseroit de satisfaire à leur désir.

Les ponts suspendus se multiplient en France. Dans la seule vallée du Rhône, sur une étendue de 60 lieues au-dessous de Lyon, on trouve les ponts d'Arles, de Vienne, de Serrières, d'Andance, de Tournon, de Valence, de Bourg-St-Andéol, de Fourques et de Beaucaire. Ce dernier, sur une longueur de 700 pieds, se fait remarquer par de beaux portiques. Celui de Tournon a été construit le premier en 1824. Dans le bassin de la Loire, il y en a quatre, dont un à Cosne. Sur-la-Saôue, on trouve des ponts en fil de fer à Lyon, à l'Ile Barbe et à Belleville.

Le colonel Simon Lorière, si connu par ses réclamations sous la restauration, et qui avoit été nommé au commandement de la place de Nantes, a reçu un charivari à Dijon, son pays. Il a ausitôt adressé une réclamation au Journal de la Côte-d'Or, pour rappeler tous ses titres à la bienveillance des patriotes. Les commissaires de la cour royale d'Aix sont revenus à Marseille pour procéder à un supplément d'instruction ans l'affaire du Carlo - Alberto. On

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vient de découvrir, dit-on, dans ce bateau à vapeur, un papier écrit de la main d'un des prévenus, qui prouveroit la conspiration, et où le débarquement de madame la duchesse de Berri à Marseille étoit annoncé peur le 29 avril. Une personne qui visitoit le bâtiment étant restée fort long-temps à chercher dans la cuisine, on s'aperçut qu'elle vouloit retirer le papier dont il s'agit, et l'on s'en est aussitôt saisi.

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Les défenseurs des prévenus de la conspiration de Marseille n'ayant pu obtenir du procureur-général à Aix communication de toutes les pièces de la procédure, ont présenté une requète à la cour royale de cette ville pour obtenir cette communication. Cette cour a jugé, comme l'avoit fait celle d'Angers dans un cas semblable, qu'il n'y avoit pas lieu à accueillir cette demande.

Le 20 juillet, MM. Capry, auteur, et Bousquier, imprimeur des Cancans, de Marseille, s'étant rendus chez le juge d'instruction, sur une invitation de ce magistrat, ont été conduits l'un et l'autre en prison. Voilà encore un de ces actes qui étoient inconnus sous la restauration.

Une activité extraordinaire règne dans le port de Cherbourg; on y arme plusieurs gros bâtimens, qui seront rejoints par quelques autres, et qui doivent former l'escadre qui se rendra dans l'Escaut, s'il y a lieu.

— Le nommé Paquereau, chef de bandes, qui avoit été relâché il y a quelque temps des prisons de Nantes, a été arrêté à Richebourg au moment où il venoit de faire sa soumission.

Le conseil municipal d'Aubusson a voté l'abolition du droit d'exercice et de licence sur les boissons, et son remplacement par une taxe unique à l'entrée de la ville.

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- L'exécution à St-Flour du nommé Miquel, condamné à mort, a présenté des circonstances fâcheuses. Ce condamné, qui avoit été attaché négligemmeut, a terrassé et mis en fuite, au moment de l'exécution, le bourreau et son valet, renversé le prêtre et le concierge. Devenu maître du terrain, il s'est barricadé dans la cour, et personne n'osoit l'approcher. Les autorités se transportèrent sur les lieux, et après avoir examiné long-temps comment l'on feroit pour s'emparer du nommé Miquel, on prit le parti, d'après un réquisitoire du procureur du Roi, de faire feu lui, en le virant aux jambes. Cet individu, ayant été ainsi jeté à bas, a été exécuté aussitôt de la manière accoutumée.

Le duc de Reichstadt, qui étoit atteint d'une maladie de langueur, est mort à Vienne le 22 juillet. Ce prince étoit âgé de 21 ans et 4 mois, étant né à Paris le 20 mars 1811. La duchesse de Parme, sa mère, étoit restée auprès de lui depuis depuis quelque temps. L'empereur d'Autriche a donné des ordres pour que corps de son petit-fils fût déposé dans le caveau des sépultures de la famille impériale.

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- M. le comte Septime de Latour-Maubourg, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire de France auprès du roi des Belges, a été présenté en cette qualité, le 28 juillet, à Léopold I".

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M. le vicomte Vilaiu XIV est nommé, par le roi des Belges, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire auprès du saint Siége, et chargé d'une mission spéciale près les autres cours d'Italie. M. Alfred Vilain XIV est attaché à la légation.

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M. le baron de Loë a été nommé en même temps envoyé extraordinaire et ministre plénipotentiaire à Vienne, et M. Mary, chargé d'affaires de la Belgique près le Brésil.

La garde civique de Bruxelles a remis à Léopold une adresse dans laquelle elle le prie de montrer de l'énergie dans le différend avec la Hollande, et offre au besoin tout son concours.

Les Hollandais ont inondé de nouveau le Passe-Gueule, auprès du Capitalendum, sur la frontière de la Belgique. C'est un acte d'hostilité contre ce pays. Les deux journaux défendus par la diète germanique ont été supprimés le 24 juillet, dans le duché de Bade.

Le cholera fait de nouveaux progrès à Vienne, en Autriche. Dans la journée du 17 juillet, il y a eu 100 nouveaux cas et 35 décès. Un changement subit de température a contribué à ces résultats.

Le choléra, qui paroissoit entièrement éteint en Silésie, a reparu tout-àcoup dans cette province et dans beaucoup de villages à la fois.

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La diète fédérale de la Suisse a arrèté, dans un protocole du 17 juillet, que te pacte fédéral entre les vingt-deux cantons seroit soumis à une révision, et qu'elle nonumeroit à cet effet, dans son sein, une commission de 15 membres. Le règlement de la diète du 1er juillet 1818 seroit également révisé.

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Le Messager du 8 juillet a été supprimé à Berlin, à cause d'un article offensant pour le roi de Prusse.

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Le colonel Evans a développé le 26 juillet, à la chambre des communes d'Angleterre, la motion qu'il avoit annoncée, et qui a pour but de diminuer les forces militaires de la Grande-Bretagne. Il l'a basée sur l'état de tranquillité du pays, et sur la nécessité de faire des concessions. M. Evans a soutenu que sur les 200,000 hommes so'dés par l'Etat, y compris les milices, il n'y en avoit d'ailleurs que 70,000 qui pussent être activement employés. M. Hume a appuyé la motion. M. Hobhouse, ministre de la guerre, l'a combattue, en faisant observer que, dans les circonstances actuelles, une guerre n'étoit pas impossible.

- Lord Althorp, dans la séance de la chambre des communes du 27 juillet, a annoncé, pour 1831, un excédent de dépenses de 17,500,000 fr. Il a annoncé, en outre, que les revenus publics de 1831, comparés à ceux de 1830, offroient en moins une somme de go,800,000 fr.

L'empereur de Russie a accordé un costume de gala, avec les armes du gouvernement, à la noblesse de l'empire russe.

L'empereur de Russie, pour récompenser la conduite de son aide-de-campgénéral le comte Orloff, dans sa mission à La Haye et à Londres, lui a conféré les insignes en diamans de l'ordre de St-Alexandre-Newski, et lui a adressé un res

crit, où il dit qu'une importance particulière s'attachoit à cette mission, en ce qu'elle avoit pour but d'attester aux yeux de l'Europe la droiture et la constance de ses efforts pour la tranquillité générale et la conservation de la paix.

Nouvelle Dissertation sur le cartésianisme, ou Réponse à un article inséré dans l'Union catholique, par M. Lebrec (1).

Il paroît dans l'Ouest, sous le titre de l'Union catholique, un recueil rédigé dans le sens des doctrines de l'Avenir, La septième livraison, tome II, de ce recueil, contenoit dernièrement un article d'un curé du diocèse de Coutances, M. G., curé de Ch., article qui avoit pour titre Sur le cartesianisme et le Père Rosaven. Dans cet article assez long, le titre seul parloit du Père Rosaven; tout le reste étoit dirigé contre un cahier du professeur de philosophie au petit séminaire de Coutances, M. l'abbé Lebree. Un cahier manuscrit, qui n'étoit pas achevé et qui n'avoit circulé que dans l'intérieur d'un petit séminaire, ne devoit pas, ce semble, exciter si fort le zèle de M. G., et sa sollicitude eût pu se reposer sur la vigilance et la sagesse de M. l'évêque de Coutances et de ses grands-vicaires.

Toutefois, M. Lebrec n'a point cru devoir laisser passer celle attaque sans réponse, et il a publié sa Nouvelle Dissertation, où il a pour objet de défendre les deux principes fondamentaux du christianisme qu'il avoit exposés dans son cahier. L'auteur commence par des notions préliminaires, et établit qu'il est icibas pour nous des vérités absolument certaines et que le scepticisme répugne, et même le semi-scepticisme de M. le curé de Ch. Il trouve que ce scepticisme con`tredit M. de La Mennais, choque le bon sens, et eulève à la foi toute sa certitude. M. Lebrec est frappé de la simplicité de la philosophie de Descartes, et examine les deux principes dans lesquels Descartes lui-même a résumé sa doctrine. Ces principes lui paroissent plus satisfaisans que le nouveau Criterium, et il répond aux difficultés qu'on leur oppose. Nous citerous une partie de sa conclusion:

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Je viens de vous exposer, Monsieur, toute ma doctrine sur le Criterium. La certitude, vons ai-je dit, c'est la connoissance complète de la vérité. Cette connoissance, nous sommes bien loin, sans doute, de l'avoir sur tous les objets; cela n'appartient qu'à Dieu seul : mais nous l'avons au moins sur quelques points. La règle ultérieure qui nous fera distinguer le certain de l'incertain, ce sera le témoignage de notre conscience. Pourrons-nous répondre, la main sur la conscience, que nous voyons clairement et sans aucun nuage la vérité d'une proposition? Notre conscience nous interdira-t-elle une réponse si formelle, si absolue? Nous pourrons bien avoir des probabilités; mais réellement nous ne serons pas certains.

(1) In-8°, prix, 1 fr. 50 cent. et 2 fr. franc de port. A Coutances, chez Tanquerey, et à Paris, au bureau de ce journal.

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