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antiquités dans le bassin formé par la digue du moulin de Rasacle à Toulouse. On cite principalement des sculptures, des médailles, des styles, des bagues et des cachets. Le préfet de la Haute-Garonne a pris des mesures pour la conservation de ces objets; mais déjà beaucoup avoient été extraits et vendus à grand prix. - On a trouvé, en travaillant à l'aqueduc de Vercanson, à Montpellier, quatre boulets pesant chacun 18 kilogrammes, et adhérant à un bloc de gravier. On croit qu'ils proviennent du siége de cette ville sous Louis XIII.

Il est arrivé à Brest, le 5 octobre, un trois mâts portugais, le San-Juan Magnanimo, que l'escadre de don Pedro avoit capturé à 60 lieues de Lisbonne. Ce navire, venant d'Angola, étoit chargé de marchandises et portoit 164 per

sonnes:

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Le feu a éclaté le 28 à bord du vaisseau l'Alger, qui est désarmé, et à l'arsenal. On avoit pris à temps toutes les précautions nécessaires pour isoler ce vais seau qui étoit environné de plusieurs autres. L'accident n'a pas eu de suites funestes. On vient de commencer l'armement des places de Sédan, de Rocroy et de

Mézières.

- M. de Fagel, ministre de Hollande à Paris, retourne à La Haye. Le Journal des Débats lui-même croit que c'est une espèce de représaille du départ de M. Soult fils, ambassadeur de France.

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La conférence de Londres s'est réunie plusieurs jours pour délibérer sur les affaires des Pays-Bas. La proposition faite d'abord par lord Palmerston, et appuyée par le chargé d'affaires de France, M. de Mareuil, n'a pu être admise par suite de l'opposition des plénipotentiaires russes: elle consistoit à retenir un million par semaine à la Hollande au profit de la Belgique, jusqu'à l'adoption des 24 articles. Le prince de Liéven paroissoit d'abord disposé à l'accepter, mais l'autre plénipotentiaire russe, M. de Matuschewitz, qui, blessé à la chasse, avoit été retenu quelque temps chez lui, est venu exprès ce jour-là pour combattre et empêcher ce commencement de mesures coërcitives contré la Hollande. Le rejet de la proposition de lord Palmerston est une complication nouvelle et inattendue. Le prince de Talleyrand a reçu l'ordre de retourner à Londres, et doit partir de Paris le 9.

AU RÉDACTEUR.

Monsieur, votre journal étant reconnu comme un fort bon guide sur tous les points qui touchent à la religion et à la morale, permettez que je le choisisse pour élever une question de conscience qui peut intéresser beaucoup de monde.

crime

On s'entretient depuis quelques jours d'une grâce accordée par Louis-Philippe à un condamné, contre lequel la peine capitale avoit été prononcée pour politique, pour cause de participation aux troubles des 5 et 6 juin. A ce sujet, les feuilles publiques, qui passent dans le monde pour exprimer la pensée du ministère, sont entrées dans des explications très-rassurantes pour les malheureux que des erreurs ou des passions politiques peuvent égarer. Elles ont clairement donné à entendre que la philanthropie et les sentimens d'humanité de LouisPhilippe ne permettoient pas de craindre qu'il fût donné suite aux arrêts de mort

de cette espèce, et que sa clémence étoit toujours là pour corriger ce qu'il y avoit de barbare dans cette partie de notre législation criminelle. En un mot, le langage que les journaux du gouvernement ont tenu à cette occasion autorise à croire que toute exécution à mort, pour crime politique, répugne à la conscience royale, et qu'elle s'est imposée le devoir de les arrêter par l'exercice de son droit de grâce.

Quoique ma conscience, Monsieur, ne soit que celle d'un simple juré, j'ose me flatter que je tiens autant que le roi-citoyen à vivre en paix avec elle. S'il a des scrupules qui l'empêchent de laisser exécuter des sentences de mort, je ne vois pas pourquoi je n'en aurois pas aussi qui m'empêchassent d'en prononcer. Du moment où je sais que les répugnances royales sont fondées sur des sentimens d'humanité, sur des points de morale, ou seulement sur des raisons tirées de l'état actuel des lumières et de la civilisation, il me semble que j'ai le droit de m'appuyer également là-dessus pour ne pas faire ce qu'une autre conscience se' croit obligée de faire. N'est-ce pas se jouer de moi, en quelque sorte, et me charger d'un rôle méprisable, que de me faire intervenir dans des actes qui ne sont point de nature à être exécutés, et qu'on sera forcé d'annuller ensuite comme trop barbares, trop contraires à l'état des mœurs et des idées ? Pour qui me prend-on, en me choisissant comme l'instrument d'one rigueur qui a nécessairement besoin d'être adoucie, et qu'on ne peut laisser telle que je l'ai faite?

Remarquez bien cependant, Monsieur, que je suis parfaitement de l'avis de ceux qui croient devoir la corriger et la tempérer. C'est de mon propre avis que je ne suis pas, quand on me force, la loi à la main, de prononcer des arrêts de mort qu'on sera obligé le lendemain de déclarer barbares. Voilà ce qui attriste la conscience d'un juré qui sait ce que l'opinion publique pense de la tâche qui lui est imposée.

Que conclure de là, sinon que, pour mettre toutes les consciences et tous les sentimens d'humanité d'accord, il faudroit introduire dans la législation la pensée publique à laquelle la clémence royale se trouve priée de faire droit, et ne› pas laisser peser sur le cœur du jury des devoirs que la royauté ne se sent pas la force de remplir?

Ceci, Monsieur, est d'autant plus grave, que le droit de faire grâce de la vie emporte celui de la refuser, et place ainsi ceux qui prononcent des arrêts de mort dans une sécurité qui peut les tromper, et leur causer d'éternels remords. En s'accoutumant, en effet, à considérer les grâces comme acquises aux condamnés politiques frappés de la peine capitale, on y regarde de moins près pour la prononcer. On a vu souvent des jurés se repentir après coup des effets imprévus de leurs décisions, et courir pour ainsi dire après leur jugement, pour tâcher d'en faire changer les conséquences. A combien de regrets semblables ne seroient-ils pas exposés, s'il leur arrivoit de laisser échapper légèrement des sentences capitales, sur la foi des déclarations et des promesses que les journaux ministériels se promettent de faire peut-être encore plus légèrement! Dans cette position incertaine, Monsieur, le plus sûr pour la conscience ne seroit-il pas d'épargner à la

-L'armée de don Miguel a attaqué Oporto le 29 septembre, jour de la fête de ce prince. Les bataillons anglais et français ont été tonr-à-tour forcés dans leurs positions. De tous les officiers de ces deux légions, 2 seulement ont échappé sans blessures, 17 ont été tués, et la perte des pédristes dépasse 400 hommes. Le colonel anglais Burrel a été tué. Les troupes portugaises ont cependant été repoussées à la fin de la journée. Un brick avoit été envoyé dans le Douro pour prendre à bord don Pédro, s'il avoit été obligé de prendre la fuite. Ses partisans comptent beaucoup sur l'arrivée des renforts partis récemment d'Angleterre..

- L'escadre anglaise en station devant le Portugal s'est rapprochée d'Oporto, pour la protection des sujets britanniques.

La santé du roi d'Espagne s'améliore. Ferdinand a pu commencer à s'occuper des affaires de son royaume. Il vient de changer son ministère; les nouveaux ministres sont, dit-on, MM. Zéa Bermudez aux affaires étrangères, Cafranga à la justice, Encimay Piedra aux finances, Monet à la guerre, et l'amiral Laborde à la marine.

Le roi de Prusse se rend en ce moment aux bains de Toeplitz. Il a traversé Dresde le 29 septembre.

- L'ambassadeur de Russie à Berlin, M. de Ribeaupierre, est parti pour Magdebourg. Comme Charles X doit passer par cette ville, on croit que le diplomate russe a quelque mission secrète auprès du prince.

M. le comte Tolstoy, secrétaire de l'ambassade russe à Londres, passe en cette qualité à Paris, et est remplacé par M. Soltkoff, qui vient d'arriver en Angleterre.

· Un journal auglais assure que des agens out été envoyés à Dublin pour y arrêter M. O'Connell, et qu'une corvette a été expédiée sur la côte, pour empêcher qu'il ne s'y opère quelques mouvemens populaires.

D'après la réorganisation judiciaire en Belgique, M. Et. Constantin de Gerlache est premier président de la cour de cassation; MM. de Sauvage et Van Meenen, présidens de chambre, et M. Gendebien, procureur-général.

Les démêlés entre les Etats-Unis et le gouvernement de Buenos-Ayres, au sujet des îles Fackland, ont pris un caractère de gravité. On croit que la guerre éclatera entre les deux Etats.

· Le général Welden est nommé président de la commission militaire de la confédération germanique, en remplacement du comte Catona.

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Lord Durham, qui est allé remplir une mission à Saint-Pétersbourg, est arrivé le 7 à Bruxelles.

Une compagnie établit, dit-on, à Moscou, des voitures publiques et des chario ts qui porteront les voyageurs jusqu'à la frontière de la Chine.

La peste continue ses ravages à Constantinople, et le choiéra y règne encore. Un nouvel incendie a consumé 400 maisons dans le faubourg grec, au commencement du mois dernier.

- Le gouvernement de Buenos-Ayres n'a pas voulu recevoir M. Laforet, qui se rendoit dans cette ville en qualité de consul-général de France.

Les dernières nouvelles du Brésil annoncent un changement complet de ministère. Les nouveaux ministres sont MM. Bento-Barroso à la marine, BentoPereira à la guerre, P. de Aranjo- Lima aux affaires étrangères, Fr. Albuquerque aux finances, P. du Lima à la justice.

Il est arrivé cette année à New-York plus de 40,000 émigrans d'Europe. Si l'on y ajoute, dit la gazette de cette ville, ceux qui sont débarqués à Philadel– phie, à Boston et au Canada, on peut assurer que la population des Etats-Unis s'est accrue depuis le mois de janvier de 200,000 Européens qui désertent leur patrie.

M. François-Hyppolite Regnier, littérateur, né à Langres, est mort à Paris le 23 septembre, à l'âge de 28 ans. Ce jeune homme appartient au plan de notre journal par ses premières productions et par sa fin chrétienne. M. Regnier, issu d'une famille estimable, avoit été élevé dans les principes de la religion, et avoit même cu dans sa jeunesse quelque velléité d'embrasser l'état ecclésiastique. Ses premiers travaux furent sur des sujets relatifs au clergé. Il n'avoit encore que 21 ans lorsqu'il publia une brochure sous ce titre : Des Jésuites en France, 1825, in-8°. Il y répondoit aux reproches dont ces religieux étoient l'objet; quoiqu'il ne les considérât que par rapport à la France, son écrit pouvoit cependant écarter bien des préventions. Son Histoire du clergé de France pendant la révolution, 1828, 3 vol. in-12, fut également conçue dans des intentions droites. L'auteur, qui ne s'étoit fait connoître que par les initiales M. R., s'y montre attaché aux bonnes doctrines; mais il manquoit de beaucoup de connoissances relatives à son sujet, et il n'avoit pas fait assez de recherches. Les trois volumes de cette histoire parurent successivement: le premier va jusqu'à la fin de l'Assemblée constituante, le second jusqu'à la fin de la Convention, et le dernier devoit embrasser le règne du Directoire et celui du de Buonaparte; cette dernière partie est encore moins soignée que les précédentes, et, sur la fin surtout, l'auteur indique les faits plutôt qu'il ne les raconte. Vers le même temps, il composa pour la Bibliothèque catholique une Histoire abrégée de la constitution civile du clergé, 1828, in-8°. Sans doute, il y a des erreurs et des omissions dans cet abrégé; mais c'est peut-être ce que M. Regnier a fait de moins négligé. On est d'ailleurs porté à l'indulgence envers un jeune homme qui, dans l'âge de la dissipation, donnoit cette direction à ses études. Que n'a-t-il toujours continué à marcher sur cette ligne!

Il avoit commencé pour la Bibliothèque catholique une Histoire de la révolution, qui n'a pas vu le jour. Ses Septembriseurs sont un ouvrage assez singulier, l'auteur a imaginé de mettre l'histoire de ce temps-là sous la forme d'entretiens entre les jacobins. Ils furent suivis de romans et de pièces de théâtre, dont nous ne parlerons pas; mais nous ne pouvons nous empêcher de déplorer qu'il ait publié un de ces romans sous le nom de l'abbé Tiberge. C'est un double tort d'avoir composé un tel ouvrage, dont nous n'oserions donner ici le titre, et de l'avoir mis sur le compte d'un prêtre. Nous ne doutons point que M. Regnier

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n'ait vivement regretté au lit de la mort cette attribution mensongère qui compromettoit un corps respectable. Il tomba malade vers le commencement d'août, et la maladie s'annonça presque tout de suite d'une manière inquiétante. Des parens respectables l'entourèrent des plus tendres soins; l'exemple de leur piété et ses propres réflexions l'amenèrent peu à peu à vouloir se remettre en paix avec luimême. Un ecclésiastique estimabie le confessa, et un jeune prêtre de ses amis lui administra, le viatique. Le malade montra dans ces derniers jours de vifs sentimens de foi et de regret de ses fautes. Au milieu de sa foiblesse, il prononçoit des paroles qui annonçoient les dispositions les plus chrétiennes. Enfin, il succomba au bout de six semaines d'une maladie douloureuse, laissant sa famille consolée par les témoignages de son retour à la religion. Puisse cet exemple n'être pas perdu pour ceux de ses amis qui, au milieu des illusions du monde, auroient oublié aussi les leçons de leurs premières années! M. Regnier travailloit dit-on, dans les derniers temps, au Messager des Chambres et à la Mode. Il avoit fait son droit, et occupa quelque temps la place d'auditeur au tribunal de Châlons-sur-Marne ; mais il s'en démit à l'époque de la dernière révolution, pour se livrer tout entier à son goût pour écrire.

On vient de terminer chez M. Béthune l'édition in-18 des Lettres édifiantes, qui fait partie de la Bibliothèque des amis de la religion. Cette édition est en 40 volumes; elle est de 24 fr. La collection des OEnvres de Bourdaloue est aussi terminée; elle forme 33 vol. in-18, et est de 18 fr.

L'édition des OEuvres complètes de saint François de Sales, publiée en 1821 par M. Blaise, et dédiée au pape Pie VII, étant épuisée, l'éditeur a entrepris d'en donner une nouvelle pour laquelle il a fait des recherches. Il s'est procuré des pièces inédites, et il a préparé une table des matières qu'il rendra commune pour les deux éditions. Il a, de plus, profité de quelques observations qui lui ont été faites, et il espère pour cette édition le même accueil qu'a reçu la première. Nous avons plusieurs fois dans le journal parlé de celle-ci, qui étoit en 16 vol. La seconde aura le même nombre de volumes.

COURS DES EFFETS PUBLICS.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

Bourse du 10 octobre 1832.

Trois pour 100, jouissance du 22 juin, ouvert à 67 fr. 60 c., et fermé à 67 fr. 85 c. Cinq pour 100, jouissance du 22 sept., ouvert à 95 fr. 75 c., et fermé à 95 fr. 85 c. Actions de la Banque.

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1670 fr. 00 c.

IMPRIMERIE D'AD, LE CLERE ET COMP".

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