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ple de soumission, et quelque chose me dit que je ne serai pas trompé dans mon attente. Quoi qu'il en soit, veuillez, mon cher M. le supérieur, vous unir à moi pour supplier le Dieu des miséricordes qu'il leur accorde, par l'intercession de Marie, la grâce d'une obéissance parfaite. J'offrirai samedi prochain, à cette intention, le saint sacrifice de la messe.

Je désire vivement que cette lettre vous satisfasse. Demeuréz bien persuadé maintenant que je n'ai plus d'autre opinion ni doctrine que celle de l'Encyclique de Grégoire XVI. Il y a plus; comme je vois, d'après l'ensemble de cette bienheureuse Lettre, que les doctrines du journal l'Ami de la religion sont celles que notre saint Père approuve, je vais m'abonner immédiatement à cette feuille, quoique j'eusse pris la résolution de ne plus m'abonner à aucune.

Excusez, je vous prie, tous ces longs détails; j'avois besoin de m'épancher, et où pouvois-je le mieux faire que dans le sein de celui qui m'a donné tant de preuves d'affection, et qui n'est jamais sourd à ma protestation, quand je lui déclare que je suis son tout dévoué serviteur et très-sincère ami.

Avranches, 11 sepetmbre 1832.

H. DUBOIS,

prêtre du diocèse de Coutances, ex-abonné de l'Avenir.

Nous avions inséré, no 1997, un article extrait d'une lettre qui se trouvoit dans un autre journal, et qui étoit relative à un fait arrivé, disoit-on, dans le diocèse de Versailles. Cette lettre étoit signée, ce qui devoit nous ôter tout doule. De plus, nous avons attendu quelques jours pour en donner l'extrait. Aujourd'hui nous recevons la réclamation suivante, à laquelle nous nous empressons de faire droit :

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« Il est faux que l'abbé Réal ait été éloigné de la paroisse de Maulle (Seine-etOise) pour des motifs où son honneur et sa moralité auroient été compromis. Il est faux qu'il ait été interdit un seul instant. Il est faux qu'il se soit rendu à Maulle depuis la fin de l'été 1830. En conséquence, la scène scandaleuse dont on l'a fait le héros est une simple invention de l'auteur de la lettre, qui a gardé l'anonyme en signant un nom qui n'est pas le sien, ni celui d'un habitant quelconque de Maulle.

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COURS DES EFFETS PUBLICS.

རི Gérant, Adrien Le Clere.

· Bourse du 19 septembre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 68 fr. 40 c. et fermé à 68 fr. 65 c. Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 95 fr. 85 c. et fermé à 96 fr. 10 c. Actions de la Banque.

1665 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'Av. le clere et COMP".

SAMEDI 22 SEPTEMBRE 1832.

(N° 2001.)

Bref du Pape aux évêques de Pologne

La Gazette d'Augsbourg vient de publier le breux éve ques de Pologne, dont nous avions parlé. Nos journaux viennent de reproduire ce bref. Leur traduction, il faut le remarquer, a été faite sur l'allemand, qui étoit lui-même une traduction du texte latin. Il n'est que trop possible qu'il se soit glissé dans cette double traduction des expressions moins exactes. Cependant, à défaut du texte original, nous citerons la traduction de nos journaux. On y trouvera du moins le fond du bref, car tout nous porte à croire que cette pièce est authentique. On y retrouve sur la soumission aux puissances la même doctrine que dans l'Encyclique. Nous nous sommes contenté de faire quelques rectifications sur des méprises qui sautoient aux yeux. Ainsi, dans la date du bref, on marque dans la traduction qu'il est écrit dans l'église Saint-Pierre. Les traducteurs n'ont pas compris le sens de ces mots, apud sanctum Petrum, qui indiquent que le Pape habitoit alors le Vatican, près l'église SaintPierre, comme dans l'Encyclique ces mots apud sanctam Mariam majorem indiquent que le Pape étoit à cette époque dans sa résidence du palais Quirinal, près Sainte-Marie majeure. C'est la formule ordinaire pour les bulles et brefs. Dans le corps du bref, le Pape cite un passage de Tertullien sur la fidélité des chrétiens envers les empereurs. Tertullien y disoit que les chrétiens n'avoient point été partisans d'Albin, de Niger ou de Cassius. Les traducteurs ont mis Albinian, Nigrian ou Cassian; il n'y a point eu sous l'empire romain d'usurpateurs de ce nom. Mais il y a eu sous Marc-Aurèle un Cassius qui se fit saluer empereur en Syrie, et il y a eu du temps de Sévère, Albin et Pescennius Niger, qui lui ont quelque temps disputé l'empire.

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« A nos vénérables frères, salut et bénédiction apostolique. Nous avons été informé de la misère affreuse dans laquelle ce royaume florissant a été plongé l'année dernière; nous avons appris en même temps que cette misère avoit été causée uniquement par les menées des malveillans qui, dans ces temps malheureux, se sont, sous le prétexte de l'intérêt de la religion, élevés contre la

Tome LXXIII. L'Ami de la Religion.

puissance des souverains légitimes, et ont précipité dans un abime de maux leur patrie, en brisant tous les liens de la soumission légale. Prosterné devant l'autel du Tout-Puissant, nous, son indigue représentant sur la terre, avons versé des larmes abondantes sur les malheurs terribles qui sont venus fondre sur cette partie du troupeau que la Providence a confié à nos soins foibles, mais dévoués. Dans l'humilité de notre cœur, nous nous sommes efforcé, par nos prières et nos soupirs, d'apaiser la colère du Père miséricordieux, en le suppliant de nous envoyer des consolations par la pacification de votre malheureux pays, déchiré par la guerre civile pour s'être révolté contre l'autorité légitime. A cette époque, vénérables frères, nous vous envoyâmes un bref pour vous faire savoir que vos malheurs avoient gravement affecté notre coeur : nous voulions ainsi vous consoler, et vous raffermir dans vos devoirs, afin que vous défendissiez avec un zèle infatigable la vraie doctrine, et exhortassiez le clergé et les fidèles à la soutenir.

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Nous avons appris que des obstacles résultant des circonstances avoient empêché que ce bref ne vous parvînt. Maintenant, qu'avec la grâce de Dieu, la tranquillité et l'ordre sont rétablis, nous vous ouvrons de nouveau notre cœur, et nous vous exhortons encore plus vivement à faire tous vos efforts pour détourner du troupeau qui vous est confié les causes des malheurs passés. Le devoir vous oblige à veiller avec le plus grand soin à ce que des gens malintentionnés, des propagateurs de fausses doctrines ne répandent pas parmi vos troupeaux le germe de théories corruptrices et mensongères. Ces gens, prétextant leur zèle pour le bien public, abusent de la crédulité des gens de bonne foi qui, dans leur aveuglement, leur servent d'instrument pour troubler la paix du royaume, et y renverser l'ordre établi. Il convient que, pour l'avantage et l'honneur des disciples de Jésus-Christ, la perfidie et la méchanceté de pareils prophètes de mensonges soient mises dans leur jour. Il convient de réfuter leurs principes trompeurs par la parole immuable de l'Ecriture, et par les monumens authentiques de la tradition de l'Eglise. Ces sources pures auxquelles le clergé catholique doit puiser les principes de ses actions, et de l'enseignement qu'il doit aux fidèles, font voir clairement que la soumission au pouvoir, institué par Dieu, est un principe immuable, et que l'on ne peut s'y soustraire qu'autant que ce pouvoir violeroit les lois divines et de l'Eglise.

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Chacun, dit l'Apôtre, est soumis à la puissance établie; car il n'y a point de puissance qui ne vienne de Dieu. » Or, les puissances existantes sont instituées par Dieu. Ainsi, quiconque leur résiste, résiste à Dieu. Ainsi, il faut se soumettre, non-seulement pour éviter la colère de Dieu, mais aussi à cause de la conscience (Epître de saint Paul aux Romains.) L'apôtre saint Pierre dit aussi : Soyez soumis à tout pouvoir humain, pour l'amour

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de Dieu, au prince comme le chef suprême, aux chefs comme étant ses délégués. Tel est l'ordre que Dieu donne, pour tenir » en respect la folie des insensés. • (Première Epître, second chapitre.) Les chrétiens de la primitive Eglise étoient tellement fidèles à ces principes, qu'ils obéissoient aux empereurs romains, même au milieu des terreurs de la persécution, et travailloient ainsi à la gloire de l'Empire. Comme Jésus, ils ne reconnoissoient d'autre souverain que celui du ciel; ils ne confondoient point le Souverain éternel avec le souverain temporel, et obéissoient au dernier par amour du premier. Les saints Pères ont toujours enseigné cette doctrine, et c'est aussi celle de l'Eglise catholique. Ces princes ont guidé les premiers chrétiens, et leurs légions ne se souilloient jamais par la trahison, qui étoit si commune parmi les troupes païennes. Ecoutons ce que dit Tertullien : « On vous calomnie auprès de l'empereur; cependant les chrétiens n'ont jamais été les partisans d'Albin, de Niger ou Cassius. Il n'y a eu d'infidèles que ceux qui, la veille, avoient juré fidélité devant les dieux du paganisme, et leur avoient offert des sacrifices au » lieu de prières pour le salut de l'empereur. Le chrétien ne peut jamais être ennemi. Non-seulement nous ne sommes pas les en• nemis de l'empereur, mais nous savons en outre qu'il est institué par Dieu, et que nous sommes obligés de le chérir, de l'honorer . et de désirer son bien-être. » En rappelant ces principes, vénérables frères, nous ne supposons pas qu'ils vous soient inconnus, et nous sommes convaincus que vous les propagerez avec zèle; mais nous désirons que ce bref vous serve de preuves de nos intentions à votre égard, et de notre ardent désir que le clergé de votre royaume se distingue autant par la pureté de sa doctrine que par une conduite exemplaire, afin que vous soyez exempts de blâme à tous les yeux. Votre magnanime empereur vous accueillera avec bonté, et entendra nos représentations et nos prières dans l'intérêt de la religion catholique qu'il a toujours promis de protéger dans ce royaume. Certainement les gens raisonnables vous loueront, ct vos ennemis seront forcés à garder le silence.

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Dans cette attente, et levant les maius au ciel, nous prions le Dieu tout-puissant de vous enrichir de ses bienfaits célestes, et nous vous exhortons à faire notre joie en vous pénétrant d'un seul sén–' timent, d'un seul esprit et de la concorde. Propagez les bonnes doctrines, veillez au dépôt qui vous est confié, et priez Dieu! Pour gage de notre sollicitude, nous vous donnons notre bénédiction, ainsi qu'au troupeau confié à vos soins.

. Donné à Rome, près l'église de Saint-Pierre, le juillet 1832, dans la seconde année de notre pontificat.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

Il a circulé dans les environs de Paris une réponse à un maire

de village qui demande s'il peut recevoir le prétre Châtel dans son église. La lettre est datée du 7 septembre et signée le vicomte ***. L'auteur montre au maire qu'il ne peut ouvrir à Châtel l'église de sa commune, que les lois et l'honneur le lui défendent, que l'intrus ne mérite aucune confiance, qu'il ne seroit propre qu'à mettre le trouble; qu'après avoir promis d'exercer gratuitement, il cherche à ramasser de l'argent de tout côté; que c'est risquer beaucoup que de confier ses enfans à des gens qui se sont parjurés, qui ont abandonné la foi qu'ils avoient prêchée. Ou ces gens-là étoient des inposteurs autrefois, ou ils le sont aujourd'hui. Dans l'un et l'autre cas quelle estime peuvent-ils inspirer? Cette lettre solide et judicieuse est propre à détromper des hommes simples qui examineroient la chose de bonne foi.

les

Nous nous refusions à croire ce que nous avions lu dans la Gazette de l'Ouest, savoir qu'on ne payoit plus le traitement des ecclésiastiques dans tout le département de la Loire inférieure. La chose nous paroissoit non-seulement invraisemblable, mais absurde, la chose est cependant. Depuis deux mois, M. le préfet de ce département refuse de délivrer les mandats de tous les ecclésiastiques. Est-ce en vertu de l'état de siége que le préfet a ce pouvoir dictatorial? L'état de siége lui donne-t-il le droit d'arrêter l'exécution d'une loi, telle que le budget, votée par les trois pouvoirs? S'il y a des coupables dans le clergé, il y a dans les lois des moyens de les atteindre. Mais retirer à tous les ecclésiastiques en masse le traitement auquel chacun d'eux a droit, c'est une confiscation véritable. Un arrêté des consuls du 18 nivose an XI, portoit que traitemens ecclésiastiques sont insaisissables dans leur totalité; cet arrêté est inséré au Bulletin des lois, no 2247, et voilà que M. de Saint-Aignan saisit, retient tous les traitemens ecclésiastiques, tous pêle-mêle, chanoines, curés, desservans, vicaires, sans distinction, sans égards pour les infirmités, pour la vieillesse, pour tous les besoins! Si, sous la restauration, ont eût retenu le traitement d'un des conspirateurs de la comédie de quinze ans, ou la pension d'un prêtre marié, quelles clameurs contre cet acte arbitraire et illégal! comme la presse se seroit hâtée de faire justice de cette mesuse despotique! comme on eût flétri l'administrateur qui se seroit permis cette iniquité! Aujourd'hui, sous le règne de la légalité, un préfet suspend le traitement de tout le clergé en masse ; il le suspend sans alléguer aucune raison; cela ressemble beaucoup à la formule : Car tel est notre bon plaisir. Le clergé du diocèse de Nantes supporte sans murmures cette odieuse vexation; mais la presse ne devroit-elle soulever toute entière contre un acte arbitraire de pas se la nature la plus révoltante, et qui contraste si étrangement avec les protestations et les promesses les plus solennelles du pouvoir et de ses organes?

Les libéraux de l'Anjou n'ont pas été encore satisfaits d'avoir

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